L'importance d'être constant

L'horreur pour un célibataire : se retrouver à la table de couples mariés pendant un mariage. Seamus vit ça pour la 2e fois, c'est sûr il est maudit. Ou, peut-être pas... quand intervient une cinglante et perfide Serpentarde, médaille d'or de la mauvaise langue, et belle-soeur de Malefoy qui plus est, la soirée risque de devenir plus amusante qu'il ne le pensait.

PS (important) : le titre m'a été gentiment prêté par Oscar Wilde
PS (pas important) : J'ai divisé l'histoire en chapitres courts parce que je sais d'expérience que les longs délires peuvent être fatigants. Mais je posterai tous les jours, et il n'y a que 4 chapitres.
PS (un peu plus important) : je suis consciente que mon 1e chapitre est peut-être un peu rébarbatif, mais il fallait introduire le personnage...

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1 - L'importance de rester calme... en toutes circonstances

" Hum, non, inutile d'appeler vos supérieurs. Oui, c'est cela, un simple incident de gaz. Vous savez, ça arrive plus souvent qu'on ne le croit. " assura Seamus.
" Ah ... ? "
Le policier en face de lui n'avait pas l'air convaincu. Seamus se retint de lever les yeux au ciel. Il n'aimait pas quand on le mettait devant le fait accompli. Et là, c'était le cas : un bleu avait donné cette excuse bidon, tellement bidon que bientôt des scientifiques n'ayant rien d'autre à faire viendrait étudier le nombre exceptionnellement élevé des incidents de gaz à Londres. Alors que l'intérêt du métier d'Oubliator résidait justement là : rivaliser d'ingéniosité pour trouver des excuses plausibles, amusantes mais convaincantes. C'était à se demander pourquoi certains choisissaient ce métier !
D'accord, il y avait quelque chose de jouissif à lancer un sortilège tel que l'Oubliette, mais bon, après quelques années, on s'en lassait si on n'y ajoutait pas le plaisir d'expliquer pourquoi Mr Smith s'était retrouvé recouvert de bouse de dragon.
D'accord, généralement on leur faisait même oublier l'incident, mais Seamus préférait exercer sa capacité de persuasion en démontrant comment un sac de bouse de vache s'était déversé juste sur la tête de Mr Smith. Après tout, ça devait faire le plaisir des collègues du fameux Mr Smith, surtout celui qui baisait sa femme et qui pouvait ainsi lui rappeler en riant à quel point son mari était une grosse bouse.

Le policier avait fini par être convaincu, ce qui n'était pas une grande affaire, mais Seamus en tira une certaine fierté. A l'autre, maintenant...
"Derrick ?" hurla-t-il lorsqu'il rentra au bureau. Le bleu était assis dans son box. "On peut savoir ce qui t'a pris ? Une explosion de gaz, par Merlin ! As-tu déjà vu une explosion de gaz ?!"
Seamus était furax. C'était ça de donner à un sang-pur un moyen de ruiner leurs efforts.
"Je vais te poser une seule question, inspecteur Derrick : est-ce qu'une putain de femme ressortirait vivante d'une explosion de gaz ?"
Le bleu ne comprit pas la référence mais sentit bien que son supérieur n'était pas à prendre avec des pincettes.
"C'est-à-dire que... le Manuel..."
"Le Manuel ?!" s'étrangla presque Seamus.
La chose appelée Manuel de l'Oubliators était un vieux truc périmé qui avait été écrit des décennies auparavant par des sorciers peu futés. Aucun Oubliator sensé ne s'en servait. Sauf les nouveaux.
"Tu me feras le plaisir de jeter ton manuel, Derrick. Et d'apprendre en écoutant les autres."
"Finnigan, laisse-le un peu tranquille. Tous les bleus font des erreurs..." fit Clarke, un collègue amusé. "Hein, Derrick ? T'as pigé cette fois, tu recommences pas avec le gaz ! Fais marcher ton imagination !"
"Oui, m'sieur" lança le fameux Derrick avec un sourire tremblant vers Seamus.
"Ne parle plus à l'avenir, ça sera plus simple" soupira celui-ci avec un accent de mépris.
Et il rejoignit son propre box pour s'atteler au travail administratif qui attendait tout bon Oubliator. Seamus détestait ça, mais évidemment - Merlin était décidemment contre lui - aucune autre intervention ne fut donnée à son équipe ce jour-là. A 18h, tout le monde s'apprêta à sortir, vu que l'équipe du soir venait d'arriver. Clarke s'arrêta près de Seamus qui finissait de ranger un dossier.
"Tu viens au bar ce soir ? Paul fête l'arrivée de son petit dernier."
"Eurk" Seamus fit semblant de vomir. "Très peu pour moi les attendrissements autour d'un mioche crasseux."
"Allez, Finnigan. D'habitude tu refuses jamais une occasion de te bourrer la gueule..."
"Pas ce soir."
Le ton de Seamus était sans réplique.
"Putain, qu'est-ce que t'as aujourd'hui ? Tu engueules les bleus pour un rien, t'es pas causant. On dirait un mec qu'a pas pris son pied depuis des semaines. Tu t'es fait largué ?"
"Je l'ai larguée. Et j'ai pris mon pied pas plus tard qu'hier soir. Avec ta femme."
"Très drôle, Finnigan." fit Clarke, le regard noir. "Si t'es pas capable d'être correct, j'te laisse."
Seamus soupira en le regardant s'éloigner. C'est vrai qu'il se comportait comme un crétin, mais il n'allait quand même pas dire que c'était à cause de ça. Clarke lui aurait dit qu'il était jaloux, or Seamus ne l'était pas du tout. Pas. Du. Tout. Même pas un brin. Non, non, monsieur, pas plus jaloux qu'il ne l'était de Paul et de son mioche à la con, de sa famille parfaite et de sa femme aimante.
Putain de bordel de merde. Voilà que ça continuait. Pourquoi tout le monde était si heureux ? Pourquoi tout le monde était amoureux ? Et pourquoi, pourquoi au nom du ciel Dean se mariait-il ce week-end ?

