Titre : Les Incontrôlables

Saison : alors… saison 2, Ford n'est plus là, Ronon n'est pas encore arrivé.

Disclaimer : aucun des personnages présents dans cette fic ne m'appartient, ni le reste, ni tout Mon unique récompense sont les compliments des lecteurs. Mais j'attends toujours pour faire un voyage à Vancouver, donc si une âme charitable passe par là…

Note de l'auteur : à un certain moment de la fic, je me suis permise de laisser libre court à un fantasme depuis longtemps imaginé avec d'autres fans de Stargate, même si à l'origine c'était pas dans son contexte là… L'idée reste la même :D

Note de l'auteur 2 : hum, je m'excuse auprès des fan du docteur Weir, mais je dois avouer que dans cette fic, elle s'en prend plein la tête…

Résumé : quelques troubles comportementaux dans l'équipe Shépardienne provoquent des situations… parfois étranges…


Chapitre 1 : mouvementé retour

Base d'Atlantis

Elisabeth Weir contemplait la Porte des Etoiles avec son air d'intense méditation. Elle profitait d'un moment de calme relatif au sein de la base pour faire une pause. Calme relatif… En effet, en ce moment ils n'étaient pas survolés par des darts Wraith, aucun générateur n'était sur le point d'exploser, pas de tempête à l'horizon, ni d'infection contagieuse, aucune personne entre la vie et la mort. Oui, tout était calme. En ajoutant le détail que McKay n'était pas présent, ce qui donnait une impression de sérénité dans la Cité atlante. Rodney McKay en mission, avec Teyla Emmagan et le Colonel John Sheppard. Sur une planète encore inconnue, ils devaient simplement aller vérifier s'il pouvait y avoir des aliments comestibles, ou autres choses utiles. Weir les imagina, marchant au travers des broussailles. Rodney grommelant, à la traîne. Elle sourit à cette image. Elle fut interrompue dans ses tendres pensées par l'activation de la Porte.

Sans doute au cas où elle n'aurait pas remarqué, le Sergent cria l'habituel « activation extérieure ! » suivit d'une pause puis « c'est le colonel Sheppard.

- Levez le bouclier »

Quelques instants après, John Sheppard apparaissait, suivi par McKay et Teyla.

La Porte se referma, Weir s'adressa en premier à John, qui avançait déjà vers elle avec énergie. Ohoh… Il avait sa tête des mauvais jours, un air de mauvaise humeur profond…

« Tout s'est bien passé Colonel ?

- Merveilleux. »

Le ton était glacial, sec et franchement désagréable. Sans ajouter un mot, John passa devant sa supérieure d'un pas vif, s'éloignant sans attendre vers ses quartiers. Elisabeth ne bougea pas tout de suite, partagée entre l'étonnement et la frustration. Ce fut Rodney qui la sortit de sa fixité, en lui donnant un coup poing amical dans l'épaule :

« Vous en faites pas, il est un peu énervé aujourd'hui, ça va lui passer. En attendant, si vous le permettez, avec votre permission, si vous voulez bien, je vais de ce pas gai et joyeux aller rejoindre mon très cher collègue Zelenka ! »

Sans attendre la réponse d'Elisabeth, il quitta la grande pièce d'un pas presque sautillant. Au moins, on ne pouvait pas dire que l'humeur de John déteignait sur Rodney. Cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas vu celui-ci aussi joyeux… Bizarre ; en tout cas dans l'affaire elle ne savait absolument pas ce qu'ils avaient trouvé sur la planète. Elle se tourna vers Teyla, et remarqua que la jeune femme n'avait pas bougé et se tenait devait la Porte, le regard perdu dans le vague. Weir s'approcha doucement :

« Quelque chose ne va pas ? »

Teyla resta immobile.

« Tout va bien, merci. » Sa voix était plate et éteinte, sans intonation.

- Bien… Vous avez trouvé des choses intéressantes sur la planète ? Comment s'est passée la visite ?

