La fiction se déroule avant les évènements du film Thor. Les personnages ne m'appartiennent pas, excepté celui d'Hayate Synnove et de son entourage.
Certains passages sont sexuellement explicites, merci d'en tenir compte.
Bonne lecture !
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« Mon fils, il est temps de parfaire ton éducation. »
Loki attendait, impassible, face à son père. Odin, sur le trône, reprit d'une voix forte :
« Je suis désormais âgé, et mes forces me quittent. Il me parait nécessaire pour toi de t'apprendre la gestion d'un royaume.
Loki haussa un sourcil étonné. Lorsque Odin l'avait convoqué, il ne s'était pas attendu à ce genre de nouvelle.
- Mais, Père… Je ne suis pas désigné pour le trône. C'est à Thor que revient cet honneur.
- En tant qu'aîné, c'est en effet la destinée qui l'attend. Toutefois…
Odin soupira.
-…Toutefois, les attributs de ton frère sont ceux d'un guerrier sanguinaire, et non d'un fin stratège. La direction d'un peuple entier ne se fait pas dans la violence et l'attaque. Pour régner, qu'il le veuille ou non, Thor aura besoin de ton aide. Tu es rusé et plus posé que lui, et saura tempérer ses ardeurs. J'en ai la conviction.
Loki resta silencieux.
- Quand est venue l'heure pour moi de prendre en charge le royaume, mon père m'avait dirigé vers un percepteur des plus doués : économie, diplomatie, affaires sociales… L'art du règne n'est pas inné Loki, il s'apprend. J'ai souhaité te faire apprendre avec celui qui m'a tout enseigné. Cependant, le temps ne l'a pas épargné plus que moi; ses forces déclinent, et je crains qu'il ne quitte ce monde prochainement.
S'ensuivit un long silence, que Loki n'osa rompre.
- Lorsque j'ai envoyé mon messager requérir son aide, il lui a toutefois soufflé entre deux poussées de fièvre que la chair de sa chair avait reçue une éducation exemplaire; qu'elle avait passé son plus jeune âge en institution politique, et serait autant apte que lui à t'enseigner les voies des affaires publiques. Je l'ai reçue il y a quelques jours; il s'agit d'une femme certes jeune, mais dont tu pourras sans nul doute tirer nombre d'enseignements fondamentaux.
- Et quand commencera cet apprentissage, Père?
- Le plus tôt sera le mieux. Elle a intégré ses quartiers en Asgard ce matin-même. Tâche de te montrer digne de sa sagesse. »
Ayant quitté le chevet de son père, Loki ne savait que penser. Ces leçons de politique pouvaient se révéler des plus utiles, mais l'idée de commander dans l'ombre de son frère le répugnait davantage. Il craignait de plus un enseignement aussi fastidieux qu'ennuyeux, avec un professeur hautain et froid comme la glace. Mais avait-il le choix ? Bien sûr que non. Tout prince qu'il était, on ne s'opposait pas aux décisions de son père et monarque.
Le lendemain, c'est de bon matin qu'une servante vint timidement frapper à la porte de ses appartements :
« Hé bien ?
- Le roi votre Père vous a fait demander à la bibliothèque.
- La bibliothèque ? Et pour quoi faire ?
- Et bien… J'ai cru comprendre que votre tuteur vous y attendait. »
Il ne traînait pas, Odin. Commencer des cours aussi tôt n'allait pas en l'enchantant… Il sortit sans hâte, peu enthousiaste à l'idée de disserter sur la conjoncture économique actuelle. « Pourvu qu'elle soit jolie, au moins », se prit-il à espérer.
Une jeune fille menue feuilletait un ouvrage poussiéreux avec précaution. Quand elle aperçu Loki, elle le referma en hâte et lui adressa un léger sourire :
« Bonjour, Votre Majesté. Permettez-moi de me présenter : mon nom est Hayate Synnove, fille de Kirk Synnove. C'est moi qui le Roi votre Père a chargée de votre instruction politique.
Loki lui tendit machinalement la main. Elle avait des cheveux bruns et un sourire engageant, pour une professeur émérite.
- Vous êtes bien jeune pour votre fonction. Avez-vous déjà enseigné ?
- Pour être honnête, pas vraiment, répondit Hayate, gênée. Il n'y a que depuis quelques semaines que j'ai terminé ma formation et ai quitté l'Institution, et je n'ai, disons… Pas été très sollicitée depuis. Qui plus est, les connaissances politico-économiques ne sont pas les plus recherchées en terme de cours particuliers. Mais n'ayez crainte, mon Prince, rajouta-t-elle d'un ton plus ferme, je serai à la hauteur de vos attentes. »
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Dès lors, Loki et Hayate se réunissaient un matin sur deux pendant deux à trois heures, l'un pour apprendre, l'autre pour enseigner. Tous deux réservés, leurs premières discussions étaient furtives et n'allaient jamais plus loin que les dernières attentes sociales et autres conseils en diplomatie. Mais les matinées passant, et avec elles les semaines et les mois, tous deux développèrent bientôt une certaine proximité.
