Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à Stephenie Meyer ! Je ne fais que les emprunter et leur faire vivre une toute autre histoire.

Résumé : Bella n'est pas comme les autres. Son père est un vampire et sa mère une humaine. Elle tombe alors sous le charme d'un vampire, Edward. Mais celui-ci ne lui laisse pas le temps de s'expliquer et s'enfuit en lui laissant son cœur, enfin, ce qu'il en reste.

Légendes : 1 – Lorsque j'écris en italique, cela signifie que je compte des évènements passé.

2 – Si j'écris en italique pendant un dialogue c'est que je note les pensées de certaines personnes.

3 - Les tirets et les écritures en gras sont les paroles.


Prologue

Je grelottais bien que je n'eusse pas froid. Cela faisait déjà un moment que j'étais allongée ici, dans la forêt à sangloter et étouffer mes cris. Ses mots me revenaient comme une gifle en pleine figure.

-Viens te promener avec moi, m'invita-t-il platement en saisissant ma main.

Je ne répondis pas, ne trouvai rien à lui objecter, alors que j'en avais eu immédiatement envie. La tournure que prenaient les choses me déplaisait. « Ça va mal, très mal », me serina une petite voix intérieure, encore et encore. De toute façon, il n'escomptait pas que je réagisse et m'entraîna vers la partie du jardin sur laquelle empiétait la forêt. Je le suivis de mauvaise grâce, essayant de contenir mon affolement pour réfléchir. Une chance de tout mettre à plat, n'était-ce pas ce que j'avais désiré ? Alors, pourquoi l'angoisse m'étouffait-elle à ce point ?

Nous n'avions parcouru que quelques pas sous le couvert des arbres quand il s'arrêta. Nous étions tout près du sentier, je distinguais encore la maison. Tu parles d'une balade ! Il s'adossa à un tronc et me dévisagea impassible.

-Allons-y, discutons, décrétai-je.

Une manière de bravoure que j'étais loin de ressentir. Il prit une grande inspiration.

-Nous partons Bella.

J'inhalai moi aussi. C'était une option acceptable à laquelle je m'étais préparée. N'empêche.

-Pourquoi maintenant ? Encore un an, et …

-Il est grand temps, Bella. Nous ne nous sommes déjà que trop attardés à Forks. Carliste a beau prétendre avoir trente-trois ans, il a l'air d'un gamin. C'était inéluctable, alors aujourd'hui ou demain…

Je perdis pied. J'avais cru que le seul intérêt de notre départ était de laisser sa famille en paix. Pourquoi nous en allions nous si les Cullen déménageaient eux aussi ? Je l'interrogeai du regard, le cerveau en ébullition. Il me toisa froidement. S'il savait qui je suis… Soudain, je compris ma méprise, et la nausée me monta à la gorge.

-Quand tu dis nous..., chuchotai-je.

-Il s'agit de moi et des miens.

Chacun des mots martelés avec soin.

Je me remémorai cette scène des milliers et des millions de fois. S'il savait, si j'avais pris le temps de lui parler avant aujourd'hui, il ne serait surement pas parti. Je m'en voulais tellement ! La fin de la conversation m'avait complètement anéantie…

-Carliste m'en a parlé. Je m'en moque, Edward, si tu savais comme je m'en moque ! Prends-moi mon âme. Je n'en veux pas, sans toi. Je te l'ai déjà donnée.

Il poussa un long soupir et resta quelques instants à regarder le sol sans le voir. Sa bouche frémit. Lorsqu'il releva enfin la tête, ses yeux étaient différents, plus durs – comme si leur or liquide s'était figé.

-Je ne veux pas que tu viennes, Bella, m'assena-t-il lentement, distinctement.

Ses prunelles glaciales me scrutaient. Il attendait que je comprenne enfin ce qu'il m'annonçait.

Je me répétai plusieurs fois la phrase, en isolant chaque composant pour tâcher d'en saisir le sens réel.

-Tu… me… quittes ? résumai-je tout fort, incrédule, déroutée par ce que les mots signifiaient ainsi prononcés.

-Oui

Hébétée, je plongeai dans ses iris. Il me fixait sans l'ombre d'un regret. Ses pupilles étaient deux topazes dures, claires et abyssales, et j'eus l'impression que je pourrais m'enfoncer à l'infini dans leur insondable tréfonds sans pour autant y déceler un indice qui contredît le petit « oui » qu'il venait de proférer.

-Ça change tout

Le calme et la maîtrise de ma voix me décontenancèrent.

A cet instant, j'étais sans doute trop ahurie. Je ne saisissais pas. La situation n'avait pas de sens. Si j'avais eu la capacité de comprendre dès le début ce qu'il préparait, je me serais mise à genoux et l'aurais suppliée de rester. Mais je saisissais beaucoup mieux le sens de ses paroles maintenant. Qu'est-ce que j'avais étais m'imaginer ? Qu'un vampire pouvait tomber littéralement amoureux d'une femme d'une autre espèce dont il ignorait réellement l'existance ? Je ne méritais plus de vivre. Le seul pilier qui me maintenait en équilibre venait de s'effondrer.

Je suis une espèce inconnue de toutes les autres. Une sorte de femme mi-humaine, mi-vampire. Moi, Bella Swan, je suis un hybride, une créature irréelle qui n'aurait jamais du exister. Et dorénavant, je hais ce que je suis !