« …et je vais te châtier. » Le jeune garçon jeta avec précision son kunai contre la paroi rocheuse, insensible aux hurlements du jashiniste. Il ne le quitta pas des yeux, à mesure qu'il disparaissait, enfouit dans les ténèbres.
Un léger craquement fit perdre à Hidan le fil de ses pensées: Il était en morceaux, enterré vivant aux confins de la forêt des Naras. Il avait renoncé à compter les jours misérables passés au fond de ce trou. Mais que foutais Kakuzu, bordel? Il écouta les crissements au dessus de sa tête. Maintenant, il en était certain: « Quelque chose » creusait, retirant une à une les pierres qui séparaient l'immortel du monde extérieur. Un animal? Si un carnivore avait l'intention de lui bouffer quelque chose, il était mal… Peut être que si il hurlait il ferait fuir la bête?
*grat* *grat* *grat*
Non, c'était humain: le jashiniste était presque sûr d'avoir entendu un soupir. Kakuzu? Enfin! Oui ça ne pouvait être que lui! Hidan s'enthousiasmait déjà:
« Kakuzu! Tu en auras mit, du temps! »
Un ricanement étouffé ramena Hidan à la réalité: Non, Kakuzu n'avait pas cette voix là… Mais alors, qui étais-ce?
Quelques pierres furent retirées de devant son visage et l'immortel prit une grande bouffée d'air, fermant les yeux pour empêcher la poussière de tomber dedans. Il sentit une main l'empoigner par les cheveux et le soulever, une douleur fulgurante lui traversa en réponse la base du cou.
-How… Effrayant…
Se sentant visé, Hidan ouvrit brusquement les yeux et se mit à couvrir son agresseur d'insultes. celui-ci sursauta et lâcha la pauvre tête d'Hidan qui tomba au sol, soulevant un nuage de poussière. L'immortel releva les yeux et jaugea ses assaillants du regard: accroupis en haut du trou, un homme mûr le regardait sévèrement: une balafre lui striait le visage, et il ressemblait étrangement au morveux qui avait réduit Hidan en miettes.
-Ordure! Tu ne mériterais même pas qu'on te sorte de là!
Celui qui était intervenu était un gros bonhomme avec une épaisse crinière brune. Hidan le reconnu comme l'un des jeunes qu'il avait affronté avec Kakuzu. Hidan avait d'ailleurs été forcé de s'éloigner de son compagnon, laissant le gros, la fille et le célèbre Kakashi Hatake aux mains dévastatrices et expérimentées du mercenaire. Alors pourquoi n'était-il pas mort, ce sumo?
L'homme aux cheveux attachés soupira:
-moi non plus ça ne me plaît pas de détruire l'œuvre de mon fils, Choji, mais ce sont les ordres.
Hidan fronça les sourcils:
-Qu'est-ce que vous me voulez?
L'énergumène qui l'avait déterré pointa sa pelle en direction du balafré:
-Shikato Nara a reçu pour ordre de te ramener à Konoha, la hokage souhaite te rencontrer.
Le shinobi souleva un bras d'Hidan entre le pouce et l'index et fronça les sourcils en découvrant qu'il manquait quelques doigts à la main du zombi:
-Entre temps, je pense qu'il faudra te rendre plus… présentable!
Hidan serra les dents: il était dans un état lamentable! Que faisait Kakuzu? C'était un mercenaire, il était sans doute en train de prospecter…
Hidan était affligé par sa cupidité.
-Hé! N…
Trop tard, le ninja qui l'avait déterré venait de jeter la tête de l'immortel au fond d'un sac, bientôt suivit par le reste de ses membres. Enfin, presque:
-Hé! T'as oublié mon annulaire droit!
-Oups, effectivement!
Le débris vînt rejoindre le reste du corps dans le sac, qui fût refermé. Hidan entendit l'inconnu dire « je crois que c'est bon. » Le prénommé Shikato approuva:
-Bon, en route pour Konoha.
