Bon je ne vais pas m'éterniser, je sais à quel point ce genre de prélude peut vite devenir barbant. Alors Ve Voyage d'une âme est un os à la base mais vu qu'il fait presque 40 pages word j'ai pensé que ce serait plus digeste de le couper en trois. Comme vous l'avez compris il est dors et déjà fini et les deux chapitres suivant arriveront relativement vite.

Démétri / Bella n'est pas vraiment un couple qu'on a l'habitude de voir mais un jour je suis tombée dessus et je suis totalement devenu du potentiel que représente Démétri. J'espère que cela vous plaira. Je tiens à vous prévenir vous risquez fortement de tomber amoureuse de mon Démétri, je l'ai fait parfait à souhait, le vampire idéal.

Le raiting M est pour une raison, présente dans la dernière partie. Et bien entendu les personnages ne m'appartiennent pas, enfin Démétri un peu vu que j'ai entièrement créée son caractère.

La jeune fille, perdue dans ses pensées, se laissait malgré elle gagner par l'angoisse qui surmenait le vampire le plus jovial qu'elle eut connu. Alice conduisait la Porsche comme un pilote automobile l'aurait fait avec sa formule 1. A ce moment précis la présence de Jasper aurait été un don du ciel. Les mois qui avaient suivis l'abandon d'Edward avaient été éprouvant pour Bella. Elle était passée par plusieurs stades. D'abord il y avait eut l'acceptation, douloureuse. Il était évident pour elle que la force de ses sentiments n'était pas réciproque. Après tout comment une simple humaine aurait-elle pu apporter à un immortel ce qu'il avait besoin en amour. Si encore il y avait eut du sexe entre eux, peut-être aurait-elle pu le retenir plus longtemps, mais non, Edward avait toujours refusé d'être celui qui lui ravirait sa vertu. Avec du recul elle comprenait pourquoi. Puis elle s'était détestée de s'être laissée aller à l'aimer, la fin était pourtant évidente et inévitable. Après avoir réfléchie un minimum sa colère s'était dirigée contre lui et sa famille, pour la façon dont cela s'était passé. Ils lui avaient joué la scène de la famille aimante, qui la considérait comme l'une des leurs. Ils avaient même poussé la comédie jusqu'à lui organiser une magnifique fête d'anniversaire. Pour ensuite la laisser tomber quelques heures plus tard.

C'est durant cette étape, après trois mois à s'être comportée comme un automate, qu'elle s'était remise à avoir des contacts sociaux. Voyant la joie que cela procurait à Charlie elle était allée jusqu'à accepter d'accompagner Jacob Black à sa soirée feu de camp pour le nouvel an. A la fin du décompte il avait innocemment essayé de lui voler un baiser mais Bella avait détourné la tête, lui présentant sa joue. Depuis il n'avait eut de cesse de lui prouver son amour. Rapidement la jeune fille s'était mise à passer tout son temps libre à la Push. Et tout comme avec les Cullen il ne lui avait pas fallut longtemps pour faire le rapprochement entre les légendes indiennes et les étranges animaux aperçut par certains randonneurs. Quand les garçons, qui l'avaient totalement intégrés au groupe, lui avaient raconté l'origine des cicatrices d'Emily elle n'avait pu s'empêcher de repenser à sa rupture et avait finit par comprendre. Edward avait pris la bonne décision, rester au près d'eux était dangereux pour elle comme pour eux. Elle ne prenait conscience qu'à ce moment de la torture qu'elle avait infligée, malgré elle, à Jasper, lui qui ressentait la faim qu'elle déclenchait en chaque vampire présent. L'accident à son anniversaire en était la preuve irréfutable.

Ayant compris et acceptée cela elle était passé à autre chose. De ces mois passés avec les Cullen elle ne gardait qu'une grande nostalgie. C'est pour ça qu'elle n'avait pas réfléchi longtemps avant d'accepter de partir en Italie avec Alice quand celle-ci l'avait informé du danger que courrait son ancien petit ami. Jacob l'avait ramené chez elle après une fin d'après-midi passé à le regarder réparer une moto. Ils avaient discuté quelques minutes et étant un peu fatiguée Bella avait fini par se reposer contre lui tout en parlant. Jacob avait refermé ses bras chauds autour d'elle. Les moments de tendresse entre eux s'étaient faits de plus en plus fréquent au fil des semaines, la jeune fille ne pouvait pas ignorer les sentiments qu'elle éprouvait pour son ami même si elle s'entêtait à garder une attitude purement amicale. Jacob était beau, et si elle était honnête avec elle-même Bella ne pouvait nier que physiquement il déclenchait en elle des choses qu'elle n'avait jamais ressenties. Mais quelque chose au plus profond d'elle l'empêchait de se laisser totalement aller à l'aimer comme lui le faisait.

Cependant ce soir là, lentement elle glissa sa tête dans le cou de l'indien alors que sa main droite remontait jusqu'à ses cheveux. Elle posa sa bouche entrouverte sur sa peau, laissant son souffle chaud se répercuter contre celle-ci. Elle l'entendit soupirer de bien être et releva la tête vers lui. Elle tomba directement dans l'océan chocolat de son ami. Son regard passa de ses yeux à sa bouche et elle ne put se retenir d'humecter ses lèvres sèches. Jacob poussa un premier grognement, ce qui électrisa la fille du shérif qui vu sa respiration se faire plus difficile. Avec précaution et fermeté le loup attrapa sa cuisse et l'attira sur lui. Une fois qu'elle fut bien installée il se figea la laissant seule maître de ce qui allait suivre. Bella lui sourit puis se pencha pour l'embrasser. D'abord chaste l'échange pris plus d'ampleur quand elle se colla un peu plus à lui. Il se permit de sortir sa langue pour aller caresser les lèvres de Bella. C'est au moment où elle allait lui donner accès à sa bouche qu'il l'avait repoussé, le regard noir et un grognement menaçant montant dans sa poitrine. Pendant une fraction de seconde la jeune fille cru que cela lui était destinée, puis le voyant fixer le pare-brise elle s'était dégagée de lui. C'est ainsi qu'elle vit après plusieurs mois de silence celle qui fut sa meilleure amie.

Il avait fallut calmer Jacob qui, même après ça, refusa de laisser Bella seule avec la "sangsue". Ils s'étaient alors retrouvés tous les trois dans le salon du chef Swan, qui était de garde cette nuit par chance, la voyante leur exposant la raison de sa présence. Convaincre Jake de la laisser partir fut plus difficile, mais à force de paroles rassurantes et de regards doux la jeune fille réussit à le faire céder. Cependant le loup avait imposé un baiser passionné à son amie avant que la voiture ne démarre.

La Porsche s'arrêta brusquement et le bras qu'Alice avait tendu pour protéger Bella lui fit aussi mal que si elle s'était écrasée contre le tableau de bord.

-Avec tout ce monde je ne pourrais pas me rapprocher plus. Cours Bella il reste un peu moins de cinq minutes. Il est sous le clocher de l'autre côté de la place.

