Petit blabla du début : Game of thrones ne m'appartient pas ; ses personnages et son univers sont à GRRM

Sur ce, un OS. Car attendre deux ans pour la suite... c'est trop long ! Et les livres sont eux aussi prévus pour trèèèès longtemps, il va donc falloir se rabattre sur les fic pour combler ce grand vide !

Voici donc une hypothèse de ce qui pourrait arriver à Jaime pour la suite immédiate de la saison 7, et ses pensées. Et vous, quelles sont vos idées ?

Bonne lecture à vous, et je rappelle : une review = un auteur comblé


La solitude.

C'était quelque chose qui lui était totalement inconnu.

Oh bien sûr, il s'était souvent sentit seul. Mais il n'avait jamais été seul.

Il faut dire qu'en tant que Lannister et de membre de la Garde Royale, il avait toujours été entouré par des maîtres, des soldats, des courtisans ou des serviteurs ; et dans les rares moments où il avait eu l'occasion d'être seul, il avait partagé ces instants avec Tyrion ou Cersei. Mais maintenant qu'il avait tourné le dos à celle ci, et que son frère était à des lieux d'ici, il n'y avait rien d'autre que la neige et le souffle du vent pour lui tenir compagnie.

S'il avait apprécié dans un premier temps cette tranquillité, il s'était vite rendu compte qu'il préférait être entouré. Devoir s'occuper des problèmes des autres l'empêchait de s'occuper de ses propres problèmes ; entendre des multitudes de conversations lui éviter d'avoir à se concentrer sur ses propres voix. Et ce n'était pas pour lui déplaire. Car Jaime n'avait aucune envie de se questionner trop longtemps sur sa vie. Et encore moins maintenant. Avant, il lui était facile d'oublier ses crimes, pour une simple raison que Jaime avait compris des années auparavant. Il n'était pas un homme de la tempe d'Eddard Stark, ou de Barristan Selmy.

Jaime n'était pas un homme d'honneur. C'était un homme d'amour.

Ce constat fait, il était facile de justifier ses actions ; tout ce qu'il avait fait, il l'avait fait par amour.

Mais maintenant... que lui restait-il, maintenant que l'amour était parti ? Un gamin estropié, un cousin assassiné, des actes de folie qu'il était impossible d'effacer.

Et c'était à ces douloureuses conclusions que Jaime était arrivé, après trois jours de chevauchée solitaire. Si au moins Bronn avait été sur Port Réal... il aurait pu s'enfuir avec lui. Mais le mercenaire était déjà parti avec la première unité de soldats, laissant Jaime seul sur la route avec ses envies de compagnie.

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Il devait tout de même bien se l'avouer : à cet instant précis, ce n'était ni son frère ni sa sœur qu'il voulait. Cersei se serait plainte du froid, du vent, de l'inconfort du couchage. Tyrion lui, aurait supporté tout cela en silence ; mais derrière les sarcasmes qu'il aurait fait, Jaime aurait su y lire la douleur que son petit frère endurait à devoir marcher autant.

Non. Jaime ne voulait pas de sa famille.

Il ne voulait pas de mensonges, de trahisons, de meurtres.

Il ne voulait pas de souffrances.

La seule souffrance qu'il acceptait de supporter était celle d'une fillette aux étonnants yeux bleus.

C'est en arrivant à ce constat, au bout d'une semaine de cheval, que Jaime comprit.

Il voulait Brienne.

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Remonter vers le Nord lui rappelait les moments qu'ils avaient vécus, alors qu'ils faisaient le chemin vers Port Réal.

Lorsqu'il allumait un feu, Jaime repensait au visage illuminé par les flammes de Brienne. Elle n'avait jamais été aussi belle qu'à ces moments là, où le soir l'entourait de mystère et où le feu faisait briller ses yeux d'une détermination sans faille.

Lorsqu'il s'allongeait pour dormir quelques instants, il revoyait la silhouette de Brienne.

Lorsqu'il mangeait les quelques baies qu'il réussissait à trouver, il se rappelait la manière dont Brienne lui donnait ces mêmes baies, un air de mépris sur le visage.

Et lorsqu'il montait à cheval, Jaime revivait les longues journées qu'il avait passé, collé contre elle, la fièvre le faisant délirer.

Oui, Jaime voulait Brienne. Car tout ce qu'il faisait lui rappelait la fillette, si bien qu'il avait l'impression qu'elle était près de lui ; qu'elle était avec lui. Mais lorsqu'il tendait la main vers elle, il s'apercevait que ce qu'il avait vu n'était qu'une simple vision, que la fatigue avait causée.

Et ce fut donc après ce nouveau constat, alors que cela faisait deux semaines qu'il était sur les routes, que Jaime comprit quelque chose d'autre.

Il voulait Brienne.

Mais surtout, il avait besoin de Brienne.