Le shinobi inconnu jeta négligemment le sac sur son épaule et Hidan hurla: il avait mal partout, et de la terre lui obstruait la gorge et les narines. Il gémissait de douleur à chaque fois que le sac heurtait l'épaule du ninja.
Enfin, après une terrible et infinissable route, on ouvrit le sac, et Hidan se retrouva pour la seconde fois nez à nez avec l'ahuri qui l'avait déterré. Il avait une envie malsaine de le mordre à pleines dents, de l'entendre hurler, de sentir le sang perler. Cependant, aucune occasion ne se présenta, car le garçon renversa directement le contenu du sac sur une table d'opération, devant laquelle une jeune femme à l'air stressé patientait.
-Et voilà! Fit l'inconnu, fière de lui.
La ninja médecin sourit au garçon:
-Merci, Kiba, tu as fais du bon boulot.
-Je peux encore aider, Shizune-san?
-Oui… on va rincer les membres avant de les recoudre.
Les deux shinobis ignoraient totalement Hidan, qui bouillait de colère. Cela dit, il ne se plaint pas, de peur que la prénommée Shizune ne renonce à le recoudre.
Sa tête pivota sur le côté et il se retrouva face à un miroir. Hidan ouvrit des yeux ronds en voyant son reflet: il n'avait littéralement que la peau sur les os et son visage était couvert de terre, en particulier sous le nez et les yeux, ce qui renforçait son expression exténuée. Shizune attrapa délicatement la tête d'Hidan et se mit à la laver silencieusement, badigeonnant de désinfectant toutes éraflures présentes sur son crâne. Lorsque tous les membres furent lavés, Shizune apporta une bobine de fil noir et le recousu pièces après pièces.
-Nous y voilà, déclara t'elle lorsque le travail fût terminé: maintenant, essaie de connecter ton système à chakra à ton corps!
Hidan obtempéra et tenta de prendre une bouffée d'air, mais fût prit d'une violente quinte de toux. Kiba frappa des coups énergiques dans le dos du jashiniste, qui se pencha en avant pour vomir de la terre mêlée à du sang. Il prit le gobelet que lui tendait la femme et bu avidement. Shizune hocha calmement la tête:
-Essais de marcher, ordonna t'elle.
Hidan fît prudemment un pas, coordonnant ses mouvements avec difficulté. Au troisième essai, il réussit à marcher convenablement. Shizune se redressa, ouvrit la porte et fit signe à deux shinobis postés un peu plus loin d'approcher. Ceux-ci entrèrent dans la pièce et se placèrent derrière l'immortel.
-Ils vont te conduire au hokage, expliqua froidement Shizune: n'essais pas d'opposer de résistance, nous avons gardés ta faux et ton chapelet. Oui, nous l'avons ramassés sur les lieux, le soir où tu as tué Asuma, nous l'avons réparés, mais n'espère pas le récupérer.
Hidan eût envie de hurler, mais aucun son ne réussit à sortir de sa bouche, tellement sa gorge était nouée: de quels droit pouvaient ils lui soustraire un objet de culte? Jashin allait être furieux, Konoha allait connaître sa fureur!
Il entra de mauvaise grâce dans le bureau de la hokage, qui leva à peine les yeux vers lui.
-Je vois que mon unité est parvenue à vous « reconstituer ». Asseyez-vous.
-Pourquoi je suis là?
-Nous avons besoin d'informations.
-J'suis pas une balance, et la torture n'y changera rien. Personne ne sait que je suis « vivant » même pas Kakuzu!
-Votre coéquipier n'est pas prêt de le savoir, en effet.
Hidan jeta à la hokage un regard incrédule:
-C-Comment ça?
-Disons qu'il n'est plus très… frais.
-QUOI?
La hokage se leva et ouvrit la porte:
-Suivez-moi, je vais vous montrer.
