J'édite ce chapitre car j'ai oublié de préciser que les personnages ne sont pas de moi, enfin on connait la chanson. Rien de nouveau.
Pour résumer cette fics:
"Si je n'entends plus la mélodie de ce monde, alors à quoi bon continuer. Ceci est mon cri du coeur. Entends moi et aide moi. Qui que tu sois, viens à moi, je t'attends."
Sorento n'avait eu nul besoin d'être ramené à la vie et pour cause c'était le seul survivant de l'empire sous-marin.
Dans la grande suite parisienne louée par Julian Solo, le jeune homme aux cheveux bleutés, regardait à travers ses prunelles rosées les lumières dansantes de la capitale Française lors de cette belle nuit d'été. Il était serein et heureux.
Il partageait sa suite avec le richissime héritier de la famille Solo. N'allez pas vous faire de fausses idées, la suite comportait deux lits et les deux convives ne partageaient qu'une profonde amitié rien de plus, enfin si la chambre pour le coup, et même les transports, les repas… en d'autres termes ils étaient certes inséparables mais pas amants.
Cette amitié Sorento lui en était profondément reconnaissant car c'était bien grâce à son dieu qu'il avait pu la voire naitre, grandir et s'épanouir.
Alors que Julian s'avançait vers son ami pour lui signifier qu'il était l'heure pour eux de partir, un cosmos puissant envahi tout l'espace.
Ce cosmos imposait le respect. Sorento posa immédiatement un genou à terre, son Seigneur et Maître était de retour.
Tout se précipita, ils furent téléporter dans le sanctuaire des mers sans avoir le temps de dire ouf, et les écailles réagirent immédiatement à leur arrivée sur les lieux.
Tous les marinas étaient réunis au grand complet devant le piler central, et se toisaient avec animosité.
Les règlements de comptes avaient déjà commencés visiblement avant que leur puissant dieu ne daigne faire l'honneur de sa divine personne.
- Mes très chers Marinas, c'est avec une immense joie que vous retrouve. Les guerres saintes appartiennent désormais ….
Pendant que Poséidon faisait son laïus, Sorento était déjà bien loin, perdu dans ses pensées.
Qu'allait-il devenir maintenant ? Pourrait-il continuer ses concerts avec son ami de toujours ou bien allait-il devoir être cantonné à rester dans le sanctuaire pour prévenir une éventuelle nouvelle attaque ennemie ? A tout jamais prisonnier sous les mers sans pouvoir revoir la clarté du jour?
Tout ceci n'était pas vraiment de son gout. Oh n'allez pas croire qu'il regrettait le retour de sa divinité, surement pas. C'était un Marina fidèle et loyal en toute circonstance. Capable d'analyser une situation même au pied du mur et d'agir en conséquence.
Ce garçon en plus d'être d'une grande beauté était extrêmement intelligent.
Mais voilà, sa vie d'humain libre, lui manquera et il soupira.
Outré Poséidon qui avait suivi le fil de ses pensées en même temps qu'il avait fini par assommer son auditoire par un flot de paroles mielleuses et oh combien surchargées se retourna sur l'Autrichien, et le fusilla du regard.
- Sorento, ma vocalise n'est elle pas suffisamment raffinée à ton goût? Ma litanie aurait-elle à ce point pâli pour que tu aspires à chercher ailleurs ce que tu as ici ? N'es tu pas attaché à ce monde et fermement décidé à le défendre ? Je crois me rappeler que le chant de ma nièce avait stimulé en toi, ta volonté de justice et d'amour, au point que tu as vacillé à un moment critique et perdu ton combat contre le jeune Andromède.
Sa voix était douce, contrairement à ces mots. Mais c'était volontaire, le dieu des Mers est comme ça, il donne l'impression que tout va bien pour attaquer en douce, par de subtils sous-entendus, il frappe où ça fait mal.
- ….
- Je préfère ça. Je ne voudrais pas, avoir à me séparer d'un Marina avec autant de qualités que toi. Tu es une perle rare Sorento, le joyau de mon sanctuaire, ne l'oubli pas.
Voilà Poséidon venait de remettre les pendules à l'heure. La menace était suffisamment explicite, en cas de trahison c'est la mort. Il n'y a pas de pitié, et ce quelque soit les compétences, ou les qualités du traite. Quand on lui prête allégeance c'est irréfragable, aucun retour en arrière n'est possible.
