Bonjour à tous ! Comme toujours, je tiens à remercier Orange-Sanguine pour son soutien, et Bruniblondi pour sa correction ^^ Merci à vous deux les filles !
Petit rappel, Titesouris participe à la convention TW organisée par Zenista Convention. Avec une de ses amie elles ont décidé de créer un Fanbook qui sera remis en main propre à Eaddy Mays (Maman Argent) qui est très impliquée dans la série et aime parler de fanfiction. N'hésitez pas à participer à ce projet ou à en parler autour de vous. Pour plus de renseignements rendez-vous sur leur page Facebook : Fanbook Eaddy Mays The Spark Zenista Convention
Voilà, bonne lecture !
OoO
- C'est fini, Stiles, ils sont morts.
- Morts ? Mais comment ?
- C'était un loup-garou.
OoO
Stiles courait dans la forêt. Les branches des arbres le griffaient, les racines s'enroulaient autour de ses chevilles, et il sentait ses poumons le brûler. Mais il ne pouvait pas s'arrêter. S'il s'arrêtait, il mourait. S'il ralentissait, il mourait. Il pouvait entendre le bruit des pas de la bête derrière lui, la respiration haletante, les grognements terrifiants. Il n'avait qu'une seule chance de survie, c'était s'enfoncer plus encore dans la forêt.
Il accéléra davantage, n'écoutant pas son corps à bout de souffle. Il devait y arriver. Encore quelques mètres et il serait en sécurité. Encore quelques mètres et le monstre ne pourrait plus rien contre lui. Juste quelques mètres...
Un glapissement retentit derrière lui.
Stiles s'arrêta et se retourna, le souffle court. Un rictus trouva son chemin sur ses lèvres et il ricana.
Le loup-garou était pendu la tête en bas par un pied. Stiles sortit de la poche de son sweat-shirt rouge une poignée de poudre noire et compléta le cercle entourant le piège. Une barrière d'énergie s'éleva autour du loup-garou, l'empêchant efficacement de pouvoir s'échapper. Le loup coupa quand même la corde et s'approcha de la barrière.
Stiles remit la capuche de son sweat-shirt et s'avança lui aussi, se tenant à seulement quelques centimètres de la créature.
« Je t'ai eu. C'est fini pour toi maintenant. »
Le loup-garou se contenta de grogner en montrant les crocs. Il essaya d'attraper Stiles avec ses mains griffues, mais la barrière de poudre de sorbier l'en empêcha et il gronda.
« Qu'est-ce que tu vas pouvoir me faire, gamin ? Tu n'es même pas armé. »
Stiles sourit.
« Moi, non. Mais lui, oui. »
Sur ces mots, le jeune homme se retourna et indiqua un endroit entre deux arbres. Dans l'ombre, une silhouette se tenait là, immobile. À la fin de la phrase de Stiles, l'homme s'avança. Il était vieux, ses cheveux blancs, coupés très courts, cachés sous un béret. Son nez fin et aquilin était surmonté de deux yeux brillants d'une lueur prédatrice et un rictus ornait ses lèvres fines. Il n'était pas très grand, mais c'était le genre d'homme à avoir une présence et une prestance indéniables. Dans ses mains, une épée.
Il marcha doucement, avec confiance, sans trébucher une seule fois sur le sol inégal de la forêt. L'homme s'approcha de Stiles et posa la main sur son épaule.
« Tu as pris ton temps, garçon. Tu sais que je n'aime pas attendre. »
Stiles soupira. « Je suis désolé, Monsieur. »
Mais le vieil homme ne se préoccupait déjà plus de Stiles. Il avait reporté toute son attention sur le loup-garou dont les yeux bleu électrique brillaient dans la pénombre de la forêt. Quand la créature posa les yeux sur l'homme, sa colère sembla redoubler et elle s'acharna contre la barrière de poudre de sorbier, en vain.
« Gérard ? Meurtrier ! Monstre ! »
Gérard se contenta de sourire froidement.