Et c'est comme ça que l'humaine se retrouva à courir comme si sa vie en dépendait. Quand elle le vit il s'apprêtait à s'offrir au soleil. Avalant sa salive et ignorant la douleur lancinante dans sa poitrine, elle redoubla d'efforts pour traverser la fontaine centrale. Elle termina sa course en se projetant de toutes ses forces contre Edward, afin de le faire retourner dans l'ombre.

-Bon sang, recule Edward !

-Douce illusion. La même odeur, la même voix. C'est toi ma Bella ?

-Non c'est Blanche Neige !

-Bella ? Oh ma Bella mais comment se peut-il ?

Tout en disant cela le vampire posait ses mains partout sur le corps de sa douce. Il finit par attraper son visage en bol pour l'amener jusqu'au sien dans l'intention de l'embrasser.

-Edward, non je ne veux pas.

Se faisant elle essaya de le repousser de ses maigres forces. Un frisson remonta le long de son dos et elle sut qu'elle devait détourner le regard. Du coin de l'œil elle vit deux ombres se profiler derrière Edward.

-Je crois que l'humaine t'a demandé de la laisser. Railla une voix grave.

Mais tout perdu qu'il était dans sa joie de retrouver son grand amour Edward n'entendit rien et plaqua d'autorité ses lèvres contre celles de la jeune fille. Celle-ci essaya de se dégager avec plus de fougue mais l'autre la serrait trop fort. Et d'un coup d'un seul la pression disparut et elle pu de nouveau respirer correctement. L'un des deux hommes en noir était intervenu et l'avait fait passer dans son dos, imposant ainsi avec son corps une barrière de sécurité entre elle et son ex petit-ami. Aussitôt chacun passa en position d'attaque.

-Edward arrête ! Lui ordonna Alice qui venait de les rejoindre.

De toute évidence il ne l'entendait pas de cette oreille car il s'élança contre le vampire blond qui tournait le dos à Bella. Mais avant d'avoir percuté son adversaire Edward se retrouva par terre gémissant de douleur. Cela ne dura pas longtemps et lorsqu'il releva la tête il regarda une jeune adolescente qui se trouvait un peu plus loin.

-Vous êtes vraiment incapable de régler un problème de manière discrète. C'était pourtant une mission simple.

-Jane. La salua Alice avec respect.

La dite Jane ne prit même pas la peine de la regarder. Au lieu de ça elle se concentra sur la seule humaine présente, la détaillant des pieds à la tête. Elle haussa un sourcil et lâcha un simple « pour une morte elle est plutôt alléchante ». Puis elle tourna les talons. Alice la suivit, fusillant son frère au passage. Le deuxième homme en noir, un grand brun costaud, attrapa Edward par le bras alors qu'il faisait mine de se rapprocher de Bella, et le força à emboîter le pas aux deux femelles. De son côté Bella ne se sentait pas très rassurée. D'après ce que lui avait dit Alice les Volturi ne rigolaient pas avec les lois et avaient une politique de tolérance zéro. Parti comme ça l'était la jeune fille n'aurait pas d'autre choix que d'accepter d'être transformer si elle voulait revoir un jour son père. Un sentiment d'effroi la gagna quand elle pensa à Jacob. Si elle devenait un vampire cela en serait finit de leur amitié. Elle aurait vraiment dût l'écouter et ne pas venir ici. Elle ne devait rien aux Cullen, ils ne devaient s'en prendre qu'à eux mêmes.

-Tu viens ? Lui demanda une voix veloutée.

De nouveau un frisson remonta sa colonne vertébrale. Le blond qui l'avait séparé d'Edward la regardait avec une attention sincère qui balaya toutes ses inquiétudes. Elle le regarda surprise, il ne ressemblait pas aux brutes que son amie lui avait dépeint. Il lui tendait la main et, sans trop savoir d'où venait cette envie, elle y glissa la sienne. Il portait des gants et de ce fait le touché était plus tiède que froid. Le tissu n'empêcha pas, cependant, une sensation étrange de s'installer dans le ventre de Bella dés qu'il avait refermé ses doigts sur sa main. Durant leur marche pour rejoindre les autres le garde eut la gentillesse de s'adapter à la vitesse humaine, augmentant ainsi leur retard. Après avoir parcouru un dédale de couloir la voix d'Alice leur parvint. De manière synchronisée Bella et le blond se lâchèrent la main pour ne pas être vu du reste du groupe. Encore un coin de mur et les voici arrivés face à un ascenseur où tout le monde avait déjà trouvé sa place et n'attendait plus qu'eux. La jeune blonde les regarda avec un haussement de sourcil moqueur.

-Vous seriez-vous arrêté pour une petite mise en bouche ?

Bella piqua un fard sous les deux sous-entendus tandis que le blond lui intimait, d'une main dans le dos, de s'installer dans la cage en fer, prenant par la suite place derrière elle. Pendant que l'engin les faisait descendre sous terre Edward, qui était à ses côtés, tenta de lui prendre la main à plusieurs reprises. Comme il ne semblait ne pas vouloir comprendre le message Bella soupira lourdement. De nouveau le blond dût intervenir, il posa sa main sur l'épaule de l'humaine et la rapprocha de lui, l'éloignant ainsi du télépathe qui réagit au quart de tour.

-Est-ce que tu pourrais arrêter de poser les mains sur ma petite amie !

-Je ne suis plus ta petite-amie Edward.

-Bella on en discutera une fois dehors.

-Edward !

-Quoi Alice ? J'aime Bella, Bella m'aime, je refuse qu'il la touche.

-Edward il serait temps que tu te rentres dans le crâne que nous deux c'est finit, tu as rompu et je ne peux que t'en remercier.

-Mais Bella...

-Silence ! Tonna la jeune blonde. Si les rois acceptent de vous laisser partir faites-moi une faveur : ne revenez plus jamais ici !

A peine eut-elle finit que les portes s'ouvrirent sur un grand hall. Cette fois l'adolescente dût trottiner pour rester à la hauteur des vampires. En un peu plus d'une minute ils se retrouvèrent devant deux grandes portes que Jane ouvrit avec une facilité déconcertante. Puis le groupe entra dans ce qu'il semblait être la salle des trônes. Le grand costaud tenait toujours le télépathe par le bras tout comme le blond avait toujours sa main posée sur l'épaule de l'humaine. Tous s'avancèrent dans la salle, faisant face aux trois rois.

-Bien, bien. Que voilà des choses intéressantes. Je crois reconnaître la délicieuse Isabella, la piccola cara n'est donc pas morte. Dit l'un deux avec un immense sourire. Je m'occuperais de ton cas plus tard Edward. D'abord je voudrais si tu me le permets ma chère... Il s'avança vers elle la main tendue.

En ayant discuté avec Alice, Bella savait que ce roi était Aro et qu'il attendait une chose précise d'elle. Elle tenta tant bien que mal de calmer les battements de son cœur puis alla à la rencontre du régent, elle posa alors sa main dans les siennes. Le touché glacé lui donna la folle envie de reculer mais elle attendit patiemment. Après de très longues secondes un petit rire s'éleva dans les airs.

-De plus en plus intéressant. Je me demande si...

-Non ! Hurla Edward pendant que Aro jetait un coup d'œil vers Jane.

