» 0o.° ~ Me Souvenir De Nous ~ °.o0 «

Chapitre 1 - Ton Visage...


Maman, cette nuit ressemblant pourtant à toutes les autres, elle n'arrivait pas à m'atteindre et à m'endormir paisiblement. Un sentiment de peine beaucoup trop grand toujours présent dans mon cœur, me rendait le sommeil impossible. Peut-être était-ce dû à mes nombreux troubles qui me tourmentaient depuis quelques temps ? Je n'en savais rien... Car même si je n'étais pas vraiment normal, je sentais une immense fatigue en moi qui ne semblait pas vouloir sortir. Délirais-je comme je savais si bien le faire ? Encore une fois, je n'en savais rien...

Enfin, je décidai de faire passer le temps, quitte à rester éveiller une majeure partie de la nuit. Je n'osai pas aller sortir grand frère Itachi de son sommeil, car à mon avis, il devait bien dormir. J'avais peur qu'il me déteste, rien que pour cette raison de l'avoir dérangé. Oui, grand frère Itachi était tout pour moi, je l'aimais énormément. Nous vivions seuls dans cette grande maison, qui avait des airs de manoir quelques fois. Il m'avait confié que père était parti quand j'étais plus jeune, et que mère... était morte alors que je n'avais que 5 ans. Pour ces raisons là, il s'occupait réellement bien de moi et me surprotégeait. Nous nous soutenions mutuellement, même si au fond de moi j'avais peur de ne pas lui apporter ce soutien dont il avait besoin.

Grand frère Itachi était grand et fort, alors que moi j'étais petit et faible. Je ne lui servais pas à grand chose, et ma plus grande peur était de le voir partir, me laissant derrière lui, tout comme maman l'avait déjà fait. J'étais conscient que je n'étais pas né comme les autres bébés... normalement. J'étais différent et je ne l'avais jamais oublié. Grand frère m'avait expliqué que je ne pouvais pas faire la plupart des choses par moi même et que durant toute ma vie, j'aurais besoin de quelqu'un sur qui me reposer. De quelqu'un qui m'aide pour me nourrir, ce que grand frère appliquait. De quelqu'un qui m'emmène pour étudier, ce que grand frère appliquait, et de quelqu'un qui me protège, me suive, et me guide, ce que grand frère Itachi appliquait également.

Mon problème n'était pas vraiment simple d'après lui, mais il disait que je pourrais facilement surmonter des épreuves, à commencer par ma grande perte de mémoire. Si les choses que je devais retenir ou me souvenir n'étaient pas écrites, alors c'était sûr et certain, j'oublierais absolument tout de ce qu'il se serait passé. C'est pour cette raison que grand frère Itachi m'a offert ce journal, dans lequel j'écris actuellement et que j'emmène partout avec moi. C'était comme si je me confiais à une personne, à ma défunte mère...
Ensuite, si je ne prenais pas mes maudits médicaments décompresseurs à l'heure exacte à laquelle le médecin me l'avait recommandé, alors je devenais agressif envers tout le monde. Ce qui me faisait affreusement peur. Je ne voulais pas être méchant envers les gens déjà qu'ils me prenaient pour quelqu'un d'étrange. Pour finir, il m'arrivait parfois, ce qui était rare et heureusement, d'agir comme un enfant. Mais j'excluais ce problème qui depuis quelque temps s'était arrangé ma foi.

Enfin, je menais une vie assez calme, mais très mouvementée quelques fois pour un jeune lycéen de 16 ans.
Mais, il ne suffisait pas que mon problème ait une grande place dans ma vie, il fallait aussi qu'il me suive à l'école, dans lequel j'avais été mis dans une classe " spécialisée ". Elle n'était pas très différente des autres, si ce n'est que le professeur nous parlait comme des débiles mentaux. J'étais malade oui, mais pas fou. Je savais très bien ce que je faisais et ce que je disais, même si souvent, mes troubles reprenaient le dessus sur moi. Ce qui était embêtant, car à cause de cela je n'avais pas d'amis. A part un, mais qui n'était pas là en ce moment. Il était en voyage et revenait la semaine prochaine. Donc j'étais seul, et les personnes du lycée me voyaient parmi les cinglés d'un hôpital psychiatrique depuis que mon problème avait été révélé au grand jour.