« Je ne vois qu'un monstre ici, et ce n'est certainement pas moi. »
Et sans plus attendre, il fit tournoyer son épée. Le loup-garou cessa tout mouvement. Il tomba à genoux, avant de s'effondrer sur le sol de la forêt, coupé en deux au niveau de la taille.
Stiles assista à toute la scène, impassible. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait plus aucune compassion pour les loups-garous.
OoO
- Les loups-garous sont tous des monstres, Stiles.
- Joséphine n'est pas comme ça, Monsieur. Elle est gentille. Elle a bien voulu jouer avec moi, même si tous les autres se moquent de moi. Elle m'a prêté son crayon préféré !
- Elle n'est pas différente. Elle a beau ressembler à un ange, c'est une louve. Et les loups attaquent les humains, comme ils ont attaqué tes parents.
OoO
Stiles était dans sa chambre et profitait de sa soirée pour rattraper son retard sur ses devoirs. Il était rentré de son expédition en forêt, il y avait quelques heures à peine, et il avait juste eu le temps de prendre une douche avant de devoir descendre dîner avec le reste de la famille. Depuis que Gérard, Kate et lui étaient revenus à Beacon Hills, l'ambiance était tendue avec la branche locale des Argent. Allison n'était pas au courant du monde surnaturel et, malgré les insistances de Kate et Gérard, Chris entendait qu'il en reste ainsi. Par conséquent, les repas étaient formels et tendus, les deux morceaux de la famille ayant du mal à trouver des sujets neutres, et Stiles avait accueilli avec soulagement l'ordre de retourner dans sa chambre.
Il adorait sa cousine, vraiment, elle était faite de chatons et de paillettes. C'était une vraie princesse Disney, qui déchirait tout au tir à l'arc. Une véritable Mérida. Mais il ne pouvait rien lui dire à propos du loup qu'il avait aidé à tuer ce soir, ni sur ceux qu'il avait appâtés avant, ni sur son entraînement. Il devait garder sa façade de garçon hyperactif et maladroit et parfois, cela lui pesait. Parfois, il aurait bien aimé être comme Allison, n'avoir à se soucier que du lycée et de sa vie adolescente.
Sa double vie lui pesait de plus en plus et souvent, il aurait préféré ne jamais savoir ce qui était arrivé à ses parents. Il aurait préféré ne pas être adopté par Gérard, transformé en tueur, en chasseur. Mais il était reconnaissant à l'homme de l'avoir jugé apte à supporter ces connaissances. Il lui était reconnaissant de s'occuper de lui, de le former pour qu'il puisse un jour avoir sa vengeance.
Il aurait parfois juste aimé que ce ne soit pas au détriment de son innocence. Mais son innocence avait été détruite en même temps que ses parents, et avait complètement disparu avec Joséphine.
Et puis, c'était toujours un peu difficile pour lui de revenir à Beacon Hills.
Stiles soupira quand il entendit sa porte s'ouvrir et il reposa son crayon, se retourna, et se raidit. Dans l'encadrement de la porte se tenait Gérard. Il se leva, droit comme un I.
« Monsieur ? »
Gérard l'examina de haut en bas avant de parler.
« Viens me rejoindre dans le bureau. J'ai à te parler. »
Puis il sortit en laissant la porte ouverte. Stiles soupira à nouveau. Il détestait quand Gérard faisait ça. Il n'avait droit à aucune intimité, aucune vie privée. Tout devait être comme le décidait le vieil homme. Et bien évidemment, Stiles se devait d'être parfait. Des notes parfaites, un chasseur parfait. Il savait qu'il n'arriverait jamais à rencontrer les exigences de son gardien. Il avait essayé pendant des années. Il avait fait tout ce qu'il pouvait, passant des nuits entières à s'entraîner à démonter une arme, nettoyer un pistolet, perfectionner ses mouvements de combat, à étudier comme un dément pour avoir les meilleures notes possibles. Il avait fait tout ce que lui avait dit Gérard dans l'espoir que son nouveau gardien soit fier de lui et veuille bien le garder auprès de lui.
En vain.