Le télépathe essaya de se départir de la montagne qui lui servait de gardien, il le feinta mais se retrouva rapidement plaquer au sol. Bella regardait la scène stressée et énervée. Se sentant fixée avec intensité elle se détourna pour faire face à la blonde qui fronçait les sourcils d'agacement.

-Ça ne marche pas. Grogna-t-elle.

Le roi s'avança de nouveau vers l'humaine et lui caressa la joue.

-Quelle petite merveille, humaine et pourtant déjà si puissante. Bien les pouvoirs psychiques ne marchent pas sur toi, voyons voir avec un don un peu plus spécial. Démétri.

La réaction d'Edward ne se fit pas attendre, il grogna et gesticula pour échapper à la poigne du garde. Pendant ce temps, l'ignorant toujours, Bella se permit de se détourner du régent pour regarder le fameux Démétri. Le blond encra son regard dans le sien et s'approcha d'elle tel un prédateur. L'intensité qui passait dans cet échange était si palpable et exquis que des frissons traversèrent la jeune fille. Quand le vampire posa ses mains sur elle son souffle se coupa.

- Démétri est un traqueur Isabella. Son pouvoir est de capturer l'essence même des personnes. Une fois chose faite il la mémorise et est en mesure de retrouver cette personne où qu'elle soit.

Démétri pris la peine d'ôter ses gants pour que leur peau soit en contact direct. Dans un geste lent il remonta sa main dans le dos de Bella, il la passa ensuite sur sa nuque, qu'il caressa au passage, et termina sa course dans sa chevelure. La jeune humaine ressentait de petits chocs électriques là où il l'avait touché. Son esprit commençait à s'embrumer tout en lui envoyant des pensées étranges. Le vampire la fit pencher la tête pour accentuer l'accès à son cou. Le deuxième roi eut un rire sarcastique en entendant le cœur de la jeune fille battre à tout rompre. La petite humaine était complètement sous le charme vampirique, pensaient-ils tous. Pauvre âme naïve se laissant leurrer et pensant avoir trouvé là l'être de son univers. Quand le traqueur se baissa pour humer l'odeur de Bella ce fut au tour du troisième roi de réagir, il se repositionna dans son siège afin de pouvoir observer correctement se qui se déroulait sous ses yeux. Démétri releva la tête, son regard rouge devenu noir d'encre, puis replongea brusquement sur la peau à sa portée. Il laissa son souffle froid électriser l'humaine. Puis, sans prévenir, il la goûta. Quand Bella senti la langue du vampire contre son cou elle dût s'agripper à lui de toutes ses forces pour ne pas défaillirent. Il la rapprocha de lui, plaquant son corps plus fortement au sien et l'adolescente laissa échapper un gémissement. A peine un quart de seconde après elle se retrouva collée au mur avec l'érection du vampire appuyé contre son centre humide.

Poussé par la colère et le désespoir Edward arriva à se défaire du colosse, il se rua sur le couple, attrapa le blond par le col et l'envoya à l'autre bout de la pièce. Il allait de nouveau charger quand Jane intervint. En un claquement de doigts Bella passa d'un état de félicité à la plus grande mortification. Jamais elle n'avait eu aussi honte. Elle aurait dût se sentir effrayée, trembler de peur et non s'enflammer comme un feu de broussaille. Comment avait-elle pu prendre autant de plaisir avec un inconnu, vampire de surcroit. Essayant de reprendre contenance le traqueur annonça son résultat.

- J'arrive à capter son essence mais impossible de la mémoriser où de la localiser. Aro les regarda à tour de rôle.

- Eh bien tout ceci est… Il s'arrêta cherchant ses mots. Marcus ? Interrogea-t-il en voyant l'un de ses frères se lever.

Le troisième roi s'avança vers lui, se préparant à lui offrir sa main. Edward se débattait encore, clamant que ce n'était pas possible. Quand Aro eut pris connaissance de ce qu'avait perçu son frère il lança un regard désolé au télépathe.

- Je l'aime. Je n'ai pas cessé une seconde de l'aimer plus que ma vie, elle ne peut pas être à lui. Il ne la mérite pas ! Vous vous trompez. Dit-il au bord de l'hystérie.

- Tu ne peux pas aller à l'encontre des compagnons d'âmes. La voix du dénommé Marcus vibra dans la pièce.

- Alice. Implora le roux.

- Je suis désolée Edward. J'ai prié pour que cela change, mais depuis qu'on est partie pour l'Italie je vois son avenir avec lui.

- Bella ? Tenta-il encore une fois, comme en dernier recours.

Celle-ci le regarda éberluée. Elle avait peur de comprendre tout ce charabia. Paniquant et s'énervant légèrement elle pointa du doigt son ex, la voyante, le roi et le traqueur en leur signifiant à chacun un « non » décidé. Et elle quitta la salle. Elle se doutait fortement qu'elle n'avait pas le droit de faire ça mais elle n'en n'avait cure. Si elle avait bien compris elle se trouvait être l'imprégnée de ce vampire. Pendant des années elle n'avait pas eu d'autre choix que de s'occuper de sa mère, trop immature pour tenir son rôle d'adulte. Quand elle était partie vivre chez son père elle avait pensé pouvoir enfin agir comme une ado normale, faire ses propres erreurs, vivre sa vie de jeune fille insouciante. Mais non, elle avait rencontré Edward, qui dés lors avait pris toutes les décisions à sa place, allant jusqu'à lui dicter les émotions à ressentir. Edward était parti et il avait fallut plusieurs mois à Bella pour reprendre le contrôle de sa vie. Et là, alors qu'elle commençait à mener sa barque comme ça lui chantait elle se retrouvait lié avec un vampire. A part le fait qu'elle le trouvait diablement à son goût, elle ne ressentait rien pour lui. Avec un peu de chance ils s'étaient tous trompés. Après tout Jake lui avait relaté la rencontre entre Emilie et Sam et c'était loin d'être ce qu'il s'était passé entre Démétri et elle. Elle ne jurait pas que par le blond et elle n'avait pas oublié ce qu'elle ressentait pour le Quileute.

- Qu'elle merde ! Jura-t-elle.

- Tu t'es égarée mon chou ?

Une brune sculpturale à la tête d'un groupe de touristes venait de s'adresser à elle. Le top modèle huma l'air et ferma les yeux de délectation. Tel un félin elle se mouva vers sa proie pour l'accoler dans un coin. Elle caressa la joue de l'humaine, à deux doigts de l'embrasser.

- Tu es tellement irrésistible que je suis tentée de t'enfermer dans ma chambre pour te garder rien que pour moi.

- Ca je ne crois pas. Lança Jane. Isabella, je suis chargée de te mener à tes appartements le temps du repas. Heidi. Se faisant elle indiqua au top modèle d'aller avec son groupe dans la salle des trônes.

Puis du regard elle intima à Bella de la suivre. Ensemble elles traversèrent la moitié du château et se retrouvèrent dans des appartements plus ou moins sobres.

