Avant tout, Rien n'est à moi. C'est rageant !
Et maintenant, en avant pour la suite, valeureux fidèles !
Je suis vraiment heureuse de vous présenter la continuité de cette histoire. Elle me tient à coeur, et j'espère qu'elle vous plaira.
From War,
une histoire de trahisons.
Chapitre I
« Moony ! Y a un hibou à la fenêtre !
- Je suis sous la douche Sirius !
Le jeune homme aux cheveux sombre jeta un regard meurtrier à la fenêtre de son bureau.
- Moony ! gémit-il.
- Sous la douche Sirius ! Je ne PEUX PAS sortir !
- Et moi, je BOSSE pour ce putain d'exam !
- Cesse de faire l'enfant Padfoot !
Sirius grogna, mais se leva de sa chaise. Il délaissa le paquet de biscuit qu'il grignotait sur le bureau. D'un pas récalcitrant, il alla jusqu'à la fenêtre, et l'entrouvrit à peine.
- Qu'est ce que tu veux toi ? Tu vois pas qu'on est occupé ? siffla-t-il au volatile.
- Enfin Sirius ! Cesse de parler à cet oiseau et laisse le faire son travail ! ordonna Remus de la salle de bain.
Avec un roulement d'yeux, il ouvrit la vitre. Le hiboux s'y glissa en vitesse et se percha sur le dossier du fauteuil.
- Pas de merde sur ma chaise hein ? menaça-t-il.
L'animal se contenta d'hululer d'un air vexé. Sirius s'avança pour récupérer la lettre, cacheté dans une enveloppe grisonnante. A la seconde où il fondait sur la lettre, la bestiole retira sa patte. Il gronda, et se jeta sur l'animal, qui s'envola avec un hululement indigné.
Alors que Sirius escaladait l'armoire pour égorger la chouette qui s'était réfugiée en son sommet, la porte s'ouvrit, et laissa place à un Remus Lupin aux cheveux mouillés, à la chemise ouverte, et à l'air amusé.
- C'est une maladie que tu as avec les oiseaux ? demanda-t-il, un sourire illuminant son visage balafré.
- Un instinct, rectifia le brun en redescendant. Le chien court après les pigeons. C'est bien connu.
- Ou après les facteurs.
- C'est quoi ça ?
- Le moldu en bleu qui délivre des lettres.
- Avec sa bicyclette ? Je le DÉTESTE.
- Un instinct canin alors, rit Remus en boutonnant sa chemise.
Et toujours hilare, il tendit le bras. Le hibou vint docilement s'y poser, et alla jusqu'à tendre la patte. Sirius souffla son mécontentement. Moony décrocha l'enveloppe, et offrit un morceau des biscuits de Padfoot à l'oiseau. Puis il décrocha la lettre et la décacheta.
Sirius était heureux. Depuis cinq mois déjà, soit depuis juillet, Remus et lui vivaient ensemble, dans un petit appartement de Londres, côté moldu, grâce à l'héritage de l'oncle. Sirius aimait Remus, et Remus aimait Sirius. Et ils vivaient tous les deux, seuls, ensemble.
Si Sirius avait de suite pu passer l'examen d'apprentis auror, il n'en était pas de même pour Remus. Comme ils l'avaient crains, son statu de lycan lui fermait de nombreuses, et générales portes. Il se tournait maintenant vers les établissements moldus. Là peut être, il aurait plus de chance, son triste secret méconnu.
Dès la première ligne de sa lecture, il fronça les sourcils. Sirius lui jeta un regard intrigué quand il releva le nez, et Remus expliqua :
- Je ne comprends pas pourquoi ce hibou.
- Tu comptais peut être sur une grenouille ?
- Soit sérieux Sirius.
- Mais je…
- C'est de Natoba. Et Natoba utilise Symphorius pour ses lettres.
- Oh.
Remus replongea dans sa lecture. Le papier sur lequel s'étalait l'écriture italique et allongée était d'une banalité affligeante. Sirius jeta un coup d'œil au hibou, remarquant qu'effectivement, contrairement à toutes ses précédentes lettres, l'amie française de Remus n'usait pas de son faucon pour délivrer ses messages.
Moony fronça de nouveau les sourcils. Sirius n'aimait pas, ça lui donnait un air grognon, semblable a celui qui annonçait la privation de sexe.
