Bonjour :) Voici ma fic Shikatema, j'espère qu'elle vous plaira ! Je me suis permis de changer un peu quelques éléments de la guerre, et après, pour que ma fiction ait un sens. J'essayerai de publier toutes les semaines :) N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en review, bonne lecture !


Cela faisait des jours qu'elle traversait l'immense forêt dense qui la séparait de sa destination, en vain : Elle n'avait que de maigres indices lui permettant de suivre sa trace. Depuis des heures, elle courait sans penser, n'ayant qu'une vague description, tentant de rattraper son retard. Elle devait arriver avant lui, ou en même temps. Elle ne pouvait pas se permettre de le laisser filer. Elle s'arrêta un bref instant, s'adossant à un arbre pour reprendre son souffle, chassant les perles de sueur à son front. S'accordant cette courte pause, elle voulu ensuite vérifier une des indications sur sa mission, décrocha le parchemin à sa ceinture, et en vitesse, le parcourut des yeux en se pinçant les lèvres. Après avoir bu quelques gorgées d'eau, elle reprit sa course à l'ombre des grands arbres.

Distinguant à l'horizon les portes du village caché de la feuille, elle déglutit avec difficulté à l'idée même de les franchir. Elle ne devait pas être là. Elle ne voulait pas être là. Pourtant, elle devait s'acquitter de sa tâche sans rechigner, comme toujours. Elle avait tenté d'expliquer qu'elle ne pouvait pas y retourner : ils n'avaient rien voulu savoir. La jeune femme se retrouvait donc devant les portes, un parchemin à sa ceinture, la mine éteinte, priant pour ne croiser personne. Priant pour ne pas le rencontrer.

Sans même adresser la parole à Kotetsu et Izumo postés à l'extérieur du village, elle s'avança fièrement, pénétrant à l'intérieur sans montrer aucun signe de faiblesse. Elle entendit un des deux jonins héler son prénom dans son dos, mais elle n'y prêta pas attention, continuant sa route. Après toutes ces longues années, le village n'avait pas vraiment changé à ses yeux. Bien sur, après sa destruction, et la guerre, ils avaient du tout reconstruire lentement, redonnant sa grandeur à Konoha. Les pleurs de désolation, causé par le profond deuil, avaient laissé place aux rires des enfants courant à travers les rues de la ville. Après la guerre, le village était sortie de sa triste léthargie pour refleurir à nouveau. Elle n'avait pas pu assister à cette reconstruction, mais par le biais de nombreuses lettres de la part de ses amis de Konoha, elle avait pu suivre la naissance d'une nouvelle ère, se tenant au courant de ce qu'il se passait si loin de chez elle. Pensant un instant aux shinobis du village, elle s'accorda un petit sourire nostalgique, et garda une promesse dans le coin de sa tête : elle irait en saluer quelques uns avant de repartir. Cette douce pensée fut vite remplacée par une amertume douloureuse qui emplit tout son corps. Elle ne pouvait pas rester trop longtemps ici, même si elle ne faisait qu'obéir aux ordres. Chaque pas qui la menait un peu plus vers le coeur du village, semblait la rendre prisonnière de cette torpeur, qui lui glaçait le sang.

Chassant ses pensées rapidement, elle se remit en quête de suivre sa cible qu'elle venait d'apercevoir dans la foule oppressante. Elle l'avait enfin retrouvé. Il se tenait à quelques pas d'elle. Elle aurait pu l'attraper maintenant, mais les ordres étaient clairs : pas devant les yeux des habitants. Elle se devait d'être la plus discrète possible. Elle se contenta donc de ne pas le perdre de vue, et de prier pour qu'il ne comprenne pas qu'il était suivi depuis maintenant des jours.