- Démétri te rejoindra bientôt pour que vous puissiez vous expliquer. Jane allait repartir quand elle se sentie obligée de préciser. Inutile de te dire qu'il n'est pas dans ton intérêt de sortir d'ici sans autorisation ou accompagnant.

Une fois seule Bella se mit à regarder d'un peu plus prêt l'endroit où elle se trouvait. Contrairement à ce qu'elle pensait de prime abord la place était occupée. Il y avait un bureau où une ébauche de lettre attendant son auteur pour être terminée. Une bibliothèque gigantesque prenait tout un pan de mur. Sur une banquette, au pied d'un lit double des plus banale, trainaient une cape, un pantalon et un boxer, noir tous les trois. Derrière une porte se tenait une salle de bain. Il y avait aussi une buanderie, mais la jeune fille ne poussa pas la curiosité jusqu'à l'ouvrir, déjà qu'elle avait lu quelques lignes de la lettre. Du moins avait-elle essayé d'en déchiffrer certains mots, l'alphabet cyrillique ne faisant pas parti de ses connaissances.

Elle était en train de regarder les livres quand son intuition lui souffla que le blond était en chemin. Elle commençait un bouquin quand elle le sentie à ses côtés. Elle avait perçu le bruit feutré de la porte quand elle s'était refermée, sentie le courant d'air frais qu'il avait soulevé en se déplaçant à vitesse vampirique. Et elle ne pouvait ignorer la présence écrasante de son aura. Mais plus que tout c'est son odeur qui l'avait enveloppé avec force. Elle n'était pas experte en la matière mais cela l'étonnait que les vampires n'aient pas d'odeur. Caractéristique de l'espèce. De toute évidence on avait oublié d'en informer le traqueur. Il se dégageait de son corps une senteur de pin mêlée à celle de la paille. Bella ferma les yeux, attendant de voir ce qu'il allait faire. Une caresse sur sa hanche et elle fut surprise d'entendre sa voix plus loin dans la pièce.

- Alice nous a informé que tu n'avais rien mangé depuis ton départ, j'ai envoyé Félix te chercher quelques plats. Et je ne me sers pas du lit donc si tu veux te reposer…

- Quand pourrais-je négocier mon départ ?

- Bella ce n'est pas aussi simple.

- Oh mais si. J'ai ma vie et mon petit ami en Amérique. Si je suis au courant pour votre existence c'est uniquement parce que je sais associer A + B. Et aucun risque que j'aille le répéter à qui veut l'entendre, je finirais aussitôt en hôpital psychiatrique. Sans oublier que je ne ressens rien pour toi.

En un battement de paupière elle se retrouva une fois de plus collée contre son corps. Il n'en fallut pas plus à son cœur qui, comme les fois précédentes, se mit à palpiter avec plus d'intensité.

- Qui veux-tu tromper Isabella ? Ton corps réagit au miens. D'instinct tu as su que tu n'avais pas à avoir peur de moi.

- Tu ne me connais pas donc tu n'es pas encore au courant que j'ai un piètre instinct de survie. De plus je ne suis qu'une naïve humaine face au plus évolué des prédateurs.

- Pour une simple et fragile humaine tu as la langue bien pendue. Dit-il dans un rire sans pour autant se détacher d'elle.

- Merci. Lui répondit-elle sincèrement, gagnée par sa jovialité.

- Mais tu as raison sur un point. Il se recula pour aller s'assoir sur son lit. Je ne te connais pas tout comme tu ne me connais pas. Et comme je suis un gentleman je te promets de ne pas te faire l'amour tant que tu ne seras pas amoureuse de moi. Par contre si tu pouvais t'arranger pour que cela arrive avant que tu ne me supplies, ça me fendrait le cœur d'avoir à rompre ma promesse.

Devant son ton faussement présomptueux Bella ne put s'empêcher de rire de bon cœur. Quand elle put de nouveau aligner deux mots d'affilé elle lança :

- Tu risques d'attendre longtemps avant que je ne te supplie, je serais devenue une vieille femme.

- Ce à quoi je répondrais ceci. Premièrement dois-je comprendre, vu ton manque de réaction que tu ne réfutes absolument pas le fait que tu vas tomber irrémédiablement amoureuse de moi. Deuxièmement crois-en mon expérience mon chat, en comptant large et en prenant en compte ton fort caractère, je te donne à peine six mois pour me réclamer des caresses. Et troisièmement dans le cas hypothétique et impossible où en effet tu tiendrais le coup plusieurs années et bien j'aurai au moins l'occasion de cocher la case « cougar » dans ma liste. Dit-il avec un haussement de sourcil séducteur.

Bella soupira résignée, de toutes évidences cela ne servait à rien de parlementer avec lui. En plus quelqu'un venait de frapper à la porte avant d'entrer après un temps d'arrêt.

- Room service, Félix pour vous servir. Débita le costaud de tout à l'heure alors qu'il déposait deux sacs sur le bureau. Dem les rois te font dire que tu es exempté de tes gardes le temps qu'on trouve une solution pour Isabella. Et te concernant, mademoiselle, Marcus a émis l'idée que tu aurais surement besoin d'un peu de temps pour diriger tout ça. Ils t'attendront donc après demain dans le bureau d'Aro. Les rois comptent sur toi pour tout lui expliquer Démétri.

Puis il s'éclipsa laissant le vampire et l'humaine seule face à la conversation qui les attendait.

- Je t'en pris, mange tant que c'est chaud.

Ce que fit la jeune fille. Néanmoins un malaise s'installa dés que les sacs de nourriture furent ouverts. Le traqueur se donna alors pour mission de meubler le silence en lui posant des questions sur sa vie pour comprendre qui était cette humaine qui en quelques respirations avait chamboulé sa vie. Quelque peu réservée au départ Bella se laissa submerger par le lien indéniable qui les unissait. Elle parla avec entrain de sa vie aux côtés de sa mère mais se rembrunit quand elle aborda le sujet de son père. Comprenant ce qui chagrinait son « chat », comme le blond avait décidé de la surnommer, Démétri lui donna son portable.

- Je n'ai pas à te dicter ce que tu vas lui dire mais essais de le rassurer en restant la plus évasive possible vu qu'on n'a pas encore parlé sérieusement.

- Je ne suis pas sûre que l'appeler soit la meilleure chose à faire.

- Bella, tu es partie depuis vingt quatre heures, à sa place je serais mort d'inquiétude.

L'adolescente acquiesça et prit le téléphone qu'il lui tendait toujours. Elle s'éloigna dans la salle de bain et le vampire se concentra sur les bruits de couloirs pour ne pas avoir à écouter la discussion. Très vite elle revint dans la chambre. Elle lui rendit son portable en s'expliquant :

- Je suis tombée sur le répondeur. Coup de chance. Il n'y a plus qu'à espérer qu'il ne se mette pas en tête d'essayer de localiser ton téléphone. D'ailleurs vu la profondeur du sous sol je suis étonnée qu'il y ait du réseau ici.

- Hey vous les humains n'avaient pas le monopole de la technologie. Il attendit un oeu avant de continuer. Je suis désolé Bella. Pour moi ce n'est pas difficile à accepter mais je me doute que pour toi c'est une autre histoire.