Je stoppai mon écriture dans mon journal, quand un bruit à ma porte close se fit entendre.

- Sasuke ? marmonna une voix grave à travers celle-ci.

- Oui ? répondis-je calmement.

- C'est l'heure, réveilles-toi, m'informa mon grand frère Itachi.

Je m'étonnai un peu quand je me rendis compte que le temps avait passé plus vite que je ne l'aurais crus. Le matin essayait déjà d'entrer dans ma chambre, des rayons lumineux du soleil.

- Très bien, j'arrive.

- Ok. Souffla-t-il. Je vais faire le petit déjeuner, je t'attends en bas.

Suite à cette dernière phrase, je l'entendis descendre les escaliers du couloir et en profitai pour reposer mon journal sur mon bureau en bois. Je me rendis dans ma salle de bain et me contemplai un moment dans le miroir. Mes cheveux d'ébènes ne bougeaient pas, toujours la même coiffure en place, ce qui me rendait une tâche en moins à faire, avec celle de me laver les dents le matin. Mes yeux noirs me reflétaient souvent la personne que j'aimerais être mais que je ne serais jamais. Et ma peau blanche me rappelait que j'étais unique. Cette description de moi me faisait mal au cœur, et je me dépêchai alors de descendre en prenant mon sac d'école et mon journal au passage.

- Bon matin, déclara mon frère quand je m'assis à table pour déjeuner à ses côtés.

- Bon matin, lui répondis-je en retour en lui rendant son sourire.

- Tu n'as rien oublié ? me demanda-t-il.

- Non, ne t'inquiète pas, le rassurai-je.

- D'accord. Tu es sûr que ça va aller pour aujourd'hui ? questionna-t-il. Tu n'as besoin de rien ?

C'est grand frère Itachi ça, toujours aussi protecteur envers moi.

- Oui tout va bien. C'est un jour comme les autres de toute façon.

- Tu as raison, soupira-t-il. Aller, en route ! Je ne veux pas être en retard au travail.

- Oui, allons-y.

Il ferma la porte de notre maison à clef, et me rejoignit dans sa voiture coupée cabriolet noire. Nous vivions dans une rue très calme du Japon, loin de la circulation et du bruit, ce qui parfois me permettait tranquillement de faire de mes devoirs pour l'école, une fois rentré chez moi. J'aimais le coin où on habitait, c'était vraiment bien et agréable.

Le trajet se fut d'une courte durée, et je descendis aussi tôt de la voiture, sentant déjà les premiers regards sur moi auxquels je ne prêtais pas attention. L'habitude... quel sentiment inutile.

Mon frère me disait au revoir de la main en me souhaitant une belle journée, et je l'imitai pour m'engouffrer ensuite dans le bâtiment le plus vite possible. Alors mon sac sur mon dos, je recherchai mon casier, et y rangeai quelques bouquins pour l'après-midi une fois que je l'avais trouvé sur le plan du lycée. Oui, mes pertes de mémoire se résumaient également à ça, malheureusement.

Une minute après mon arrivée, la sonnerie du lycée retentit dans l'établissement. Je regardai alors mon emploie du temps et essayai de me repérer grâce au plan que j'avais sous la main. Il faut dire qu'il était réellement grand et on pouvait très vite se perdre. Finalement, je réussis à trouver ma classe avec un peu de retard, mais je réussis tout de même et me félicitai intérieurement. Une fois entrée, je me plaçai directement au fond de la salle, ne prêtant pas attention à mes camarades et me concentrant plutôt sur ce qui allait suivre.