Le village se préparait peu à peu pour les célébrations, prévues quelques jours plus tard. Les habitants d'humeur festive s'affairaient dans les rues pour rendre chaque allée belle, chaque petite parcelle du village exceptionnelle. Elle vit aussi de nombreux shinobis sur le qui-vive arpentant la route principale, surveillant les potentielles activités suspectes à leurs yeux. « Certainement un ordre du Hokage pour sécuriser le village avant l'arrivée des dignitaires » pensa-t-elle en observant ces hommes et femmes en uniforme.

Son regard se balada dans la foule tandis ce que sa cible flânait quelques pas plus loin, tout souriant. Combien de temps avait-elle aimé se balader dans ce village ? Elle avait apprécié chaque instant passé dans cet endroit, au climat plus clément que chez elle. Elle devait avouer même avoir adoré sa vie ici. Dans ses souvenirs, brillaient les quelques instants à errer dans les ruelles silencieuses de Konoha, appréciant le lever de soleil frapper de ses long rayons d'or les têtes sculptées des précédents Hokages.

Soudain, alors qu'elle ne faisait pas attention où elle allait, elle fut interrompu dans ses pensées, bousculée de plein fouet et manqua de tomber à la renverse. Sans qu'elle n'ait pu comprendre ce qu'il venait de se passer, elle se retrouvait agenouillée dans une rue de Konoha, récupérant rapidement ce qu'elle venait de faire tomber. A ses cotés, la personne qu'elle venait de bousculer vint l'aider à ramasser les quelques provisions qui s'étaient étalées sur le sol.

« Excusez moi … Je suis désolée …, se confondit la personne rapidement, Vous n'avez pas à m'aider… C'est de ma faute.

- Ne vous excusez pas, dit-elle avec un sourire, Je ne regardais pas où j'allais.

- Je peux être si maladroite ! répondit la jeune femme en lui rendant son sourire. Un peu de foule, et voila que je vous dérange.

- Il n'y a pas de mal. »

Les deux femmes ramassèrent en silence les courses, et tandis qu'elles se relevaient, elles se fixèrent quelques secondes, souriant malgré la légère gêne flottant autour d'elles. Elle observa du coin de l'oeil la femme qu'elle venait de bousculer : un petite femme frêle, tenant ses provisions contre elle, rougissant de sa maladresse, ses longs cheveux bruns cachant son fin visage sans imperfection, et masquant presque ses yeux caramel. Elle s'excusa encore une fois, avant de reprendre sa route timidement, laissant la jeune femme seule dans la foule. « Quelle rencontre étrange… » pensa-t-elle en la suivant du regard. Elle ne connaissait évidemment pas tout les habitants du village encore en expansion, mais elle avait le sentiment d'avoir déjà vu ce regard timide quelque part. « Peut être pendant la guerre, ou après … » rajouta-t-elle. Alors qu'elle se perdait dans de nombreux souvenirs de la guerre, une pensée traversa son esprit.

« Merde ! Il est parti où ?! » lança-t-elle pestant contre elle même.

Occupée à aider la jeune femme qu'elle avait bousculée, elle s'était permis d'oublier sa mission quelques secondes, et à présent, elle se retrouvait dans la foule sans savoir où la cible était. Elle ne pouvait pas rater cette mission. Pas encore. Elle n'assumerait pas les conséquences de son échec à nouveau. Essayant de ne pas céder à la panique, elle s'avança rapidement, poussant de la main les habitants pour se frayer un chemin. Elle ne l'apercevait pas. Il n'était plus devant elle. Se maudissant encore une fois, elle tourna dans une des ruelles perpendiculaires à l'allée centrale à la recherche de l'homme qu'elle avait poursuivi pendant des jours. Si elle ne le retrouvait pas, elle craignait que les célébrations soient interrompues. Elle ne se voyait pas leur annoncer qu'elle avait perdu la cible, et mis en danger tout les habitants de Konoha et des autres villages. Même si elle restait très calme en apparence, se contenant de continuer ses recherches, son esprit paniquait. Cela ne pouvait pas lui arriver. Elle devait le retrouver.

