Pairing : Roronoa Zoro x Sanji
Rating : M
Genre : Yaoi – Romance
Résumé : Sanji déteste par-dessus tout les insectes, alors pour lui, abriter un parasite nommé Dévoreur de Monde sous sa peau, c'est l'horreur ! Plus particulièrement quand ce parasite a des conséquences sur son caractère : à cause de lui il aime ce qu'au fond il déteste le plus. Alors, que va-t-il se passer si on éradique la petite bête ?
Disclaimer : Les personnages sont à Eiichiro Oda mais l'histoire est à moi !
Auteur : Lyabie
Note 1 : Cette histoire se fera en peu de parties (2 ou 3). Je tiens à prévenir, elle n'est pas dans l'esprit de One Piece. Vous n'allez pas vous tordre de rire en la lisant, j'ai essayé d'écrire, pour une fois, dans un esprit sérieux. J'étais d'ailleurs de mauvaise humeur quand j'ai commencé à l'écrire et je pense que ça se ressent ... Mais non, ne partez pas en courant ! C'est pas du angst non plus :p
Note 2 : Je ne sais pas si on peut dire que les personnages sont OCC ... Ils le sont mais c'est dans le contexte de l'histoire ... Enfin à vous de juger ! Et il y a un peu de spoil, car cette histoire se passe après la séparation des 2 ans, mais rien de bien méchant.
Je vous souhaite une bonne lecture ! :)
Dévoreur de Monde
Partie 1 : Eradication
Tony Tony Chopper était le plus innocent dans l'équipage des Mugiwara, c'était indéniable. Il était aussi le plus mignon de tous et tout le monde se sentait obligé d'être gentil avec lui. Même Roronoa Zoro, celui surnommé « le démon » était tendre avec lui et le considérait comme un petit frère. C'était pour dire.
Mais après tout, qui ne craquerait pas devant ses grands yeux et sa petite truffe bleue ? Et puis le bruit de ses coussinets lorsqu'il marchait était parfaitement craquant.
De plus, on pouvait qualifier Chopper de « bon médecin ». Il avait de nombreuses fois aidé ses amis et empêché des situations de devenir catastrophiques. Alors quand on voyait la prime que la marine lui avait attribuée, on avait envie de crier injustice ! 50 pauvres Berrys ! Le petit renne en méritait évidemment plus.
Chopper avait donc décidé qu'il devait devenir plus fort. Pour que sa prime augmente mais aussi pour mieux pouvoir protéger ses nakama. Pendant les deux dernières années qu'il avait passées séparé de son équipage, il s'était longuement entrainé. Physiquement, il était devenu plus fort mais il avait surtout étudié. Il avait amélioré ses Rumble Balls, créé de nouveaux médicaments, découvert de nouvelles plantes et apprit à soigner et reconnaitre un nombre conséquent de nouvelles maladies.
Aujourd'hui, le cadet des Mugiwara était fier de lui. Certes, il devait encore s'améliorer, mais son niveau le rendait heureux. Bien entendu, les compliments de ses amis ne le touchaient pas du tout.
Alors que l'équipage quittait l'île des hommes poissons, le médecin de bord s'interrogeait sur le cas du cuisinier. Ok, Sanji aimait les femmes et leurs corps. Ok, il avait toujours rêvé de voir des sirènes mais perdre tellement de sang par le nez qu'il avait failli en mourir, c'était grave. Une maladie se cachait forcément derrière.
Chopper avait donc feuilleté tous ses livres de médecine à la recherche d'une maladie qui provoquerait ce genre de symptômes, mais rien. Pas un moindre indice. Le néant total. Même les maladies mentales ne parlaient pas d'une obsession aussi violente provoquant une perte massive de sang par les narines.
Le petit renne, assis sur la rambarde du bateau, regardant la mer et les poissons nager autour de lui, réfléchissait. C'était son devoir de soigner ses nakama, il fallait qu'il trouve une solution. Il le devait, sinon à quoi auraient servies ces deux années loin de ses amis !
Au bout de longues réflexions, il descendit de la barrière d'un petit saut. Il venait de voir le blond sortir de sa cuisine, une clope au bec. Le médecin s'était décidé à l'ausculter, peut être trouverait-il ainsi un indice sur cette maladie inconnue qui touchait cet amateur de femmes.
- Hé, Sanji ! Suis-moi à l'infirmerie, il faut que je vérifie si tout va bien.