Le cours de français n'était pas ma préférence, mais je me débrouillais plutôt bien. Le professeur commença le cours, et je l'écoutais attentivement. Je n'étais pas un élève model, et je n'avais aucunement envie d'en être un, mais je me sentais obligé de faire un effort d'attention si je ne voulais pas me retrouver avec un 0 au bac de fin d'année. J'écrivais la moindre chose qu'il prononçait sur mon cahier, la peur de tout oublier en sortant de cette salle. Vraiment... j'aimerais être comme les autres parfois… juste normal.


La matinée s'était déroulée de façon continue, et l'envie de rentrer chez moi au plus vite me prenait déjà. Courage, car même après avoir mangé une énième fois tout seul à ma table ce midi, je pouvais me reposer contre un cerisier qui n'était pas très loin pendant la pause de cette heure. Je repris alors mon journal et continuai là où je m'étais arrêté ce matin. Pas très loin de moi, des cris de joie se sont fait entendre autour du terrain de basket où le cerisier était placé, et je relevai les yeux de mon journal, constatant que c'était une bande d'amis qui s'amusaient entre eux.

Je les regardai se chamailler, et rigoler sans aucune contrainte, pendant que moi j'étais là, assis à les observer bêtement. L'un d'entre eux remarqua ma contemplation et je rebaissai la tête sur mon journal honteusement. Non, je ne pourrais jamais vivre ces moments là... ces moments de joie et de rire, jamais. A part lui, mon seul ami, je n'existerais pas plus que maintenant.

Ma maladie me rattraperait et je ferais peur aux seuls amis que je n'aurais jamais eus.

Je me levai après que la pause de ce midi soit terminée, et me rendis à mon dernier cours de la journée.
Cette fois, j'oubliai l'élève model un moment et passai l'heure à regarder par la fenêtre de la classe. Encore une journée où je me rendais compte que je n'étais pas normal... cela me tourmentait réellement, je n'en pouvais plus de porter tous le poids d'être " étrange " sur mes épaules. Avec mes nombreuses crises que mon frère avait du gérer, c'était épuisant. Et avec mes pertes de mémoire permanent, j'avais même peur d'oublier qui j'étais...

Vivre dans la peur, est-ce que ma vie ce résumait seulement à ça ?

C'était pathétique, et je ne voulais pas rester plus longtemps dans cette classe à repenser à ce que j'étais. Je me levai brutalement de ma chaise quand la dernière sonnerie retentit, et sortis rapidement de ma classe, espérant que mon frère ne soit pas en retard pour venir me chercher et rentrer.

Malheureusement pour moi, avant que je n'aie la chance de rentrer chez moi, je devrais affronter les plus lourds regards de tout le lycée. Un peu plus loin de ma salle de classe, une bande d'amis s'était posée contre les casiers du couloir et parlaient entre eux. Je les connaissais bien, ils étaient les pires de tous... à me juger sans arrêt et à se moquer de moi. De ma maladie, de ce que j'étais... Je n'en avais jamais parlé à grand frère Itachi, il s'énerverait sûrement et je ne souhaitais pas à endurer sa colère monstre.

Je fermai les yeux en passant à côté d'eux, espérant de tout mon cœur qu'ils ne me remarquent pas, serrant mes bouquins contre ma poitrine. Une fois n'est pas coutume, ma prière n'avait pas été entendue. Je sentis quelque chose me faire trébucher et je pensai à cette instant... j'avais réellement pensée que je m'étalerais sur le sol et que tout le monde rirait de moi, mais j'avais tout faux.

Deux bras longs me retinrent dans ma chute, et j'attrapai fortement le haut de cette personne qui s'avérait être un garçon quand je relevai ma tête pour le constater. Ces secondes pendant lesquelles je restai à le regarder, ma parut des heures. Ses yeux bleus étaient d'une immense profondeur, et ses cheveux blonds que je remarquai en bataille, faisaient ressortir son côté sauvage. Etrangement et je me posais encore la question, mon cœur battait réellement vite à ce croisement soudain de regard. Les autres autour de moi ne faisaient plus partie de mon temps à cet instant, je les oubliais totalement. Ce qui m'étonna encore plus de mon cœur en affolement, était la réaction de ce garçon qui semblait avoir la même que moi.