La hokage entra dans une pièce et fit un rapide signe de tête à Hidan. Le jashiniste la suivit et l'odeur le prit à la gorge: la salle était rectangulaire, et l'un des murs était « tapissé » de tiroirs.
Il y flottait une odeur de cadavre.
La hokage s'arrêta devant un tiroir et tira sur la poignée, dévoilant un corps masculin. Hidan plaqua sa main sur sa bouche, retenant un cri de stupeur.
-Kakuzu! V-vous…. Vous l'avez… Tué…
Ce dernier mot s'évanouis dans sa gorge. La hokage dévisagea Hidan:
-Oui, il s'est fait tuer par le réceptacle que vous cherchiez avec autant d'acharnement, Naruto Uzumaki! Chaque cellules de son corps a été tranchée, il a connu une agonie douloureuse. C'est Kakashi Hatake qui y a mit fin.
Hidan mit son visage dans ses mains:
-Non… Il… Il n'était pas censé mourir… Il disait que… nous, on avait une espérance de vie SUPERIEURE aux autres!
La hokage le toisait froidement.
-Je vous en prit, implora Hidan, laissez moi quelques minutes avec lui…
-Bon… Je vous laisses 30 minutes. Je vous attends dans mon bureau. Tâchez de réfléchir.
Hidan attendit que la hokage sorte de la pièce, et s'approcha du corps de son partenaire, écartant une mèche de cheveux qui cachait ses yeux:
-Je vais te sortir de là.
Hidan sortit furtivement de la pièce: ses effets personnels devaient se trouver dans le laboratoire où il s'était fait recoudre.
Soudain, il se figea: Il n'y avait pas prêté attention jusque là, mais comme ses vêtements avaient étés abîmés par l'explosion, on lui en avait fournit de nouveaux: il portait une chemise de nuit d'hôpital… Une chemise de nuit ROSE. Hidan grogna de dégout et déchira le vêtement, la nudité ne le dérangeant pas le moins du monde. Il descendit l'escalier et ouvrit la porte du labo. De fait de la taille imposante de la faux, il ne tarda pas à retrouver ses dus. Il passa son précieux collier autour de son cou, et examina sa faux à trois lames: le lien métallique était brisé, mais la faux restait utilisable. Il en caressa la lame, puis la cala contre son épaule et ramassa son pieu en acier.
Il revînt à la morgue et regarda tristement Kakuzu: Celui-ci avait un visage serein, on aurait pût le croire endormi. Les câbles noirs qui remplissaient son corps dépassaient un peu de sa bouche. Hidan les glissa entre les lèvres du défunt de façon qu'elles ne dépassent plus.
Une larme coula sur la joue pale de l'immortel, et vînt mourir au creux de ses lèvres.
-Alors, c'est ici que tu étais, vieil avare? Ne t'en fais pas, je vais te ramener chez moi.
Un hurlement retentit dans le couloir: « Tsunade-sama! Les effets personnels du détenu ont disparus! » Sentant qu'il était en mauvaise posture, Hidan se glissa dans l'épais tiroir, se serrant contre le corps de Kakuzu, et le referma.
Tsunade entre en courant dans la pièce, et constata qu'elle était vide.
-L'imbécile… murmura-t-elle: Mobilisez des troupes! Il me faut cet homme!
Elle quitta la morgue, et Hidan pût enfin ressortir de sa cachette. Il hissa avec difficultés Kakuzu sur son dos et sortit tant bien que mal de la pièce.
Il pénétra dans le bureau de la hokage et enfila un manteau long qui était plié sur le dossier de la chaise: s'il tenait à passer inaperçu, autant être habillé. Il sortit de l'établissement en longeant les murs, Kakuzu sur le dos, et détala dans les rues.