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Peut-être était ce pour cela qu'il avait décidé d'aller à Winterfell. Il aurait pu rejoindre ses armées, et venir à Winterfell à la tête de celles ci. Mais au lieu de cela, il se dirigeait vers le haut lieu des Stark seul. Sa raison lui disait qu'il fallait qu'il fasse vite, pour prévenir Tyrion et la Targaryen de la trahison de Cersei ; mais il savait qu'en définitif, s'il prenait tout les risques en restant seul pour aller plus vite, c'était parce qu'il se hâtait d'arriver. Pour Brienne.

Mais une fois à destination, s'il survivait au Nord et aux bandits, et qu'il se retrouverait devant elle, que lui dirait-il ? Lui expliquerait-il que pendant cette réunion d'envergure, il n'avait eu qu'une envie, lui parler ? Lui expliquerait-il que s'il l'avait ignoré, c'était à cause de la présence de Cersei ? Lui expliquerait-il qu'il se sentait complètement accepté qu'en sa présence ?

Non. Jaime aurait aimé pouvoir lui dire. Mais admettre ce qu'il ressentait était une chose ; le déclarer à voix haute en était une autre, et Jaime n'était pas prêt. Trop de choses avaient changé en si peu de temps. Il avait besoin de ces non-dits partagés avec la fillette. Car ces non-dits étaient ce qu'il avait de plus stable. Alors lorsque Jaime serrait face Brienne, il lui proposerai une séance d'entraînement. Il savait que c'était lâche. Mais les choses étant ce qu'elles étaient, la lâcheté lui semblait être une bonne solution.

Peut-être ce fut la lâcheté qui le poussa à rejeter Brienne de ses pensées et à concentrer celles ci vers la Reine des Dragons. La vie était ironique. Quelques semaines auparavant, celle ci avait incendié son armée ; et maintenant, Jaime allait la rejoindre, et placer son armée sous sa responsabilité. A vrai dire, Jaime était anxieux à l'idée de la rencontrer ; il avait tué son père, et avait tenté de la tuer. Durant la réunion, celle ci n'avait esquissé aucun geste vers lui. Mais Jaime savait que c'était parce qu'il y avait des choses plus importantes à traiter ; et lorsqu'ils se retrouveraient face à face, elle attendrait une explication. Expliquer pourquoi il avait essayer de la tuer était facile. Il avait vu ses hommes mourir, se transformer en torches vivantes, et il avait donc voulu arrêter ce massacre ; sauver les siens.

Le vrai problème était Aerys.

Aerys était fou. Violent. Pervers. Mais c'était aussi un père. Un mauvais père, certes. Mais dans l'esprit d'un enfant, les pères sont toujours meilleurs qu'ils ne le sont ; et en particulier dans l'esprit d'un enfant qui n'a pas connu son géniteur.

Alors que devrait il dire ? Qu'il était désolé de l'avoir tué ? Qu'il se sentait coupable ? Et c'était la grande question de Jaime. Ressentait-il de la culpabilité à l'avoir tué ?

Il repensa aux cris des Strak. Aux rires d'Aerys. Aux hurlements de Rhaella, sa femme, tandis qu'il l'a violait. A la peur que Viserys essayait de cacher lorsqu'il était devant son père. Aux larmes que versaient les familles de ceux qu'Aerys avait transformé en cendre.

Et Jaime comprit.

Il ressentait en effet de la culpabilité.

Mais il ne culpabilisait pas d'avoir tué Aerys.

Il culpabilisait de ne pas l'avoir tué plus tôt.

Mais était ce une chose à dire à sa fille ? Sûrement pas.

Et pourtant, Jaime se résolut à lui fournir cette réponse, si Daenerys lui demandait des explications.

Il ne voulait plus de mensonges. Cela le fatiguait. Et il fallait être réveillé pour ce qui arrivait.

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Ce fut donc au bout de ses trois semaines de voyage que Jaime arriva à Winterfell. La neige tombait de plus en plus fort, et le château se distinguait péniblement. Un veilleur dû le voir arriver, car lorsqu'il se tint devant la porte du château, des gardes étaient postés, prêt à accueillir quiconque se présentait, qu'il soit allié ou ennemi, et à agir en conséquence. Et à voir la tête qu'ils faisaient, il ne faisait aucun doute qu'ils ne savaient pas dans quelle catégorie le placer.

Jaime ne dit rien. Il descendit de son cheval et attendit. Au bout de plusieurs instants, l'un des gardes partit, et revint quelques minutes plus tard, accompagné de Sansa Strak.

Mais Jaime ne la regarda pas.

Il regarda la personne qui se tenait derrière la jeune femme.

Et ce fut en voyant cette silhouette, qui se tenait droite et fière malgré le vent, et dont la neige tapissait les cheveux, que Jaime sut qu'il s'était trompé.

La beauté de Brienne au coin du feu n'était rien comparée à la beauté qui l'envahissait en cet instant.

Et surtout, Jaime sut que la lâcheté n'était pas la solution.