Auteur : Patte de velours

Titre : Café

Genre : Pelle. Ou patin. Enfin, ça revient au même.

Genre (bis): Yaoi. One-shot ? Mmmmh… probablement une suite, même si j'ignore quand.

Pairing : L/Light

Rating : K+

Pitch : Sur le toit de la Tour, peu avant la veille fatidique de… je ne peux pas évoquer cette fatalité, cela me fait encore trop mal… deux jours avant cette veille disais-je donc, Light (redevenu Kira) rejoint Ryûzaki. Le bleu du ciel se dore aux dernières lueurs du soleil. Et les deux jeunes hommes dans la douceur de l'air… Quelques brins de yaoi contraignant la Mort à faire grève.

Disclaimer : les auteurs sadiques, nommés respectivement Tsugumi Ohba et Takeshi Obata, sont responsables de la création des personnages de DN. Et ils passent leur temps à les tuer. D'ailleurs ils se sont amusés à les créer pour ça. Sadiques, je vous dis.


Café

Ryûzaki était monté sur le toit, en fin de soirée, ainsi qu'il en avait pris l'habitude ces derniers jours et Light décida de l'y rejoindre. Le jeune homme qu'il retrouva se tenait nonchalamment debout au milieu de la piste d'atterrissage, ses cheveux voletant doucement dans la lumière du soleil couchant.

Des volutes de fumée émaillaient son recueillement.

« Tu fumes ? » s'étonna Light. Tournant à peine la tête, les yeux de Ryûzaki un brin amusé rejoignirent les siens.

« Tu veux goûter ? » lui proposa-t-il en expirant une bouffée et lui tendant son cigare à peine entamé.

Le jeune homme châtain lui renvoya un regard presque scandalisé et déclina la proposition.

Ryûzaki remit le havane entre ses dents, la lueur malicieuse animant son visage n'échappant pas à Light qui se sentit le dernier des nigauds. Ryûzaki savait déjà qu'il ne tenait pas l'alcool, qu'il tâtonnait encore aux jeux de l'amour… et il découvrait qu'il grimaçait à l'odeur du tabac. Excepté le fait d'être un étudiant modèle au visage lisse, que connaissait-il de la vie sinon sa superficialité au-delà de laquelle il avait toujours répugné à s'aventurer ?

« L'air est encore tiède… C'est agréable, n'est-ce pas, Raito-kun ? »

Le jeune homme se rapprocha de son compagnon. Les rayons du soleil le couronnant de reflets d'or et de feu à mesure qu'il s'avançait, les pans de sa chemise légèrement agités par la brise.

« Oui… je me sens bien »

Les deux jeunes hommes restèrent à contempler le disque solaire fondre sur la ligne de l'horizon, jusqu'à ce que les premières étoiles transparaissent sur la voûte céleste.

Les lumières de la ville, en contrebas, dessinaient un parterre clignotant d'où s'exhalait un murmure assourdi. Une brise fraîche s'était levée. Light frissonna, rabattant les manches relevées de sa chemise sur ses poignets.

Ryûzaki, lui, demeurait silencieux, comme absorbé par la vue. Campé fermement sur ses deux jambes, une main dans la poche de son pantalon, il semblait ignorer le rafraîchissement graduel de l'air. Mais le mouvement furtif de Light l'alerta. Il lui prit la main.

« Rentrons »

Les escaliers de fer. Les vastes couloirs. Les portes de sécurité codées et les lumières des néons intermittents. Puis à nouveau des escaliers et le résonnement métallique de leurs pas. Les deux jeunes hommes cheminaient en silence.

« Tu as froid ? » s'enquit Ryûzaki, percevant les légers tremblements qui parcouraient son compagnon châtain.

Ils venaient d'atteindre un couloir, le dernier avant de déboucher dans le hall d'accueil où ils retrouveraient leurs équipiers, plus ou moins vaillants à cette heure tardive, et le shinigami taciturne dont ils avaient finalement accepté l'évidence de l'existence.

Sa chevelure sombre et embroussaillée se redressa, ainsi que le reste de son corps qu'il avait voûté depuis leur retrait du toit. Light semblait frappé de mutisme. Son camarade se rapprocha, le cœur battant sourdement.

Leurs épaules se frôlaient. Le plaquant soudainement contre le mur, Ryûzaki l'embrassa avec ardeur, sa bouche avide, possessive le forçant à entrouvrir les lèvres. Désarçonné par la brusquerie de l'étreinte, le châtain fut rapidement gagné par la fièvre de son assaillant et ses mains entourèrent son cou pour le presser davantage contre lui, alors que celles de Ryûzaki serraient convulsivement ses hanches, sans cesser son baiser fébrile.

A l'extrémité du couloir qu'il venait d'emprunter, Matsuda se figea, interloqué. Le fils du directeur de la police et le détective de renommée mondiale, entrelacés, s'embrassaient à perdre haleine, s'entre-caressant de leurs langues, comme affamés l'un de l'autre.

Le policier recula d'un pas incertain, se retranchant dans la pénombre de l'allée. Une stupeur incrédule paralysant le bon fonctionnement de sa matière grise.

Oubliant ce pour quoi il avait initialement quitté la salle et ses collègues en phase de somnolence.

Revenant sur ses pas tel un automate.

