Cet OS a été écrit dans le cadre des Nuits du FoF, où il fallait rédiger un texte sur le thème « Bébé ».
Les origines de mon surnom
Bébé. Ce surnom m'était venu il y a un moment déjà. Bien avant de rencontrer Johnny on me nommait déjà ainsi.
Lize était ma meilleure amie à l'époque et elle connaissait mes rapports avec mon prénom. Frédérique. Ce n'était pas un nom pour moi ça. J'étais l'opposé de tout ce que ce nom signifiait. Je n'étais pas forte, pas garçon-manqué, pas sociale. Je restai dans mon coin. « On ne laisse pas Bébé dans un coin. » Pour je ne sais quelle raison, cette phrase de Johnny c'est gravée dans mon esprit pour ne jamais en ressortir. Il n'avais pas utilisé mon prénom, mais bien mon surnom. Car c'est lui qui me définit le mieux. Et c'est grâce à Lize que j'ai ce petit nom.
Un jour, alors que j'étais chez elle, nous nous sommes mise à parler de cette histoire. Personne à l'école, hors mit les professeurs, ne m'appelait véritablement. Mais à treize ans, c'est plutôt lassant. Quand on est qu'enfant, ce n'est pas véritablement un problème que personne ne prononce jamais votre nom. On vous appelle simplement à coups de « hé » ou de « toi ». Mais lorsqu'on entre dans l'adolescence, c'est plus embêtant.
Avec Lize, nous étions parties à la recherche d'un nom qui me convenait plus. Nous avions parcouru des dictionnaires entiers afin de trouver la perle rare, celle qui m'irait à merveille, à tel point qu'on pourrait s'y méprendre et penser qu'il s'agisse de mon véritable nom. Dans la liste, on pourrait citer: Louise, Isabelle, Sarah, Lize (Oui, oui, elle avait noté son propre prénom !), Margo, Aimée, Yvette, Margarette, Linda, Cynthia ou encore Jennifer. Mais aucun ne me plaisait réellement au point de vouloir en faire mon nom. En bref, je n'avais toujours pas de surnom.
Puis, un jour, nous sommes allées au parc. J'étais habillée d'une robe blanche et de ballerines. Mes cheveux étaient encore longs à l'époque, mais ce que je n'avais pas prévu, c'est que Lize me fasse deux couettes. Je ressemblai à une gamine. Je n'avais peut-être que treize ans, mais ainsi j'en faisais huit. « On dirait une fillette. Un bébé ! » avait dit Lize. Et ce fut le déclic. Pour elle comme pour moi. Nous nous sommes regardée, sourit et avons hoché la tête d'un air entendu.
Bébé est devenu mon surnom. Ce ne fut pas évident de faire en sorte que les autres me nomment ainsi au départ, mais c'est venu petit à petit. Aucun prof ne franchit cette barrière cella-dit, mais ça, ça m'était égal. J'avais enfin un nom qui me ressemblait plus et, qui plus est, unique et universelle.
