Inspirée des livres de JKR, cette histoire ne prend toutefois pas en compte les personnages. Pas de Harry, de Ron, de Hermione, ou de Malfoy ... Les lieux, l'atmosphère, les sorts ... appartiennent à JKR, mais les personnages présents sont issus de mon esprit.
J'espère toutefois, que cette fanfiction, vous plaira :).

Candy Sheep.

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De Maurrissa.

Le vent soufflait violemment. Les ténèbres envahissait le lieu lugubre, et s'agglutinait sournoisement aux éléments de la Nature, et aux visiteurs présents. La terre, pourvue d'une herbe charnue couleur émeraude, était assaillie par la tempête et la pluie qui transformait terre en boue. Narquois, les nuages déferlaient sur les quelques personnes présentes, une averse violente. Résignés, ces derniers ne prenaient plus la peine de se couvrir à l'aide d'un parapluie ou d'un chapeau. Les larmes des cieux imbibaient les fibres et les mailles des vêtements, ôtant toute protection aux corps des visiteurs, immobiles dans l'obscurité de cette nuit.

A la lueur des lanternes ou de la foudre intempestive, le visage des inconnus était furtivement dévoilé. De fines ombres marqués leurs traits dans la nébulosité, pour disparaître soudainement grâce à l'éclat d'un éclair, et dévoilait ainsi, des larmes de tristesse. La pluie se mêlait à ces rivières de sel, qui sillonnaient les joues. Leurs cheveux ruisselaient de cette eau martelant, et leurs paupières ne cessaient de trembler sous l'assaut de celle-ci conjugué à ce vent.

Malgré les promesses faites, par fierté par respect, la peine prenait le dessus, et les pleures ne pouvaient se retenir davantage. En silence, le cortège exprimait son chagrin. La religiosité du lieu inspirait également silence, seul le tonnerre, le vent et les branches maltraitées par la tempête, ne s'offusquaient en rien de leur bruyante intervention dans le recueillement de ces personnes.

Discrètement, un mouvement se fit sentir dans la foule. Une personne en retrait finit par se déplacer brusquement, et troubler le mutisme et l'immobilité des sorciers. Son corps se mouvait avec élégance et lenteur entre les corps figés. Ses voisins ne se retournèrent pas sur son passage, seuls leurs yeux suivaient silencieusement l'étrange personnage. Sa venue était attendue.

Un éclair plus violent que ces prédécesseurs illumina brièvement la scène macabre. Les tombes furent baignées durant un court instant d'une lumière éclatante, les épitaphes mortuaires honorées de brèves secondes. Le cimetière était dépourvu de bouquets funèbres. Les tombes, abandonnées à leur triste sort, s'avéraient envahies à la fois par une mousse verdâtres, des lierres et des lianes, mais aussi une couche épaisse de saleté et de poussière grise. L'identité des sorciers fut méconnue. Habillés de longues capes noires, traînant sur le sol trempé et boueux, certain avait ramené sur leur visage leur large capuchon, voilant les traits d'un homme ou d'une femme en un mystère total.

Leurs corps étaient tous tournés vers un même point. L'homme qui osait briser la quiétude, se dirigeait vers ce point sensible, semblant invoqué une certaine adoration. Ces pas s'enfoncèrent dans la boue qui subsistait après trois jours de pluie ininterrompus. Dans un dernier bruit visqueux, l'homme tourna les talons vers les visages qui le fixaient. A la lueur des torches, sa mâchoire se contracta vigoureusement. Une responsabilité et une tension immense pesaient sur ses épaules. Posant délicatement une main fine sur le sarcophage, ce geste emprunt de grâce reflétait le caractère noble et puissant du sorcier. Sous un halot de lumière diffuse par une lampe à pétrole, l'épitaphe dévoilait aux premières personnes du cortège, le nom du mort :

Ici repose Archibald de Maurrissa

Assassiné par la main d'un mangemort.

De sa main libre, il retira son capuchon pour dévoiler son visage. Aucuns murmures, aucunes paroles ne furent échangés, surprises ou non par l'identité du sorcier. Bien auparavant, nombres de discours eurent spéculés sur son jeune âge, et la force de caractère dont il ferait preuve en cette nuit. Ses traits exprimaient les souffrances du passé. Sa beauté angélique, accentuait fortement ses traits impassibles et fermés. Sa mâchoire carrée, son menton marqué par une fossette, ses cheveux noirs, bouclants légèrement aspiraient aux jeunes demoiselles l'apparition d'un dieu grec. Ses yeux marron tirant sur un noir opaque, contrastait avec sa peau blême. La noirceur de son regard, n'incitait personne à l'approcher, ou attirer davantage les jeunes filles à se brûler les ailes à son contact, et à ses paroles venimeuses. Dorian Gray s'amusait-on à le surnommer entre deux gloussements.