Tout élément perturbateur mettant en périls les plans ou contestant les ambitions de l'Empereur des mers était voué à disparaitre.
Le cas de Kanon des gémeaux était encore tellement bien trop cuisant, il avait laissé une marque au fer rouge et était hélas intouchable puisqu'il bénéficiait de la protection d'Athéna. Alors mieux valait ne pas faire de vague, pour ne pas subir le courroux du dieu des Mers.
- Vous avez mon entière dévotion Monseigneur.
Le général posa un genou à terre en guise de soumission pour accompagner le geste à la parole, et signifier sa résignation abonnant de ce fait tout ce qui attrayait à sa vie passée.
Il était redevenu le fier marina, un guerrier puissant, sans scrupule prêt à tout pour l'honneur de son dieu, et prêt à donner sa vie pour défendre les convictions de sa divinité.
Ses plaisirs, ses aspirations, ses sentiments n'avaient plus lieu d'être et devaient être relayés loin, très loin en son for intérieur.
Les jours passèrent, rythmés par les entrainements et les séances de méditation. Puis Poséidon ordonna à tous ses marinas de se réunir, une réception allait être donnée au sanctuaire d'Athéna et 3 d'entre eux allaient l'accompagner.
Il choisi en premier Isaak, du fait de sa relation avec Camus, chevalier d'Or des Verseaux. C'était une occasion toute trouvée pour apaiser les tentions et éviter tous conflits.
Il choisi ensuite Kassa, c'est un espion, capable de sonder le cœur des gens et de changer d'apparence au besoin. Il était tout indiqué pour déceler les faux semblants et parer à tout guet-apens éventuel.
Puis il choisi évidemment Sorento comme étant sont 3eme chaperon. Il ne pouvait sortir de son domaine sans son fidèle bras droit, en lui signifiant un clin d'œil au passage, ce qui fit frissonner le marina.
Ils arrivèrent au sanctuaire avec du retard, comme l'avait planifié Poséidon.
- Il ne faut jamais arriver à l'heure lors d'une cérémonie. Savoir se faire désirer est une précieuse qualité à travailler. Arriver ni trop tôt, ni trop tard, juste ce qu'il faut pour provoquer cet effet de surprise et de satisfaction sur le visage de vos hôtes, qui bien que désespérant ne doivent pas avoir atteint le seuil de l'exaspération.
Il avait dit ça un peu avant dans la soirée, confortablement assis dans son grand fauteuil, les jambes croisées, un large sourire narquois, une mèche de cheveux bleu clair entortillée entre ses longs doigts fins.
Quand le dieu des mers investissait le corps de Julian Solo, il le rendait tellement plus impérieux. A bas la timidité, Poséidon était entier et en imposait. Un dieu fidèle à sa représentation, égocentrique, et imbus de lui-même.
C'est ainsi que la joyeuse troupe fit son entrée remarquée au sanctuaire d'Athéna, dans le temple du Grand Pope plus exactement.
Bien vite l'atmosphère lourde de cette soirée peu commune où personne n'y mettait de la bonne volonté, lui pesait sur la conscience. Ce n'était pas du gout du raffiné et délicat Sorento. Il profita de l'agitation ambiante pour s'éclipser à la dérobée.
Dehors la nuit faiblement éclairée par un croissant de lune, était des plus agréables. Bien que la température en Grèce soit encore assez élevée même à cette heure tardive, une bise légère venait lui caresser son doux visage pour son plus grand plaisir.
Il s'installa au dessus des marches du grand escalier qui dominait tous les temples de la chevalerie d'or, et sorti sa flute pour entamer une sérénade.
Les notes de musique s'élevaient dans les airs, en une mélodie envoutante, touchant directement l'âme de quiconque l'entendrait.
Dans ce cadre idyllique il incarnait la perfection, sa silhouette emplie de sensualité se découpait sur un horizon parfaitement dégagé, soulignant son corps fin et élancé.
Alors que tout était réuni pour profiter d'un moment de béatitude, un de ces moments magiques où l'on s'abandonne aux plaisirs de l'instant présent, se vider l'esprit et juste apprécier, se laisser aller, sans réfléchir, sans se poser de question, juste se laisser charmer sans chercher par qui ou par quoi, en d'autres termes vivre, Sorrento lui se sentait profondément seul, désespéré et vide.
