Avec la brise calme, le prince frissonna. Le vent dansa le long de sa colonne vertébrale. Cette brise était constante ce jour-là; un léger courant d'air fut propagéé à travers Artemisia par des petits ventilateurs enfouis sous le sol à plusieurs endroits. La rue principale était bien occupée, avec ces jolies dames et beaux seigneurs se traînant de fête à fête, en recherche de leur prochain plaisir. James avait invité Marrok pour un petit verre, ou deux, ou cinq—tout en cachette, car James voulait bien célébrer l'anniversaire tardé du prince héritier, sans qu'ils soient retenus par leurs titres. Marrok a eut dix-neuf ans il y a trois semaines, mais il aurait dû garantir qu'il serait de nouveau traîné hors des conforts du majestueux palais.
Ainsi, Marrok, tout en grognant, fut le chemin de la maison; tout seul, sans escorte, rien qu'avec la Terre qui brillait au-dessus de sa tête, loin du verre de la dôme. James fut déjà ivre et une jeune femme lui avait gentiment offert un lit douillet chez elle. Le prince prit alors la décision de rentrer. En quittant le bar, Marrok se sentait un peu faible, avec un léger bourdonnement dans la tête, mais à part de joues rouges, il paru tout à fait sobre. De toute façon, il avait son magnétisme, lui donnant la peau sombre et cheveux noirs, pour cacher toute évidence d'alcool.
Marrok lâcha un soupir. Il voulait ce rendre ivre. À cette heure là, ses parents auront du remarquer son absence. Il recevait une bonne claque à son retour. En fronçant les sourcils, il fourra ses mains dans ses poches. Ce soir, pour se donner une pause agréable des habits extravagants de la cour, il porta une simple tunique et des pantalons noirs—bien que son magnétisme d'aristocrate empêcha l'air d'un pauvre paysan. James avait négligé de lui dire qu'ils iraient à la Clair de Lune, un club bien chic construit par les nobles pour les nobles. Marrok avait gémi; James aurait pu l'avertir pour qu'il s'habille un peu.
Il frissonna de nouveau. En marchant de plus en plus loin, les rues se rétrécirent et devinèrent obscures et indignes de confiance. Le prince qu'en prenant ce chemin, il s'éloignait du palais, mais son détour était intentionnel—il voulait éviter la foule bruyante et la folie du centre-ville. Il trouva que le calme lui retournait, avec la tranquillité des petites rues silencieuses.
Avec un doux murmure, cette tranquillité fut détruite.
Marrok tourna la tête. Le magnétisme d'un étranger se poussa dans ses pensées, prenant presque tout contrôle de son esprit. Il entendit des pieds s'approcher tranquillement. Une main délicate monta sur son épaule, et il se retourna, son cœur battant la chamade dans sa poitrine.
—Que voulez vous de moi? Marrok demanda, ses yeux balayant l'obscurité en recherche de l'étranger.
Quelques petits pas, puis, silence. Après quelques instants de ceci, il sourit et se croisa les bras.
—Je sais bien que vous êtes ici. Est-ce cela votre intention, de me déranger?
Grâce à la lumière, Marrok pouvait voir une femme, plantée à deux mètres de lui, comme une statuette dans l'obscurité. Son sourire était identique à celui du prince.
—Quels gros mots pour un tel maigrichon, songea-t-elle.
Marrok avala son mépris avec un petit rire. Ceci fut une routine pour lui: feignant de ne pas être insulté. Le roi en avait fait une routine, de remarquer le manque de taille chez son fils. Il parla comme ceci réduisait sa valeur en tant qu'homme. Marrok accepta ces niaiseries de son père, mais venu des lèvres de cette femme, il trouva que ces mots lui donnaient une telle fureur. Dans le fond de son esprit, parmi la colère et l'alcool, il se demanda s'il avait laissé tomber son magnétisme.
Oh, arrête de te narguer. Vraiment, ça ne fait rien si cette petite fille te trouve maigrichon—
Son cœur sauta d'un battement. Cette pensée ne lui appartenait pas, il en était sur. La femme lui approche d'un pas. Elle a planté ces mots crachats dans sa tête, la petite vilaine.
—Qui êtes-vous?! Il demanda.
Pendant que la vilaine ricana comme une coquine, Marrok glissa sa main vers sa poche arrière, où un petit pistolet fut prêt à tirer. Le prince n'était pas aussi bête qu'il sortirait sans aucun moyen de défense, au cas où son magnétisme est rendu inutile. Marrok fronça les sourcils. Il avait toute capacité à réduire cette coquine à un bouilli sanglant sur la rue, mais quelque chose garda son bras fixé à ses côtés—
Sa main figea.
La coquine sourit de plus belle et se rapprocha encore. Il y avait moins un mètre entre les deux et Marrok pouvait sentir une trace de son parfum, quelque chose de sucré et tropical...il remarqua aussi qu'elle n'était pas une femme, mais une fille d'environ seize ans. Il serra ses dents, souhaitant pour son propre contrôle. Le pistolet moula parfaitement dans sa main. Il retira son bras devant lui lorsque le magazine fut chargé.
—Je vais tirer, Marrok souffla.
La Laide, la petite voix chuchota. Je suis La Laide.