Gérard n'avait jamais montré une seule fois de fierté pour lui, il trouvait toujours quelque chose à redire. Il y avait toujours un petit détail qui n'allait pas.
Stiles avait abandonné l'idée que Gérard reconnaisse enfin sa valeur. Il savait que ça n'arriverait jamais, mais il ne pouvait s'empêcher d'espérer, dans un coin de son cœur, que l'homme qui l'avait pris sous son aile après la mort de ses parents éprouve un jour de l'affection pour lui. Il voulait être autre chose qu'un fardeau, autre chose qu'un simple collègue chasseur.
Stiles rangea rapidement ses affaires et suivit Gérard, refermant la porte du bureau derrière lui. Il se doutait que, si le vieil homme le convoquait dans une des seules pièces interdites à Allison, ce n'était pas pour lui parler de ses notes. C'était le bureau de Chris, l'endroit où il gardait tous les documents relatifs à ses chasses, et les armes les plus dangereuses.
Il avait raison.
Gérard l'attendait, assis dans le grand fauteuil derrière le bureau, les coudes posés sur le plateau, les doigts croisés devant la bouche.
« Nous avons un problème. La meute Hale est de retour. »
OoO
- Pourquoi les loups-garous ont tué mes parents ?
- Parce que ce sont des monstres, tous autant qu'ils sont.
- Mais ils avaient fait quoi ? Mon papa est gentil, c'est un shérif, vous savez.
OoO
Stiles se figea.
Les Hale.
La meute Hale était de retour ? Son sang se glaça dans ses veines. Une vague de haine l'envahit et sa tête lui tourna. Pendant de longues secondes, il ne vit que du blanc, et sa tête fut comme enfermée dans du coton. Quand il reprit contact avec la réalité, il se rendit compte que ses poings étaient tellement serrés que ses jointures en étaient blanches et que ses ongles s'enfonçaient douloureusement dans ses paumes.
« Ils sont tous revenus ? Derek, Laura, Cora ? Peter aussi ? »
Gérard sourit, un sourire froid et calculateur.
« Non. Cora est partie vivre dans la forêt amazonienne. En fait, il n'y a que Derek qui soit revenu. Laura et Peter sont morts. »
« Peter est mort ? »
Gérard acquiesça.
« Je suis désolé, Stiles, je sais à quel point tu voulais le tuer. »
Stiles grinça des dents. La fausse compassion du vieil homme mettait ses nerfs à rude épreuve. Il se sentait perdre pied. Toute sa vie, il ne s'était focalisé que sur un seul objectif. Toutes ces heures de souffrance à endurer un entraînement intensif qui n'était pas fait pour lui, tous ces jours à angoisser, à planifier, à prévoir, à tourner les événements encore et encore dans sa tête.
Tout ça pour rien ?
Peter était déjà mort. Stiles n'avait plus de buts dans sa vie, il avait passé ces dix dernières années à penser au jour où il pourrait enfin se venger, où il pourrait enfin tuer le monstre qui avait massacré ses parents. Une vie pour une vie.
Mais non.
Quelqu'un s'en était occupé. Quelqu'un l'avait tué à sa place.
« Qui ? »
« Derek Hale. »
Derek Hale. Eh bien, ce serait sa nouvelle cible.
« Je pense que tu es maintenant assez prêt, Stiles. Ce sera ta première mission solo. »
Stiles sourit, un sourire froid comme l'acier.
« Vous pouvez compter sur moi. »
Gérard posa une main sur son bras, faussement affectueux.
« Je l'espère vraiment, Stiles. Kate a déjà essayé d'éliminer cette meute. Elle a laissé des survivants, et vois ce que ça donne. Ils sont de retour, comme des cafards. Alors fais ce que tu as à faire. Ne laisse personne en réchapper. »
Stiles sentit son visage se renfermer légèrement à la mention de Kate.
Kate était une femme diablement efficace dans son travail. Mais cruelle. Trop cruelle. Stiles comprenait l'importance de s'assurer que le travail soit bien fait, mais il ne cautionnait pas ses manières trop brutales.