Un peu plus loin, un shinobi fendit la foule et s'arrêta, essoufflé, aux pieds de Tsunade: « Hokage-sama.. Q-quelqu'un… » La hokage lui lança un regard meurtrier:
-Laisse-moi deviner: un intrus vient de quitter le village?
-Non… Hokage-sama… Deux, deux personnes…
Tsunade serra les poings:
-L'imbécile, murmura-t-elle, pour la deuxième fois de la journée.
Hidan s'approcha de la petite maison, et récupéra la clef, cachée sous le paillasson. Il déverrouilla la porte et entra. L'immortel tâtonna à la recherche d'un interrupteur et alluma la lumière, avant de déposer le corps de son partenaire sur le canapé.
Enfin, à bout de souffle, il s'écroula sur un fauteuil mité, soulevant de gros moutons de poussière. Le salon était très poussiéreux et peu meublé. Il y avait un canapé et un fauteuil noir, à présent occupés par les deux hommes, mais ni télé, ni aucun objet distractif. Quelle importance, vu qu'il ne restait jamais longtemps chez lui? Hidan souffla un peu, puis tira le corps de Kakuzu sur le lit de sa chambre:
-Alors finalement tu t'es fais avoir, hein?
Hidan s'assit sur le rebord du lit en fixant le sol et revînt quelques années en arrière.
12 octobre, 21h45. Le sol était recouvert de feuilles mortes, mêlant leurs étranges couleurs rouge cuivré et jaune. Il pleuvait des cordes, et Hidan se plaignait, comme d'habitude.
-Kakuzuuu! Allez! J'ai mal aux jambes! Trouvons un endroit où nous reposer deux minutes!
-Si tu n'arrête pas immédiatement de te plaindre, je t'assure que tu auras une bonne raison d'avoir mal aux jambes.
-Kuzu' t'es chiant! Si on ne s'arrête pas bientôt, je te fais chier pendant toute la route!
Kakuzu avait fléchi sous l'argument implacable de son coéquipier:
-Bon, on s'arrête, mais pas longtemps!
-Rooh…
Les deux hommes s'étaient donc abrités sous un grand saule pleureur et pendant quelques minutes, les seuls bruits avaient étés ceux des gouttes de pluie s'écrasant sur les feuilles mortes, et d'autre bruissements communs à la forêt. Puis, contre toutes attentes, Kakuzu avait prit la parole:
-Hidan, si on retire ton cœur, il battra toujours?
Hidan lui avait jeté un regard méfiant:
-Tu le veux pour ta collection? Beuh, t'y touches pas! Non mais…
-Je veux juste essayer un truc… Je te promets que tu le récupéreras après.
Kakuzu avait réussit à piquer la curiosité de l'immortel, qui avait finit par accepter. Kakuzu avait donc couché Hidan sur ses genoux et entreprit de lui retirer son cœur, comme il avait si souvent eu l'occasion de le faire avec ses précédentes victimes. Pour surmonter la douleur, Hidan, avait serré les dents à un tel point qu'à un moment donné, il avait cru que l'une d'entre elles allait se casser. Enfin, coupant les dernières artères, Kakuzu avait retiré l'organe encore chaud. Il l'avait regardé, là, au creux de ses mains.
Le cœur battait toujours.
Hidan avait observé quelques minutes son cœur battant, dégoulinant de sang, puis Kakuzu avait regardé Hidan droit dans les yeux: « Hidan, personne n'est immortel, même pas toi, toi, on peut te détruire psychiquement. Moi aussi, un jour, je mourrais, c'est notre destin à tous. Je vais te rendre ton cœur, ne t'inquiète pas, mais j'ai quelque chose d'un peu spécial à te demander… » Hidan avait dressé une oreille attentive, la tête toujours posée sur les genoux de Kakuzu. Il ne s'était jamais sentit aussi proche de son compagnon. Après une longue hésitation, Kakuzu avait poursuivit: « Accepterais-tu que je fasse de ton cœur l'un de mes réceptacles de vie? Je peux stocker un total de cinq cœurs, mais extérieurement, je pense pouvoir en stocker un sixième… » Hidan avait réfléchi à cette question tordue: ça ne lui coûterais rien, certes, mais son corps appartenait à Jashin! Néanmoins, il accepta, face au regard presque implorant de Kakuzu. Et si il refusait, qui dit que l'avare s'en tiendrais là?