« Putain, mais tu es où ?!, s'énerva-t-elle en tapant le mur de la ruelle.

- Ce n'est pas très gentil de suivre les gens ma jolie… murmura une voix derrière elle. »

Elle se retourna en vitesse, son coeur s'accélérant avec l'adrénaline, dégaina son arme qu'elle portait sur le dos, et tenta de lui assener une de ces techniques. Il fut plus rapide. Il évita son attaque,tout en s'approchant d'elle en courant, et en la plaquant au mur. Il tenta de la frapper, certainement pour l'assommer, mais elle bloqua son bras, lui rendant ses coups. Si elle ne pouvait pas utiliser son arme, elle se battrait à mains nues. Elle ne le laisserait pas s'enfuir. Pas après tout le périple qu'elle avait subi pour le suivre. La ruelle était étonnamment vide malgré la liesse que l'on pouvait apercevoir irradier de l'allée centrale. Les shinobis qu'elle avait vus, ne pourraient donc pas lui venir en aide. Que pensait-elle ? Elle n'avait pas besoin d'aide. Elle allait se débrouiller seule. Elle l'avait toujours fait. Depuis qu'elle était enfant. Ce n'était pas maintenant qu'elle allait crier pour avoir de l'aide.

La bagarre provoquée par le fugitif qu'elle traquait dura quelques secondes, mais l'homme plus imposant qu'elle eut vite le dessus. Il fallait dire qu'il était un des shinobis recherchés dans son village pour causer des coups d'états importants. Elle ne comprenait même pas comment il avait pu rentrer aussi facilement dans un des villages ninjas. Quand elle aurait réglé cette histoire, elle comptait bien en placer quelques mots au Hokage. A quelques jours des célébrations, les shinobis auraient du contrôler qui entrait dans leur village. Elle n'osait pas imaginer les plans douteux que le bandit avait en tête quand il avait pris la direction de Konoha.

Tandis qu'elle était dans ses pensées, l'homme devint de plus en plus agressif, et perdant patience de leur petite danse, il l'attrapa par les cheveux et la repoussa violemment contre le mur. Une lueur de panique passa dans ses yeux alors qu'il s'approchait d'elle rapidement, le regard imprégné de malice, mais elle se releva vite un kunai dans la main, prête à affronter l'homme à nouveau. Elle savait qu'elle ne pouvait utiliser aucune de ses techniques pour deux raisons évidentes : elle ne pouvait qu'être discrète, et de toute façon l'homme ne comptait pas lui laisser l'occasion de le faire. Elle était certes renommée pour sa force, mais en combat à mains nus, que pouvait-elle faire contre un homme qui faisait deux fois sa taille, et deux fois son poids. Elle semblait acculée contre le mur, se maudissant de ne pas les avoir écoutés, de ne pas avoir pris en compte tout le rapport de mission avant de partir, de ne pas avoir pris d'hommes avec elle…

« On fait moins la maligne madame l'espionne, railla l'homme tout fier de lui, Je pensais au moins que vous seriez deux à venir me chercher !

- Je n'ai besoin de personne, cracha-t-elle, les dents serrés par la fierté.

- Tu mourras seule alors, jeune fille ! répondit l'homme en riant comme un démon. »

L'homme leva la main pour accomplir sa funeste action alors que la jeune femme se levait pour l'en empêcher avec son petit kunai, pensant que peut être cela suffirait. Elle n'avait pas l'intention de perdre, et encore moins de se faire blesser par ce bandit. Sa mission était très claire. Elle l'exécuterait. Mais avant qu'il n'ait pu pas abattre sa main sur elle, il s'interrompit, les yeux écarquillés, les muscles paralysés, la stupeur perlant sur son visage. Furieux il tenta de comprendre ce qu'il se passait, la rage ombrant ses yeux, essayant de s'enfuir de cette étreinte infernale, mais fut frappé à la nuque avec violence, et s'effondra tel une poupée désarticulée sur le sol, près de le jeune femme.

