Musique a ecouter: Sound of Silence-Brooke Fraser.

Je suis assises sur ces pierres en ruines, regardant le soleil couchant, regardant les ruines d'un monde a l'agonie.

Mon cœur se soulève aux souvenirs de ma famille, de mon monde, de tout ce que nous avons fait pour finalement arriver a cette fin.

Cela faisait des mois après la Crise de Taiwan, que la guerre s'était amplifiée dans le moyen-orient, au point que finalement, une guerre thermonucléaire avait vu le jours.

Les populations avaient commencés a fuir les grandes villes, cherchant refuge aussi loin qu'ils le pouvaient. Mais vers où?

J'avais fuit moi aussi, depuis longtemps déjà, ce monde, cette société que j'abhorrais. Notre égoïsme, notre mesquinerie et notre incapacité a réfléchir, voir sur le long terme nous avaient menés vers cette fin.

Cela avait commencé comme toujours, des nouvelles alarmantes a la radio, des faits divers de plus en plus violents et agressifs, puis la désinformations, les coups en douce pour calmer la population.

Moi, cela faisait un moment que je vivais dans ces ruines, deja presque un ans que j'avais quitté cette "civilisation" pour un ailleurs, certes moins facile et solitaire mais où je me retrouvais pleinement, ne gardant contact que par ma radio a dynamo qui me servait pour entendre les nouvelles du monde et de mon pays.

Les premiers faits avaient été les discours haineux, les paroles libérés, montrant un visage noir de l'entre-soi. L'Autre devenant le criminel, alors que souvent victimes.

Ce furent ainsi que les Pauvres, les indigents, les immigrés, les improductifs furent considérés comme moins que rien, de la vermine bonne a enfermer.

La chasse avait commencée, auquel nombres de délateurs se donnaient a coeur joie pour leurs propres petits profits mesquins.

Certains ont fini dans des ghettos, d'autres dans des sortes de camps, d'autres encore se sont battus pour finir comme bien d'autres auparavant: Six pieds sous terre a manger les pissenlits par la racine.

Quelqu'un a dit autrefois que le principal fleau de l'humanité n'etait l'ignorance mais le refus de savoir.

Et il est vrai que mes semblables ont préféré le mensonge pieux a une vérité noire, au savoir qui les auraient fait culpabiliser ou se poser des questions, prendre des risques pour eux, leurs familles et leurs enfants.

Et quand finalement, ils ont bougés, il etait deja trop tard, le monde partait en lambeaux dans un ocean de sang et de chairs noircies.

La Lumière vive d'il y a deux heures me montrent que je ne fait qu'attendre la fin inéluctable d'une existence qui ne commença jamais vraiment. Pas dans un système inique qui ne voit l'humain et son environnement que comme un outil et un bien a dévorer.

Fenris a finalement dévoré le soleil et le monde, et aucun dieux ne viendra le sauver...

Je ferme les yeux, sachant que la douleur sera brève...J'aurais aimé changer cette humanité honnie, mais aurait il fallu que je me change moi-même...

Le Soleil se couche et la lueur irradie...tout proche...si proche.

Les hurlements des survivants proche de moi, me font serrer le coeur. J'aimerais tellement pouvoir leurs dires que ce n'est qu'un mirage, mais ils savent déjà l'inéluctable.

Je les vois, en ouvrant les yeux, serrés contre leurs parents, regardant d'un air desespéré l'horinzon maintenant violacé.

le Vent brusque et violent nous assènent de sa chaleur peu naturelle, un Orage violent s'étend au dessus de nous, mais aucune pluie ne vient nous rafraîchir.

L'onde de choc n'as pas encore atteins notre position, cependant en regardant ces gens autour de moi, je me demande si au final, nous n'avons pas été simplement complaisant plus qu'égoïste.

N'ai je pas fuis moi meme mes problèmes, avant que devenir non-utile ne devienne un crime?

Possible, je n'ai jamais été douée pour m'auto-analyser psychologiquement, comme mes "voisins", je suis une entière hypocrite, cependant eclairée par quelques eclairs de lucidité qui m'ont fait prendre les chemins de traverses de la vie. Chemin de vie entravé par une naissance et une existence que je considerais comme de l'Esclavage etatisés.

Certains prient, esperant un salut...Je ne sais pas ce que reserve réellement la vie après la mort, je n'ai jamais été réellement croyante, je pense au contraire que tout ce qu'il y aura sera le neant.

Et pourtant une partie de moi espere que ce ne sera pas le cas, non pour moi, mais pour les innocents qui n'ont rien demandé a ce foutu gouvernement.

Les incendies se sont déclarés, on voit maintenant distinctement la courbe d'avançée...

Adieu, je vous aime malgré la haine que je vous porte...