Hello tout le monde ! Ça fait un bail que j'avais pas fait ça, c'est à la fois étrange et super bien ! Je reviens aujourd'hui avec une nouvelle fanfic sur Ouran, comme vous pouvez le constater ^^ Et maintenant, les précisions d'usage :
Seule cette histoire m'appartient, les personnages et l'univers de Oura High School Host Club sont la propriété exclusive de Bisco Hatori.
Cette histoire est classée en rating M et cela pour une bonne raison. Vous allez voir de la violence, les personnages souffrir, des scènes adultes. Si vous n'en avait jamais lu ou que vous n'aimez pas ça, passez votre chemin ! Vous êtes maintenant prévenus.
Pour l'instant, le rythme de publication sera de 1 chapitre par mois. Je me réserve cependant le droit de rallonger ce délai si je n'ai pas assez d'avance dans les chapitres.
Sur ce, j'espère que cette nouvelle histoire vous plaira, et bonne lecture à tous (n'oubliez pas de me laisser une petite review, ça me motivera à continuer :D )
Chapitre 1 : Quand on ne sait pas garder un secret ou l'art d'être pris en flagrant délit sans le savoir
"L'amour est notre vraie destinée. Nous ne trouvons pas le sens de la vie tout seul. Il faut être deux pour y parvenir " - Thomas Merton
"Il n'y a pas de secret mieux gardé que ce que tout le monde devine." - George Bernard Shaw
Préambule :
Lorsque le contrat de Pote est établi, qu'il soit verbal, écrit, ou tout autre, le Code des potes (The Bro'Code) entre en application immédiatement.
Les Potes ne sont à priori pas exclusifs à moins que chacun ait explicitement accordé le droit d'exclusivité à l'autre pote. Si un pote n'est pas exclusif, alors un Pote peut avoir plus d'un Pote. Cependant, dusse-t-il devenir exclusif, ledit pote doit briser ses liens de Pote avec tous ses autres Potes.
Ils avaient encore parfois du mal à y croire. Cela faisait un mois que les deux plus improbables membres du cercle étaient heureux. Un mois que Kyouya et Haruhi étaient officiellement en couple, sans pour autant qu'aucun autre membre du club ne soit au courant. Ils avaient profité de leur dernier week-end de liberté pour fêter leur un mois. Dès la semaine suivante, ils seraient accaparés par les réunions afin de mettre en place la nouvelle formule du cercle, ainsi que par leurs cours respectifs. Haruhi faisait sa rentrée en première, et Kyouya en terminale.
Pour le moment, Haruhi était assise sur un banc. Elle attendait Kyouya, parti chercher des boissons auprès d'un vendeur du parc. Elle repensa à la façon dont leur relation avait commencé en le regardant attendre son tour. Cette simple pensée lui arracha un sourire.
Tout avait vraiment commencé lorsque Kyouya était venu la voir pour l'inviter au ski. Les premières et les secondes se voyaient accorder un mois de vacances, les deux dernières semaines de février étant réservées aux examens des terminales. Les jumeaux et Tamaki avaient également été invités, mais ce dernier avait poliment décliné, son père et sa grand-mère lui ayant donné des choses à faire pour l'entreprise. Les quatre hôtes avaient donc embarqué pour ce voyage qui, selon Kyouya, leur permettrait de se détendre loin des clientes. Leur avion avait décollé le samedi, le vol devant durer la journée.
Kyouya avait dormi pendant la première moitié du voyage. Du moins, c'était ce que les trois autres avaient cru. En réalité, il était en pleine introspection. Aucun n'était au courant, mais il avait invité Haruhi en première. Lui-même ne savait pas pourquoi. Sur le coup, il lui avait semblé logique de convaincre son père de tout payer, avançant le futur brillant avenir d'Haruhi et le fait qu'il fallait dès à présent rester en bon terme avec elle. Mais maintenant… Maintenant, il se rendait compte que ce voyage n'était possible que parce qu'Haruhi était là. Sans ça, il l'aurait purement et simplement annulé. À la place, il avait fait tout son possible pour qu'elle puisse venir, et s'était précipité vers elle pour l'inviter. Se pourrait-il que… qu'il soit… non. Et pourtant… Il repensa à cette dernière semaine. C'était la dernière fois que Mori et Hani seraient hôtes avant de partir pour l'université, et c'était également les dernières fois que de nombreuses clientes pourraient venir. Le club, et particulièrement Tamaki, s'était déchaîné. Kyouya s'était surpris à surveiller Haruhi, et à s'inquiéter de la voir chaque jour de plus en plus fatiguée. Il avait d'abord pensé qu'il protégeait son investissement, puis s'était interrogé. Pourquoi aurait-il organisé ce voyage sinon ?
À force de s'interroger, il avait conclu de façon très stoïque qu'il devait être amoureux d'Haruhi. Il ne voyait pas d'autre explication. Il rouvrit les yeux pour tomber sur les jumeaux, discutant calmement à l'avant de la cabine. Il fit mine de s'étirer et posa ses yeux sur Haruhi, assise à côté de lui. Elle semblait plongée dans un livre, que Kyouya lui prit immédiatement des mains afin d'en lire la quatrième de couverture.