- Pas la peine. Je suis en pleine forme ! Et je dois bientôt m'occuper du repas pour cette bande d'affamés.
- Tu as perdu trop de sang pour que tout soit normal. Je dois t'ausculter !
Voyant que la boule de poils ne rigolait pas, le cuisinier haussa les épaules, balança sa clope par-dessus bord et mis ses mains dans ses poches, la suivant jusqu'à l'infirmerie.
- Peut-être que si tu ne fumais pas autant aussi … Tu sais, c'est mauvais pour tes poumons les cigarettes !
Sanji ne répondit rien. S'il n'avait pas sa dose quotidienne de nicotine, c'était ses nerfs qui trinquaient. Et à choisir entre ses poumons et ses nerfs, il prenait les deuxièmes.
A la demande du médecin, il retira la totalité de ses vêtements à l'exception près de son caleçon. Il s'assit sur le lit et frissonna, les profondeurs marines maintenaient la température basse, même à l'intérieur du bateau. Pour se réchauffer, il se frotta les bras, mais en vain.
Chopper s'assit sur son tabouret, pour être à la même hauteur que son patient et commença à l'ausculter.
Après avoir vérifié son pouls, sa température et sa tension, le médecin demanda à Sanji de se retourner. Il posa ses pates sur sa colonne vertébrale pour vérifier qu'elle soit bien droite, ce qui était le cas. C'est alors qu'il remarqua, à peine au-dessus de la limite du caleçon, une légère tache bleutée. Ce qui ressemblait comme si m'éprendre à un bleu. Pourtant, lorsque le renne se pencha pour mieux l'observer, il vit quelque chose qui lui fit pousser un cri strident et tomber de son tabouret.
Sanji sursauta, se retourna et descendit du lit pour voir si tout allait bien pour le médecin, mais celui-ci était tombé dans les pommes.
Le cri strident avait résonné dans tout le bateau, inquiétant tous ses habitants. Ces derniers avaient accouru dans l'infirmerie, même Roronoa qui faisait alors sa sieste. Preuve supplémentaire pour dire que le bretteur considérait le médecin : il était prêt à se réveiller pour venir voir si tout allait bien pour le renne. Chose très surprenante qu'il ne ferait sûrement pour aucun autre membre de l'équipage.
Les Mugiwara, tombèrent donc en pénétrant la petite pièce sur un Sanji très peu vêtu et un Chopper dans les vapes.
- Sanji-san, qu'essayes-tu de faire à Chopper-san ? Yohohoho, rigola le squelette.
C'est vrai qu'on pouvait se méprendre sur la scène. Après tout, Sanji, en caleçon était penché au-dessus du médecin, au sol, dans une position assez équivoque.
- Je n'te savais pas ce genre de tendances, Ero-cook, lançant Zoro, moqueur.
Le blond se releva rapidement le rouge aux joues. Comment ses nakama pouvaient-ils croire qu'il avait essayé de coucher avec le médecin ? Certes, ce dernier était mignon, mais il n'était pas zoophile ! Il aimait les belles femmes, lui !
Ussop se précipita sur son ami pour l'allonger sur le lit et l'éloigner de cet obsédé de cuistot, le regardant suspicieusement, prêt à réagir s'il tentait une nouvelle approche.
- D'un côté, reprit le second du navire, c'est pas avec ce que tu as entre les jambes que tu vas lui faire peur !
- Au moins, j'ai quelque chose entre les jambes, moi ! Pas comme toi, espèce de marimo !
Sanji attrapa son vis à vis par le col de sa robe et le plaqua au mur, le seul sourcil visible froncé au maximum. Comment cette stupide algue pouvait elle s'en prendre à sa virilité ainsi ? Pour qui se prenait- il ?
- Tu veux vérifier ? lança alors Roronoa, son sourire carnassier aux lèvres.
Le blond n'eut rien le temps de répondre qu'ils se reçurent tous deux un violent coup de poing de la part de la navigatrice.
- Vous n'avez pas fini tous les deux ! Allé, ce n'est pas un spectacle ! Tout le monde dehors ! Et plus vite que ça !
L'équipage obéit donc devant la menace qu'était la rousse. Seul Chopper, toujours évanouit, Nami et Sanji restèrent dans la pièce.
- Il fallait le dire tout de suite que tu voulais que nous ne soyons que tous les deux, Nami-Swan ! Mon corps est à toi ! s'écria le blond, des cœurs dans les yeux.
Pour toute réponse, il se reçut un délicat coup de poing sur le crâne, y formant une deuxième bosse.