Tout son corps frissonna tandis ce qu'elle se relevait doucement, et qu'apparaissait devant elle un jeune homme assez grand, les mains enfoncées dans ses poches, l'air indifférent. Il n'avait absolument pas changé, portant le même uniforme de jonin, coiffant ses cheveux de la même manière, marchant lentement, trainant presque les pieds, son regard la transperçant. Seul son menton ombragé par un bouc le différenciait des souvenirs qu'elle avait ensevelis en elle.

Sans un mot, elle tourna les talons, son coeur se serrant, alors qu'elle sentait son regard sur son dos. Elle n'y prêta pas attention, préférant aller voir si l'homme qui l'avait agressé était bien inconscient. Elle ne voulait affronter ses yeux dans lesquels elle avait tant aimé se perdre. Elle n'en avait pas la force. Elle s'agenouilla, vérifiant l'état du bandit, et après avoir lié ses mains ensemble, elle se dit qu'elle allait le livrer ensuite aux autorités.

Alors qu'elle se redressait, et partait un peu plus loin, elle sentit sur elle son emprise qu'elle connaissait si bien. Comme le bandit avant elle, elle fut paralysée, incapable de se mouvoir, ses muscles refusaient de lui obéir. Elle sentait son ombre remonter le long de son corps, prenant possession d'elle, frôlant sa peau tout en faisant frissonner sa colonne vertébrale. C'était exactement la même sensation qu'il y a bien des années. Elle ne pouvait pas oublier la première fois qu'elle avait été sa prisonnière, et ce fut certainement à cet instant, qu'il l'avait piégé à jamais, l'empêchant de vivre sans penser à lui. Elle ferma les yeux, contrôlant ses émotions pour ne rien montrer.

« Tu devrais faire plus attention Temari. »

Elle ne répondit pas à sa provocation, et pesta intérieurement : elle aurait du faire attention à ne pas le croiser surtout. Le simple fait d'entendre sa voix, qui était devenu plus rauque, plus adulte, tordit son ventre et elle eut la nausée.

« Je te connaissais plus bavarde.

- Je n'ai rien à te dire, cracha-t-elle alors qu'il la forçait à lui faire face, Et ne m'approche pas.

- Tem…, souffla-t-il en continuant d'aller vers elle.

- Ne m'appelle pas comme ça.

- Ca va se passer comme ça alors ? demanda-t-il l'air dépité.

- Relâche ton emprise, de suite, siffla-t-elle le foudroyant du regard, accentuant chaque mot, y mettant toute la haine qu'elle avait en elle.

Il s'exécuta en silence, ramenant son ombre à lui, une main frottant l'arrière de sa tête, l'autre toujours enfoncée dans sa poche. Ses yeux fixant la jeune kunoichi devant lui, se balayant sur son visage et son corps. Cette fois, elle soutint son regard, ne voulant pas lui montrer que sa présence la déstabilisait, et leurs yeux s'affrontèrent, se hurlant tout ce qu'ils retenaient en eux depuis des années. Gêné il lui murmura :

« On est pas obligé d'agir comme ça, Tem… On peut pas simplement faire comme avant ? »

Le son d'une gifle retentit dans la ruelle où ils se trouvaient, et , choqué, il recula de quelques pas, la main plaquée sur sa joue encore rouge.

« Temari ! cria-t-il offensé par son geste.

- Toujours avec elle ? répondit-elle, les dents serrées, la fureur perlant ses yeux.

- Toujours avec lui ? lança-t-il soudain plus violemment, réagissant à son attaque.