Brûler une famille vive n'était pas la méthode la plus adéquate. Surtout quand certains étaient humains. Ils s'étaient certes associés avec les loups-garous, mais Stiles n'était pas certain qu'ils méritent la même punition que les loups. Peut-être créer un endroit pour qu'ils puissent réapprendre à vivre sans ces créatures ? Stiles n'y avait pas encore vraiment réfléchi, mais il y avait quand même certains actes qu'il n'était pas prêt à commettre.
S'en prendre aux enfants faisait partie de la liste.
Il allait devoir réfléchir à comment s'occuper de cette meute. Seul. Sans faire la même erreur que sa chère Tante Kate.
OoO
- Mange tes cookies, Stiles. Je les ai faits rien que pour toi.
- Non, je préfère ceux de maman. Les tiens sont bizarres, tante Kate.
- Maman est morte. Mange tes cookies. Et dis-moi ce que fait l'électricité chez un loup-garou.
OoO
Par le plus grand des hasards, ce fut Allison qui lui apporta la réponse. Elle avait remarqué que, depuis son arrivée à Beacon Hills et sa venue au lycée, il ne s'était rapproché de personne. C'était un choix de sa part, c'était plus facile de passer pour l'hyperactif socialement maladroit que de s'attacher à des personnes pour ensuite les quitter ou les perdre. Mais Allison ne savait pas ça, et le pensait trop timide pour se faire des amis.
Elle commença à l'inviter à une ou deux sorties par semaine avec son groupe d'amis et son petit-ami, que Stiles soupçonnait être de la nouvelle meute de Derek. Il n'avait croisé le loup-garou qu'une fois, quand il était venu déposer l'un d'eux pour une soirée ciné. Mais c'était un pas dans la bonne direction. C'était un pas de plus vers le monstre dont la meute avait tué sa famille. Il ne savait pas exactement qui, dans le groupe d'amis d'Allison, était un loup.
Stiles était certain qu'Isaac en était un. Il habitait chez Derek, et celui-ci était son tuteur légal. Il avait des soupçons pour Erica, qui était passée d'épileptique ringarde à pin-up sexy en très peu de temps. Mais peut-être que cela venait du fait qu'elle avait commencé dans le même temps à sortir avec un garçon, et que ça lui avait donné la confiance nécessaire pour sortir de sa coquille.
Son copain, Boyd, montagne de muscles et de zénitude, faisait également partie du groupe. Stiles avait rarement rencontré une personne aussi tranquille. Ce garçon avait un calme à toute épreuve et dégageait une aura de bienfaisance qui, couplée à son physique intimidant, donnait envie à Stiles de se réfugier dans ses bras. Quand il côtoyait Boyd, Stiles se sentait en sécurité, protégé. Boyd ne parlait presque jamais, mais quand il ouvrait la bouche, c'était toujours pour dire quelque chose de pertinent ou à l'humour corrosif.
Mais Stiles ne se faisait pas d'illusions. Il savait qu'il y avait de grandes chances pour que le groupe entier soit la meute de Derek. Il se demandait juste ce qu'Allison, fille de chasseurs, faisait parmi eux. Elle sortait peut-être avec Scott, mais le jeune homme avait du mal à croire une telle coïncidence.
La meute essayait-elle d'infiltrer sa famille ?
Stiles sentit une vague de colère l'envahir. Il n'avait pas suffi à ces monstres de tuer sa première famille, ils essayaient maintenant de faire du mal à celle qui l'avait recueilli ? En utilisant, en plus, la personne la plus adorable au monde pour cela ? Ô que non. Stiles n'allait certainement pas les laisser faire.
Et pour défendre sa famille, il allait infiltrer la meute pour mieux la détruire de l'intérieur. Ces monstres ne le verraient pas venir. Il allait commencer par se rapprocher de Scott. Le jeune homme et lui s'étaient connus avant que Stiles ne parte de Beacon Hill après la mort de ses parents. Ils avaient commencé une amitié qui aurait pu devenir forte sans ce drame. Encore une opportunité gâchée par les loups-garous. Ils avaient brisé sa vie, le privant d'une existence normale au sein d'une famille aimante, et ils avaient également ruiné toute chance que Stiles se fasse des amis au sein de la ville. Il était maintenant trop différent d'eux.