- Mais comment tu peux ne pas être offusqué ? Tu as ta vie et paf, juste parce que l'univers à décidé de jouer à la roulette tu dois tout remettre en question pour quelqu'un que tu ne connais pas. Enfin je ne suis même pas sûre de savoir de quoi il s'agit exactement.

- Effectivement tu n'as pas l'air de savoir de quoi il en retourne. Chaque être à son âme sœur, comme vous les humains les appelez. Mais très peu ont la chance de la trouver pour les raisons que tu peux imaginer. De plus c'est quelque chose de tellement sacré qu'il est quasiment impossible pour des êtres humains de percevoir cette connexion. C'est pour ça que tu es moins affectée que moi. Un compagnon d'âme ce n'est pas juste un être choisi au hasard par le destin, c'est la personne la plus à même de te correspondre. A vrai dire la nature est bien faite puisque ce lien que les compagnons ressentent dés le premier regard est là pour éviter qu'ils ne se passent à côté. Et enfin jamais je ne pourrais regretter de t'avoir rencontré.

- Eh bien, ça ne fait que quelques heures à peine qu'on se connait et j'ai déjà le droit à une déclaration. Est-ce que je dois m'attendre à une demande en mariage pour la semaine prochaine ?

- Non ça serait trop prévisible, j'attendrais le mois prochain. Plus sérieusement comme je te l'ai dit, en tant que créature surnaturelle je suis plus sensible que toi. Isabella je t'attends depuis mille ans, je ne suis plus à deux trois mois près. On laissera les choses se faire à ton rythme.

- Mais je ne comprends pas, dans les légendes indiennes, on parle donc d'humains, les imprégnés se reconnaissent tous les deux au premier regard et ils ressentent directement un amour total l'un pour l'autre.

- « Les imprégné »s ?! Lui lança-t-il avec un sourire entendu. Les « imprégnés » comme tu le dis si bien ne se trouve pas que chez les indiens, on peut aussi en croiser à la frontière franco/espagnole et en Russie. Et on connait tous les deux le point commun de tous ces clans. Effectivement je constate que tu as un instinct de survie bien peu développé. Rassure-moi, le petit-ami auquel tu faisais référence tout à l'heure n'est pas l'un des leurs ?

- Non du tout. Donc tu as plus de mille ans ?

- N'essais pas de changer de sujet mon chat. Je n'arrive pas à y croire. Après un vampire tu fréquentes un loup. S'il suffit de représenter un danger pour te séduire, je pense que je suis le compagnon idéal pour toi.

- Tu ne peux pas rester sérieux cinq minutes ?

- Si mais je pensais que vu ton état de fatigue et tout ce que tu as encaissé dernièrement, un peu d'humour serait le bien venu. Mais si tu veux on peut parler des modalités de notre vie.

- Non c'est bon merci. La jeune fille s'affaira ensuite à ranger les plats que lui avait apportés Félix, essayant de cacher ses bâillements.

- Aller au lit. Je vais te prêter des affaires, et je te laisserais seule.

- J'avoue que je ne serais pas contre un peu d'intimité mais je ne vais pas te chasser de ta chambre. Et puis je serai quand même plus rassurée si tu restais là.

Le traqueur hocha la tête et lui prépara des affaires pour dormir. Puis le temps qu'elle se change il alla jeter les sacs de nourriture. Quand il revint Bella attendait penaude à côté du lit.

- Installe-toi, fais comme chez toi. Je vais éteindre les lumières.

- Tu peux laisser la lampe du bureau, ça ne va pas me gêner.

Délicatement elle se glissa dans les draps frais. Démétri vint à sa hauteur pour la border faisant rougir la jeune fille. Il la trouva si attendrissante bataillant contre le sommeil qu'il ne réfréna pas son envie de lui caresser la joue en un doux mouvement répétitif. Le cœur de l'humaine s'apaisa alors qu'elle s'enfonçait dans l'inconscience.

- Bonne nuit mon chat.

- Bella, appelle-moi Bella.

Démétri esquissa un sourire à sa demande. Il ne savait pas si elle avait son prénom complet en horreur ou bien si c'était une preuve qu'elle se sentait vraiment à l'aise avec lui mais il s'en fichait. Il allait se relever quand une envie soudaine de goûter ses lèvres se fit sentir. Il amorça un geste puis se retint, d'une part ce n'était pas correct vis-à-vis d'elle et d'autre part il tenait à ce que leur premier baiser leur soit mémorable à tous les deux. Il se contenta alors de s'installer sur sa chaise de bureau pour l'observer dormir. Sept heures plus tard il perçu le changement subtil de la respiration de la jeune fille. D'ici une dizaine de minutes elle serait réveillée. Certes il ne voulait pas la brusquer mais il n'en restait pas moins un petit démon dans l'âme.

C'est avec une idée en tête qu'il alla prendre sa douche, restant bien à l'écoute, des battements du cœur de l'humaine. Quand il jugea qu'elle était plus ou moins réveillée il quitta la salle de bain pour se diriger à moitié nu vers sa buanderie. Il s'était interrogé sur l'utilité d'une serviette, après tout il était fier de son corps, mais toujours dans un souci de ne pas pousser trop loin il en avait noué une autour de ses hanches. Et puis il ne doutait pas que l'imagination de Bella serait beaucoup plus fructueuse que le fait de s'exposer entièrement à elle. Il se dirigea plus silencieusement possible vers son armoire, sans un regard pour elle, feintant de la croire toujours endormie.

Le traqueur n'avait pas la faculté de lire dans les pensées mais les informations que le corps de Bella lui envoyait étaient suffisantes pour qu'il ait une petite idée du cheminement de sa compagne. De son côté Bella se questionnait sur l'attitude à adopter face au vampire. La situation plus que récente la travaillait énormément. Quand elle l'avait vu sortir presque nu et le corps recouvert de goûtes d'au son cerveau avait pris le parti de la bâillonner pour pouvoir se rincer l'œil le plus longtemps possible. Le traqueur n'était pas très grand et tous ses muscles étaient en longueurs comme ceux d'Edward, à la différence que ceux du blond étaient plus bruts et saillants. On sentait qu'il possédait déjà une certaine force à l'état d'humain. Quand il leva les bras, pour attraper un vêtement en hauteur, les muscles de son dos jouèrent et le creux de ses reins s'accentua. Elle ne pouvait le voir mais Démétri avait un sourire satisfait aux lèvres. Il avait entendu son cœur accélérer quand il s'était étiré et il l'imaginait sans mal se mordiller les lèvres. Bella s'imaginait redessiner les courbes de ce corps offert à sa vu quand elle se fit la réflexion que des centaines de femmes, pour ne pas dire des milliers, avaient déjà dut le faire. Et pour de vrai dans leur cas. Ce qu'il fit qu'elle se refrogna légèrement.

- Alors, bien dormit ? Lui demanda-t-il en se retournant, une pile de vêtements à la main.