Il tentait à travers sa mélodie de trouver un peu de chaleur, il tentait de trouver un peu de lumière dans son univers devenu bien trop livide.
Il le savait parfaitement et mieux que quiconque qu'il dépérissait à petit feu, et perdait le gout aux plaisirs de la vie même les plus simples. Tout ce qui l'entourait s'altérait de manière irrévocable. L'éclat de ses yeux s'était même terni, ses prunelles roses étaient devenus fades et lui renvoyait son mal-être à chaque fois qu'il croisait son propre regard dans le reflet d'un miroir.
Tout le lassait et depuis qu'il avait rejoint le sanctuaire sous marin, c'était la première fois qu'il avait sorti et usé de sa flute, pourtant si chère à son cœur. Ce qui lui fit encore plus mal qu'il ne l'aurait cru.
Ses propres notes n'atteignaient plus son âme. Sa douce mélodie sensée réanimer les passions le laissait indifférent. Etait-il perdu ? Pourrait-il à nouveau sourire sincèrement au lieu et place de celui de façade, qu'il utilise depuis trop longtemps ? Cette espèce de grimace qui lui déchire les entrailles à chaque fois qu'il est forcé d'en user pour donner le change, ce masque qu'il est obligé de porter pour ne pas perdre la face. Lui, Sorento de la Sirène, il doit incarner la douceur et la gaieté, la légèreté et la grâce.
Son cœur saignait et il ne pouvait l'empêcher. Il était anéanti face à ce constat.
Quand une voix se fit entendre, il sursauta.
Derrière lui, se trouvait une personne. Depuis quand était-il là ? Quelqu'un aurait il entendu son cri de détresse ? non bien sure que non. C'était impossible. Un hasard comme bien d'autres en ce bas monde.
Alors il du à nouveau se forcer avec ce rictus ridicule et accueillir cet opportun, comme s'il était ravi de sa présence. Après tout il était seul, c'était déjà ça et avec un peu de chance il ne resterait pas là.
L'élégance du chevalier des poissons ne le laissa cependant pas de marbre, à sa grande surprise, la douceur de sa voix déjà, il l'avait ressenti comme une agréable onde sonore qui vous caresse les tympans et vous envoi un doux frisson qui parcourt l'échine en une sensation délicieuse.
Et là sous ses yeux cette grâce, ce déhanchement sensuel. Il ne pouvait détourner son regard.
Un peu gêné et quelques peu déconcerté, il sorti la première banalité lui passant par la tête :
- Je suis très heureux que nos seigneurs respectifs aient enfin trouvé un terrain d'entente. La paix est ce qu'il y a de plus beau en ce monde.
Et la réponse du Chevalier à la Rose, fusa comme un galet ricochant à la surface d'une étendue placide, laissant des encyclies sur son passage, amenant une de ses ondes à se répercuter sur le jeune Marina.
-En ce monde, que peut-on décrire comme beau ? sur quoi pourrait-on se baser pour définir la beauté ? Existe t-il un socle immuable qui servirait de base et permettrait de classer ce qui est beau ou ce qui ne l'est pas, de part et d'autre ? La beauté est subjective, comme la notion de bien et de mal, ne trouves tu pas ? par exemple je te trouve très beau et ta musique m'as profondément bouleversé, mais ceci n'engage que moi et je te le dis en toute sincérité.
Sorento fut médusé, non seulement Aphrodite avait une voix cajoleuse, mais celle-ci avait le don d'enrober chaque mot pour faire passer son message et ainsi propager ses paroles tels des lucioles dans l'obscurité, hypnotiques. Qu'est ce qui se passe ? son cœur commençait à s'affoler. Juste pour une phrase ?! ça n'avait aucun sens.
Tout le monde peut ouvrir un livre de philosophie et placer au détour d'une conversation une petite phrase apprise par cœur histoire de se donner un peu d'importance.
Mais à bien l'observer, c'est vrai que de prés il est vraiment très charmant ce chevalier, Aphrodite, oui c'est ça, le chevalier le plus traitre de par sa splendeur venimeuse, sa réputation le précède. Pas étonnant qu'il fasse de grand discours sur la perfection, il a dû peaufiner son sujet, ce qui n'a rien d'étonnant quand on arbore un tel physique.