- Alors tu as ta réponse, Nara ! cracha-t-elle. »

Claquant les talons, elle alla vers le bandit qui semblait vaguement se réveiller, et sans le ménager, le força à se lever pour l'emmener aux shinobis de Konoha. Elle reprit sa route, sa main tenant le bandit qui grognait à présent des insultes, essayant de ne pas penser à l'étau qui semblait compresser peu à peu sa poitrine. Elle savait que Shikamaru la suivait silencieusement, mais elle n'allait pas entrer dans son jeu. Rien ne pouvait être comme avant, et il était décidément idiot de vouloir cela. Cela faisait deux ans que les choses étaient brisées entre eux, et elle ne voulait pas les récoler. Elle se contenterait d'ignorer son regard sur elle, et le pincement au coeur qu'elle ressentait. La colère, la haine, la tristesse. Voila ce qu'elle ressentait en pensant au jeune stratège.

Ils déposèrent le bandit aux prisons de Konoha, Temari annonçant fièrement qu'elle avait rempli sa mission, obéissant aux ordres du Kazekage. Shikamaru lui proposa de l'accompagner aussi chez le Hokage, vu qu'il en était le conseiller, et sans répondre, elle s'en alla vers le bâtiment du Hokage , suivi de près par Shikamaru, qui ne savait pas trop comment réagir face à la tornade venue de Suna. Sans même qu'on l'y invite, elle entra dans le bureau de Kakashi, et jeta le rapport sur le bureau de l'homme qui ne cilla pas en voyant la jeune fille. Depuis qu'il était devenu Hokage, il avait appris que Temari était souvent la conseillère de Gaara, et qu'en tant que conseillère du Kazekage, elle faisait souvent des missions pour lui. Il avait donc pris l'habitude de la voir ainsi entrer dans son bureau. Ce qu'il trouva plus qu'étonnant, était que Shikamaru soit avec elle. Connaissant leur passé, tout comme tout leur entourage, il trouva cela étrange, que Shikamaru soit à ses cotés, surtout toujours en vie après leur rencontre. Il remarqua la joue encore rosie du jeune shinobi, et ce dit que finalement, il n'avait pas du passer un si bon moment en la retrouvant. L'oeil vif, il observa le jeune homme fixer Temari, ne la lâchant pas du regard, tandis qu'elle racontait à Kakashi sa mission, sans vraiment comprendre qu'il ne l'écoutait pas.

« Temari, l'interrompit-il de sa voix nonchalante, Tu resteras pour les célébrations ?

- Gaara veut que je reste Hokage-sama, répondit-elle, Sinon, je ne serais jamais venu ici.

- Je comprends… Les célébrations sont dans quelques jours. Vas-tu rester en attendant ?

- Je suis obligée. Le Kazekage m'a assigné à la sécurité. Je pourrais ainsi vous aider.

- Vu ce que j'ai vu tout à l'heure, commenta Shikamaru avec ironie, Tu ne vas pas aider grand monde.

- Ta gueule Nara, cracha-t-elle en s'approchant de lui pour le frapper.

- Les enfants… Les enfants…, souffla Kakashi, Arrêtez ca tout de suite… ou battez vous en dehors de mon bureau.

- Avec plaisir, sourit Temari en provoquant Shikamaru, On remet notre duel Nara ?

- Femme penible, murmura-t-il en suppliant Kakashi du regard.

- Pleurnichard !

- Oh ! Arrêtez, reprit le Hokage, Temari tu trouveras un hôtel où dormir pendant ton séjour ici. Shikamaru escorte là.

- Mais Hokage-sama ! s'indignèrent les deux jeunes.

- Allez j'ai du boulot, finit Kakashi en ouvrant un de ces livres préférés.

Les deux shinobis se fusillèrent du regard en prenant le chemin de la sortie, ignorant les yeux de Kakashi dardés sur leurs dos. Temari , furieuse de devoir être encore proche de Shikamaru, encore quelques minutes, partir plus vite que lui, et marcha quelques mètres devant, ignorant la voix du jeune homme l'appelant. Elle ne voulait rien lui dire, et passer du temps avec lui, était un supplice. Elle voulait rentrer à Suna, loin de ce village, loin des souvenirs, loin de lui. Il tenta vainement de la rattraper, mais elle ne le laissa pas faire, ne contrôlant plus où ses jambes la conduisait. Tout ce qu'elle voulait, c'était être éloigné de l'homme avec qui, il fut un temps, elle avait imaginé sa vie.