Instantanément la bouche de la jeune fille s'assécha. Si le derrière était déjà plus qu'attrayant, le devant la laisser sans voix. Michelangelo et son David pouvait allaient se rhabiller. L'espace d'un instant elle se demanda si elle ne pouvait pas faire partie de ces filles qui couchaient avec de parfaits inconnus. Il lui avait donné six mois avant qu'elle ne lui cède mais à moins qu'il ne se révèle être un monstre sanguinaire, elle, elle ne se donnait même pas trois mois. D'autant qu'elle ne se faisait aucunes illusions, il ferait tout pour la tenter. La preuve en fut son regard faussement innocent alors qu'il la relançait, suite à son manque de réponse.

- Oui. Grogna-t-elle tout en se retournant pour regarder le plafond.

Bon dieu qu'elle pouvait haïr ce lien qui les unissait et qui la poussait à avoir des attitudes et des pensées qu'elle ne se serait jamais autorisée en temps normal. Par la suite il lui avait proposé de prendre sa douche le temps qu'il s'habillait dans la chambre. Toutefois il ne put s'empêcher de lui énoncer la possibilité de rester avec lui, après tout c'était un moyen comme un autre de faire plus ample connaissance. Bella l'avait défié du regard, se réinstallant confortablement dans le lit mais dés qu'il avait défait le nœud de sa serviette elle avait sauté du lit en direction de la salle de bain, une main sur les yeux. Elle eut juste le temps d'entendre la serviette choir au sol avant que la porte ne se referme derrière elle. Dans la chambre le blond riait follement.

- Aller tu ne vas pas me dire que tu n'as jamais vu le loup. En réponse un objet vint percuter le panneau de bois. Je te jure que je suis moins poilu que lui.

- Je ne te permets pas. On ne se connait pas, tu n'as aucun droit de faire ce genre d'humour.

- Oui mais comme ça pas de mauvaise surprise. Et tu devrais te sentir flatter, je ne rigole pas avec n'importe qui.

- Surtout ne te sens pas obligé de m'inclure dans ce club très restreint juste parce qu'on est soi-disant liés.

- Là tu te trompes chaton. Ce n'est pas pour ça que je me permets tant de familiarité. Tu sais que tu parles dans ton sommeil ?

De l'autre côté il l'entendit retenir sa respiration. Fier de lui le vampire enfila ses habits et alla chercher de quoi sustenter son humaine. Quand ils se retrouvèrent de nouveau en tête à tête Bella fit un effort pour ne pas se renfermer sur elle-même. L'idée qu'elle ait pu parler de lui alors qu'elle dormait la mortifiait complètement. Pour l'aider à se détendre Démétri lui posa plusieurs questions sur sa vie à Phoenix, le changement radical avec Forks. Et plus important ce que l'existence des vampires lui avait fait. Ils étaient tous les deux assis dans le lit côte à côte, bien enfoncés dans les oreillers.

Bella plongea pour la énième fois sa cuillère dans le pot de pâte à tartiner que lui avait apporté le blond. Ils étaient en Italie, pays à la nourriture réputée et il ne lui avait donné que des mets qu'on pouvait trouver partout dans le monde.

- Je l'ai déjà demandé aux Cullen mais, la nourriture ne te manque pas ? Les différents goûts, textures.

- Tu sais à mon époque la nourriture était loin de ressembler à ce qu'elle est aujourd'hui. C'est comme demander à un aveugle de naissance si la vue lui manque.

La jeune fille accepta sa réponse puis après un temps de pause elle se tourna pour lui faire face.

- Raconte-moi ton histoire.

- Et après tu me demanderas de te dessiner un mouton ?

- Pour un vieux vampire qui n'a que peu d'estime pour la race humaine tu t'y connais plutôt bien.

- C'est que je suis un garçon plein de ressource. Lui dit-il en bombant le torse.

Il essayait vainement de se défiler mais la jeune fille ne le lâchait pas du regard. Il leva les yeux au ciel, pourquoi cette humaine butée s'avérait être sa compagne ? Ce n'est d'ailleurs que parce qu'elle avait ce statut privilégié qu'il allait lui répondre. Il n'aimait pas en parler, les premières années de sa vie ne faisaient pas parties de ses préférées.

- Eh bien je suis né en Grèce vers l'an 907, enfin je crois, ça remonte à si longtemps. Mon père était un commerçant slave, qui avait fait fortune. Il passait du bon temps en Grèce quand il a rencontré ma mère, une esclave. Il est tout de suite tombé amoureux d'elle. Il l'a libéré s'attirant encore plus les foudres des autochtones pour qui il n'était qu'un étranger d'un pays lointain. Mais ma mère ne voulait pas quitter son pays. Elle est morte peu de temps après ma naissance. Démétri est le résultat de l'association de Déméter, la déesse favorite de ma mère, et de Dimitri. J'avais à peu près vingt quatre ans quand Amun m'a transformé. J'ai mis beaucoup de temps avant d'accepter ce que j'étais devenu, moi qui n'aspirait qu'à être comme tout le monde. Et puis j'ai croisé la route d'Aro, il était à la recherche d'alliés sûrs pour renverser les dirigeants en place. Et voilà.

- Tu as pu revoir ton père ? Le vampire se crispa et se détourna, le visage fermé.

- A mon réveil j'étais paniqué et je me suis précipité chez lui. Amun n'a rien pu faire pour m'arrêter.

Bella mis quelques secondes à comprendre que Démétri insinuait à demi mot qu'il s'était nourri de son père pour son premier repas en tant que vampire. Elle se sentait d'un coup bien idiote d'avoir posé la question. Sans chercher à se raisonner, l'adolescente se pencha. Elle savait qu'elle agissait sous l'influence du lien et que son geste ne changerait pas le passé, mais voir Démétri si torturé lui était insoutenable. Elle dût poser sa main sur la joue du vampire pour attirer son attention. Quand la mer cramoisie fit face au regard chocolat la jeune fille plongea sur la bouche à sa portée. Pour le coup elle se sentait vraiment gauche. Pire, le blond restant de marbre, un sentiment de honte monta en elle. Elle allait se dégager et prendre la fuite quand elle sentit deux mains glacées se refermer sur elle. Lentement elle se lova contre lui tandis que le vampire remontait l'une de ses mains dans ses cheveux. Rapidement Bella dût se reculer pour reprendre de l'air. Le traqueur en profita pour embrasser sa mâchoire. Le souffle de la jeune fille s'accéléra. Démétri pris son visage à deux mains et lui intima d''ouvrir les yeux. Quand elle lui eut obéit elle se sentie défaillir. Il lui déposa plusieurs baisers furtifs, avant de l'embrasser à nouveau avec passion. Au bout de plusieurs secondes n'y tenant plus Bella glissa sa langue dans la bouche de son compagnon. Rapidement ils se retrouvèrent couchés l'un contre l'autre, les jambes entremêlées. L'une des mains du blond se trouvait sur les fesses de son humaine quand la porte de la chambre s'ouvrit avec fracas.

- Stop ! Séparez-vous ! Sinon ça va dégénérer et croyez-moi vous le regretteriez amèrement. Prenant soudainement conscience de la position qu'ils occupaient Bella se recula vivement, essayant de mettre le plus de distance possible entre elle et le vampire. Et puis de toute façon c'est à mon tour de passer du temps avec elle.