Ils avaient 29 ans, 29 ans ces petits cons. Et presque tous mariés. Bordel, bagués quoi ! De leur dortoir, il était le dernier encore libre. Harry et Ron avaient même des gosses ! Mais quand est-ce que ces types s'amusaient ? Seamus eut la réponse en passant devant le bar où ses collègues s'étaient réunis et fêtaient la naissance du mioche. Des rires fusaient, laissant supposer une bonne ambiance. Ah oui, songea-t-il, quand on fait partie de la catégories de sous-hommes nommés "papas", on fête l'arrivée d'un nouveau boulet. Allez, mazeltov !

Seamus se vautra dans ses pensées acerbes et cyniques. Mine de rien, ça lui faisait du bien. Mais quand il avait voulu en plaisanter avec Dean pas plus tard que la veille, ce dernier lui avait sorti LA phrase. Jaloux, lui ? Non mais et puis quoi encore. Jaloux des types qui allaient maintenant devoir supporter femme et enfants criards, qui allaient devoir plier devant la volonté féminine de leur douce harpie bien-aimée. Non merci, il passait son tour. Parce qu'il fallait bien le dire, en plus d'être mariés, ses potes l'étaient à des femmes qui porteraient plus volontiers la culotte que les courses. Ginny, Hermione, Angelina, et maintenant Lavande ! Il n'y avait bien que Neville qui avait sorti son épingle du jeu en épousant Hannah... mais d'un autre côté, ça ne devait pas être la baise du siècle.

L'irlandais réalisa qu'il allait tous les revoir ce week-end et songea à se faire porter pâle. Non, il n'allait pas faire ça à Dean - il était son témoin, quand même - mais l'envie le démangeait. Lui qui avait si bien évité de voir ses amis en couples, lui qui organisait même - ah, c'est beau l'amitié masculine ! - des soirées entre mecs pour que ses potes respirent un peu !

Mais bon, ce qui l'embêtait dans l'immédiat, c'est qu'il allait être le seul célibataire de leur petite bande. Encore une fois. Et il n'avait pas envie de revivre le cauchemar qu'avait été le mariage de Neville. Ah non... pas encore lui coincé à une tablée de couples et jeunes parents ! Pas encore les discussions sur les couches (Ginny, et même Harry !), l'allaitement (Hermione), les bagues de mariage (Lavande et Hannah), les purées à la bonne température (Ron ! Pas toi aussi, scélérat !). Ils ne lui avaient même pas épargné les vergétures... Merlin tout puissant, pourvu que Dean ait la bonne idée d'organiser un buffet libre !


La suite demain !;-)

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