Il se rhabilla donc, déçu. Malgré les deux ans qui étaient passés, Nami n'avait toujours pas l'air de vouloir lui donner une chance. Et Robin non plus. Il soupira, se demandant si un jour il trouverait une jeune fille qui l'aimerait en retour.
Il n'eut pas le temps de s'accabler davantage sur son sort que Tony Tony se réveilla.
Le renne avait l'air alarmé. Il secoua la tête dans tous les sens et, quand il eut remarqué Sanji, adossé à un des murs, il dit d'une voix stridente :
- Il faut un médecin ! Appelez un médecin !
Et après quelques secondes de réflexion :
- Mais c'est moi le médecin !
Nami posa alors une main sur son bras, lui intimant de se calmer, ce que le plus jeune fit avec quelques difficultés.
- Que se passe-t-il, Chopper ? demanda-t-elle d'une voix douce.
- Sanji ... Il ... Il ...
- Tu as remarqué quelque chose d'anormal chez Sanji-kun ?
Il hocha la tête. Le blond regarda le médecin, d'un air interrogateur. Que se passait-il ? Il avait une maladie grave et incurable ? Il allait bientôt mourir ?
- Qu'est ... ce que j'ai ? (Il déglutit difficilement.)
- Un Dévoreur de Monde.
- Hein ! Le cri avait été poussé, en cœur, par les deux autres.
Les Mugiwara étaient réunis autour de la table de la salle à manger, dans un calme inquiétant et inhabituel chez eux. Tous les visages, soucieux, étaient tournés vers le médecin.
- Cook-san à un Dévoreur de Monde, c'est bien ça ? demanda Robin, toujours aussi calme qu'à son habitude.
- Oui, répondit Chopper. Tu sais ce que c'est ?
- J'en ai déjà entendu parler. Mais n'est-ce pas quelque chose de rare ?
- Si ...
Et le silence revint. Au bout de quelques minutes, le principal concerné frappa la table de ses deux poings et dit :
- Bon ! Expliquez-nous ce que c'est à la fin ! Qu'est-ce que j'ai !
- Un Dévoreur de Monde est un parasite qui vit sous la peau des êtres vivants.
- Ah ... et j'ai une de ces bestioles sous ma peau ?
Le médecin hocha la tête et une grimaça de dégoût s'afficha sur les lèvres du cuisinier.
- Ça se mange ? interrogea le capitaine, pour savoir si cette conversation allait être intéressante ou non.
Il se reçut lui aussi un coup de poing sur le crâne. À force, Nami avait la main résistante !
- Et ... Qu'est-ce que ça entraîne ? demanda le cuistot.
- En fait, ces bestioles influent sur le caractère de leur hôte. Elles font en sorte qu'il aime par-dessus tout ce qu'au fond, l'hôte déteste le plus. Par exemple, quelqu'un qui a un dégoût pour la guerre, s'il attrape un dévoreur de monde, va adorer tuer. Ça peut entraîner des cas très graves !
- Et ... Tu peux m'en débarrasser ?
- Oui.
L'équipage au complet, sauf Robin, déjà au courant, Luffy, assommé et Zoro qui ne s'inquiétait pas vraiment pour Sanji, soupira de soulagement.
- Mais ... Tu es en train de me dire que la chose que j'aime le plus, c'est seulement à cause de ce dévoreur de monde ?
- Oui ... Et vu la taille du tien, il vit depuis longtemps en toi. Donc c'est quelque chose que tu aimes depuis tout petit.
- La ... cuisine ?
Chopper ferma les yeux et baissa la tête, avant de la secouer négativement.
- Non, quelque chose que tu aimes avec encore plus de passion.
Le silence devint tout à coup lourd. Tout le monde avait compris où le médecin voulait en venir.
Zoro sourit de manière provocatrice. Tout ça était très drôle, selon lui. Franky, assis juste à côté de lui lui donna un coup de coude, mais le bretteur n'arrêta pas de sourire pour autant.
Personne ne dit rien, alors Roronoa, qui était impatient de voir la réaction de son rival, lâcha dans un rire :
- Les femmes !
Sa réaction ne se fit pas attendre. Sanji se leva brutalement, provoquant la chute de la chaise sur laquelle il était assis et quitta la pièce en courant. Choqué. Dès qu'il fut sur le pont, il alluma une cigarette sur laquelle il tira de longues bouffes de nicotine et autres produits nocifs pour la santé. Fumer tue, tout le monde le sait, mais sur le coup, il n'en avait rien à faire.