- Du droit ? s'exclama-t-il, à moitié amusé et à moitié exaspéré.
- Rends-moi ça, Kyouya Ootori ! s'indigna Haruhi.
Mais Kyouya préféra ranger le livre dans son sac tout en la sermonnant :
- J'ai organisé ce voyage pour que tu puisses te détendre, pas pour que tu travailles.
Haruhi ne trouva rien à répondre. Elle sembla quelque peu gênée devant le ton sec de son sempaï. Après quelques minutes, elle lui demanda ce qu'il avait prévu pour ces deux semaines. Surtout quelques cours pour Haruhi, mais rien n'était décidé avec les jumeaux. Le plus important était que, afin qu'ils se reposent au maximum, et surtout Haruhi, l'un d'entre eux s'occupe lui-même de ses cours. Haruhi hocha simplement la tête, et le reste du voyage s'était passé dans une ambiance plus légère.
Leurs bagages étaient dans le hall de l'hôtel lorsqu'ils arrivèrent. Leur arrivée fut également marquée par le départ des jumeaux, qui demandèrent que leurs affaires soient montées dans la chambre n°514, dont ils prirent la clé. Kyouya poussa un profond soupir d'ennui lorsqu'ils passèrent la porte.
- J'aurais dû m'en douter, lâcha-t-il en souriant. Haruhi, je crois qu'on n'a pas le choix. Je m'occuperais moi-même de toi pendant toute la durée de ce voyage.
- Qu'est-ce que tu sais et que je ne sais pas ? demanda Haruhi, les bras croisés et tapant du pied.
Kyouya ne put s'empêcher de la trouver adorable.
- De ce que j'ai compris de leurs dernières conversations, ils ont décidé de se trouver une copine. Je ne crois pas qu'on aura vraiment l'occasion de les voir, sauf pour les repas.
Haruhi soupira bruyamment. Elle ne savait pas elle-même si c'était de soulagement pour ne pas avoir à les supporter, ou d'exaspération parce qu'ils ne comprenaient visiblement pas le concept d'un voyage entre amis. Elle fut ramenée à la réalité lorsque Kyouya lui demanda quelle chambre elle voulait.
- Peu importe, répondit-elle.
Kyouya lui tendit la clé de la chambre 515 tandis qu'il gardait la 513. Il ordonna qu'on fasse monter leurs affaires et attrapa la main d'Haruhi pour l'entrainer dehors.
- Qu'est-ce que tu fais ?
- Il est déjà tard, et on va bientôt manger, expliqua-t-il. À partir de demain, on commence le ski, mais ce soir, j'aimerais qu'on profite du village.
Tout en lui disant cela, il lui offrit un sourire sincère et déroutant. Alors comme ça, même Kyouya pouvait avoir l'insouciance d'un enfant. Et surtout, il semblait enfin penser à ce qu'il voulait.
Ils traînèrent dans les magasins de souvenirs jusqu'à ce que le soleil soit bas et que la neige recouvre les rues. Ils ne se rendirent même pas compte que Kyouya n'avait pas lâché la main d'Haruhi, et qu'il l'avait traîné partout.
Lorsqu'ils arrivèrent à l'hôtel, le diner était servi depuis quelques minutes. Hikaru et Kaoru les attendaient à table. Kyouya et Haruhi se présentèrent devant eux, les joues rouges et le nez coulant. Ils s'attablèrent, et Kyouya engagea immédiatement la conversation :
- Qu'est-ce que vous avez fait avant le diner ?
- Du lèche-vitrine, répondit évasivement Hikaru.
Kaoru leva les yeux au ciel face à l'attitude de son frère, mais ne le corrigea pas. Il préféra renvoyer la question à ses deux amis.
- Kyouya m'a littéralement traînée dans tout le village. Mon poignet va avoir du mal à s'en remettre. On a aussi acheté quelques souvenirs.
- Excuse-moi d'avoir voulu profiter des magasins avant que la neige les oblige à fermer.
Hikaru et Kaoru assistèrent alors à quelque chose d'inédit. Le visage de Kyouya se ferma, et il détourna imperceptiblement son corps, dans une attitude boudeuse. Haruhi, face à cette vision, eut un léger rire.
- Mangeons ! finit pas dire Kaoru. Il est déjà tard et la journée de demain risque d'être fatigante.
Personne ne protesta et ils commandèrent. Le repas se déroula dans une ambiance légère, puis ils montèrent à leurs chambres, où ils se séparèrent en se souhaitant bonne nuit.
Le réveil, pour certains, avait été rude. Seul Kyouya s'était levé aux aurores, pour une raison inconnue des autres. Il avait pris un petit-déjeuner, avait enfilé un jogging, un pull et des chaussures, puis était parti courir. Il était revenu une heure plus tard, à 7h. Il avait pris une douche rapide dans sa chambre, puis avait décidé que 7h30 était une heure tout à fait décente pour réveiller ses amis. Il était d'abord passé dans la chambre des jumeaux et avait ouvert les rideaux. Si cette simple attention ne suffisait pas, il reviendrait ouvrir la fenêtre. Kyouya entendit des grognements en passant dans la chambre d'Haruhi, et eut un sourire profondément satisfait. Il répéta la même opération, mais le soleil ne semblait pas avoir d'effet sur Haruhi. Les jumeaux s'adossèrent au chambranle, curieux de voir comment Kyouya allait s'y prendre. Ouvrir la fenêtre, c'était prendre le risque qu'Haruhi tombe malade, et c'était hors de question. Il préféra choisir la seconde solution, plus classique, à savoir la secouer jusqu'à ce qu'elle se réveille. Contre toute attente, cette technique marcha à merveille.
