Bonjour, bonsoir, ô toi, lecteur de mon cœur ! Voici un petit OS qui mériterait peut-être d'avoir une boîte de mouchoirs à proximité, sait-on jamais...

Comme d'habitude, rien ne m'appartient, blablabla, vous connaissez la chanson ! Bonne lecture !

My last breath

Je me meurs, chaque seconde un peu plus tandis que le monde continue de tourner, l'univers de vibrer, les gens de rire, de pleurer, de chanter. J'ai longtemps fuis le temps, le tic-tac de l'horloge, l'égrènement du sablier du temps, mais il a fini par me rattraper. Que dois-je faire désormais ? Vivre mes dernières heures dans la peur ou bien arrêter de courir, arrêter de fuir ? Je suis fatigué de courir mais je ne veux pas mourir, je ne veux pas partir. Que se passera-t-il quand j'aurai disparu, qu'un autre aura pris ma place ? Se souviendra-t-on de moi ? Aurai-je laissé une trace dans l'étendue de mon éternité ou bien serai-je vite remplacé, oublié, repoussé au fin fond des mémoires et des cœurs jusqu'à disparaître tout à fait ? Je ne veux pas ça. Je ne veux pas qu'on m'oublie et je ne veux pas oublier. Oublier la sensation que me procure l'adrénaline qui coure dans mes veines, le battement frénétique en stéréo dans ma poitrine, le souffle difficile qui contracte ma cage thoracique, l'excitation de la vie, de cette vie, de ma vie. Pas que tout cela disparaîtrait, oh non, même moi, je ne peux changer à ce point, mais ce ne serait plus pareil, plus exactement les mêmes sensations, les mêmes pensées, les mêmes émotions que ce corps me procure avec tant d'intensité. Ce ne serait plus exactement moi. Et je ne veux pas perdre ça, je ne veux pas me perdre en faveur d'un autre, pas encore. Pas alors que je commençais tout juste à apprendre ce qu'était vivre et non plus survivre, ressentir et pas seulement subir, me trouver au lieu de me fuir. Je... C'est tellement injuste ! Ne mériterai-je pas une chance de pouvoir choisir qui je veux être, une chance de pouvoir demeurer ce que je suis ? Ne mériterai-je pas cette chance ? N'en ai-je pas largement payé le prix ? C'est vrai, j'ai tellement donné, tellement perdu, je ne demande pas grand chose, juste cette fois, juste une fois, la dernière, mon dernier souhait, le dernier miracle. Je ne veux pas partir, pas maintenant que j'ai enfin découvert une raison d'être, ma raison d'être, celle qui justifierait tout ce sang et toutes ces larmes versées. J'aurai pu accomplir tellement plus ! J'aurai pu... oui, j'aurai même pu apprendre à aimer. Mais c'est trop tard, l'énergie familière bouillonne dans mes veines et je me sens partir. Les sons, les lumières et les couleurs, même la douleur lancinante qui se propage dans tout mon être et me fait m'arquer, - comme si, dans ce mouvement, j'avais encore une chance de repousser l'inévitable, chance depuis longtemps réduite à néant - tout disparaît, et moi avec. Voilà. Je suis mort. Et bientôt, un autre va naître.