Un matin qu'il étudiait à ses côtés, Loki se surprit à étudier discrètement les formes de son professeur, la jugea des plus séduisante, et son attirance pour elle se développa au rythme de leur fréquentation. Si elle n'était pas la plus belle fille de tout Asgard, ses jambes fines et ses longs cheveux bruns en faisaient se retourner plus d'un. Hayate, cependant, ne semblait pas se préoccuper outre mesure des œillades appuyées des citoyens les plus libidineux. Petit à petit, Loki souhaita l'avoir quotidiennement à ses côtés, et la jeune fille se mit à hanter ses rêves; des rêves parfois absurdes, parfois terriblement excitants, qui réveillaient le jeune prince en pleine nuit avec un trouble important.
« Vous n'avez pas trouvé chaussure à votre pied à Asgard ?
Hayate, absorbée dans la lecture d'un épais manuscrit, releva la tête.
- Je vous demande pardon, mon Prince ?
- N'y a-t-il pas quelqu'un de votre goût, ici ?
- De mon… Oh, je ne me suis pas vraiment posée la question. Je suis venue ici pour des raisons professionnelles, vous le savez bien.
- Oh, Hayate… soupira Loki, levant les yeux au plafond.
Elle sourit.
- Bon, si vous y tenez. Les asgardiens sont plutôt biens faits dans leur genre… Mais aucun d'entre eux ne m'a encore tapé dans l'œil. Satisfait ? Et maintenant, si vous vous concentriez davantage sur cette étude semestrielle ? »
Il se demanda si Hayate disait vrai. Elle était souriante et agréable avec lui, mais l'était sans doute tout autant avec n'importe qui. S'ils s'étaient considérablement rapprochés pendant ces derniers mois, plaisantant l'un avec l'autre, Hayate maintenait toutefois un certain écart entre eux, qui le gênait et le blessait: il aurait aimé être l'objet de davantage d'affection de sa part, mais à chaque tentative de se rapprocher d'elle, elle le rejetait toujours avec douceur mais fermeté.
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Bientôt, les jeunes gens atteignirent les dix mois d'apprentissage.
« Vous avez énormément progressé, Monseigneur.
- Cessez de m'appeler ainsi, je vous en prie, gronda Loki. C'est terriblement formel, nous ne sommes plus des inconnus!
- Je ne voulais pas vous offenser… s'excusa la jeune professeur.
- Vous m'offensez davantage en m'appelant seulement par mon titre.
- Très bien, Prince… Loki. Sachez seulement que je suis fière de vos progrès.
Loki se radoucit.
- Et je vous les dois entièrement.
- Vous apprenez très vite, n'importe qui d'autre que moi aurait pu vous y aider.
- Mais vous n'êtes pas n'importe qui… répondit Loki, son regard fixé sur son interlocutrice, guettant sa réaction.
Un léger silence s'installa. Le jeune prince le regretta aussitôt : peut-être allait-il trop loin ? Sans vraiment réfléchir, il saisit sa main. Sursautant, elle la retira aussitôt.
- Hayate, je vous en prie… murmura Loki, l'implorant du regard.
Elle replongea sans un mot dans son étude de manuscrit, le rouge aux joues. Quelle mouche le piquait ? Se moquait-il d'elle ? Qu'attendait-il d'une simple mortelle ? Passablement frustré et déçu, Loki retourna à ses leçons sans plus parvenir à se concentrer. Un silence qui sembla durer une éternité plana dans la salle, avant qu'Hayate ne reprenne la parole :
- Loki… Vous êtes un futur souverain. Et un dieu. Comprenez bien que je ne peux pas…
Sa voix, habituellement assurée, tremblait.
- Et pourquoi pas ?
Une lueur de malice brillait dans les yeux du jeune homme. Il se rapprocha d'elle et, dégageant les cheveux qui cachaient sa nuque, la mordilla.
- Comme vous le dites si bien : je suis votre dieu.
Il sentait les pulsations d'Hayate accélérer sous sa peau. Il enserra sa taille et la ramena contre lui.
- Si quelqu'un arrivait… ? » protesta-t-elle doucement.