Quand il entendit un rire tonitruant s'échapper de la pièce qui venait de quitter, il se crispa d'avantage et shoota dans un pauvre tonneau qui n'avait rien demandé. Roronoa se foutait royalement de sa gueule. Il l'entendait encore rire. Qu'y avait-il de si drôle à sa situation ? Que toutes les chimères qu'étaient la beauté féminine, la délicatesse, le romantisme, auxquelles il s'était rattaché toutes ces années n'étaient dues qu'à un parasite ! Il n'arrivait pas à y croire ! C'était impossible. Il aimait les femmes démesurément, plus que tout. À cet instant, cet amour tellement puissant envers la gente féminine lui parut étrange, anormal. Il secoua la tête. Non, Chopper devait se tromper. Il aimait tellement les femmes ! C'était impossible autrement.
La porte derrière lui s'ouvrit. Il ne se retourna pas pour voir qui venait le rejoindre. Avec les bruits de ses pâtes, il avait directement reconnu le médecin de bord.
- Sanji ... Murmura celui-ci.
Il n'obtint aucune réponse.
- Je sais que c'est difficile à accepter, mais c'est le cas.
- ...
- Il va falloir le retirer, ce dévoreur de monde.
- On est obligé ? Je ne suis pas sûr de vouloir, au final ...
- Sanji. C'est un parasite. Il ruine lentement et sûrement ta santé.
- Et alors ? Je fume déjà, je ne suis pas à une bestiole près.
- ... Si ça se trouve, tu n'arriveras pas à réaliser ton rêve à cause de lui. Ne veux-tu pas découvrir All Blue ?
Pendant ces deux années, Tony Tony avait appris à être convaincant. Il savait à présent trouver les mots pour convaincre ses patients.
Sanji blêmit. Il ne savait pas ce qu'il voulait. Il avait peur que sa vie change de tout au tout une fois cette bestiole retirée de son corps.
- Je ...
Mais il n'avait rien à dire. Le renne avait raison, il ne pouvait pas garder un parasite en lui. Pourtant son cœur battait étrangement et une boule s'était formée dans sa gorge.
- Le plus tôt sera le mieux, reprit le plus jeune. Demain, ça sera bien. Je vais tout préparer, mais ne t'en fait pas, ce n'est pas une grosse opération, tu ne devrais pas avoir mal, ni de cicatrice.
Le blond hocha la tête, incapable de répondre. L'autre le laissa bientôt seul alors qu'il se rallumait une nouvelle cigarette.
Il se sentait étrange, mal. Il avait envie de vomir.
Il resta longtemps seul, sur le pont, à regarder les fonds marins et les diverses bestioles qui y vivaient.
Aussi longtemps qu'il resta accoudé à la barrière, il entendit se répéter dans sa tête, comme un écho, le rire moqueur de Roronoa.
Le lendemain arriva trop rapidement pour Sanji, qui, en plus de ne pas avoir dormit de la nuit, avait épuisé son stock de cigarettes. Heureusement pour lui, le Sunny Go avait émergé des profondeurs marines et se dirigeait vers une île où il pourrait sûrement en acheter.
Le temps était au beau fixe et les pirates avaient abandonné leurs pulls pour revêtir des vêtements plus légers.
Sanji cuisinait, essayant de calmer ses nerfs.
De quoi avait-il peur (car c'était bien la peur qui étreignait son cœur) ?
Il n'avait jamais eu peur de se battre, de mettre sa vie en danger pour protéger ses convictions, ses amis. Mais une simple opération, qui selon le médecin ne serait pas douloureuse et plutôt rapide, lui faisait pratiquement faire dans son pantalon.
En fait, ce qui inquiétait le coq n'était pas le scalpel qui allait passer sous sa peau pour déloger le parasite. Non, c'était ce que la perte du Dévoreur de Monde allait entraîner. Sa vie allait-elle vraiment changer radicalement ? Détestait-il réellement les femmes ? Pour lui, c'était totalement inconcevable. Pourquoi devrait-il détester d'aussi belles créatures ?
Il essaya de faire le vide en lui et se concentra sur son plat en cours de préparation. Au final, celui-ci eut un goût infâme. Ce n'était pas le genre de Sanji de rater un plat, mais ses nakama ne dirent rien, mangeant en silence. Luffy ne fit pas la différence et Zoro n'avait pas pointé le bout de son nez. Dommage pour lui, il venait de perdre une occasion de se moquer de son rival. Chose qu'il faisait avec plus d'ardeur ces derniers temps ; il devenait presque méchant avec le blond.