-Il est 8h moins le quart ! se plaignit Haruhi sous la couette.
- Debout ! répondit Kyouya. À 9h on est sur les pistes, et on déjeune dans un quart d'heure.
Pour toute réponse, il eut droit à un bâillement suivit d'un hochement de tête.
Kyouya sortit de la chambre, suivit des jumeaux, pour attendre Haruhi dans le couloir. Cinq minutes plus tard, celle-ci les rejoignait, habillée d'un jogging et d'un pull par-dessus son pyjama, et les yeux encore collés de sommeil. Ils descendirent en silence prendre leur petit-déjeuner.
- Depuis quand t'es debout ? questionna Haruhi après quelques tartines et un chocolat chaud.
- Depuis 6h, répondit Kyouya. Je suis allé courir, ajouta-t-il devant l'air d'incompréhension d'Haruhi.
Celle-ci le regarda comme s'il venait de lui annoncer que la lune était un plan gouvernemental. Elle secoua la tête pour toute réponse, montrant son incompréhension, ce qui fit rire les jumeaux.
À 9h, les quatre hôtes étaient au bord des pistes, habillés et chaussés de skis. Les jumeaux partirent presque immédiatement, laissant Kyouya et Haruhi seuls.
- Tu te souviens des bases ?
Haruhi secoua la tête d'un air concentré et légèrement hésitant.
- Bon, prends ma main.
Les skis dans une main et trainant Haruhi par l'autre, ils arrivèrent à la piste d'apprentissage.
- Tu t'accroches à la corde et tu te laisses tirer, j'arrive tout de suite. Surtout, tu m'attends en haut.
Haruhi suivit ses instructions et Kyouya chaussa ses skis pour la rejoindre.
La matinée avait consisté en une révision des bases pour Haruhi, qui se débrouilla plutôt bien. Ils déjeunèrent ensuite, avant de partir sur les pistes les plus simples. Kyouya se révéla un excellent professeur, bien que Haruhi lui fonça dessus un nombre incalculable de fois. Ils rentrèrent totalement trempés à l'hôtel ce soir-là, mais un sourire heureux aux lèvres et des souvenirs pleins la tête.
Cette routine continua jusqu'au mercredi. La fatigue eut raison d'Haruhi, et celle-ci eut l'autorisation de profiter de son mercredi au restaurant. Kyouya, de son côté, avait prévu de passer sa journée sur les pistes de snowboard, la rejoignant pour manger à midi. Il lui laissa sa carte de crédit, illimité sans code, avant de la quitter.
Kyouya ne revint qu'un peu avant midi, les joues rouges à cause du froid et le souffle court. Il avait couru pour rejoindre Haruhi. Mais à peine avait-il poussé la porte qu'il remarqua qu'Haruhi semblait en difficulté. Assise au bar, elle avait les sourcils froncés et les mains crispés autour de son verre, tentant apparemment de repousser un homme pour le moins envahissant. Un éclair de jalousie traversa Kyouya, et il s'approcha à grandes enjambées, bien décidé à remettre les points sur les « i » à ce prétentieux qui pensait qu'il pouvait approcher sa Haruhi. Il se posta derrière Haruhi, posa ses mains sur sa taille et son menton sur le haut de son crâne. Il regarda le garçon d'un air menaçant, l'évaluant de haut en bas.
- Un problème ? demanda-t-il d'un ton doucereux.
Le garçon sembla reprendre de l'assurance.
- J'étais là avant toi ! Dégage !
- C'est toi qui l'as invité Haruhi ?
La concernée se contenta de secouer la tête, bien trop gênée par la pose de Kyouya pour répondre quoi que ce soit.
- À ce que je vois, tu importunes ma petite-amie. Tire-toi !
Il regarda l'autre garçon d'un air mauvais, lui faisant comprendre qu'il aurait de gros ennuis s'il ne partait pas. L'importun obtempéra, préférant la fuite à une mort plus que probable. Kyouya attendit encore quelques instants, s'assurant qu'il n'y avait plus de danger, avant de se décoller d'Haruhi. Les joues rouges, elle murmura un « merci » à peine audible. Kyouya lui répondit, avant de remarquer que tous les clients avaient portés leur attention sur eux. Il les fusilla tous du regard avant de s'attabler avec Haruhi. Le serveur prit leur commande avant de disparaître en cuisine.
Kyouya jeta un regard en coin à Haruhi, remarquant son air fatigué et ses cernes marqués.
- Tu dors la nuit ? demanda-t-il d'un air concerné.
Elle sembla surprise un instant, avant de comprendre. Elle prit quelques instants pour réfléchir. Kyouya eut l'impression qu'elle hésitait à répondre. Finalement, elle poussa un soupir et se résigna.