Lui savait ce qui se cachait dans le noir. Lui savait ce dont les cauchemars étaient faits.
OoO
- Gérard. J'ai fait un cauchemar. Je peux dormir avec toi ?
- Retourne au lit, Stiles. Apprends à vaincre tes peurs seul.
- S'il te plaît... Papa ?
- Retourne au lit. Et ne m'appelle plus jamais comme ça. Tu n'es pas mon fils.
OoO
Au cours des quelques semaines qui suivirent, Stiles observa en détails le groupe d'amis d'Allison. Ses soupçons sur le fait qu'ils soient tous des loups-garous semblaient se confirmer de plus en plus. Érica semblait toujours savoir quand il arrivait, même quand elle ne le voyait pas. Isaac répondait à des commentaires qu'il n'était pas censé entendre. Scott, lui, passait un temps non-négligeable à parler de l'odeur d'Allison (pas du tout embarrassant pour ceux autour) et, quand elle entrait dans la pièce, Stiles voyait les narines du loup-garou frémir avant qu'un sourire ne vienne orner ses lèvres. Le seul un tant soit peu discret vis-à-vis de ceci était Boyd.
L'un dans l'autre, ils n'étaient absolument pas subtils du tout. Stiles aurait pensé que, avec une famille de chasseurs dans le coin, ils feraient un minimum attention. Mais non. À croire qu'ils n'avaient pas conscience du danger.
Le seul que Stiles n'avait pas encore vu en face était Derek. Le jeune homme avait l'impression de l'apercevoir souvent, du coin de l'œil, mais à chaque fois qu'il essayait de le repérer, l'alpha semblait avoir disparu. Mais Stiles ne se leurrait pas, il savait ce que cela voulait dire. Il était sous surveillance. Il devait absolument veiller à ne faire aucun faux pas s'il ne voulait pas que sa couverture explose. Il avait déjà un désavantage énorme du fait de venir d'une famille de chasseurs. Il ne devait surtout pas faire d'impair.
D'un autre côté, la meute semblait avoir relativement bien intégré Allison parmi eux, et elle venait du même milieu que lui. Ils ne l'avaient peut-être acceptée que pour pouvoir se rapprocher des Argent, mais dans ce cas, le fait qu'il soit élevé par eux jouait en sa faveur. Il était un nouveau point d'approche.
Les loups penseraient se servir de lui pour accéder aux Argent, mais c'est lui qui se servirait d'eux pour s'approcher du véritable monstre. L'alpha. Et il utiliserait tous les moyens nécessaires pour cela.
L'occasion de commencer à se rapprocher vraiment d'eux survint un mois environ après que Gérard lui ait donné sa mission. Le professeur de biologie leur donna un travail à faire par deux, un dossier dont la note compterait pour moitié dans les moyennes du trimestre. Allison se mit avec Scott, et Boyd avec Érica. Stiles en profita pour proposer à Isaac de travailler ensemble. Le jeune homme ne sembla pas très enthousiaste à l'idée de se mettre avec Stiles, mais il accepta, et c'est tout ce que demandait le chasseur. S'il pouvait faire en sorte d'aller travailler chez Isaac, il serait dans la tanière de l'alpha. Il pourrait commencer à l'étudier. Et il découvrirait son point faible pour l'exploiter au maximum. Ce monstre allait payer ce qu'il avait fait de sa vie.
Il fit bien attention à ne pas paraître trop pressé de se rendre chez Derek. Il ne devait surtout pas se griller maintenant. Il supporta donc patiemment les séances de travail à la bibliothèque de l'école. Jusqu'au jour où, après de timides rapprochements et un début d''amitié fragile, Isaac proposa à Stiles de venir travailler à la maison. Ils seraient mieux qu'à la bibliothèque, argua le jeune loup-garou. Ils pourraient parler à voix haute et grignoter en travaillant.