Elle força les doigts du prince pour qu'il lâche le pistolet; l'arme tomba au sol, laissant le prince sans défense. Marrok, stupéfait, leva les yeux vers elle avec un regard vitreux. Est-ce ceci une sorte de blague cruelle?
—Maintenant que je me suis présentée...
La jeune étrangère tira un couteau de la pochette attachée sur ses hanches. Elle ajouta:
—Qui êtes-vous, Mon Cher? Je ne vous ai jamais vu ici auparavant. J'adore rencontrer des nouveaux amis.
Elle pencha la tête.
—Mon petit nouveau.
Marrok avala la salive dans sa gorge. Son corps s'écria avec le désir de ramasser le pistolet jeté à terre. Comme ça, il pourrait tirer une ronde de balles dans le cerveau ce cette fille. Il ne voulait pas mourir. Il ne pouvait pas mourir.
Car si cette femme était vraiment La Laide, Marrok savait bien qu'il ne rentrera pas vivant au palais. Il trembla, ses yeux fixés sur ses chaussures, tout pour éviter le regard de La Laide.
Cette fille était la meurtrière la plus lugubre de toute la Lune. On dit qu'au moins quarante décès ont été tracés directement à elle; chaque cadavre qu'elle laissa traîner fut marqué d'un 'J' dans la peau d'une cheville. Pendant cinq ans maintenant, depuis la découverte de sa première victime, La Laide a su s'évader de la capture. Elle était une menace à travers Artemisia; même les nobles les plus puissants ont prit l'habitude de verrouiller leurs portes la nuit. Au palais, après chaque retrouvaille d'une victime, Marrok observa la ville scintillante par sa fenêtre. Il se demanda si elle voulait le tuer dans son sommeil. Elle avait une préférence pour les jeunes hommes, un fait que les rapports de décès ont rapidement commencé à montrer, et Marrok pourrait imaginer que le prince héritier serait un beau trophée pour La Laide.
Mais maintenant, vêtu comme un paysan, sans escorte, elle n'avait une manière de savoir de qui il s'agissait. Non, il a dû juste étre une trouvaille inconséquente, une petite distraction en quête de victimes plus impressionnants.
Elle manipula son énergie encore une fois. Elle lui força de la regarder à tout plein, avec chaque pas qu'elle prit dans la lueur terrienne. La Laide était ravissante, contrairement à son petit nom—ses cheveux châtains tombaient à ses hanches et Marrok ressentait sa frayeur s'inondant dans ses beaux yeux, noirs comme le charbon. Sa peau paraissait douce et soupple. Tout ceci lui remplissait d'un désir narguant; il ignora si ce sentiment lui appartenait ou si La Laide voulait s'amuser un peu avec son jouet avant de lui trancher la gorge.
Elle lui souri.
—Vous n'avez pas encore répondu à ma question, Mon Nouveau.
Marrok sentit un cri se déchirer de sa gorge, mais il a été vite rendu ému lorsque La Laide lui saisi dans un baiser aggressif et violent. Elle enfonça sa langue dans la bouche du prince, comme si elle voulait le dévorer. Marrok se recula; soudainement, il atterrissa sur le sol pendant qu'elle s'installa sur ses hanches. En faisant ceci, elle empêcha efficacement son évasion, et avec un gémissement de plaisir, elle mordit la lèvre du prince et passa ses mains à travers de ses cheveux enflammés.
—Quel est votre nom? La Laide grogna dans son oreille.
Il réussit à haleter, essayant en vain de repousser le visage de la meurtrière.
—Mon nom est Marrok Blackburn!"
Les yeux de La Laide se sont élargis avec surprise, puis ce qui semblait comme reconnaissance. Ceci fut rapidement remplacé par un ricanement moqueur. Elle se leva et avec une grâce exceptionnelle, elle descendit dans une révérence, une main en l'air; elle bottela le tissu de sa robe imaginaire.
—Votre Altesse, roucoula-elle.
Marrok rougit. Au son de la voix veloutée de cette fille, une chaleur douloureuse remplissa son ventre.
—Croyez moi, c'est un tel honneur de faire votre connaisance, elle continua.
Avec un grand effort, Marrok a réussit à se tenir debout sur ses jambes tremblantes. Sa peur lui hurla de courir, mais il demeura enraciné sur place par le magnétisme de La Laide. Le prince était doué dans l'art de la manipulation, bien sûr; il s'agissait bien d'un rejeton du roi, mais sa capacité à défendre son propre cerveau avait toujours été faible. Maintenant agrippé, sans arme, il allait mourrir par les mains crasseuses de La Laide—ses parents vont devoir produire un nouvel héritier.
Un silence tortueux. La Laide remplaca le couteau dans son étui.
—Vous ne devriez pas quitter le palais tout seul, mon prince. Il pourrait y avoir des meurtriers aux environs.
Au moment même qu'elle lui lâcha, Marrok a finalement laissé échapper un cri de terreur. Il fut arrêté par un chiffon humide qui couvrit son nez et sa bouche. Il se taisa instantanément et le monde se bouscula dans une image vertigineuse sous ses pieds. Dans sa faiblesse, il se coucha sur le pavé lisse, un petit sourire sur les lèvres. La coquine s'échappa vite de sa vue.
Ceci ne fut pas la dernière rencontre entre La Laide et le prince.