Son grain de beauté aguicheur, ses iris bleu clair, une chevelure longue et soyeuse délicatement parfumée, et un maquillage discret qui met en valeur la couleur de ses yeux tout en soulignant la délicatesse de sa bouche. Son visage fin mais suffisamment masculin marque la frontière entre le sublime et le ridicule, et lui il est du bon côté, à la lisière. Tout n'est que sensualité, il resplendit.
Ce que sa notoriété se cache bien de véhiculer c'est que ce chevalier est bien moins stupide qu'il n'y parait. Il espionnait les moindres émotions chez son vis-à-vis, comme un médecin ausculte son patient. C'est comme s'il essayait de lire en lui. Sorento qui avait pris soin de fermer son esprit, détourna le regard et le perdit sur le panorama offert du haut du sanctuaire, bien qu'en pleine nuit on ne distinguait que ce que la lueur lunaire voulait bien nous dévoiler.
Le tumulte de la soirée avait excédé Aphrodite, le distingué Suédois abhorrait ce genre de veillée. Alors ayant trouvé là un invité des plus agréables, il lui proposa de venir partager un thé afin de pouvoir profiter d'une de ses mélodies plus au calme.
Sorento hésita un peu, il n'avait pas spécialement envie de se retrouver seul avec ce chevalier, pour dire quoi ? faire quoi ?
Jouer de la flute.
Sauf que ses mélodies ne l'atteignant plus, et il n'avait franchement pas envie d'endosser son costume de musicien, qui par quelques effets de manches savait parfaitement contenter des spectateurs ignorants du drame qui le submergeait. Ce désespoir grandissant qui peu à peu le dévorait.
Il soupirait pour lui-même, il n'avait qu'une seule et unique aspiration à ce moment précis, se retirer dans sa bulle, rentrer se coucher, se blottir dans ses draps, enfoncer sa tête dans son oreiller et sombrer dans les bras de Morphée, là où il ne souffrait plus, il ne réfléchissait plus, où il pouvait se laisser aller corps et âme.
Mais l'agitation du 13ème temple le ramena à la réalité et une migraine s'empara de son être, enserrant son crâne dans un étau. A contre cœur il accepta toujours avec ce sourire de façade.
Et puis ce maudit chevalier recommença, il affichait sur son visage une expression de profonde satisfaction contagieuse, et le marina fut à nouveau parcouru d'un frisson. Cette fois-ci, il était plus intense. Il ressentait au fond de lui comme des décharges électriques et ce n'était pas de bons augures.
Son instinct venait de se réveiller et prenait le dessus.
Tandis qu'il descendait les marches en suivant ledit chevalier, il prenait conscience qu'il perdait la raison. Son sang commençait à bouillonner en lui, et il lui en fallait plus, oui bien plus.
Quelque chose en lui, lui conseillais de rebrousser chemin. Il pouvait encore tout stopper. Alors pourquoi, ne réagissait-il pas ? Son instinct primaire prenait les rênes, le reléguant en qualité de spectateur.
Il fallait qu'il sache jusqu'où cette étrange personne qui était venue à lui, pouvait le conduire, et pouvait aller, quelles seraient ses limites, les plus extrêmes.
Que cherchait –il au juste ? pourquoi était-il si gentil avec lui ? des compliments, des sourires, des mots tendres… il devait découvrir ce que cachait cette attitude, quel était son véritable but. c'était devenue sa quête. Il avait besoin de savoir, et éprouvait subitement l'envie de le pousser dans ses retranchements, sans aucune retenue.
"Rien n'est gratuit en ce monde", ses mots résonnèrent en lui.
Quelque chose lui échappait et ça l'énervait. Quand on a relégué ses capacités émotionnelles au second plan et qu'on arrive plus à remettre la main dessus, alors on est face à un volcan qui gronde en soit. Un violent tourbillon qui menace de tout dévaster.
Il lui emboita donc le pas, et le malheureux Poisson ne savait pas face à quel danger il venait de s'exposer.
Peut être une suite en se plaçant du côté d'Aphrodite. Est-il lui aussi en pleine remise en question? comment vit-il cette nouvelle opportunité? Sa rose s'est-elle fanée ou bien au contraire est-il un bourgeon prêt à éclore?
Et si l'envie s'en fait sentir la conclusion de cette rencontre, qu'est ce qui se passe dans la tête de Sorento, est-il devenu un psychopathe ou ressent-il le besoin d'assouvir des pulsions refoulées ? a quoi correspond ses envies soudaines, le sait-il vraiment lui même? lui qui s'est perdu en cours de route.