Hidan était devenu l'une des vies de Kakuzu, une vie qu'il ne risquait pas de perdre.
Hidan émergea doucement de ses pensées et saisit le poignet de Kakuzu: Il était glacé.
-Comment est-ce que je dois faire pour te ranimer?
La réponse était évidente, le cœur mort devait être remplacé par un neuf. Hidan tiqua: s'arracher le cœur allait être une épreuve…
Sans plus attendre, il ramassa son pieu en métal et sortit de la chambre pour aller prier.
-Bon courage, j'y suis presque… Arh!
Hidan fit sauter la couture qui traversait son torse avec un couteau et commença à tâtonner le long de la fêlure, de la pointe de la lame. Il serrait les dents autour d'un morceau de tissus pour ne pas hurler. Soudain, ses yeux se révulsèrent lorsque la lame entra en contacte avec l'organe. Il écarta le couvercle de peau qu'il avait formé lors de l'incision, et saisit délicatement le cœur: il le sentait pulser entre ses doigts. Hidan fit glisser son pouce en haut de la veine de l'oreillette gauche et jura en réalisant que les grosses artères et les veines s'étaient recollées depuis la dernière extraction. Il allait devoir les couper net, et cela ne l'enchantait pas. Il récupéra son couteau ensanglanté et l'essuya contre le manteau qu'il avait dérobé à la hokage, avant de le glisser à coter des veines: fermant les yeux, les dents serrées. Il tira d'un coup sec sur le manche pour couper les liens qui le dérangeait et hoqueta en sentant ceux-ci se trancher et se recroquevilla sous la douleur. Le sang commença à affluer, suintant des veines coupées. Hidan pinça le bout des organes quelques minutes pour en arrêter l'hémorragie, puis retira ses mains de sa cage thoracique pour palper son cœur: Les câbles noirs de Kakuzu s'enroulaient autour de l'organe. C'avait toujours l'air vivant. Du moins, plus que Kakuzu. Renonçant à se recoudre lui-même, il alla chercher de quoi arrêter l'hémorragie, mais ne trouva qu'un épais rouleau d'adhésif brun. Il se résigna et en arracha quelques morceaux qu'il appliqua sur la fêlure de l'incision. Il alla se laver les mains, satisfait, avant de revenir vers Kakuzu:
-Bon, au boulot… Mon vieux, tu vas avoir une dette envers moi!
Hidan ouvrit la chemise mortuaire de Kakuzu et appliqua son oreille contre la poitrine inerte du shinobi. C'était inutile, mais Hidan avait réagit par reflex. Bien sûr, il n'entendit aucun battement. Il se redressa, ramassa son couteau, et incisa au niveau d'une couture qu'il ne connaissait pas. En effet, elle était plus fine, et plus grossièrement piquée que les autres. Hidan réalisa que c'était sans doute le trou qu'avait fait ce « Kakashi Hatake » en achevant Kakuzu. C'était probablement l'infirmière qui avait recousu. Ou bien la Hokage elle-même, c'était plausible. Cette pensée arracha un rictus haineux à l'immortel, et il maudit une nouvelle fois Konoha.
Il remplaça le cœur mort par le sien et appliqua ses paumes sur la poitrine du cadavre, s'entêtant à reconnecter son système à chakra à l'organe. Il divisa le flux de chakra en fines lamer, et les fit s'enrouler autour de l'organe mutilé. Une goutte de sueur perla sur son front et Hidan ferma les yeux, empêchant ses mains de se crisper. Enfin, il sentit son chakra prendre la forme souhaitée et laissa tomber la pression. Il haleta quelques instants, penché au dessus du corps sans vie de Kakuzu, et s'assoupit à ses côtés.