- Qu'est ce qu'elle dit ? s'impatienta-t-il finalement.
- Je ne comprends pas la suite. Elle écrit en français.
- Qu'est ce qu'elle a écrit juste avant ?
- Qu'elle aurait du me dire quelque chose plus tôt. En fait, je crois qu'elle l'avoue, mais en français.
- Ouah ! Au moins, on comprend mieux maintenant ! s'exclaffa Pads.
- Que peut bien pouvoir dire « Remus, congratulation, you're godfather » ?
Sirius leva les yeux au plafond, semblant réfléchir au problème. Moony esquissa un sourire devant sa mine sérieuse.
- Voyons, fit Black. « You », c'est « tu ».
- Quel traducteur monseigneur !
- Oh, ça va hein. « father »… Je crois… C'est un synonyme de « dad » non ? Et petite, Natoba disait toujours « dad » à son père. Ca doit vouloir dire papa.
Remus l'observa, consterné.
- Tu es donc… Papa, résuma Black.
Ils s'observèrent, consternés.
- Je suis quoi ? s'inquiéta Remus.
- Qu'est ce que c'est que ce bordel ? Moony ! Tu me trompes ?
- Quoi ? Jamais !
- Alors que voulait-elle dire par « félicitation, tu es papa » ?
- « Congrutulation » signifie félicitation ? s'étonna Remus.
- Mais on s'en fout !
- « god », c'est Dieu chez les moldus, reprit le lycan.
- « Dieu » ? Qui c'est celui-là ? Et arrête de changer de sujet !
- Merlin Sirius, tu as participé aux cours d'étude des moldus à Hogwarts.
- J'ai COPIÉ sur toi en étude de moldu à Hogwarts. Nuance.
- Je suis donc un Dieu père. Ca veut dire quoi ça ?
Sirius se gratta le menton d'un air qui se voulait réfléchit.
- Dieu, il protège non ? demanda-t-il.
- On peut dire ça comme ça.
- Tu es donc plutôt un père protecteur.
Remus haussa les sourcils, perdu.
- Moony, tu es parrain ! réalisa Sirius.
Dire que Remus était choqué aurait été un euphémisme. Mais Remus était choqué.
- Pa… Parrain ? bégaya-t-il. Mais, comment ? C'est… De qui ?
Sirius lui arracha la lettre des mains, et en reprit la lecture. Remus fixait un point flou devant lui, complètement hébété.
- Visiblement, d'un petit Evariste.
Remus ouvrit et ferma la bouche avec un petit hoquet.
- Le fils de Natoba, crut bon d'ajouter l'animagus.
- Oh Merlin.
Et les jambes du châtain ne le soutinrent plus. Il s'effondra dans un bruit mou. Sirius le regarda, étalé au sol, d'un air ennuyé.
- Moony, appela-t-il. Moony, arrête de stimuler.
Il tapota du pied le corps inanimé de son amant, et continua sa lecture.
- Elle dit que Symphorius est « out ». C'est quoi ça ?
Remus eut un sursaut, mais n'ouvrit pas les yeux.
- Elle dit aussi qu'on connaît le père.
Il battit des paupières.
- Et qu'ils viennent s'installer à Londres. Tous les trois.
Remus ouvrit un œil.
- Ils seront là en fin de semaine.
Il tenta de se relever, plus pâle encore que d'habitude.
- Tiens ? s'étonna Sirius. Il y a un message pour moi. « Tiens ton chien au collet cousin, et soulage toi avant de venir. »
Les deux pâlirent encore plus que possible.
- Qu'est ce que ça veut dire ça ? paniqua Black.
- « Ton chien » ? « Soulage toi » ? Ce n'est pas Natoba ! scanda Remus, parfaitement réveillé.
- Attends Moony, il y a une suite.
- Qu'est ce que ça dit ? le pressa-t-il
Sirius avala sa salive de travers. Il toussa bruyamment, alors que Remus trépignait d'impatience.
- Le… balbutia l'animagus. Le nom du père.
Remus sembla sur le point de se retomber dans les pommes. Mais il tint bon encore un peu.
- « Je dis ça, en un langage cru, lu Sirius, parce qu'il n'est pas question que devant notre enfant, Black cousin nous refasse la même crise que lors de votre rencontre. Sirius, si tu lis encore, sache que je t'interdis de penser comme ce soir là du Nouvel An. Pour Remus, comme pour mon couple. Tu ne dois PAS fantasmer sur mon mari, Venceslas Sire. »
Remus s'effondra.