- Pas trop nan.
- Est-ce que c'est parce que Hani et Mori partent à l'université ?
Haruhi releva la tête, surprise qu'il ait deviné sa pensée, et confirma lentement.
- Est-ce que tu as peur que le cercle se sépare ?
La question de Kyouya ne trouva pas de réponse, mais le tremblement soudain des mains d'Haruhi lui prouva qu'il avait visé juste. Il l'attira contre lui, prévenant ainsi d'éventuelles larmes. Ils attendirent ainsi jusqu'à l'arrivée de leur commande. Le repas se passa en silence. Kyouya ramassa ses affaires, prêt à repartir.
- Tu devrais retourner à l'hôtel et essayer de dormir.
Haruhi hocha la tête, avant de lever les yeux vers Kyouya lorsqu'il posa sa main sur son épaule. Il avait un sourire rassurant, ce qui était étrangement fréquent ces derniers temps.
- Ce dont tu as peur, ça n'arrivera pas. Jamais nous ne nous séparerons.
Cette phrase sonna comme une promesse aux oreilles d'Haruhi, et elle le remercia du bout des lèvres. Puis ils se séparèrent, Kyouya repartant sur les pistes et Haruhi reprenant le chemin de l'hôtel.
Le snowboard avait, pour Kyouya, l'avantage de lui vider totalement la tête. Enfin, ça c'était en général, pas quand il était bloqué pour une heure sur son télésiège à cause d'un problème technique ! Mais pourquoi avait-il fait ça ? Pourquoi avait-il pris le droit d'être si possessif envers Haruhi ? Il aurait pu s'y prendre autrement. Il repassa la scène encore et encore dans sa tête. Oui, il aurait vraiment dû éviter ce scandale, mais une colère sourde s'était emparée de lui. Lui à qui on avait toujours appris à se contrôler. Il ferma un instant les yeux, s'appuyant contre le dossier du télésiège. Il repensa à ses conclusions dans l'avion. Il repensa également à l'incident survenu quelques jours plus tôt. Il avait décidé de profiter de l'espace détente. Il avait poussé la porte, s'était avancé dans la pièce en déboutonnant sa chemise, puis s'était figé. Haruhi venait de sortir d'un vestiaire. Dos à lui, elle avait vérifié la température du bain avant d'ôter sa serviette et de s'y plonger. Le soupir de pure extase qu'elle avait poussé avait résonné aux oreilles de Kyouya alors qu'il se précipitait dehors, le corps soudain bouillant. Aujourd'hui encore, il entendait parfaitement ce son rien qu'en fermant les yeux. Cela lui apparut alors comme une évidence. Il était bel et bien totalement et irrévocablement amoureux de Haruhi Fujioka.
Le soir, ils s'étaient tous retrouvés pour profiter de l'espace détente. Des masseurs avaient été mandatés, des huiles de bain commandées, et Haruhi avait râlé lorsqu'elle avait vu ça. Sans un mot, elle s'était changée dans une cabine, enfilant le maillot choisi par les jumeaux mais gardant une serviette drapée autour d'elle. Elle s'était plongée avec délice dans un des bains, refusant catégoriquement qu'un des masseurs ne l'approche. Ce ne fut qu'après, lorsque les masseurs furent partis et que Kyouya lui eut sorti tous les arguments imaginables, qu'elle accepta finalement que lui, et lui seul, lui fasse un massage. Les jumeaux étaient partis peu après, vexés du manque de confiance en leurs compétences. Alors, dans le silence de ces immenses bains, les mains aristocratiques de Kyouya déliant agréablement ses muscles, l'odeur de l'huile de bain montant à son nez, alors peut-être Haruhi s'était-elle légèrement trop laissé aller contre le corps de Kyouya.
Les progrès d'Haruhi lui permettèrent d'accompagner Kyouya sur les pistes rouges, les deux jours suivants. Elle subit plusieurs chutes, plus ou moins ridicules, et Kyouya émit à plusieurs reprises son regret de ne pas pouvoir prendre de photos. Généralement, dans ses moments, Haruhi le foudroyait du regard, puis tentait de se relever sans son aide, et retombait. Elle se voyait alors contrainte d'accepter la main tendue. Cette routine aurait pu durer jusqu'à la fin des vacances.
Le samedi, tout avait basculé. La journée avait commencé tout à fait normalement, Kyouya étant allé courir comme tous les matins. Il avait laissé Haruhi dormir, afin qu'elle se repose un maximum pendant sa journée de congé. Il avait réveillé les jumeaux, prit un petit-déjeuner, ses affaires de snowboard, et avait rejoint les pistes. Il s'était épuisé pendant une grande partie de la matinée, avait pris un déjeuner rapide, et était reparti. Il avait tellement besoin de se vider la tête, de ne plus penser à rien. Le télésiège l'avait déposé en haut d'une piste noire, et il s'apprêtait à commencer sa descente. Il réajusta ses lunettes, évalua la pente, choisit le meilleur chemin, et se lança. Il se délecta du vent froid qui ébouriffait ses cheveux. Encore une fois, il avait eu raison. Il avait tout prévu. La neige glissait sous son snowboard avec une facilité déconcertante. Les sensations de glisse étaient grisantes.