Se réveiller avec du sang séché entre les doigts n'est pas forcément agréable… même pour un jashiniste.
Hidan émergea douloureusement du sommeil, se massant le bas du dos avec sa main ensanglantée: il avait des courbatures douloureuses.
Sa deuxième mauvaise surprise fût de constater que durant son sommeil, il avait serré Kakuzu contre lui, et réussit à coincer sa jambe droite sous l'arrière train du mercenaire.
-Et merde…
Hidan essaya vainement de se libérer, puis son regard tomba sur Kakuzu et il se perdit à la contemplation de l'alignement de ses muscles. Avec un petit sourire amusé, il se mit à suivre du doigt les longues cicatrices qui ornaient son torse, admirant les dessins complexes qu'elles dessinaient la peau du mercenaire était tiède et rugueuse.
Soudain, il fût prit d'un doute, et se tortilla comme il pût pour poser son oreille sur la poitrine de son compagnon: les battements de son cœur étaient légers, mais réguliers. Hidan sourit et s'appuya sur son coude, écartant une mèche de cheveux de devant le visage de Kakuzu: L'homme avait les trais détendus, et ses lèvres étaient entrouvertes. Hidan fronça les sourcils: Il aurait juré avoir vu ses lèvres remuer. Désireux d'en avoir le cœur net, il se pencha au dessus du visage du mercenaire et écouta: De faibles sons sortaient de sa bouche, et Hidan dû approcher son visage de celui de son compagnon pour entendre plus distinctement: Kakuzu parlait d'une voix calme, concentrée, sans aucune teinte de haine: d'une voix inhabituelle, en somme…
-1096... 1097... 1098...
-Kuzu'… T'ES VIVANT!
Malgré le fait qu'il compte son argent en dormant, rien n'indiquait de traumatisme quel qu'il soit, ni la moindre douleur, ça se serait vu à son expression. Hidan toucha la joue de Kakuzu pour en vérifier la chaleur et sourit, satisfait. Le mercenaire émergea doucement du sommeil, et releva péniblement une paupière, puis l'autre, en gémissant. Son regard se fit plus vif, et il regarda de chaque côtés, visiblement surpris, bougeant juste les yeux. Hidan pencha la tête sur le côté, interrogatif:
-Bienvenu parmi les vivants, Kuzu'! t'as l'air faible ça crève les yeux! Besoin de quelque chose?
Kakuzu tenta d'ouvrir la bouche et tressaillit, il resta immobile quelques instants, sa respiration n'étant qu'une longue et sourde plainte, puis il répondit d'une voix chevrotante, remuant à peine les lèvres:
-J-Je.. Je ne peux… plus b-bouger…
Hidan se mordit la lèvre inférieur: « Merde! La hokage elle-même me l'avait dit, mais j'avais complètement oublié cette histoire de cellules! »
-Je… Je vais faire venir un ninja médecin!
Il tourna les talons, et constata qu'il était toujours nu, il tressaillit et jeta un regard furtif à Kakuzu, qui leva les yeux au ciel avec ironie:
-H-Hidan…
-Oui?
-Cache t-ton… identité.
-Je sais!
Hidan quitta sa chambre et ramassa quelques vêtements. Réalisant qu'il devait y avoir des shinobis à sa recherche un peu partout, il ébouriffa ses cheveux, et dissimula son pendentif sous un tee-shirt bleu marine. Il ouvrit la penderie et enfila un pantalon au hasard.
-Je ne serais pas long. Attends-moi ici, ok?
Kakuzu soupira d'exaspération face au sourire ironique de l'immortel. Le jashiniste tira sur ses manches pour cacher ses cicatrices et sortit de la maison.