Au final, ces deux ans de séparation les avaient fait changer. Alors qu'avant les deux jeunes hommes se chamaillaient continuellement sans méchanceté aucune, s'appréciant au fond, ce n'était plus le cas. Roronoa était devenu moqueur et provocateur avec l'autre. Le poussant plus loin dans ses retranchements, comme s'il cherchait à lui faire mal.
Robin avait bien évidemment remarqué ce manège. Que pouvait-il bien se passer dans la tête verte ? Zoro n'avait pourtant pas changé de comportement vis à vis des autres Mugiwara. Alors pourquoi avec Sanji, il paraissait tellement différent ?
Il se passait quelque chose entre ces deux-là, l'archéologue en était persuadée. Il fallait à présent comprendre quoi.
- Voilà, c'est fini, déclara solennellement Chopper.
Il posa un dernier bout de scotch pour maintenir le pansement dans le bas du dos de Sanji, à l'emplacement ou se trouvait précédemment la tâche bleue, indice de la présence du Dévoreur de Monde. Ce dernier reposait d'ailleurs sur la table de l'infirmerie, dans un bocal. La bestiole, qui ressemblait à un vert violet, mesurait presque 10 centimètres de long. Rien que de penser qu'il avait eu ça sous la peau pendant de longues années, Sanji en frémit de dégoût. Avait-il déjà dit qu'il détestait les insectes ?
- Tu devrais rester un peu ici, pour te reposer au calme, dit le renne, tout en rangeant soigneusement son matériel.
En fait, le cuisinier n'avait pas spécialement besoin de se reposer. Ôter le parasite n'avait pris que dix minutes à peine. Le médecin avait dit ça pour préserver la santé mentale de son patient. Après tout, comment allait-il réagir en croisant les filles de l'équipage ? Détestait-il réellement les femmes à présent ?
Sanji s'allongea dans le lit, recouvrant son corps de la couverture. Il n'avait pas envie de quitter l'infirmerie. Il s'y sentait bien, à l'abri.
C'est serein qu'il s'endormit, rattrapant les heures de sommeil qu'il avait manqué la nuit passée.
Lorsqu'il se réveilla, Sanji remarqua immédiatement qu'il n'était pas seul dans la pièce. Assis sur un tabouret, à côté du lit, Zoro le fixait en silence. S'il n'avait pas eu l'œil ouvert et les sourcils légèrement froncés, on aurait cru qu'il dormait.
- Oi, marimo, qu'est-ce que tu fous la ?
- Voir si tout allait pour toi, blondinette.
Blondinette. Un surnom que le bretteur n'utilisait pas avant. Un surnom qui énervait le dénommé. Un surnom qui rabaissait sa virilité. Comme s'il n'était pas un homme, comme s'il était une petite fille sans défense.
Le blond grogna et recouvrit son visage de la couverture, ne voulant plus voir son vis à vis. Depuis leurs retrouvailles, il le détestait. Dès qu'il voyait son visage balafré et son sourire moqueur, il avait envie de le frapper. Dès qu'il entendait sa voix le critiquer, le rabaisser, il avait envie de lui faire avaler sa langue.
Alors oui, Roronoa Zoro était la dernière personne sur ce bateau qu'il voulait voir. Pourtant l'autre était venu le provoquer, lui chercher les poux, encore et encore.
- Depuis quand tu t'inquiètes pour moi ?
- ...
- Tu me détestes, non ?
Malgré tout, le cuisinier ne pouvait s'empêcher de lui aussi provoquer son rival. Il n'arrivait pas à simplement l'ignorer. Et au fond, il voulait comprendre pourquoi l'attitude de l'autre jeune homme avait tellement changé à son égard.
- Oui.
Sa voix était grave. Etrangement, ce simple mot fit se stopper un instant la respiration de Sanji. L'autre le détestait réellement, il ne s'en cachait même pas. Une boule se forma dans son ventre et il se demanda un instant s'il n'allait pas vomir. Pourtant, à part ses doigts qui se resserrèrent plus fermement sur la couverture, il ne fit rien.
- Dégage, prononça difficilement le cuistot.
- Non.
- ...
- Tu ne veux même pas comprendre pourquoi je te déteste, blondinette ?