« Hey Temari ! héla une voix, qui n'était pas celle de Shikamaru, Temari ! »

Elle s'arrêta dans sa fuite, et se retourna pour apercevoir Naruto se pencher pour sortir de l'enseigne d'Ichiraku. Le jeune homme tout sourire, ses yeux bleus pétillants, sautilla vers eux, le douce Hinata le suivant de près, rougissant du comportement de son compagnon. Depuis la fin de la guerre, le jeune couple à présent marié, ne se quittait plus. Ils avaient emménagé ensemble dans une jolie, petite maison, et vivaient enfin pleinement leur amour. Naruto, qui n'avait jamais connu la douceur et la tendresse, pouvait enfin connaitre l'amour, et le bonheur semblait irradier d'eux tandis qu'ils s'avançaient vers Temari, et à présent Shikamaru qui l'avait rejoint.

« Naruto, Hinata, sourit la ninja de Suna en s'avançant pour les prendre dans les bras.

- Contente de te voir Temari, dit Hinata avec un grand sourire, Je ne savais pas que tu venais nous voir.

- Je viens pour les célébrations… Mais je vais pouvoir enfin passer un peu de temps avec vous !

- Ca fait longtemps qu'on ne t'a pas vu ! fit Naruto, Tu devrais passer plus souvent ! Tout le groupe va être si heureux de te voir ! Ca fait longtemps, depuis… depuis…

- Oui je sais Naruto, répondit simplement Temari ignorant le pincement au coeur qu'elle ressentait. »

Il y eut un petit silence planant entre eux, et Temari observa Shikamaru du coup de l'oeil. Ce dernier fixait simplement les nuages, l'air embarrassé, comme s'il rêvait d'être autre part. N'importe où sauf ici. Elle continua d'écouter Naruto parler de sa vie, de sa femme, et du village, riant quand Hinata tenta de le calmer. Mais son esprit semblant vaguer vers un autre temps, où elle les voyait chaque jour, où elle faisait partie de ce petit groupe, où l'homme qui semblait les ignorer n'avait d'yeux que pour elle. Un temps où le rire de Naruto et le rougissement d'Hinata n'étaient pas des éléments la rendant nostalgique. Un temps où tout semblait si simple. A présent, tout s'était évanoui, et s'était envolé comme les fleurs dans le vent. Elle n'arriverait pas à rattraper ces brides de bonheur qu'elle avait laissé s'échappé loin d'elle. Tout lui paraissait si flou maintenant.

« Temari, lança Shikamaru en continuant de regarder le ciel, interrompant ainsi ses pensées.

- Quoi ?! dit-elle bien plus agressivement qu'elle le voulait. »

Le jeune homme lui fit signe de la main en direction de Naruto, et elle comprit que ses amis attendaient certainement une réponse venant d'elle.

« Excusez moi… La fatigue. Vous disiez ?

- Naruto te demandait si tu voulais passer du temps avec le groupe ce soir, reprit Hinata.

- C'est gentil. Mais il faut encore que je cherche un hôtel.

- Avec les célébrations, dans quelques jours ? s'inquiéta la jeune Hyūga, Tu ne trouveras rien !

- Ca c'est sur, commenta Shikamaru avec amusement.

- Je vais trouver ne vous inquiétez pas, dit Temari en fusillant Shikamaru du regard.

- Et pourquoi tu ne loges pas chez Shik… commença à marmonner Naruto, visiblement dans ses pensées.

- Naruto ! l'interrompit sa femme.

- Ah oui très bonne idée, pourquoi je logerai pas chez toi Shikamaru, rit-elle en utilisant pour la première fois son prénom. »

Le jeune se tendit d'un coup en entendant son prénom sur les lèvres de Temari, et se tourna vers elle, les yeux en colère. Ses poings se serrèrent jusqu'à ce que ses jointures blanchissent, et tandis que Hinata grondait Naruto de sa maladresse, il siffla :

« Ne joue pas à ça Temari.

