Tout était allé si vite. Lorsque Jacob m'avait ramené de la réserve après avoir sauté de la falaise, j'avais trouvé Alice dans mon salon, morte d'inquiétude.

Oui, c'est vrai, mon plongeon n'avait aucun sens car si il y a quelques mois si je cherchais le danger pour voir son visage et sa voix aujourd'hui je n'en ressentais plus le besoin. Edward Cullen faisait parti de mon passé, il m'avait abandonné et j'étais passée à autre chose. Alors pourquoi sauter? Je devais reconnaitre que je ne savais pas trop. Mais au fond de moi je ressentais le besoin de le faire, que ce qui allait s'en suivre serait infiniment bon, cependant pour l'instant je n'avais pas la moindre idée de ce dont il pouvait s'agir.

Alice Cullen était donc debout dans mon salon, inquiète. Mais lorsqu'elle m'avait vu, son visage c'était illuminé et elle m'avait gratifié d'un sourire franc, le plus beau qu'il m'eut été donné de voir. A cette vision mes barrières avaient cédées, je lui avais sauté dans les bras et elle m'avait rendue mon étreinte avec presque autant de ferveur, le soulagement en plus, sans pour autant se laisser complètement aller, elle ne pouvait pas se le permettre avec moi…Je lui avait manqué aussi.

Installées dans le salon, elle m'avait raconté qu'elle m'avait vu sauter, qu'elle s'était inquiété, me croyant morte. Elle réclamait des explications, mon geste ne s'expliquant pas à ses yeux. Je lui avait donc expliqué que, moi-même, je n'en connaissais pas vraiment la raison. J'avais sentie au plus profond de moi que mon acte apporterait du changement, déclencherait quelque chose de bénéfique.

À peine avais-je fini mon discours que les yeux d'Alice se perdirent dans le vague. Comme chaque fois je fus prise au dépourvu et attendis avec impatience et crainte qu'elle revienne à elle. Lorsqu'elle prit la parole, ses mots étaient hachés mais j'en retint les principaux : Edward… Volturi… mort…

J'étais maintenant dans une Porsche jaune roulant a vive allure en direction de Voltera. Tout c'était passé tellement vite, pas le temps de se reposer, ni de se préparer pour un tel voyage, je tiendrais sur les nerfs, la vie d'Edward en dépendait peut être. Je ne savais pas que l'on pouvait être en Italie en si peu de temps… alors que la peur de ne pas pouvoir sauver Edward m'envahissait je repensais a ce qu'Alice m'avait raconter plus tôt. (flash back)

- quand je t'ai vu sauté et que je t'ai cru morte, j'en ai parlé à ma famille avant de venir a Forks pour vérifier. Malheureusement le temps que je les appels pour leur dire que tu allais bien, Rosalie avait joint Edward pour lui dire. Ca fait maintenant plusieurs semaines qu'il ne vit plus avec nous, au dernière nouvelles il était en Islande. Quand je t'ai vu dans le salon j'ai compris mon erreur et comme tu m'as vu le faire, j'ai appelé Carlisle pour les prévenir. Et puis j'ai eu cette vision, Bella, Edward te croit morte! Il veut se rendre chez les Volturi pour mourir, pour que les Volturi le tue! Alors nous allons en Italie, oui oui tu viens avec moi, car toi seule peux lui faire entendre raison, moi il ne me croirait pas. (fin flash back)

Je fus tiré de mes pensées par l'écart que fis la voiture. Mon reflexe d'attraper le volant nous ramena sur la route mais mon cœur avait raté des battements et une montée d'adrénaline faisait trembler mon corps. (Ca faisait un peu trop pour aujourd'hui.) Surprise par cette faute de conduite, je me tournais vers Alice la bouche pleine de questions pour tomber sur un regard perdu dans le vague. Nouvelle vision. Inquiète, j'attendis quelle revienne à elle pour lui rendre le volant et l'écouter raconter. Ses yeux n'étaient plus dans le vague et son visage trahissait un sentiment de panique. Mauvaise nouvelle…

- Non, pas ça… Edward… tout mais pas ça… Edward… ca voix me tordit le ventre, l'air de la voiture était devenue irrespirable. Inconsciemment je serrais mon poing, priant pour que la fin ne soit pas tragique. Oui Edward m'avait abandonné, me faisant tourner la page, mais il était toujours important, faisant partie intégrante de ma vie. J'étais passé à autre chose sur le plan sentimentale, pas sur celui de l'amitié, ni de la fraternité.