La voyante entra un peu plus dans la chambre pour attraper les chaussures de son amie. Puis elle l'agrippa par la main et l'entraina à sa suite. Au moment de franchir le seuil de la porte l'humaine tenta un coup d'œil vers son vampire. Quand il leva la tête, se sentant observé, il vit son petit chat rougir de plaisir. Lui qui était arrivé à un stade où l'immortalité commençait à lui peser, il était ravit de voir toutes les surprises que la vie lui réservait encore en la personne d'Isabella Swan. Il était plus qu'heureux qu'elle soit sa compagne car jamais il n'aurait supporté de passer à côté d'elle.

Alice fit traverser le château au pas de course à Bella. Elles finirent par déboucher dans ce qui semblait être une cour intérieur. Les couloirs s'étaient enchainés et l'adolescente n'avait aucune idée de l'endroit où elle se trouvait. Les deux amies s'installèrent sur un banc en plein soleil. Cela fascinait toujours l'humaine de voir la peau des vampires étinceler ainsi. Bella ne savait pas trop à quoi s'attendre de cette conversation mais la voyante eut la délicatesse de ne pas tourner autour du pot. Elle lui demanda cache si Démétri embrassait aussi bien qu'il lui avait semblé dans sa vision, gênant au passage la jeune fille. Elle lui avait ensuite fait part des visions la concernant. Même s'ils n'en avaient pas encore parlés ensemble, le traqueur avait déjà pris sa décision, il allait quitter la garde royale pour l'accompagner à Forks. Par contre après elle ne voyait plus rien pendant plusieurs décennies, ce qui laissait entendre que Bella allait rester proche de Jacob. Elle ne savait rien à propos de la transformation, ni quand l'adolescente allait accepter définitivement le vampire dans sa vie. Mais une chose était sûre, ils allaient être sacrément heureux tous les deux. Et sur le plan sexuel, personne ne saurait être plus comblé et épanouis qu'eux.

- Par contre je dois te prévenir. Le fait qu'il t'ai reconnu comme étant sa compagne va engendrer certaines choses, dont la facilité que tu as eu à l'embrasser.

- Pourquoi est-ce que j'ai peur de comprendre. Ca va être encore plus fort au fil du temps ?

- Les jours passeront et tu n'auras qu'une envie : avoir un contact charnel avec lui. Lui dit-elle avec un air désolé. D'un seul coup Bella blêmit.

- Ne me dit pas que tu le sais parce que tu l'as vu ? Demanda l'adolescente en se cachant le visage.

- Oh non je te rassure ! C'est Marcus qui me l'a dit. Il a pensé qu'il valait mieux que ce soit moi qui te le dise. Après dit-toi bien que votre lien ne te poussera jamais à faire ou accepter quelque chose que tu ne voudrais pas vraiment.

Un silence pesant s'installa entre elles le temps que Bella digère l'idée que son corps et son cœur allaient la trahir pour le beau blond. Après un long moment l'humaine prit la parole.

- Comment je suis sensée me détendre après ça ? J'aurai presque préféré que tu ne me dis rien.

- Désolée. Mais tu sais au pire c'est pas grave si tu flanches, après tout ce n'est pas comme si il n'était pas ton compagnon. Tu ne sais pas la chance que tu as. Et puis le sexe c'est très bon, et avoir un partenaire qui a de l'expérience pour sa première fois est un avantage non négligeable. Je me souviens avec Jasper, il m'a fait…

- Non ! Pitié non ! Je veux pouvoir regarder Jasper sans l'imaginer faisant l'amour avec toi.

- Oh mais moi ça ne me dérangerait pas. Ce serait même compréhensible, quand il se met en mode major c'est un amant que je souhaite à tout le monde.

Bella la regarda avec des yeux de merlan fris. Elle aurait préféré passer une journée complète à faire du shopping avec Alice plutôt que d'entendre ça. C'était comme surprendre ses parents en pleine action, ça lui laisserait un traumatisme à vie.

- Jamais je ne m'en remettrais, jamais. Tu en as conscience. Et tout ça par ta faute.

- Oh je t'en pris Bella, vu ce que j'ai vu de ton avenir tu ne me feras plus croire que tu es une vraie prude.

- Je croyais que tu n'avais pas vu ce genre de scène !

- Théoriquement je n'ai jamais dit ça. Relax Bella, dis-toi que j'ai aussi vu Carlisle et Esmée et ça c'es traumatisant. Bon revenons à un sujet plus intéressant. J'ai eu la famille au téléphone et on aimerait savoir si tu serais d'accord pour qu'on reviennent à Forks.

- Euh oui, pourquoi pas. En plus ça fera de la compagnie à Démétri.

Elles discutèrent encore un moment de ce qu'avaient fait les Cullen après leur départ, mais surtout de Jacob. En ce qui la concernait, Bella était complètement paumée. D'un côté elle ne pouvait nier que s'être découvert être la compagne du vampire lui donnait une bonne excuse pour ne pas avoir à réfléchir au baiser qu'elle avait échangé avec le loup. De l'autre elle ne se sentait pas capable de lui briser le cœur, elle aurait aimé ne jamais avoir quitté les Etats-Unis, dans le fond cela aurait été plus simple de laisser les choses suivre leur cours avec Jake. Tout était toujours plus simple avec lui. Et puis il y avait Démétri à prendre en compte même si elle ne ressentait encore rien pour lui. La situation était complexe et la jeune fille allait faire une crise de nerfs quand son ventre gargouilla.

En se penchant un peu Alice put distinguer l'horloge du clocher de Volterra. En Italie il était près de dix huit heures. Alice lui proposa de l'emmener diner dehors mais l'adolescente refusa. Elle manquait encore de sommeil. Elle voulait juste prendre son repas au calme dans la chambre du traqueur pour se coucher tout de suite après. Néanmoins, alors que la voyante la raccompagnait, elle lui demanda si elle pouvait se charger d'aller lui chercher à manger, Félix et Démétri n'étant vraiment pas très doués pour cette tache.

La boule au ventre Bella frappa à la porte qui s'ouvrit dés que les doigts étaient rentrés en contact avec le bois. Le blond s'effaça pour la laisser passer, trop content de la voir revenir vers lui. Secrètement il avait eu peur qu'elle ne revienne pas. Il amorça un mouvement pour la toucher mais il se ravisa. Le voyant Bella eut envie de se rapprocher de lui. Mais elle repensa à ce que lui avait dit Alice. Se serait-elle collée à lui en temps normal ? Bien sur que non ! Alors il n'y avait aucune raison pour qu'elle esquisse le moindre geste envers lui.

Tous les deux repensaient au baiser qu'ils avaient échangé le matin. Sans le regretter ils savaient que cela n'allait pas se reproduire tout de suite. Ils parlèrent de banalités jusqu'au retour d'Alice, qui apporta un plat de pâtes aux truffes saupoudrées de copeaux de parmesan, ainsi qu'un sac de vêtements neufs. Tout en mangeant Bella décela un autre avantage au lien qui la rattachait au vampire. Manger sous le regard scrutateur d'Edward l'avait toujours mise mal à l'aise, mais là le regard du traqueur ne la dérangeait pas, au contraire. Pour la forme elle lui lança :

- Ne compte pas sur moi pour venir t'observer ainsi lors de tes repas.