Le prince fit glisser ses mains le long de sa taille, et remonta jusqu'à sa poitrine. Hayate frissonna, à la recherche de sa bouche. Loki s'empressa de l'embrasser, mordant sa lèvre inférieure, et remonta sa longue jupe jusqu'à ses cuisses, effleurant la chair nue qui s'offrait sous ses doigts. Après quelques minutes de caresses, elle se tortilla finalement contre lui, frottant à présent la paume de sa main à travers le tissu qui couvrait désormais une solide érection. D'un mouvement brusque, Loki écarta le col de la robe de la jeune fille qui se déchira sous sa poigne, révélant des seins fermes dont il mordilla les tétons; pendant ce temps, sa main s'aventurait entre les cuisses d'Hayate, que se cambra de plaisir sous la pression des doigts du dieu, retenant un gémissement. D'abord timide face aux caresses de son élève, elle s'enhardit et bientôt, le débarrassa à la hâte de sa royale tenue. Après un long baiser passionné, Hayate se hissa sur leur plan de travail, une gigantesque table de marbre qui occupait la moitié de la pièce. Loki l'y rejoint immédiatement, son corps nu au-dessus du sien, et contempla un instant l'expression concupiscente de son professeur, alors si douce et posée et il y avait encore quelques instants. Impatiente, Hayate agrippa son cou, le forçant à venir jusqu'à elle :
« Venez, faites-moi plaisir… » lui souffla-t-elle.
Il déposa quelques baisers le long de son cou, frottant son sexe durci contre l'intimité de la jeune femme qui gémit à son contact. Elle plongea ses doigts dans son épaisse chevelure brune, brûlante de désir pour lui mais tentant de garder tant bien que mal à l'esprit qu'elle s'apprêtait à coucher avec un prince qui avait droit de vie et de mort sur elle. Sans crier gare, il s'introduisit brusquement en elle; elle ne put retenir un cri. Ses va-et-vient lui firent tourner la tête, pendant que Loki, haletant, sentait déjà son plaisir monter. Par réflexe, Hayate se cambra davantage afin de profiter au mieux de sa passion; demain, elle serait probablement congédiée pour ce qu'elle était en train de faire, autant savourer l'instant présent. Les coups de rein de Loki se firent plus pressants, et les deux amants ne purent retenir un long gémissement lorsqu'ils atteignirent ensemble l'orgasme.
Après quelques secondes de répit, Loki, haletant, s'allongea à ses côtés, sur la table. Passée l'adrénaline du sexe, Hayate reprit ses esprits et un intense sentiment de honte s'empara d'elle : elle s'était donnée à son élève sans opposer la moindre résistance. Elle aurait du… Elle aurait du s'affirmer, voilà tout. Le repousser tant qu'elle le pouvait encore. La justice d'Asgard n'était pas si partiale; Hayate était une invitée de marque dans leur royaume, et Loki aurait été sans doute vaguement réprimandé pour ses avances obscènes. Leur contrat aurait été rompu. Fin de l'histoire. Mais pas un seul moment dans leur étreinte, Hayate n'avait songé à le repousser. Loki s'était toujours montré aimable et doux avec elle, et son charme était indéniable : son sourire, ses yeux… Elle ne pouvait nier qu'il l'avait attirée dès le premier jour de leur rencontre, mais leur statut rendait toute liaison inenvisageable : toute professeur issue d'un milieu aristocrate qu'elle était, c'était une mortelle qui ne pourrait jamais rivaliser avec un prince, un dieu et un futur roi. D'ailleurs, Hayate n'avait pas envisagé un instant que Loki ressente le moindre désir pour elle : combien de femmes plus jolies pouvait-il avoir dans son lit en un claquement de doigt ? Cette situation était absurde. Agacée contre sa propre faiblesse, la jeune femme tenta de rassembler les lambeaux de son accoutrement et se releva à la hâte.
« Vous partez déjà ?
La question de Loki semblait sincère, mais Hayate n'y perçut qu'une injonction moqueuse.
- Comme vous le voyez, lui répliqua-t-elle sèchement.
Elle l'entendit quitter le plan de travail tandis qu'elle se rhabillait tant bien que mal. N'osant croiser son regard, elle se dirigea en hâte vers la porte. Il la retint, attrapant son bras.
- Vous semblez fâchée. Ai-je été incorrect ? Je pensais pourtant vous détendre… ajouta-t-il en souriant.
- Dès que votre père sera mis au courant de cet incident, je serai démise de mes fonctions. Qu'y a-t-il de réjouissant dans cette perspective ?
Loki se rapprocha d'elle, fixant son regard dans le sien. Elle déglutit. Sous son apparence réservée et candide, il avait la stature d'un athlète.
- Pourquoi faudrait-il qu'il le sache ? Ce petit secret peut rester entre nous… »
Il déposa un baiser sur les lèvres d'Hayate, qui ne put retenir un frisson. Cet homme allait lui faire perdre la raison.