Alice s'était repris, serrant les mâchoires. Je sentis la voiture accélérer, vis les arbres défiler plus rapidement. La voiture devait être en train d'atteindre sa vitesse maximale.

Malgré mon angoisse je lui demandais de me raconter, qu'avait-elle vu qui puisse la mettre dans un tel état. Je craignais le pire…

- Ce n'étais pas précis, me répondit elle, la voix grave, mais ils refusent de le tuer, ils considèrent que son don est trop précieux. Il va provoquer sa mort en violant notre loi la plus importante. Il va révéler notre existence aux humains, j'ai vu son corps scintiller au soleil. Je l'ai vu mourir… finit-elle dans un souffle.

J'eus l'impression de recevoir un électrochoc. Depuis le début je me refusais à envisager cette possibilité. Certes les visions d'Alice n'étaient pas fiables a cent pour cent mais il y avait toujours une chance non négligeable qu'elles se produisent. Et c'était déjà trop que la mort du vampire fasse l'objet d'une vision.

- ca n'arrivera pas, je ne laisserai pas une telle chose se produire, dit-elle d'une voix que je ne lui connaissais pas, bien trop dure pour son visage délicat, même si je ne pouvais ignorer la pointe de désespoir qui y régné.

Malgré moi je me mit à repenser à tous les bons moments avec Edward, ma découverte sur sa condition de vampire, notre clairière, ma rencontre avec sa famille, le base-ball, James… secouant la tête je me forçais à chasser ces pensées, il n'était pas encore mort! Mais elles dérivèrent vers le vide que j'avais sentie lorsqu'il m'avait abandonné, ressentirais-je le même s'il mourrait? Pour ne plus penser à ça je me concentrais sur Alice, ma meilleure amie, j'observais son profil parfait, le léger tic de sa bouche lorsqu'elle se concentre et qui me fait toujours légèrement sourire, ses yeux vifs qui enregistre chaque mouvement bien plus vite que la normale. Sans me l'avouer vraiment je me dis que outre le vide provoqué par Edward, le manque de nouvelles d'Alice m'avait aussi enfoncé dans ma dépression. En cet instant, elle était la personne qui comptait le plus, avec Charlie bien sur.

Je finit par détourner mon regard et tombais sur une ville attractive, en apparence.

-Bella?

- Oui?

- Ecoute moi bien, aujourd'hui n'est pas n'importe quel jour, Edward compte se suicider le jour anniversaire du départ des vampires de Voltera, il y aura énormément de monde pour l'événement, je ne vais pas pouvoir aller très loin avec la voiture et je ne peux pas sortir. Je vais m'approcher le plus prés possible et quand je te le dirais tu devras courir jusqu'à la place où il compte se montrer. Tu dois arriver avant qu'il ne sorte et le raisonner. Ses paroles avaient été rapide, ne laissant pas de place au doute. Tout reposait sur moi. Je détachais ma ceinture, me préparant à sortir rapidement. Est-ce que je serais assez rapide? Mes nerfs allaient-ils tenir une fois de plus? Ce n'était pas comme si j'avais le choix. Courir, le sauver, courir, le sauver… dans l'absolu ce n'était pas très compliqué… deux petits mots. Ben voyons… soudain la voix d'Alice me cria de sortir. Sans réfléchir je sautais et me précipitais aussi vite que possible dans les rues bondées.

Je ne savais pas où était la place… mais quelle idiote!