Il fallu plusieurs minutes, bouche à bouche plus ou moins conséquents pour qu'il se rasseye.
- Natoba. Natoba est mariée et à un enfant, récapitula-t-il.
Sirius ne put qu'hocher la tête avec résolution.
- Elle a encore dix huit ans, et elle est déjà mariée. Avec un enfant.
- C'est sur que c'est un peu jeune. Mais tu sais, tenta Sirius, dans nos familles, il est fréquent d'épouser quelqu'un très tôt. Regarde, j'étais bien fiancé avec elle à cinq ans.
- Elle a un enfant, balbutia Remus, ignorant son amant. Elle a un enfant, et est mariée avec un vampire.
Sirius écarquilla les yeux d'horreur. Précautionneusement, il tira son fauteuil, délogeant l'oiseau de son perchoir, et s'y assit. Il tendit une main tremblante au lycan. Celui-ci la saisit avec douceur. Sirius le guida jusqu'à ses genoux, et l'y installa. De ses bras, il entoura le maigre corps de son amant. Il laissa reposer sa tête dans le creux de son épaule, et inspira l'odeur de loup-garou.
- C'est aberrant, murmura Remus.
- Je trouve aussi, marmonna Sirius, de son cou.
Remus se laissa bercer par les légères caresses de son amant.
- Je suis déçu qu'elle ne m'ait rien dit.
- Votre relation n'est pas facile, raisonna Black, le nez chatouillé par les mèches folles de son compagnon. Elle doit avoir ses raisons.
Il faisait inévitablement allusion aux nombreux quiproquos qui l'avaient mené à sortir avec Remus. A tous ces petits gestes affectueux qu'ils échangeaient. Aux mots tendres. Aux regards qu'ils échangeaient.
Sirius n'était plus inquiet. Mais il l'avait été. Tous deux avaient beau clamer une extrême amitié, Sirius voyait parfois plus. Terriblement plus.
Ils avaient revu la française deux fois depuis ces vacances où les Maraudeurs l'avaient rencontré. Deux séjours à Londres pour son travail avait-elle justifié. Mais aucun n'avait été dupe. Le travail de Natoba était de participer activement au génocide moldu entreprit par Lord Voldemort.
Remus et elle conversaient toujours par lettres. Et en y prêtant plus attention, Sirius avait répertorié à deux lettres par semaine en moyenne. Trois ou quatre si Natoba restait sagement chez elle, une ou aucune si elle se trouvait occupée. Et le mot occupation terrifiait Sirius quand il s'accordait avec la Marque des Ténèbres.
- Tu ne devais pas réviser ? demanda Remus, alors que son amant commençait à l'embrasser dans le cou.
- Mmh… Et moi qui pensais que tu n'approuvais pas ma candidature au poste d'auror.
- Il y a une nette différence entre approuver et s'inquiéter.
- Allons Moony. Il fallait bien que je travaille non ?
Remus leva les yeux au ciel.
- Ma petite femme sera bien contente quand je ramènerai de quoi satisfaire son estomac insatiable, ajouta Sirius en tapotant la cuisse de son compagnon.
Avec un sourire amusé, le loup-garou se releva.
- Au moins, elle n'aura plus l'impression de s'envoyer en l'air avec une femme. Je suis ravi qu'il faille avoir les cheveux cours pour les test d'adhésion.
Machinalement, Sirius passa une main dans ses cheveux mi longs, contrastant tellement face à sa précédente crinière soyeuse, et marmonna contre l'auteur de cette règle stupide. Il fallait ajouter que Remus avait prit un malin plaisir à jouer des ciseaux quand la nouvelle était tombée.
Moony ramassa la lettre tombée au sol. Il la plia en trois, et la glissa dans la poche de sa chemise, au niveau du cœur.
Sirius poussa un long soupir en ramenant sa chaise au bureau, et pria à l'oiseau de foutre le camp.
Voilà.
Je remercie tous mes revieweurs, particulièrement ceux qui sont anonymes.
Merci.
Il n'y aura malheureusement pas d'autre chapitre avant trois bonnes semaines. Départ en vacances oblige. Et je doute d'avoir le temps et l'occasion de poster au japon.
Bien à vous !