Balayant d'un regard absent la pièce au plafond de cathédrale et l'équipement informatisé high-tech la meublant.

Se laissant choir sur le premier siège venu, les oreilles bourdonnantes et la vision du couple fiévreusement enlacé imprimée sur ses rétines écarquillées.

Mogi, à côté de lui, émit un bâillement avant de s'étirer le dos d'un geste las. Matsuda installé gauchement, restait les bras ballants, fixant sans les voir ses co-équipiers. Le directeur Yagami et Aizawa, quant à eux, consultaient des statistiques s'affichant sur les écrans.

Prenant conscience à cet instant de sa présence, Aizawa leva le nez.

« Tu as pensé au café ? »


Blabla de l'auteur :

J'avais initialement prévu de situer cette scène lors de la période où Light était menotté à Ryûzaki en un clin d'œil doux-amer à la scène où il se tient sur le toit battu par une pluie diluvienne, rejoint par Light.

Cette scène mélancolique, poignante qui précède le moment fatidique… Je voulais en offrir une vision apaisée, tendre, un moment d'amitié où les deux jeunes hommes se retrouvent à savourer l'instant présent, complices, à contempler l'horizon et le ciel vaste, dégagé au-dessus de leurs têtes. Puis je me suis rendue compte que j'avais omis de les enchaîner.

Celle-ci se déroule par conséquent peu après que Ryûzaki lui ait ôté la chaîne, lors de la courte période précédant le drame, si l'on s'en tient au déroulement de l'œuvre.

Matsuda... On pourrait penser que je ne perds pas une occasion de lui tailler un costard, avec cette reconversion récurrente en garçon de café.

Mais… Rendons justice à Matsuda : dans le manga, plus que dans l'anime, le malheureux se fait régulièrement incendier pour sa supposée bêtise, son incompétence, « médiocre » dira de lui Ryûk !, et ses collègues ne sont pas en reste pour souligner ses bourdes !

Or, Matsuda est quelqu'un de pur, de spontané, loyal et fidèle. Courageux également. Et c'est un romantique. Maladroit certes mais plein de bonne volonté et profondément gentil et sincère. Je crois qu'il est très proche de nous en raison précisément de ses maladresses, ses doutes qu'il exprime à voix haute (concernant Kira et le bien-fondé de ses actions, le fait qu'il se sente partagé, écartelé entre le fait de l'arrêter et la reconnaissance qu'il lui porte, la légitimité de ses actes « criminels ») son humanité.

Il n'hésite pas à se fustiger lui-même, se traitant de faible et affichant un petit complexe d'infériorité. Il admire Light sans réserve et on ressent l'estime et l'amitié indéfectibles qu'il lui porte, sa confiance inextinguible là où les autres, à raison, doutent. Apparemment traité comme la cinquième roue du carrosse, il est un élément majeur de l'œuvre considérant ses prises d'initiatives (et leurs répercussions sur l'évolution de l'intrigue) et surtout sévèrement burné.

Je m'explique en quelques points : il a sauté en mimant une chute mortelle du haut de plusieurs étages… et personne n'a semblé réagir à cette action. Bien qu'il ait chuté avec la certitude d'être rattrapé, il subsistait une marge d'erreur indéniable. Il était très susceptible de se ratatiner plusieurs dizaines de mètres plus bas !

Jouer la comédie du type ayant un coup dans le nez tout en conservant son sang-froid pour effectuer cette périlleuse cascade, et tout le monde a eu l'air de trouver ça naturel, banal ! Mais il fallait le faire ! Est-ce que vous vous rendez compte de la force mentale que cette action nécessitait ?

Puis, lorsqu'il s'est proposé de servir d'appât à Sakura TV, il courrait le risque de se faire tuer ! Ce n'était pas rien non plus.

Dans le manga, pour épargner Light, il indique son nom en tant que la personne incarnant L, là encore se désignant comme cible potentielle.

Enfin, c'est lui qui remarque l'attitude suspecte de Light avec sa montre et qui lui tire dessus (touchant son poignet) puis à d'autres reprises sur le haut du corps. Les blessures n'étaient pas mortelles en elles-mêmes, c'est Ryûk désireux de ne pas s'éterniser sur Terre condamné à rester avec un Light emprisonné, ce vers quoi tendait fatalement le jeune homme en dépit de sa fuite désespérée, qui le fait mourir. Sans cela, Light aurait sans doute continué à vivre, mais passons.

Son rôle est crucial puisqu'il empêche Light de semer à nouveau la mort et de s'en sortir impunément. Bon, je sais que ce type de déduction ne sera pas pour contribuer à sa popularité aux yeux de certains d'entre vous ! mais je souhaitais rétablir l'injustice dont il est victime si fréquemment.

Matsuda est quelqu'un de bien et de brave alors que certaines fanfics se complaisent à le décrire comme un crétin fini. Bah ! On peut le traiter avec humour, je suis même la première à envisager death note également sous cet angle. Mais je souhaitais mettre en lumière cet aspect le concernant.

Côté musique, en ce moment, je me repasse en boucle « Magic Pad » et « Galaxy Bounce » de Nostromo. C'est vous dire si je plane. Pour ceux intéressés qui n'ont pas encore eu l'opportunité de les écouter (et visionner) : fr./watch?vcIDpRCDT9Ws et fr./watch?vCm5MTej1a3o&featurerelated