Sans cesser de courir je pris la même direction que la foule. Mes poumons me brulaient déjà, ma gorge était sèche et mes jambes me semblaient trop lourdes. Bon sang que je regrettais de ne pas être plus active en cours de sport! Tentant d'ignorer la douleur de mon point de côté, je finis par déboucher sur une place envahie par le monde. Je n'allais jamais le trouver! Chassant le sentiment de désespoir qui m'envahissait je cherchais du regard un promontoire. Une fontaine! Perchais dessus et tournant sur moi-même je cherchais du regard la personne qui avait partagé ma vie. Aucune trace, mes mouvements devenaient frénétiques, je regardais de tout les côtés mettant à mal mon équilibre précaire. L'ouverture d'une porte attira mon attention. Instinctivement, et en dernier espoir, j'accrochais mon regard elle, attendant la suite. Mon cœur fit un bond quand j'aperçu une peau blanche et des cheveux bronze. Je sentis mon cri sortir de ma bouche avant même de l'avoir pensé, je ne me contrôlais plus. Mes jambes sautèrent de la fontaine et je me mit a courir comme jamais, Charlie aurait été fier de moi, en direction de la porte. Mes cris ne couvraient qu'a peine le brouhaha de la foule. Et Edward, malgré sa qualité de vampire ne prêtait aucune attention à ce qui l'entourait. Dans un dernier effort je me jetais sur lui, oubliant un instant la dureté qui le caractérisait, percutait un corps de marbre et glissait sur le sol de manière… brutale.

Aucune réaction.

Edward était dans son monde, et malgré la tête qui me tournait, je me relevais tant bien que mal pour m'interposer entre lui et les rayons du soleil. Mais rien n'y fit, il continua d'avançer, me bousculant sans me voir, et s'exposa au soleil, fermant les yeux. Son corps était magnifique. Dans un instant d'égarement je me fis la remarque que je n'avais jamais vu le corps d'Alice au soleil. Puis la panique reprit le dessus et je me jetais de nouveau sur Edward, l'appelant.

- Edward! C'est Bella, regarde moi, je suis là. Il sembla réagir au son de ma voix et, lentement, baissa la tête vers moi.

- Ma Bella, je savais que tu serais là pour m'accompagner dans la mort. Tu as vu comme je suis beau, je sais que tu aimes me voir ainsi, à la lumière du soleil. Ne t'inquiète pas ma Bella, nous serons bientôt réunis, je vais bientôt te rejoindre. Je suis désolé ma Bella de ne pas avoir pu te sauver, de ne pas avoir été là, mais ne t'inquiète pas nous serons bientôt ensemble, pour l'éternité, comme tu le voulais.

Ok. C'était plus grave que ce que je croyais, il délirait complètement et ne voulait pas me voir vivante. Je n'osais pas me retourner de peur de voir le regard des gens, leur réaction.

- Edward, regarde moi, je suis vivante, sens mon cœur battre, sens comme ma peau est chaude! Je pris sa main et la plaquait contre mon cœur tout en tentant de le pousser vers l'intérieur. Vous avez déjà essayé de pousser un mur?

En désespoir de cause je me hissais sur la pointe des pieds, attrapait sa nuque et posait mes lèvres sur les siennes. Seuls ses yeux réagir en se fermant. Il me repoussa en écartant ses bras pour offrir son corps au soleil. Un éclair de colère me traversa, la fatigue reprenait le dessus, je n'avais pas fait tout ce chemin pour échouer! N'écoutant plus les divagations d'Edward, je m'arque bouter pour le faire reculer, le tapant de mes poings, psalmodiant des « mais recule! » désespérés et colérique.

Je crus avoir réussis quand je le sentis basculer en arrière, enfin a l'ombre. Mes espoirs s'évanouirent quand je vis qu'Edward et Alice étaient fermement tenus par deux grands vampires aux yeux rouges. La question concernant la présence d'Alice m'effleura rapidement l'esprit. Puis une main froide s'enroula autour de mon bras, tel un serpent. Alors que ma bouche s'ouvrait pour protester, le regard de Alice me fit baisser la tête. Pas un mot, compris. Rapidement, nous nous retrouvâmes dans une grande salle voutée, au centre de laquelle se trouvait trois trônes. L'atmosphère glaciale s'infiltra dans mes veines, provoquant une peur qui me tordit le ventre. Mes oreilles se mirent a bourdonner lorsque je vis Edward a genou devant ce que je devinais comme étant les fameux Volturi. Le clarté de la pièce ne suffisait pas à rendre l'endroit accueillant. Ma seule pensée cohérente me poussait à fuir. Alors que je cherchais le regard d'Alice, un cri perça la bulle qui m'entouré. Un cri de douleur. Ma tête tourna plus vite que mon cou et alors que les mains d'Alice m'attrapaient par la taille pour m'empêcher d'avancer , je criais le nom d'Edward, encore et encore. Je la sentis me trainer vers la sortie. En passant dans les couloirs nous croisâmes un groupe d'humains, faisant vraisemblablement une visite guidé. Ici? Parmi eux je reconnus certains visage, des personnes qui avaient vu Edward. Le désespoir m'envahie, je fermais les yeux, me laissant guider par mon amie. Avec soulagement je me laissais glisser dans les ténèbres. Enfin du repos.