- Nous n'avons rien trouvé. La visité s'est bien passée. Je voudrais aller me reposer…

- Allez-y… Et Teyla, si vous avez besoin de parler de quoi que ce soit, n'hésitez pas. »

Weir lui fit un sourire encourageant auquel Teyla répondit faiblement, puis elle se dirigea vers la sortie de la pièce sans aucun entrain. Weir l'observa quitter la pièce, avec scepticisme. Entre John qui semblait à deux doigts de mordre et Teyla à deux doigts de pleurer, cette planète ne semblait pas les avoir réussi… A part McKay, dont la bonne humeur était évidente. Weir soupira. Elle n'avait même pas eu le temps de leur donner l'heure du débriefing. Drôle de retour de mission… La fatigue devait sans doute être la cause de ces étranges humeurs, il est vrai que les derniers temps dans la Cité n'avaient pas été de tout repos.

¤¤¤

John était énervé. Très énervé. Il en avait marre, marre de ces abrutis, marre de ces choses sans aucun sens ! Marre de cette Cité, de voir toujours les mêmes têtes, d'entendre toujours les mêmes remarques ! De tous ces gens qui ne comprenaient rien à rien ! Qu'est-ce qu'il foutait sur cette fichue Cité ? Il allait finir par tout plaquer, les laisser se débrouiller, et laisser tomber toutes ces mascarade d'uniformes !

John marchait d'un pas rapide, en serrant les dents, lorsqu'au détour d'un couloir surgit le sergent Bates.

« Ah Colonel, je dois vous parler.

- Eh bien ça attendra !

- Je dois vous parler maintenant.

- Et je vous ai dit : plus tard ! Vous êtes bouché ou quoi ?

- C'est important, Colonel »

Et voilà, Bates avait pris son air défiant, provocateur. John ne supportait pas ça. Sans réfléchir davantage, il décrocha un violent poing dans la mâchoire de Bates, suivi d'un puissant coup de pied dans l'estomac. Le sergent fut projeté contre le mur, le souffle coupé, et deux officiers qui étaient en faction à côté accoururent vers lui. Sous l'œil sidéré des trois personnes, John poursuivit son chemin du même pas rageur, sans un regard pour le sergent Bates.

¤¤¤

McKay marchait d'un pas guilleret dans le couloir, à la recherche du docteur Zelenka. Il était heureux, il se sentait bien. La Cité lui semblait radieuse, lumineuse, pleine d'espoir et de joies. Il souriait en marchant, et accosta deux soldats dans le couloir :

« Excusez-moi messieurs, sauriez-vous, par le plus beau et grand des hasards, où se trouve le docteur Zelenka ?

- Dans la cuisine arrière de la Cité, celle qui sert pour l'entrepôt des aliments…

- Merci beaucoup, c'est vraiment un plaisir d'avoir affaire à des gens comme vous ! J'en parlerai au docteur Weir ! »

Puis il s'éloigna en sifflotant gaiement, sous le regard perplexe des deux hommes.

« J'ai toujours dit que c'était un original lui… »

McKay trouva rapidement son collègue, en pleine analyse d'un tableau électrique d'un des murs de la cuisine :

- Ah, vous voilà Radek ! Déjà au travail, comme toujours ! C'est bien, bien ! Très très bien, génial ! Alors, dites-moi tout ? De quoi s'agit-il mon cher ami ?

Radek sursauta à l'arrivée de McKay, et jeta un coup d'œil vers lui, étonné par son ton joyeux :

« Il semblerait que cette partie soit alimentée en énergie, mais ce n'est pas utile puisqu'on ne se sert jamais de la partie alimentée… Ca se charge de la partie arrière de la cuisine, il faudrait dériver l'énergie afin de s'en servir pour un autre endroit de la Cité… je pensais à la salle nord, vous savez la grande salle qu'on a trouvée avant hier…

- C'est formidable ! C'est vraiment une idée de géni ! Bravo, c'est merveilleux ! Incroyable ! Encore une fantastique avancée pour cette Cité ! C'est sensationnel ! Vraiment ! Génial ! Splendide ! Je sentais que cette journée serait hors du commun ! »

Devant cette explosion de joie, Radek se tourna vers son collègue, vaguement alarmé :

- Euh Rodney… Il s'agit simplement de dériver un peu d'énergie vers autre partie de la Cité… On a déjà fait ça souvent, ce n'est rien de… fabuleux !