Il avait tout prévu, sauf une chose qu'il ne pouvait pas prévoir. Lui maîtrisait parfaitement sa descente, mais il ne lui était pas venue à l'idée que les autres, peut-être…
- Attention ! entendit-il hurler juste derrière lui.
Son corps se porta naturellement vers l'arrière, sa tête se tournant dans l'espoir de voir, de savoir. Un corps percuta le sien. Puis ce fut le noir.
Haruhi fut étonnée d'être appelée à l'accueil, et d'y retrouver les jumeaux, un peu avant 15h.
- Une voiture va venir vous chercher, les informa la réceptionniste. Nous venons de recevoir un appel de l'hôpital. C'est à propos de votre ami.
Elle n'eut pas le temps de finir que les trois hôtes se précipitèrent dehors, à la recherche de la voiture.
Pendant tout le trajet, Hikaru et Kaoru tentèrent de joindre l'hôpital pour avoir des nouvelles, sans succès. Haruhi, quant à elle, resta étonnamment stoïque et silencieuse. Inconsciemment, elle se préparait au pire.
Leur arrivée se déroula avec fracas, Hikaru hurlant sur les infirmières qui passaient pour avoir des nouvelles. Ils finirent par être conduits dans un salon privé. Et l'attente commença.
Tamaki appela, ayant reçu un sms de Kaoru. Il en alla de même pour Mori et Hani. Les heures défilèrent dans un silence pesant, avant qu'une infirmière ne vienne enfin leur donner des nouvelles. Haruhi et Kaoru se levèrent, rejoints par Hikaru devant l'infirmière.
- Nous avons fait tous les examens nécessaires. Il a un léger traumatisme crânien, ce qui l'a plongé dans un coma léger. Il devrait se réveiller demain, sans séquelle. Vous pouvez le voir, mais seulement cinq minutes. Suivez-moi.
Ils poussèrent un soupir soulagé, puis suivirent l'infirmière jusqu'à la chambre de Kyouya. Elle posa sa main, mais fut interrompue par Haruhi :
- Il réagira si on lui parle ?
L'infirmière lui offrit un sourire rassurant et professionnel :
- Oui, il pourra avoir quelques réactions, mais ne vous attendez pas à une réponse avant son réveil.
Kaoru observa alors attentivement la jeune fille, et les remarqua enfin. Les traits tirés d'Haruhi, ses yeux bouffis, son réflexe de triturer ses doigts… Son inquiétude était palpable, et légèrement suspecte aux yeux de Kaoru. Ils pénétrèrent dans la chambre et se figèrent dès que la porte fut refermée. Kyouya était allongé dans l'unique lit, le teint presque aussi blanc que les draps. Un tuyau était branché à son nez. Un bandage couvrait sa tête, faisant paraître par contraste encore plus noirs les cheveux qui en sortaient. Une perfusion lui avait été posée, et on pouvait entendre dans le silence de la chambre les battements réguliers de son cœur. Ils découvrirent vite que sa tension était prise automatiquement. Les jumeaux laissèrent la seule chaise à Haruhi et préférèrent arpenter la chambre. Le silence se fit pendant une minute, seulement brisé par le bruit des machines. Finalement, Hikaru se posta au pied du lit et regarda son ami qui semblait dormir.
- Kyouya Ootori, commença-t-il, tu as beau avoir été major de ta promotion depuis ton entrée à l'école, être un génie quand il s'agit de gagner de l'argent, être un manipulateur hors-pair et me faire franchement flipper, tu peux être tellement stupide quand tu veux ! Presque autant que Tamaki pour le coup, et je ne salue pas ta performance, espèce d'idiot !
Kaoru et Haruhi n'avaient pas quitté Kyouya des yeux, et ils se redressèrent légèrement, incertains sur ce qu'ils avaient vu. Les paupières de Kyouya s'étaient crispées lors du sermon d'Hikaru. Celui-ci dû également s'en rendre compte, car ses mains couvrirent sa bouche, et des larmes, de joie cette fois, coulèrent sur ses joues dans un sanglot. Haruhi et Kaoru le rejoignirent immédiatement et le prirent dans leurs bras.
- Il va se réveiller, murmura Haruhi. On ne doit pas s'inquiéter.
Ils restèrent dans la même position jusqu'à ce que l'infirmière ne revienne les chercher. Elle leur demanda leur numéro, ainsi qu'un numéro afin de prévenir la famille. Lorsque tout fut en ordre, elle les renvoya à leur hôtel en leur assurant qu'elle appellerait dès le réveil de son patient. Les trois amis furent particulièrement surpris lorsqu'ils découvrirent que la nuit était déjà tombée dehors. La montre de Kaoru leur indiqua 23h. La voiture les ramena et ils montèrent directement se coucher, n'ayant pas d'appétit.
Cette nuit-là, Haruhi fit lit commun avec les jumeaux, coincée entre eux deux dans une chaleur rassurante. Ils ne dormirent pas et parlèrent un peu. Ils virent le soleil se lever à 6h, par la fenêtre dont les rideaux n'avaient pas été fermés. Kaoru appela pour un petit-déjeuner vers 7h, qu'ils prirent à même le lit. Ils s'habillèrent sommairement et restèrent sur le lit jusqu'à ce que le portable de Kaoru sonne, vers 11h. Il prit l'appel et se redressa presque instantanément. La conversation dura une longue minute. Enfin, Kaoru raccrocha.