Mon réveille se fit en douceur, dans mon lit, dans un sentiment bienvenu de sécurité. Alors que des flash back imprécis passaient devant mes yeux, je sentis des larmes couler. Je ne voulais pas y repenser, pas encore. C'était trop tôt. Et je sombrais à nouveau dans un sommeil agité.

Les jours passèrent, identiques, fait de torpeur, me pelotonnant dans mon état léthargique pour mieux échapper à cette réalité. Les vacances étaient les bienvenus. Charlie ne changeait pas, s'habituant malgré lui a me voir ainsi. Il était présent sans pour autant m'envahir.

Les jours s'étirèrent en semaine, et l'absence de nouvelles d'Alice me ramenait douloureusement en arrière. Les quelques heures passait en sa compagnie m'avait rappeler combien sa présence comptait. La perdre de nouveau était trop dur… les larmes ne coulait plus mais la douleur ne partait pas, elle me manquait.

Les semaines devinrent des mois. Les vacances passaient lentement, Jacob n'était pas là, me reprochant toujours d'avoir choisit les Cullen. Cette fois je devais me relever seule. Mes soirées étaient solitaires et les cauchemars étaient répétitifs, mais je m'obligeai une fois de plus à tourner la page. Une fois de plus… mais je n'en voulais pas à Alice, ce qu'elle vivait devait être plus dur que moi.

A trois jours de la rentrée, tout bascula. Je sortais de la douche quand Charlie m'appela du salon :

- Bella, téléphone, enfin…

Curieuse, je m'habillais rapidement. Qui pouvait bien m'appeler aussi tôt un jour de vacance?

En bas, je pris le combiné en remerciant Charlie, attendant qu'il s'éloigne. À peine avais-je posé le téléphone sur mon oreille que la voix tant attendue d'Alice m'appela : « Bella! C'est Alice… pas le temps de répondre que je l'entendais fondre en larme, les bruits étouffaient par la ligne. Bella, reprit-elle, j'ai besoin de toi… je … besoin de parler.

- ok, viens à la maison, la fenêtre est ouverte, je t'attend dans ma chambre. J'avais dit ca très vite, par peur qu'elle ne change d'avis, ou qu'un sentiment de rancœur vienne tout gâcher. J'avais été prise au dépourvu.

Le temps de raccrocher et de monter dans ma chambre, Alice passait déjà le rebord de ma fenêtre. Je ne me fit ferais jamais… dans l'idée de lui sauté dans les bras, je m'arrêté net quand je vis dans quelle état elle était. Elle qui prenait toujours soin d'elle, avait des vêtements abimés, des cheveux en bataille, plus que d'habitude, et son visage, comme tout son être semblaient complètement paumés. Seule la couleur de ses yeux était normale. Pour un vampire.

- tu as une mine affreuse. Je vais être obligé de céder à une journée shopping pour arranger ca… mon ton se voulait léger, tout sauf accusateur. Je la vis se détendre un peu, tenter d'esquisser un pauvre sourire qui se transforma en grimace quand les larme débordèrent de ses yeux.

C'était pas gagné. En quelque pas je la pris dans mes bras, lui murmurant des paroles apaisantes : « je suis là, ne t'inquiète pas, tout va bien… ». Doucement elle se détendais entre mes bras, reniflant de temps à autre, autorisant sa tête a se caler entre mon épaule et mon cou. En sentant son souffle s'écraser sur ma peau, le rouge me monta aux joues et mon cœur accéléra. C'était pas prévue. Je mis ça sur le compte de la joie de la revoir et m'écartais assez pour vois son visage. Il n'y avait plus de larmes, c'étais déjà ça. Ses yeux et sa bouche étaient rouge d'avoir été trop frotter et trop mordu. Un battement de cœur manquait plus tard je plongeais mes yeux dans les siens et remarquais qu'il étaient légèrement plus foncé. Le chagrin sans doute. En la poussant vers le lit, je posais la question tant attendus. Que se passait-il pour qu'elle se mette dans un tel état, était-ce toujours la mort de Edward?