- Pas fabuleux ? Mais vous plaisantez, c'est génial ! Radek, je vous aime ! »

Avant que Zelenka aie pu réagir, McKay le prit par la taille et se mit à lui faire faire une sorte de valse endiablée dans la pièce, en chantant des paroles sans queue ni tête

« La luuuuune est mon amie ! Chantez dans les prés ! Vivons l'amouuur !

- Mais enfin lâchez-moi Rodney ! McKay ! Arrêtez ça ! »

McKay finit par lâcher Zelenka, et continua a esquisser ce qui semblait être des pas de danse, toujours en chantonnant. Zelenka l'observait sans un mot ni un geste, un peu inquiet par ce comportement étrange.

McKay, lui, avait l'impression que la vie lui souriait. Ah, que tout ceci était extraordinaire ! Il avait envie de faire des choses un peu folles, que la notion de limite n'existait plus. En continuant de fredonner, il monta sur la table de cuisine la plus proche :

« Ohé ! Ohé ! La vie est belle les amis ! Venez tous chanter, danser ! Le monde est à nous ! »

Il entreprit alors un numéro de claquettes –sans claquettes- ce qui le rendait… ridicule. Face à ce spectacle singulier, Radek ouvrit enfin la bouche :

« Rodney, vous êtes sûr que ça va ? » L'intéressé ne répondit pas, continuant son numéro qui avait l'air de grandement l'amuser. Radek commençait à être un peu soucieux pour son collègue. C'est vrai que McKay avait parfois des passages de grande gaieté, un peu fous, mais de là à danser sur une table en chantant des paroles sans aucun sens…

« Le soleil se couche derrière l'arbre, et soudain, apparaît un phoque !

- Rodney, vous ne voulez pas descendre ?

- Le phoque dans la nature, mangeait des grenouilles ! Ahahah ! »

McKay éclata de rire en frappant la table du pied. Décidément, tout ceci était vraiment trop drôle

¤¤¤

Teyla marchait seule, dans le couloir. Elle se sentait triste, vide. Que faisait-elle ici ? A quoi tout cela rimait ? A rien… Voilà. Rien ne servait à rien. C'était trop triste. Trop malheureux. Ca ne pouvait pas durer. Elle parcourut de longs couloirs vides et arriva finalement dehors, sur un des plus hauts balcons. Elle s'approcha et contempla un moment la mer. La mer… Elle, au moins, était paisible. Elle n'avait pas de soucis… Comme un automate, Teyla posa son arme à terre puis lentement, passa une jambe par dessus la balustrade. Une jambe, puis deux. Elle se trouvait là, assise au bord du balcon. Dans un instant tout serait terminé. Elle n'avait qu'à pousser un bon coup avec ses mains et…

« Teyla ! Teyla… Qu'est-ce que vous faites ici ? »

La jeune femme reconnu à peine la voix de Weir. Peu importe qui c'était d'ailleurs. Dans un instant tout serait terminé.

Weir était à quelques mètres de Teyla. Lorsqu'elle avait entendu un soldat dire qu'il avait aperçu Teyla se diriger seule vers un quartier vide de la Cité, un pressentiment l'avait poussée la rejoindre. Elle avait visiblement bien fait, même si elle ne savait pas vraiment quoi faire, et surtout quoi dire…

Teyla, écoutez… Je ne sais pas… je ne sais pas ce qui vous pousse à faire ça… »

Non… Elisabeth ferma les yeux. Ce n'était pas avec des paroles aussi vides qu'elle pourrait raisonner Teyla. Pourtant, il fallait bien dire quelque chose… Car si elle sautait… Non, non, il ne fallait pas ! Weir eu un instant la vision de Teyla tombant dans le vide et à cette image elle sentit la panique se prendre d'elle :

« Ne faites pas ça ! Je vous en prie Teyla, revenez ! Ne faites pas ça… On peut… discuter, parler… On traverse tous des moments difficiles ici. Mais vous n'êtes pas seule, Teyla. Revenez par là… S'il vous plaît… »

Teyla ne bougea pas. Elle n'avait pas envie d'entendre ces mots. Ni d'autres mots. Elle ne voulait plus rien entendre. Plus jamais. Dans un instant tout serait terminé.