- Jouer à quoi ? répondit-elle du tact au tact.

- Tu sais très bien

- Pourquoi ?

- Ne me fais pas ça Temari.

- Je fais quelque chose maintenant ?! cria-t-elle, Tu te fous de moi Nara ?! »

Il choisit de ne pas répondre, et après avoir murmuré un dernier « galère », il tourna les talons et partit avec un dernier geste en direction du couple.

« Tu n'as qu'à venir à la maison, se rattrapa Naruto, attristé d'avoir provoqué la dispute, Nous avons des chambres en plus.

- Oui bonne idée ! répliqua Hinata en souriant.

- Je … Je ne veux pas m'imposer… C'est chez vous, et moi… balbutia Temari, toujours tremblante à cause de son altercation avec Shikamaru.

- Ne t'en fais pas, insista Hinata, Cela nous fait plaisir.

- Comme au bon vieux temps ! rit Naruto en les prenant dans les bras.

Temari éclata de rire joyeusement, et suivit le petit couple jusqu'à chez eux, enfin heureuse d'avoir retrouvé ses vieux amis, oubliant un peu Shikamaru.


Ce dernier traina toute la journée dans le village, pour se vider la tête, et ce ne fut que la nuit tombée qu'il rentra enfin chez lui. Maintenant qu'il était adulte, il habitait dans une dépendance collée à l'immense résidence Nara. Cela lui permettait d'éviter les foudres de sa mère, et les commentaires de son père, tout en restant proche de sa famille. Il fit glisser la porte d'entrée, et sans faire de bruit enleva ses chaussures avant de les ranger. Toujours en silence, il s'avança dans le salon éclairé par une seule, faible lampe, et fut surpris de voir qu'elle s'était endormie sur le canapé. Il s'approcha délicatement et l'observa un instant dormir, avant d'être brulé au torse par le même sensation qui le dévorait depuis des années, et qui l'avait embrasé aujourd'hui. La culpabilité. Du coin de l'oeil, il vit un repas préparé pour lui sur la table et sourit tendrement. Elle pensait toujours à lui malgré tout.

Il dina tout seul, en vitesse, éclairé par la lampe, se délectant de ce petit plat, et débarrassa sans faire de bruit. Il avait l'habitude de ce genre de scène. Il rentrait toujours très tard, produit de sa volonté ou juste de son emploi du temps, et chaque soir, un plat était sur la table pour lui. Il lui avait demandé maintes fois d'arrêter, lui avait indiqué qu'elle n'avait pas besoin de faire ça, qu'elle n'en était pas obligé. Elle avait continué. Il avait arrêter de s'opposer à ça, et appréciait le geste.

Dans ses pensées, il repartit vers le canapé, et comme chaque soir, la cueillit dans ses bras délicatement, comme un objet fragile, avant de la conduire dans leur chambre. « Sa chambre » lui hurla son esprit, comme pour le poignarder à nouveau. Il la déposa dans le lit, avant de la border avec douceur, et quand elle gigota, manquant de se réveiller, il colla ses lèvres à son front instinctivement, espérant que ce chaste baiser pourrait l'apaiser.

« Bonne nuit Hisae. » chuchota-t-il alors qu'elle se se rendormait.

Il referma la porte, toujours en silence, et prit la direction du canapé où il avait maintenant l'habitude de dormir, toujours irrité par le feu ardent dans sa poitrine. Avant de sombrer dans les bras de Morphée, il pensa à tout ce qu'il s'était passé aujourd'hui, à Temari, aux disputes, aux anciens souvenirs, et chassa tout cela afin de dormir, ne voulant pas que la douleur et la culpabilité arrivent à ramper et s'immiscer dans ses rêves.


A la semaine prochaine :)