- c'est…Jasper… souffla-t-elle. Voyant les larmes remplirent de nouveau ses yeux dorés, je lui pris la main, établissant un contact pour la rassurer. Elle n'était plus seule. Sans m'en rendre compte j'avais serrer les dents à l'évocation de l'amant d'Alice. Un sentiment encore inconnu m'envahit et une colère imprévu s'insinua en moi. Ce n'était pas normal. Jasper était mon ami, d'où venait cette colère ? De la jalousie n'avait pas ça place ici. Je me concentré sur Alice en l'entendant continuer.

- Quand nous somme rentré de Voltera, je t'ai déposé dans ton lit puis j'ai rejoint ma famille. Je leur ai tout raconté…, à ces mots, elle ferma les yeux, refoulant la douleur encore présente. Je vis avec surprise mes doigts entrer en contact avec son menton, sans vraiment me contrôler, je lui relevais la tête ancrant mes yeux dans les siens, faisant glisser mes doigts sur sa joue, relevant une mèche. Mais qu'est-ce que je faisais? La pulpe de mes doigts glissait dangereusement vers ses lèvres entrouverte quand je retirais ma main, rougissante. La présence d'Alice provoquait des réactions bizarre de mon corps… il allait falloir que je me reprenne. Ne sentant aucune réaction d'Alice je relevais les yeux pour rencontrer deux orbes noirs. Mon cœur manqua un battement et j'eus un mouvement de recul. Je n'avais jamais vu cette couleur et je ne savais pas quoi craindre. Mon rythme cardiaque s'accélérait quand je m'aperçus qu'Alice me parlait. Je me reconnectais à la réalité pour l'entendre me rassurer :

- ca va, ne t'inquiète pas, tu n'as rien à craindre. Je relâchais enfin l'air que je retenais, quand j'interceptais un petit sourire en coin, un mouvement espiègle qu'elle chassa vite en reprenant son récit.

- après tout ça rien n'a plus été pareil, je me sentais coupable de la mort d'Edward, je n'avais pas pu le sauver alors que je l'avais vu. Je n'avais jamais ressenti autant de douleur, de tristesse, de culpabilité qu'en cet instant. Aujourd'hui ça va mieux, j'ai appris à vivre avec, je n'ai pas le choix, je vais passer l'éternité avec ces souvenirs. Elle marqua une pause, inspira un grand coup, non qu'elle en ai eu besoin mais plus par reflexe, à force d'imitation. Elle reprit :

- de son côté Jasper n'était plus le même, il s'en veut toujours de t'avoir attaqué, surtout que c'est à cause de ça que nous nous somme éloigné de toi, et qui a provoqué, indirectement, la mort d'Edward. S'il n'avait rien fait qui aurait poussait Edward à s'éloigner, rien de tout ça ne se serait produit. Sa culpabilité et la tristesses des autres le rendait agressif. C'était devenu tendu entre nous, on se défoulait l'un sur l'autre plutôt que de s'épauler.

- mais comment réagissait les autres, ils devaient voir que vous vous déchiriez?

- ils ne savaient pas comment intervenir. Ils avaient déjà à gérer leur propre tristesse. La moindre de leur attention rendait Jasper fou de rage, interprétant chaque mots, chaque gestes comme de la pitié. Un jour il est partit chasser pour nous fuir et se défouler. Quand il est revenu, ses yeux étaient rouges.

- le sang humain, soufflais-je.

- le sang humain, approuva Alice. Il nous a expliqué qu'à cause de l'état dans lequel il était, la bête à repris le dessus. Un randonneur avait le malheur de passer par là… il n'a réalisé qu'après. Ça ne s'est pas passé ici, donc nous n'aurons pas de problème avec les Quileutes, si ça t'inquiète. Plutôt que de se faire chasser de la maison par Carlisle, il a préféré partir de lui-même. Au début je l'ai accompagné, mais il était devenu sauvage, impossible à contrôler…après une énième dispute, il est partie, mon amour, pincement de cœur, est parti, finit-elle dans un murmure. Alors qu'elle semblait perdue dans ses souvenirs, un mot s'imposa à mon esprit : célibataire. Secouant la tête face à mon manque de compassion, je me fis la réflexion que je n'était vraiment pas normal en présence de ma meilleure amie.