Disclaimer : Albator, Warius, Clio, appartiennent à leur créateur M. Leiji Matsumoto
1.
Une nouvelle explosion secoua le Pharaon.
- Cette fois nous allons perdre notre bouclier extérieur, prévint l'Opératrice aux Armes.
- Où est le Splendide ? aboya Alguérande. Nous ne tiendrons plus très longtemps dans ces conditions !
- Le capitaine Norys Kholm n'arrivera pas à temps, répondit froidement Ark l'Ordinatrice Centrale du cuirassé de la Flotte terrestre.
- Où en est le convoi de transport ? interrogea alors Alguérande.
- Il approche des Tourbillons Ecarlates, commandant Waldenheim, informa Gander Oxymonth le second du Pharaon. Une fois entre ces étoiles géantes en fusion, il sera sauf car il pourra alors rentrer dans le faisceau de navigation créé par les anneaux de la Compagnie Ferroviaire.
- Nous avons donc à continuer à assurer leur vol, gronda Alguérande. Nous sommes là pour ça ! Puissance maximale sur les boucliers de coques, et par les dieux, dégommez-moi ces croiseurs Pirates !
Gander bascula son oreillette sur la fréquence privé qu'il avait avec son commandant.
- Tu sais que nos coques sont morcelées en plusieurs points, Algie. Nos boucliers ne nous protègerons que de quelques salves avant que nous ne soyions totalement à leur merci ?
- Oui, cela fait assez longtemps que je navigue ! rétorqua sèchement le jeune homme à la crinière fauve. Nous sommes chargés d'une mission, et nous savons pertinemment quel prix nous pouvons être amenés à payer, à chacune d'entre elle… Les Pirates de ces quadrants se sont réorganisés bien plus que ne l'avait estimé l'Etat-Major !
- On est mal, tu sais, commandant !
- Comme nous ne l'avons jamais été… admit Alguérande.
- Tu n'as plus rien à sortir de ta manche ? s'enquit encore le second du Pharaon.
- J'ai donné tout ce que j'avais.
Alguérande eut encore un rugissement.
- Ces croiseurs Pirates arborent un drapeau rouge, ils ne feront aucun quartier. Je ne peux faire évacuer le cuirassé, ils prendraient les navettes sans défense pour cible, comme au tir à pipe ! Il nous faut donc demeurer à bord jusqu'au bout !
- A tes ordres, Alguérande.
Surgissant d'un saut spatio-temporel, l'Arcadia se rangea à tribord du Splendide.
- Capitaine Kholm, où est le Pharaon d'Alguérande ? ! glapit Albator depuis sa passerelle. Sa dernière position le plaçait à ces coordonnées.
- Pour moi aussi, répondit le jeune Militaire blond. Il était sous le feu d'une dizaine de croiseurs Pirates, il n'avait aucune chance.
Le grand Pirate balafré serra les poings pour sa part, se retenant presque désespérément à la barre en bois de son cuirassé vert aux ailerons touché de rouge.
- Pourquoi n'a-t-il pas rompu l'engagement ? Il n'avait pas à se mesurer jusqu'au finish aux bandes Pirates. Quelle mission primait sur son propre instinct de survie ?
- Il escortait un groupe de cargo commerciaux et civils, renseigna alors Norys. Le convoi est sauf, dans le faisceau de la Compagnie Ferroviaire.
- Mais, Algie ! ? s'affola Albator sous le regard inquiet de Clio qui se gardait du moindre commentaire.
- C'est vous le Pirate, remarqua le jeune capitaine du Splendide.
- Il y a longtemps que je… Et même si j'ai commis des atrocités sous la férule du Roi Lothar, je n'ai jamais atomisé un autre cuirassé de guerre au point de ne rien en laisser !
- Dès lors… ? insista Norys.
- Vous voulez savoir ce que j'aurais fait ? J'aurais enfermé ma prise dans un cocon d'isolation. Ma cible principale m'ayant échappé, j'aurais tenté de me refaire quelque peu sur mes ennemis.
- Pour les vendre, comme c'est arrivé aux Aspirants que nous étions ? souffla le jeune homme blond, blême, une inquiétude infinie dans ses pâles yeux verts.
- Par exemple, et faire du Pharaon des pièces détachées, de bien plus de rapport que des prisonniers, beaucoup sans doute en piètre état physique… Mais la principale valeur de Militaires d'une Flotte, c'est la source d'informations qu'ils représentent, qu'ils soient vivants ou morts !
- Alors, il y a une chance pour qu'Algie, Gander, entre autres, s'en soient sortis ?
Albator grimaça.
- Ce ne serait pas vraiment une bonne nouvelle… Ils seraient alors isolés et prisonniers sans guère d'espoir de s'en sortir. Il vaudrait mieux pour eux qu'ils soient tombés au combat !
- Albator ! protesta Norys dans un cri.
- La vérité, asséna le grand Pirate balafré.
- Je dois en informer ma Hiérarchie, conclut alors le jeune capitaine du Splendide.
- Et moi, j'ai à le dire à sa mère, fit Albator en mettant fin à la communication.