- C'était l'hôpital. Kyouya s'est réveillé !
Comprenant les implications d'une telle nouvelle, ils attrapèrent leurs affaires et se mirent en route.
- Espèce de sombre idiot ! hurla presque Hikaru en entrant dans la chambre.
Kyouya tourna vers lui un regard emplis d'incompréhension, alors que l'infirmière qui vérifiait ses constantes lui jetait un regard désapprobateur. Elle sortit de la chambre afin de leur laisser de l'intimité. Hikaru s'avança d'un pas décidé vers le lit et, d'un seul mouvement, tout en faisant attention à Kyouya, il le prit dans ses bras. Kyouya répondit maladroitement, et Hikaru le relâcha bientôt, cédant sa place à son frère, qui fit une brève accolade à Kyouya, et à Haruhi, qui se contenta de presser sa main en cachant son inquiétude.
- Que s'est-il passé ? demanda Kyouya.
Ses amis le dévisagèrent. Il semblait avoir meilleure mine que la veille, mais ils remarquèrent des pansements sur son visage, ses bras et ses mains, qu'ils n'avaient pas vu alors.
- On espérait que tu nous le dirais, répondit Kaoru.
Les sourcils de Kyouya se froncèrent et ses yeux se perdirent dans le vide, comme s'il fouillait sa mémoire.
- Je me souviens…être arrivé en haut de la piste…avoir commencé à descendre…puis plus rien. Je me suis réveillé ici.
Kaoru hocha la tête. La main d'Haruhi se serra imperceptiblement sur celle de Kyouya, et il tourna son regard vers elle. Elle semblait vouloir dire quelque chose, semblait chercher ses mots, mais rien ne vint. Elle baissa un peu plus la tête, ne voulant pas montrer son visage humide.
- Quand sors-tu ? interrogea Hikaru.
- Demain. Ils veulent me garder en observation aujourd'hui. Ils m'ont dit qu'ils avaient prévenus ma famille, mais ça m'étonnerais beaucoup que quelqu'un appelle avant ma sortie.
Ils parlèrent encore de choses et d'autres avant qu'une infirmière ne vienne les prévenir que son patient devait se reposer. Avant qu'ils ne sortent, Kyouya rappela les jumeaux, et Haruhi n'eut d'autres choix que de les attendre dans le couloir.
- Hikaru, Kaoru, jusqu'à mon retour demain, prenez bien soin d'Haruhi, et surtout, ne la laissez pas seule !
Les jumeaux acquiescèrent, comprenant au regard grave de Kyouya qu'il avait dû se passer quelque chose, dont ils n'étaient pas au courant, mais qui ne devait pas se reproduire.
Kyouya préparait tranquillement ses quelques affaires apportées par Kaoru lors de leur visite de la veille. On lui avait retiré sa perfusion ainsi que son masque à oxygène. Il était autorisé à sortir, mais devait se reposer au moins jusqu'au lendemain. Il pourrait recommencer à profiter des pistes, les plus simples en tout cas, après cela. Aucune séquelle n'avait été détectée, et après avoir rempli le formulaire, il put rejoindre la voiture qui le ramènerait à l'hôtel.
Son arrivée fut plutôt calme, et il put rejoindre son lit sans turbulence. À la réception, on lui apprit que Haruhi et les jumeaux étaient partis marcher dans le village, et il demanda qu'ils soient prévenus de son retour, et du fait qu'il devait se reposer.
Il tomba comme une masse sur son lit et s'endormit aussitôt. Il ne fut réveillé que plus tard par des coups frappés à sa porte.
- Entrez, autorisa-t-il machinalement en se retournant.
Il attrapa ses lunettes et distingua la silhouette frêle d'Haruhi s'avancer dans la pièce. Il lui fit discrètement signe de s'asseoir sur son lit, ce qu'elle fit.
- Que me vaut le plaisir de ta visite ?
- Les jumeaux m'ont demandé de venir. D'après eux, je ne dois pas refouler la colère que je ressens contre toi.
Cette réponse laissa Kyouya sceptique.
- Et pourquoi es-tu en colère ?
- Parce que je me suis inquiétée, espèce de crétin ! hurla Haruhi en se tournant vers lui.
Il était resté parfaitement stoïque, et son cerveau échafaudait déjà diverses hypothèses.
- Quel est le vrai problème, Haruhi ?
L'intéressée se détourna, mais Kyouya eut le temps de voir une lueur de panique dans ses yeux. Après un peu plus d'une minute de silence à froisser ses draps, elle répondit d'une voix hésitante :
- J'en sais rien, je suis complètement perdue. J'ai essayé de comprendre pourquoi j'étais aussi inquiète après l'accident, et pourquoi j'étais si en colère contre toi mais… J'ai jamais été aussi inquiète pour quelqu'un, et tout ça commence à me faire sérieusement flipper !