Encore ce surnom. Sanji du prendre de grandes bouffées d'air pour empêcher ses nerfs de lâcher. D'un coup, il se sentait énerver comme jamais, la rage montant progressivement en lui.
- Ou alors tu es tellement faible que tu as peur de m'affronter ?
Voilà. C'était trop. Il en avait assez.
Sanji se leva d'un bond du lit, et, sans laisser à l'autre le temps de comprendre, lui mit un magnifique coup de poing dans la figure.
Zoro fut déstabilisé, il ne s'attendait pas à ce que l'autre le frappe et surtout pas avec ses précieuses mains. Il se reprit rapidement et dégaina un katana, bloquant ainsi un coup de pied ravageur. Les deux hommes se fixèrent un instant avant d'enchaîner coups de pied et d'épée. Ils se retrouvèrent rapidement au sol, continuant leur bataille qui ressemblait à un pèle mêle de bras, de jambes et de sabres.
L'infirmerie n'étant pas bien grande, Sanji se cogna rapidement contre les montants du lit. Son épaule droite le lançait douloureusement et il ne put contrer l'attaque de son adversaire et se retrouva plaqué au sol, sur le ventre, les bras maintenus dans le dos.
Roronoa s'installa sur ses reins dénudés, faisant grogner celui sous lui en appuyant sur son pansement. Il bloqua les jambes du blond avec ses pieds, étant obligé pour cela de pratiquement s'allonger sur lui.
Le cuisinier n'osa plus un geste. L'idée que le bretteur pouvait à tout moment dégainer un de ses sabres et le tuer lui traversa l'esprit. Non. Il ne le détestait pas à ce point-là ? Si ? Le vert serait donc venu ici pour profiter de son sommeil pour l'éliminer ? Mais pourquoi voudrait-il sa mort ? Pourquoi le détestait-il ?
Il eut sa réponse immédiatement :
- C'est pour ça que je te déteste.
Ça ? De quoi voulait parler cette algue débile ?
Sanji comprit quand l'homme au-dessus de lui donna un léger coup de bassin et que quelque chose de dur rencontra, à travers le tissu, le bas de son dos.
Non ... Impossible.
Roronoa Zoro bandait ? Et ce à cause de lui ?
Le coq ne voulut pas le croire. Pourtant, il n'y avait pas moyen de se tromper. C'était bien l'érection de l'autre qu'il sentait contre lui.
Il ferma les yeux et serra les poings. Il avait l'impression que son cœur allait exploser. Il n'avait pas peur, il n'était pas dégoûté, c'était simplement étrange.
Voyant que Sanji n'esquissait pas un geste, Zoro se releva et quitta la pièce, sans un mot.
Le blond resta un moment sur le sol, sans oser bouger. Il ne savait pas comment réagir face à cette déclaration. Comment devait-il comprendre cela ?
Au bout de longues minutes, il se relava difficilement, massant son épaule qui le faisait souffrir. Il soupira, passe une main dans ses cheveux pour les remettre en ordre, reboutonna le haut de sa chemise, réajusta sa cravate et son pantalon et quitta à son tour l'infirmerie.
Sur le pont, il croisa Franky qui lui demanda comment son opération s'était déroulée. Ce à quoi il répondit avec une fausse amabilité que le bleu ne remarqua pas.
- Au fait, il s'est pas passé un truc entre Zoro et toi ? Il était étrange quand il est sorti de l'infirmerie ... Et il est allé s'enfermer dans la salle de bain.
- Non, répondit-il en haussant les épaules. Tu sais, ce marimo est trop débile pour qu'on puisse le comprendre.
Le cyborg ne posa pas plus de questions et laissa l'autre partir, haussant simplement un sourcil.
Dans la salle de bain ... Sanji ne se faisait pas d'illusions, il savait très bien ce que le second de l'équipage était en train de faire. Après tout, il était lui aussi un homme dans la fleur de l'âge, et bien qu'un gentleman, il pratiquait la masturbation.
Il n'osa pas s'approcher de la salle de bain et se dirigea vers ses fourneaux. N'ayant plus de cigarettes, cuisiner était le seul moyen de se calmer. Car oui, la révélation de Roronoa l'avait totalement chamboulée.
Lorsqu'il poussa la porte de la cuisine-salle à manger, il ne se doutait pas, qu'assises à la table, Nami et Robin discutaient tranquillement.
A suivre ...
© Łγɑвɨє
Verdict ? :D
Comment pensez vous que notre cher Sanji va réagir ?