Stiles fit mine d'hésiter, demandant timidement si son grand frère ne serait pas embêté. Isaac balaya ses inquiétudes d'un revers de la main, argumentant que c'était Derek lui-même qui avait proposé cette solution.
Si cette nouvelle information étonna le chasseur, il n'en laissa rien paraître.
Il prit simplement garde de supprimer toute odeur pouvant le trahir, comme la poudre ou l'huile dont il se servait pour nettoyer ses armes. Il prenait ces précautions tous les jours, mais, face à un alpha, un peu de prudence n'était jamais inutile.
Quand Stiles arriva chez Isaac, Derek n'était pas en vue. Le jeune chasseur en ressentit un peu de déception, il était impatient de se mettre au travail. Ce n'était pas parce qu'il n'avait pas l'occasion d'admirer le physique parfait de l'alpha, qu'il n'avait fait qu'entrevoir rapidement lors de leur seule et unique rencontre. Non. C'était juste un bonus. Et ce n'était pas important. Aucunement. Stiles n'allait pas se laisser guider par ses hormones.
C'est ce qu'il se répéta une heure plus tard quand Derek entra dans l'appartement. Quand il passa la porte, Isaac leva la tête de ses livres, l'air surpris.
« Derek ? Tu n'étais pas... » Son regard alternait entre la porte d'entrée et celle qui donnait dans une partie de l'appartement que Stiles n'avait pas visitée. La tanière du loup, sans aucun doute. Celui-ci fronça les sourcils en direction de son protégé et, quand il se retourna vers Stiles, il vit une lueur rougeâtre dans son regard.
« Non, j'étais allé courir. Bonjour, Stiles. » Dit Derek.
« Derek. » répondit Stiles avec un hochement de tête.
« Stiles et moi, on travaille sur notre devoir de biologie. » Précisa Isaac en montrant les livres et les papiers étalés sur la table basse.
« Intéressant. » marmonna Derek, le regard fixé sur Stiles. Celui-ci se tortilla, mal à l'aise. Pourquoi l'alpha le fixait-il ainsi depuis son arrivée ? Et pourquoi ses narines frémissaient-elles ainsi ? Avait-il des soupçons ? Il fit semblant de chercher un stylo dans son sac et en profita pour se renifler discrètement. Sentait-il l'aconit ou la poudre ? Non, il avait fait bien attention. Alors, qu'est-ce qui interpellait le loup dans son odeur ?
Quand l'alpha vint s'asseoir dans le canapé de manière à ce que leurs cuisses se touchent, Stiles sentit son cœur accélérer et ses yeux s'écarquiller. Se pourrait-il que Derek soit attiré par lui et son odeur ? Stiles avait entendu parler de ces légendes disant que les loups reconnaissaient un compagnon potentiel à l'odeur. Il n'y avait rien de mystique, ni de romantique là-dedans, il n'y avait pas d'âme-sœur, comme il pouvait parfois le lire dans les romans pour jeunes adolescentes, mais une odeur plaisante aux narines du loup traduisait une chimie compatible. Et donc, un compagnon ou une compagne potentiel(le). S'il était ça pour l'alpha...
Il testa sa théorie en se laissant aller contre le dossier du canapé, la tête rejetée en arrière, dénudant sa nuque. Il faisait signe de soumission au loup, tout en restant subtil à ce propos afin que Derek ne se rende pas compte qu'il le faisait exprès. Puis il laissa retomber son menton contre sa poitrine en gémissant.
« Hmmm... Je crois que je suis resté trop longtemps penché sur ces papiers. » Il se massa la nuque. « Ça ne m'étonnerait pas si j'attrapais un torticolis. »
Il sourit intérieurement en entendant la brusque inspiration d'Isaac qui se leva et se dirigea précipitamment vers la cuisine en lançant un ''Je vais aller refaire du thé !'' par-dessus son épaule. Ça aurait pu être crédible, s'ils avaient été en train de boire du thé en premier lieu.
Stiles sentit Derek prendre la même position que lui à ses côtés.