Kyouya ne put s'empêcher de remarquer, avec un certain amusement, qu'elle se mettait à parler comme Hikaru et Kaoru. Il posa machinalement sa main sur celle d'Haruhi, qui froissait toujours les draps. Il poussa un soupir ennuyé qui fit relever les yeux d'Haruhi, et lui offrit un sourire sincère et rassurant. Une larme coulait encore sur la joue d'Haruhi, qu'il s'empressa d'essuyer.
- Tu es simplement amoureuse de moi.
Haruhi se figea tandis que Kyouya l'attirait à lui. Elle finit par se détendre, collée contre ce torse qu'elle devinait musclé. Il se soulevait au rythme tranquille de la respiration de Kyouya. La main qui massait son crâne la calma considérablement, et elle se surprit à fermer les yeux. Ils restèrent immobiles quelques minutes avant que Kyouya ne reprenne la parole :
- Je t'aime aussi.
La respiration d'Haruhi se bloqua et son cœur s'accéléra. Prenant appui sur ses coudes, elle regarda Kyouya dans les yeux et se remit à crier :
- Imbécile ! Me refais plus jamais ça ! J'ai eu la peur de ma vie espèce d'idiot !
Kyouya lui offrit un sourire gêné.
- Pourquoi est-ce que tout le monde me traite d'idiot en ce moment ?
Haruhi eut un léger sourire amusé et rassuré, partagé par Kyouya. Elle sembla chercher quelque chose dans ses yeux.
- Embrasse-moi, finit-elle par murmurer.
La main à l'arrière de son crâne entama une légère pression, et Kyouya se redressa légèrement, jusqu'à ce que leurs lèvres se touchent pour la première fois.
Kyouya avait reçu beaucoup d'appels après cette entrevue. D'abord d'un Tamaki totalement paniqué pour prendre de ses nouvelles. La conversation s'éternisa, et ils parlèrent de tout et de rien. Tamaki demanda des nouvelles de tout le monde, et Kyouya raconta l'essentiel de leur séjour, du projet des jumeaux aux cours d'Haruhi, racontant et détaillant chacune de ses nombreuses chutes. Si Tamaki remarqua le ton de Kyouya lorsqu'il parlait d'Haruhi, il ne fit cependant aucune remarque. Pour cette fois, Kyouya se laissa totalement aller à la conversation. Ça faisait tellement de bien de parler à son meilleur ami franchement, sans aucune arrière-pensée. Lorsqu'elle passa devant la porte de la chambre, Haruhi entendit clairement des éclats de rire. Elle eut elle aussi un sourire, heureuse pour Kyouya.
Honey et Mori avaient également appelés pour prendre de ses nouvelles, mais la discussion avait été plus sobre et plus courte.
Sa sœur ensuite, presque aussi paniquée que l'avait été Tamaki. Il la rassura comme il pouvait, puis lui raconta leur séjour. Elle, de son côté, ne fut pas aussi dupe que Tamaki lorsque le sujet arriva sur les cours de ski d'Haruhi.
- Kyouya, est-ce qu'il s'est passé quelque chose de particulier avec Haruhi ?
Kyouya se figea une seconde dans son lit, avant de reprendre automatiquement son ton froid et distant :
- Fuyumi, je ne vois absolument pas de quoi tu veux…
- Garde ce ton pour négocier avec notre père ! le sermonna-t-elle. Tu as changé Kyouya. J'entends bien comment tu parles d'elle.
Kyouya poussa un soupir résigné. Sa sœur le connaissait trop pour son propre bien. Il était totalement inutile de protester. Un sourire heureux prit à nouveaux place sur son visage.
- Je ne sais pas trop. Il s'est passé quelque chose mais…j'aimerais attendre avant de t'en parler plus, si tu me le permets.
- Bien sûr, répondit Fuyumi. J'attendrais.
Ils avaient raccroché peu après. Un peu plus tard dans la soirée, Haruhi avait rejoint Kyouya dans sa chambre. Il était au téléphone, mais fit signe à Haruhi de s'asseoir avec lui sur le lit. Cela fait, il l'attira d'autorité contre lui. Sa conversation se termina quelques minutes plus tard, et Haruhi entendit clairement son soupir exténué. Il alla enfouir son visage dans les cheveux bruns face à lui.
- Fatigué ?
Kyouya hocha la tête.
- Les conversations avec mon père sont toujours exténuantes. Mes frères ont également appelés pour avoir de mes nouvelles, mais ils m'ont dit être très occupé.
Ce fut au tour d'Haruhi d'hocher la tête. Kyouya l'enlaça soudain plus fortement et alla loger sa tête au creux de l'épaule dégagée qui l'attirait. Il inspira l'odeur de curry qui se dégageait de sa peau.
- Et pour les autres ?
Haruhi tentait de ne pas gigoter. Le souffle chaud de Kyouya chatouillait son cou qu'elle ne savait pas si sensible. Elle se concentra sur ce que lui racontait Kyouya.