Je devais me faire des idées, pensai-je fortement en me remettant dans l'axe et baissant la tête au sol.

- Merci, marmonnai-je maladroitement en remerciant le garçon aux cheveux blonds de m'avoir retenu de tomber.

- Hahaha, rigolèrent les autres autour de nous, il ne sait même plus marcher !

- Oui, de toute façon ce n'est qu'un idiot ! s'exclama un autre élève.

- Désolé ! déclarai-je en retirant ma main de la sienne et le contournant pour m'enfuir en courant de tous ce que j'entendais.

- Hey Naruto, ça va ? demanda une voix féminine quand il restait immobile suite à ça.

"Naruto" entendis-je en repartant... était-ce son nom ? Ça semblait. Qu'est-ce qu'il m'était arrivé à l'instant ? Je ne prêtais plus attention aux moqueries, car j'étais trop pris par cette nouvelle chose qui m'avait frappé en plein cœur.
J'entrai dans la voiture de mon grand frère Itachi, qui était à l'heure aujourd'hui comme tous les autres jours, et me voyant affolé en me prenant la tête entre les mains, il éteignit le contact de la voiture, me secouant un peu par les épaules.

- Sasuke, Sasuke ! Qu'est-ce qu'il y a ? Est-ce que ça va ? me demanda mon frère en enchainant les questions et mon cœur continuait de me faire affreusement mal.

Pourquoi est-ce qu'à la vue si brutale de ce garçon qui m'a retenu de m'écraser contre le sol, mon cœur battait la chamade ? C'était si... étrange. J'en avais mal de partout, ce sentiment était nouveau pour moi et je ne comprenais pas ce qui m'arrivait. Ce Naruto... il m'avait mis dans tous mes états en une seule seconde, où était-ce encore moi qui divaguait complètement ?

- Ç-Ça va... répondis-je difficilement, enfin, je crois.

- Tu m'as fait peur ! s'exclama t-il. Est-ce qu'il s'est passé quelque chose aujourd'hui ?

- N-Non, ce n'est rien grand frère, soufflai-je en passant une main dans mes cheveux pour me calmer.

- Tu es sûr ? me redemanda-t-il, incertain de la réponse que je lui avais fournie.

- Oui. Rentrons à la maison maintenant, j'ai des devoirs à faire...

Itachi me regarda longuement avant de démarrer, puis il se résigna finalement à prendre la route de la maison pour rentrer. Je restai néanmoins frustré de ce qu'il venait de m'arriver. Ce n'était rien, mais pourtant je sentais que c'était quelque chose d'assez frustrant. Cette journée qui avait bien commencée, avait terminée brutalement. Mes troubles m'avaient surpassés en rendant le sentiment minime que j'avais ressentis, en un immense qui me faisait mal.

Je rentrai dans ma chambre, et déposai mon sac sur mon bureau en bois pour me laisser tomber sur mon lit. Je fermai les yeux une seconde et l'image du visage de ce garçon me revint en tête en un éclair. Qu'avait-il eu de plus pour me faire ressentir une telle douleur au fond de moi même ? Je ne savais pas. En tous cas, j'étais sûr que même avec mes pertes de mémoire, je n'oublierais jamais ce sentiment. Qu'était-il maman ? D'où provenait-il ? Pourquoi avait-il surgit comme une foudre dévastatrice en moi ? Pourrais-tu m'envoyer un signe d'où tu es pour me répondre ?

S'il te plaît, j'en ai cruellement besoin...


Voilà, c'était donc le premier chapitre de " Me Souvenir De Nous ", j'espère que ça vous a plus, la suite très bientôt =D !

Review pour m'encourager ^^ ! ( Précision : Dîtes moi tout ce que vous pensez en un seul Review ! - Commentaires - pour ce qui ne savent pas ! Merci. )

Lilo, xx - Chanouh ;) -