Voici ma réponse au Défi n°43 du Poney Fringant qui avait pour thème Thranduil. Cela n'aura pas été facile. La majeure partie de la vie de Thranduil sera traitée dans la seconde partie de ma fic Mémoires d'une famille royale et donc je ne savais pas quoi faire. Alors je suis allée chercher au-delà des événements où devrait s'arrêter Mémoires et donc voici ce que ça a donné.
Rien ne m'appartient.
Bonne lecture. :3
Le roi de la forêt
Le roi siégeait sur son trône. Il était vêtu de beaux habits de verts et de bruns. Une longue chevelure habillait d'or le contour de sa peau pâle. Une couronne l'enserrait à son sommet. Nul éclat doré ou métallique dans cette tiare. Elle était de feuilles qui avaient depuis longtemps perdues leur verdoyante couleur pour endosser l'habit brun du crépuscule de leurs vies. Il tenait un vieux sceptre de bois, fait dans un chêne des temps ancestraux. L'autre main soutenait le fin visage empreint d'une lassitude qu'une vie de mortel n'aurait pas suffi à installer.
Mais le roi restait.
Le palais était d'une beauté époustouflante. Taillé dans la roche, rempli de verdure, il avait été fait à l'image de l'ancien siège d'un grand royaume des premiers âges. Autrefois il avait été plein de vie. Autrefois on aurait entendu le chant des oiseaux qui s'y aventuraient pour voir ses occupants. Autrefois lesdits occupants chantaient et dansaient en son sein. Mais aujourd'hui ils n'étaient plus. Ils étaient tous partis, pris par la mer ou par la mort. Et le palais était vide.
Seul le roi restait.
Il savait qu'il y avait encore de ses sujets en ce monde. Il le sentait au plus profond de son être. Et il ne partirait pas tant que cela serait le cas. Alors il attendait que ses sujets reviennent vers lui. Il les attendait pour les guider en ces heures noires. Car il était leur roi. Car son devoir était de les protéger.
Alors le roi restait.
Il avait vu beaucoup de choses tant que sa longue vie avait avancé dans son cheminement. Des guerres où la gloire était bien loin. Des années de siège, sombres et terribles, où la peur enserrait de ses affres sans jamais lâcher prise. D'autres batailles, peut-être plus glorieuses, en tout cas victorieuses. Il avait vu son royaume tomber devant les ombres. Il avait tout fait pour le relever. Et une fois cela fait, aurait-il donc dû l'abandonner ? Alors que tous les siens quittaient ces rivages, alors que les Elfes s'en allaient vers l'Ouest, alors que même son fils, son cher enfant, répondait à ce sourd appel de la mer, lui n'entendait que les murmures de la forêt.
Le roi était donc resté.
Peu à peu les forêts avaient été vaincues par le souci constant et croissant des Hommes d'avoir plus d'espace et plus de bois. Peu à peu les derniers Elfes, ses sujets pour la plupart, s'en étaient allés pour la mer et l'Ouest. Avaient-ils trouvés Valinor ? Il l'espérait. Mais pour lui, point de voyage vers les Terres Immortelles. Pas tant que Vertbois le Grand murmurait encore à son esprit, voix certes ténue mais toujours présente.
Thranduil Oropherion, roi d'Eryn Las Galen, s'attardait encore dans ce monde. Jusqu'au dernier souffle de la forêt.