- Je vous remercie d'être venus, déclara-t-il soudainement, forçant sa voix grave pour percer le mur sonore de cette tempête, pour rendre hommage à mon cousin, Archibald. Je serais bref en mon discours, vous tous connaissant les grandes qualités de ce sorcier, il serait alors inutile de m'hasarder en des élocutions pathétiques. Un court silence suivi de momentané échange emplis de froideur. Mes paroles ne seront tout compte fait, qu'une invocation et un profond désir. Celui de venger mon cousin. De légers murmures surpris créèrent un fond sonore abrutissant, conjugué à celui du vent. Le jeune homme savourait intérieurement cette réaction. Sa main libre vint implorer le silence. Oui. Ce sentiment ronge mon âge et mon corps depuis que j'ai vu de mes yeux la mort s'agenouiller à côté du corps de mon cousin. Il ne sera rassasier que lorsque j'ôterais à mon tour, la vitae de l'impétueux meurtrier. Je sais que je me pose face à des murs de silence. La mort d'un auror reste un profond secret que, quoiqu'il en soit, je percerai. Seul, ou avec l'aide de vous, certaines personnes.

La requête fut dite. Le murmure reprit, des regards interloqués, durs furent échangés entre le cortège et le jeune homme. Malgré que sa visite lors de cette nuit fût annoncée, peu de personne le connaissait. Il n'était qu'un cousin éloigné venu des Highlands. La foule, majoritairement composées d'aurors, de membres de la famille, d'amis ne cessait de discourir face à l'audace du sorcier. La boue émie soudainement des bruits vaseux au fur et à mesure que les invités s'éloignaient, et quittaient le cimetière. Les mâchoires du sorcier se crispèrent à nouveau devant cet affront. La mort d'Archibald était peu connue de tous. Le silence se murait autour de celle-ci. Seuls quelques aurors présents cette nuit là, possédait en leur souvenir, les actes et les sortilèges qui mirent à fin la vie de leur confrère.

De ses lettres échangées avec son cousin, Archibald laissait planer l'ombre d'un secret pesant, et qui anéantissait de plus en plus l'âme du jeune homme. Les hiboux se firent rares en ces derniers jours, et les parchemins à moitié emplis de la quotidienne écriture si délicate et fine. Il eut, avant la mort d'Archibald, une altercation entre les deux jeunes gens. Leur relation si fraternelle en fut bouleversée. La confiance si précieuse, confiée à Archibald, en fut brisée, et le caractère rancunier des deux cousins, les avait conduits tous deux dans la noirceur d'une profonde colère. Le coup du sort voulut que, sous un coup de tête, il rende visite à son cousin, au ministère de la magie. Le bâtiment était pris d'assaut par des mangemorts. La fin du combat abrutissait l'esprit des combattants d'une forte tension, et leurs sens s'affolaient sensiblement. Pénétrant dans le hall, il n'avait pu qu'assister impuissant à la mort d'Archibald. Un détail sur son meurtrier lui avait sauté aux yeux, celui d'une cicatrise sur la main droite.

- Je me présente, disune voix forte l'extirpant de ses funestes souvenirs, Matthias Fleurdelouis, Chef des Aurors mais aussi grand ami de ton cousin.

Une main se présenta devant le jeune homme qu'il serra aussitôt. L'auror dévoila ses traits en ôtant son capuchon. Sa jeunesse surprit le sorcier, dans la fleur de l'âge, grand et robuste, il n'avait rien d'un vieil homme dont l'imagination lui avait enjouée cette perfidie. Malgré son rang, et la sérénité qu'inspiraient ses traits fermes, le cousin d'Archibald, n'inspirait pour cette communauté du Bien, que mépris. Le ministère semblait pour lui corrompu.

- Enchanté. Répondit malgré tout poliment le sorcier, douteux du lien d'amitié entre cet homme et Archibald.
- Je souhaiterais m'entretenir avec toi prochainement.Ton discours ne me laisse pas insensible, bien que je le réprouve. Sa poigne se fit plus ferme et expressive. Silencieusement, ce Matthias Fleurdelouis m'était en garde l'impétueux. Où loges-tu ?
-Je ferais ma rentrée à Poudlard en ce début de septembre.
-
Quel est ton âge ? Demandait l'auror intrigué.
-
Dix-sept printemps.
- Hum.

Ce grognement ne fut que plus évocateur. Ce jeune homme, comme il l'attestait selon ses dires, semblait dévoré par une soif de vengeance irrationnelle. Il ne souhaitait avoir sa mort sur la conscience. Par conséquence, il tenterait de le raisonner, ou à défaut, de le mener sur une fausse piste. Lâchant sa main, il le salua d'un hochement de tête, avant de se retourner après avoir effectué quelques pas.