- Tamaki a appelé en début d'après-midi. Il a été tout aussi stupide que d'habitude ! Il n'a pas arrêté de me hurler dessus et…
Haruhi s'était tournée pour observer Kyouya. Un sourire montait jusqu'à ses yeux, perdus au loin. Il semblait heureux tandis qu'il continuait le récit de sa conversation avec Tamaki. Inconsciemment, Haruhi s'approcha de ces lèvres qui bougeaient, de ces yeux qui la captivaient, encore plus près, encore plus près…
*Toc ! Toc ! Toc !*
Ils sursautèrent tous deux, leur bulle éclatant d'un seul coup. Haruhi se leva précipitamment, s'éloignant de quelques pas du lit, et réajustant ses vêtements. Kyouya la trouva adorable à rougir comme elle le faisait. La porte s'ouvrit à sa demande sur Hikaru.
- Tout va bien ?
Seul son ton laissait transparaître l'inquiétude qu'il ressentait depuis l'accident de son ami.
- Tout va très bien, répondit Kyouya avec sourire qui se voulait rassurant.
Un silence pesant s'installa. Hikaru se balança d'un pied sur l'autre, mal à l'aise. Non seulement il n'aimait pas entrer dans la chambre de Kyouya, mais il avait en plus la désagréable impression d'avoir interrompu quelque chose. Il avait bien sûr remarqué la présence d'Haruhi dans la pièce, et elle semblait aussi gênée que lui. Elle évitait d'ailleurs de le regarder, gardant les yeux obstinément fixés sur le sol.
- Je venais vous dire que le dîner est prêt. Vous devriez venir pendant que c'est chaud.
Puis il quitta la pièce, rapidement suivit du couple.
Après ça, le séjour avait consisté en un immense jeu de cache-cache, et Haruhi sourit à ces souvenirs. Ils étaient retournés dans le village ou sur les pistes, mais une fois au chalet, ils avaient dû éviter les jumeaux pour se voir. Pas question pour eux d'utiliser les portes communicantes ou le balcon. Cependant, chaque rencontre en avait valu la peine. Ils passaient parfois des heures à parler de tout et de rien. Puis ils avaient repris l'avion le samedi soir. Ça faisait un mois jour pour jour.
Et aujourd'hui, ils s'étaient retrouvés dans ce parc. Haruhi vit Kyouya revenir, un sourire aux lèvres et une boisson dans chaque main. Il s'approcha rapidement et lui tendit la boisson qu'elle avait demandée.
- Merci.
Kyouya ne put alors pas résister et déposa un rapide baiser sur les lèvres d'Haruhi, provoquant une rougeur sur ses joues. Elle prit une gorgée de sa boisson pour se donner contenance. Elle remarqua alors que Kyouya fixait quelque chose derrière elle. Elle commença à se retourner, curieuse, mais la main de Kyouya sur la sienne la stoppa.
- Suis-moi comme-ci de rien n'était, murmura Kyouya.
Haruhi lui jeta un regard interrogateur et il l'éclaira :
- J'ai vu Mori et Hani un peu plus loin. Je ne sais pas s'ils nous ont vus, mais je pense qu'il vaut mieux rentrer.
Haruhi acquiesça et se leva pour le suivre. Elle n'était pas surprise de la réaction de Kyouya, puisqu'ils avaient convenu qu'ils ne voulaient pas mettre le club au courant, pour plusieurs raisons. La première était qu'ils voulaient profiter un maximum de leur couple avant de l'annoncer. La seconde était qu'ils ne voulaient pas prendre le risque de changer leur relation à tous au sein du club. Et la dernière, non des moindres, était liée à la situation familiale de Kyouya. Elle était si délicate qu'ils ne voulaient pas prendre le risque que l'information parvienne aux oreilles de son père et que la situation dégénère. Ils quittèrent donc le parc, dos à leurs amis.
Hani et Mori, de leur côté, avaient été particulièrement discrets. Ils étaient là depuis bien plus longtemps que ne le pensait Kyouya. En vérité, s'ils s'étaient retrouvés dans ce parc, c'est parce qu'ils avaient vus la voiture de Kyouya garée devant. Ils s'étaient mis en planque lorsqu'ils avaient repérés leurs amis. Et très vite, ils s'étaient rendus compte que ce n'était pas une simple rencontre entre amis mais bien un rendez-vous amoureux. Plus besoin de douter, après les baisers que le couple s'était échangé.
- Takashi, tu n'as pas envie de savoir comment ils vont réagir si on se montre ?
Mori l'approuva et ils se relevèrent, faisant comme si tout était normal. Ils virent Kyouya revenir, taquiner Haruhi, lui dire quelque chose, et le couple s'éloigna. Mori et Hani se regardèrent, cherchant visiblement une explication à ce comportement. Hani semblait particulièrement blessé, et Mori finit par prendre la parole :
- Mitsukuni, je pense que Kyouya et Haruhi ont leur raison pour agir ainsi. De bonnes raisons. Laissons-les faire, et ils finiront bien par nous l'avouer.
- Mais…commença Hani. Si…Takashi, s'ils ne veulent rien nous dire parce qu'ils n'ont pas prévus que ça dure ?
Mori eut un sourire rassurant.
- Ne t'en fais pas, Mitsukuni. Je pense au contraire que c'est très sérieux.
Kyouya et Haruhi, de leur côté, n'avaient absolument aucune idée de ce qui se tramait dans le parc. De la même façon, ils ne savaient pas qu'ils gardaient un secret qui n'en était déjà plus un.
