Auteur: Violette Poète
Résumé: Lily Potter, à l'âge de cinq ans, avait fait une promesse.
Genre: Franchement, cette catégorie m'énerve, je ne sais jamais dans quoi classer !
Prière de ne pas publier cette fic sans mon autorisation
Bonne lecture!
Promesse enfantine
L'un de mes premiers souvenirs nets date de l'anniversaire de mes cinq ans. Habillée en princesse, j'étais assise sur les genoux de mon oncle Neville. Quelques secondes plus tôt, ma grand-mère, en riant, m'avait dit que j'aurais bientôt l'âge de me marier. Ma mère avait alors rétorqué que je ne me marierai pas avant mes dix-huit ans. Ce qui motiva ma question.
-Oncle Neville, avais-je demandé avec toute la candeur de mon jeune âge. Pourquoi tu n'es pas marié ?
Il avait ri un peu, comme embarrassé, et m'avait soulevé pour que je me tienne debout sur ses jambes.
-Parce que tu es trop jeune pour m'épouser, Little Lily !
J'avais réfléchi un moment.
-Eh bien, quand j'aurai 18 ans, je t'épouserai !
Il avait encore ri.
-Quand tu auras cet âge, ma chérie, tu ne voudras plus !
-Pourquoi ?
-Parce que les jolies princesses n'épousent pas les vieux intellectuels !
Je ne me rappelle plus ce qui s'est passé après, on m'a appelée pour le gâteau, peut-être. Je n'avais plus repensé à cela depuis très très longtemps. Peut-être n'y avais-je jamais repensé. Mais aujourd'hui, j'ai dix-huit ans, et pendant la fête organisée pour l'événement, j'y repense. J'ai bien changé, en ces treize ans qui ont passé comme une poignée de secondes. J'ai mon diplôme de Poudlard, j'ai fait ma crise d'adolescence et je ne me suis plus habillée en princesse depuis bien des années.
La seule chose qui n'ait pas changé, c'est lui. C'est peut-être parce que je le vois si régulièrement. C'est comme mes parents : eux non plus n'ont pas vieilli.
Assise un peu à l'écart, triturant mon verre dans mes deux mains, j'essaye vainement de me rappeler ce que ça fait d'être un enfant. Quelqu'un s'installe à côté de moi et je sursaute devant cette visite impromptue. Neville me sourit.
-Un penny pour tes pensées.
-Oh, juste des réminiscences d'autres anniversaires.
Il m'interroge du regard et je précise alors.
-Mon cinquième.
-Ah, oui, semble t-il se souvenir. C'est celui où tu as promis de m'épouser à dix-huit ans, non ?
Gênée, je détourne le regard.
-Ne t'en fais pas, dit-il, un sourire dans la voix. Tu n'as pas besoin de tenir ta promesse.
-Je tiens toujours mes promesses !
Je proteste, avant de réaliser que je viens de me ridiculiser pour les treize prochaines années. Mais Neville est patient et indulgent. Il continue sur le ton de la plaisanterie.
-Pas sûr que ça plaise à ton père !
Je rentre dans son jeu.
-Peut-être que si, tu sais, dis-je, le tutoyant pour la première fois depuis mon entrée à Poudlard, je suis certaine qu'il aimera avoir confiance en l'homme que je choisirai.
-Dit comme ça...
Je relève la tête et rencontre son regard souriant.
Je sais que ça vient à l'encontre des apparences, mais il n'y a aucune ambiguïté, vous savez. Il y a certaines choses que vous ne dites pas à vos parents, parce que vous avez peur de leur jugement que vous ne dites pas à vos amis parce qu'ils n'ont pas assez de recul : il est la personne à qui je dis tout, à qui je n'ai jamais menti.
Je souris à mon tour, taquine, et lui donne un petit coup d'épaule.
-Peut-être que les jolies princesses épousent les vieux intellectuels, finalement.
...Fin...