« Alors, Derek. » Commença le jeune chasseur. « Tu fais quoi dans la vie ? »
« Je travaille dans les archives de la ville. »
Stiles se rassit brusquement et fixa Derek, surpris.
« Vraiment ? » L'encouragea-t-il à continuer.
« Oui. »
Après un instant de silence, le loup se redressa et s'assit en tailleur sur le canapé, de manière à ce qu'ils soient face-à-face et poursuivit. « Je travaillais dans la sécurité. Mais un incident m'a fait reconsidérer mes choix de carrière. »
Stiles continuait à le fixer. Il ne s'attendait vraiment pas à cette réponse. Policier, pompier, oui, ou un métier physique. Voilà ce qu'il avait pensé entendre. Un métier où le loup pouvait se dépenser, faire ressortir son agressivité et son besoin de tout contrôler qui venait avec son alphattitude. Jamais il n'aurait cru que le loup s'enfermerait volontairement entre les quatre murs des archives municipales.
Derek haussa un sourcil. « Quoi ? »
« Rien. » Répondit Stiles, songeur. « Je ne m'attendais pas à cette réponse, c'est tout. »
Derek esquissa un sourire. « Ça étonne souvent, oui. »
Le jeune chasseur décida de pousser un peu sa chance. « Non mais c'est vrai, regarde-toi. Tu passerais très bien à la télé avec un physique comme le tien. Ta mâchoire carrée et ton nez. Ta barbe bien entretenue. Et tes pommettes ! Tu as déjà vu tes pommettes ? Je suis sûr qu'on peut couper du bois avec ces pommettes. Sans parler de tes yeux. Et puis... » Il souleva légèrement le T-shirt du loup. « Ouais. Tes abdos. Je suis sûre que toutes les femmes veulent lécher ces abdos. Et même certains hommes. Même moi. Tu pourrais facilement faire mannequin pour sous-vêtements avec un corps comme le tien. Alors ouais, que tu t'enfermes dans des rayonnages poussiéreux me dépasse. »
Stiles sourit en remarquant que la pointe des oreilles de Derek était devenue toute rouge. Avec ses yeux légèrement écarquillés face à la tirade du plus jeune et ses petites dents de lapin, l'alpha était adorable. Et ce n'était pas bon du tout pour les hormones de Stiles. Il devait se souvenir que si les loups-garous paraissaient peut-être humains, ils n'en restaient pas moins de véritables monstres qui n'hésitaient pas à vous arracher la gorge avec les dents. Il devait penser à ses parents. Et à Joséphine qui avait été sa meilleure amie avant qu'elle n'essaie subitement de le dévorer. Joséphine, le premier – et seul - loup qu'il avait abattu.
Alors oui, Derek était adorable en ce moment-même. Oui, il avait l'air gentil et sincère, tout comme sa meute. Mais ça n'allait pas empêcher Stiles de faire son travail. Il avait une mission, et il allait l'accomplir. L'alpha lui avait donné l'occasion parfaite pour ça. Il voulait Stiles pour lui ? Il allait l'avoir. Ce serait la dernière chose qu'il aurait avant que le jeune chasseur ne les anéantisse, lui et sa meute. Coucher avec ce monstre serait difficile, mais Stiles était prêt à tout. Au moins, Derek était agréable à regarder, lui.
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- Le chasseur ne voudra jamais nous donner l'artefact. Je ne vois aucun moyen de le convaincre.
- J'en ai un, Stiles. Il aime les adolescents.
- Quoi ? Mais... Je n'ai jamais...
- Cela ne plus plaira que davantage. Qu'il nous cède l'artefact. Fais ce qu'il faut.
OoO
Depuis cette journée, Stiles passait de plus en plus de temps chez Isaac. Officiellement pour travailler, mais il s'arrangeait toujours pour passer un peu de temps seul avec Derek sous l'œil blasé d'Isaac, qui en avait marre de devoir aller faire du thé que personne ne buvait jamais.