Il lui sourit attendrit par cette boutade. Puis il aborda le sujet des options qui s'offraient à eux. Il y avait la possibilité qu'elle le rejette, ce qui à long terme les ferait souffrir atrocement. Son statut de compagne d'éternité évitait à Bella la mort, du moins la véritable mort. Sadique comme il l'était Caïus exigerait qu'elle soit tout de même transformée. Ils pouvaient rester ici au château. Mais ce qu'il préférait c'était l'idée de la suivre dans sa ville natale pour qu'elle puisse rester au près de son père et de ses amis le temps qu'ils face plus ample connaissance. Il voulait la voir évoluer dans son environnement. Il voulait qu'elle profite de son humanité le plus possible. Bon il voulait aussi lui faire l'amour, la sentir frémir sous ses doigts, l'entendre gémir son prénom et trembler de tout son corps sous les orgasmes qu'il lui donnerait. Mais ça il se garda de le lui dire. Elle lui répéta ce qu'elle avait dit à son amie, que cela semblait être, en effet, la meilleure décision.

Il lui expliqua brièvement comment allait se dérouler l'entretien du lendemain. Ensuite, le plus naturellement du monde, l'adolescente alla chercher les vêtements qu'il lui avait prêtés la veille et se changea rapidement dans la salle de bain. Elle fouilla le sac plastique, apporté par Alice, et y dégota une brosse à dent et du dentifrice. Curieux de ce qui n'existait pas à son époque, et ne s'y étant jamais intéressé par ce que plus humain, Démétri la suivit pour sa minute d'humanité, comme elle l'appelait. Là aussi elle avait toujours refusé qu'Edward la voit dans ces moments, or là la présence du blond ne la dérangeait pas. Elle éclata de rire, éclaboussant le miroir au passage, quand elle le vit étaler une noisette de dentifrice sur son doigt avant de le fourrer dans sa bouche et de recracher aussi vite, pestant contre les humains et leurs goûts douteux. Peu de temps après la jeune fille se glissa dans les draps du vampire. Démétri l'informa qu'il allait faire un tour, il devait aller voir Félix et les autres pour leur faire part de leur décision, il ne serait pas long. Il lui déposa un baiser sur le front et éteignit les lumières avant de partir.

Il passa la soirée avec ses amis et ne revint dans sa chambre que sous les coups de deux heures du matin. Alec s'était moqué de lui, il était un gars rangé maintenant, à une humaine qui plus est, alors finit les virées nocturnes à s'inonder le gosier avec ses potes. Il allait devoir se contenter d'une seule et unique partenaire sexuelle. Et Jane lui avait fichu la trouille de sa vie en lui disant que Bella allait le forcer à adopter le régime végétarien. Mais très vite il avait ressenti le besoin de revoir sa compagne. Quand il ouvrit la porte de ses appartements il fut terrassé par l'odeur que dégageait le corps de son humaine. Il était étonné de ne pas l'avoir senti dés le couloir. De toute évidence, et les bruits qu'il entendait le confirmait, Bella faisait un rêve des plus érotiques et son corps produisait un signe évident de son excitation. Signe on ne peut plus odorant.

Les yeux du traqueur s'assombrirent instantanément. Il referma la porte en vitesse, refusant qu'un autre vampire puisse être témoin de son état. Quand il entendit son prénom murmuré dans un gémissement sa nature pris le dessus, la seconde d'après il était allongé sur elle. Il tenta de se réfréner, grognant contre lui-même, mais il ne fit que la réveiller. Elle papillonna des yeux et contrairement à ce qu'il s'attendait elle ne le repoussa pas. Elle mordilla ses lèvres, son corps produisant plus de cyprine. Elle fixa son regard provocateur dans le sien et colla son bassin contre son érection conséquente. Puis elle gloussa quand elle le vit avaler sa salive de travers. Encore une fois elle prit l'initiative de l'embrasser, ondulant des hanches. Elle écarta les jambes, pour qu'il y prenne place, tandis qu'il lui répondait une fois de plus avec ardeur. Ne se retenant plus il donna deux, trois coups de reins appuyés, mimant l'acte sexuel. Il la senti s'agripper à lui avec force, gémissant dans son oreille. Il était à deux doigts de perdre totalement le contrôle quand elle lui susurra qu'elle voulait qu'il lui fasse l'amour. Révélation qui le coupa dans son élan.

- Maudit lien et maudites hormones humaines. Maugréa-t-il en laissant tomber sa tête dans son cou. Bella je suis désolé mais on doit s'arrêter là.

La jeune fille sembla enfin prendre conscience de la situation, sa raison prenant le pas sur son corps. Aussitôt elle se perdit en excuses.

- Non mon chat je ne te pardonne. Je t'avais dit que je ne te ferai pas l'amour tant que tu ne serais pas amoureuse de moi ou tant que tu ne me supplierais pas à genoux. Hors nous nous trouvons dans aucune de ces deux situations. Tu sais j'ai des sentiments moi, je ne suis pas qu'un simple sex toy. Malgré ses paroles son ton était rieur. Et pour prouver qu'il ne lui en voulait pas il l'embrassa chastement.

- Oh voyez-vous ça ! Moi qui pensais avoir réussi à me débarrasser du seul vampire frigide sur terre, je me retrouve avec le même constipé en guise de compagnon. En réponse Démétri grogna en appuyant son membre, toujours tendu, contre son centre humide.

- Swan t'auras vraiment intérêt à me supplier et à être très, mais alors très gentille pour nos premières fois !

A nouveau la jeune fille gloussa. Elle ne se reconnaissait pas. C'était comme si elle était une autre personne. Certes quand elle avait décidé de se reprendre en main elle avait changé, s'était affirmée. Mais depuis la veille on pouvait dire qu'elle était une tout autre adolescente. Pourtant cela ne la dérangeait pas. Aucun doute, on devait ce changement au fait qu'elle se trouvait en présence de son compagnon. D'ailleurs cette histoire la laissait toujours perplexe. Lui faudrait-il attendre d'être transformée pour ressentir ce que ressentait Démétri ? Pourtant même si elle ne l'aimait pas, ou plutôt pas encore, la sensation d'être à l'aise et de le connaître depuis la nuit des temps ce faisait de plus en plus forte. Toute à ses pensées elle laissa ses doigts se balader sur le dos du traqueur. Il frotta son nez contre le sien avant de lui déposer un autre baiser. La voyant bailler il se laissa tomber sur le côté et s'infiltra sous la couverture. Néanmoins il lui demanda, pour ne pas dire ordonna, d'aller se rafraichir. Il voulait bien rester sage mais il était hors de question qu'il reste enfermé avec cette odeur si tentante. Quand l'adolescente revint dans le lit il l'attira contre lui. Elle se lova confortablement dans ses bras et s'endormit comme une masse. Le lendemain matin elle scellerait son destin à celui de Démétri.

La suite rapidement, mais en attendant vous connaissez le refrain : je ne serai pas contre une petite review.