- Je t'enverrai un hibou après la rentrée. Quel est ton nom ?
-
Nothias Maurrissa.

L'auror hocha légèrement de la tête, et rabattit à l'aide de ses deux mains sa capuche et s'éloigna après un dernier regard à la tombe. Seulement deux silhouettes se maintenaient et se distinguaient dans l'obscurité. La tempête ne dépérissait point. Le chant d'une chouette perça de sa volonté et de sa force, le bruit du vent et de la pluie. Une jeune femme à la posture fine et menue, vint à son tour près de Nothias. Des mèches de cheveux soyeux, d'un blond tirant sur une blancheur stupéfiante, s'échappaient de son capuchon abaissé. Ses mains jointes au creux de son ventre, reflétait les tourments qui suppliciaient son esprit.

Impassible, Nothias restait aux côtés de son cousin reposant sous terre. Son port noble et élégant ne perdait de sa constance. Il observa et suivit du coin de l'œil celle qui s'agenouillait à présent au pied de la tombe. Malgré le vent, il perçut des pleures. Ses paupières émirent des battements nerveux, et son regard, gêné mais à la fois méprisant face à cet abandon de soi, se détourna du dos de la jeune femme. Il respecta malgré tout son recueillement, bien que l'envie soudaine d'écarter ses larmes du tombeau de son cousin, bouillonnait en lui. Elle le souille, pensait-il, quel affront pour se vaillant combattant.

- Qui es-tu ? dit-il violement, ne pouvant plus se contrôler.

L'interpellée se redressa subitement, dévoilant un visage délicat et parsemé de larmes. Nothias jurait intérieurement. Elle ne semblait être qu'une vulgaire vélane, amouraché de son cousin. Il implorait qu'Archibald et elle, ne furent jadis ensemble.

- Eloa Safranis.

Elle s'appropria soudainement de la main de Nothias, toujours posée sur le sarcophage. Un sentiment de révulsion s'empara de son esprit, mais il ne montra en rien un tel affront à la sorcière. La caresse que ses paumes exaltaient, troubla légèrement le sorcier de marbre, ainsi que ce regard larmoyant. Il ne se contint plus, et ôta vigoureusement sa main. Un mouvement furtif de la seconde silhouette, massive et impérieuse, l'interpella. Ses yeux l'observèrent rapidement. Un garde de cette fameuse Eloa.

- Je te remercie pour ta bravoure. Je prie Merlin pour que ta vengeance soit accomplie. Débita-elle soudainement, d'une voix dure. Tu lui ressembles beaucoup, s'en est troublant.

Se relevant, elle ôta toute trace de sa faiblesse du revers de sa main.

- Nous nous reverrons alors à Poudlard. Annonça-t-elle un sourire en coin, avant de rejoindre son garde.

Nothias restait interloqué, observant jusqu'à leur disparition le couple. Assailli par milles questionnements, il demeurait désormais seul dans le cimetière, proche du corps de son cousin. Toute présence de témoin dorénavant nulle, les traits de son visage s'affaissèrent. Baissant le regard, l'ombre sur ses pommettes rehaussées fut accentuée par ses longs cils charnus. La peine qu'il affichait désormais n'en fut qu'exagérée. Son dos se voûta au fur et à mesure que sa tête s'abaissait contre son buste. S'appuyant de sa main sur le sarcophage, il demeura quelques minutes en cette posture rigide, l'esprit plongé en de profondes méditations, et torturé par les remords et les regrets.

Son point de chute était atteint. Proche de cette communauté de sorciers, de l'Angleterre, il ne connaissait néanmoins leur culture, et leur attitude. Malgré tout, le ministère était désormais à porter de main, ainsi que Poudlard, l'école où son cousin venait de terminer ses études, au printemps dernier. Cet homme, le chef des auror, ainsi que cette Eloa, lui serait bénéfique pour poursuivre son enquête, et éclairer la noirceur des secrets qui entouraient Archibald.

Je dois me ressaisir, et être fort, pensait-il.

Son corps plié en deux, se redressa subitement. Son visage reprit de son impassibilité et de son aura froide. D'une main, il repoussa ses cheveux ruisselant de cette pluie, et de son allure élégante et snob, il quitta le cimetière.

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Vos critiques sont les bienvenues :).
Le chapitre suivant est à remanier. J'espère le poster d'ici la fin de la semaine. Cependant, je m'absente dès lundi durant 5 semaines. J'en suis désolée, mais les vacances n'attendent pas ^^.
Bon été à tous.