Aujourd'hui encore, le ciel pleure des larmes de mort.
Aujourd'hui encore, le lac de mes souvenirs n'est qu'un champ de remord.
Insondables sont mes pensées,
Couvertes d'un linceul de douleurs cachées.
Je meurs mon amour et tu l'ignore.
Pardonne-moi pourtant !
Car je n'ai su tenir mes promesses.
Je suis parti ailleurs,
Pour dompter mon âme en détresse !
Je te dis cependant adieu, ma bien-aimée.
La terre de France sera mon sépulcre,
Le seul lieu où ma souffrance, aujourd'hui dénuée de sens,
Possède un goût de sucre,
D'un miel de rose cueilli sur tes lèvres, d'un baiser volé.
Le temps s'échappe sans que je puisse le retenir.
Bien qu'il me reste encore tant de mots d'amour à t'écrire,
Te dire combien je t'aime et tai aimé,
Il est temps pour moi de te quitter.
Ma main tremble et mes yeux se voilent.
Le rideau tombe sur mon humble vie.
Je dois tirer ma révérence,
Au revoir ma tendre Candy.
Paris, 15 avril 1916.