Mais sa stratégie commençait à payer. Derek et lui commençaient à se rapprocher, et l'alpha lui avait demandé de venir ce soir pour qu'ils puissent passer une soirée à deux. Après un repas préparé par le loup-garou et un ou deux films sur Netflix, Derek l'avait raccompagné à sa jeep. C'est là que les choses intéressantes avaient commencé.
Stiles était réticent à partir. La pizza avait été délicieuse, et ils s'étaient bien amusés tous les deux. Derek était lui aussi un grand fan des films Marvel et ils avaient passé une bonne soirée à commenter et refaire les dialogues des deux premiers Iron Man.
Mais ça avait été l'heure pour Stiles de rentrer à la maison et il avait regagné sa voiture avec Derek. Cela faisait plus de dix minutes qu'ils continuaient à parler, et Stiles était en plein milieu d'une tirade enflammée qui expliquait pourquoi le Stucky était réel quand Derek posa ses mains sur ses hanches pour le plaquer contre la portière de sa voiture. Cela coupa Stiles en plein élan et Derek en profita pour poser ses lèvres contre les siennes. Ce fut d'abord un simple contact avant que le loup-garou n'approfondisse le baiser, mordillant légèrement sa lèvre inférieure avant de plonger sa langue dans sa bouche à la recherche de sa jumelle.
C'est sur un petit nuage qu'il était rentré chez lui, un sourire béat sur le visage quand il claqua la porte de sa chambre derrière lui. Avant de sursauter brusquement et de revenir sur terre brutalement en voyant Gérard qui l'attendait assis dans sa chaise de bureau.
« Je t'attendais, Stiles. »
« Gérard. »
« Comment avance ta mission ? »
Stiles passa son poids d'un pied à l'autre, nerveux. Gérard avait le don de le mettre sur les nerfs.
« Bien. Ça avance bien. Je... Je commence à me rapprocher de l'alpha, je pense pouvoir bientôt passer à l'action. Encore un peu de temps, et Derek me fera entièrement confiance. À ce moment-là, je pourrai les tuer. »
« Souviens-toi que tu n'es pas là pour t'amuser. Tes petits rendez-vous sont bien jolis, mais il va falloir songer à passer à l'étape supérieure. Les loups-garous sont des créatures d'instinct et de pulsion, ce ne sera pas compliqué de le convaincre, même pour toi. Tu pourras le tuer sur l'oreiller. Dépêche-toi, Stiles. Tu n'as pas toute l'année non plus. Je veux pouvoir passer à un autre travail. »
Stiles serra les dents. Il savait que sa relation avec Derek n'était pas réelle. Il le savait, puisque c'était lui qui trompait le loup. Mais... Il ne pouvait s'empêcher d'espérer que ce soit vrai. Il ne pouvait s'empêcher de vouloir ça pour de vrai. Il avait seize ans et il n'avait jamais eu un seul rendez-vous, dédié qu'il était à la chasse. Il avait eu des béguins, mais n'avait jamais pu agir sur ses sentiments.
Et là... Plus il passait de temps avec les loups-garous, plus il se posait de questions. Il savait qu'ils étaient des monstres. C'est ce qu'on lui répétait depuis qu'il était petit, et il en avait eu la preuve maintes et maintes fois. Mais il ne pouvait s'empêcher de se sentir accepté, bien plus que par sa famille d'adoption. Gérard et Kate n'étaient pas des modèles de réconfort et d'affection. Jamais il n'avait eu droit à un mot gentil ou à une louange pour un travail bien fait. Il n'y avait que l'entraînement et la chasse. Et ça convenait à Stiles. Vraiment. Lui aussi voulait venger sa famille, lui aussi voulait rendre la terre plus saine et faire en sorte que les gens soient en sécurité.
Mais pourquoi était-ce à lui de tout sacrifier ? Pourquoi n'avait-il pas le droit à une vie relativement normale ?
Alors oui, Derek était un monstre. Sa meute aussi. Mais Stiles ne pouvait s'empêcher de vouloir que ce ne soit pas vrai. Il voulait simplement des amis, pas des collègues chasseurs. Il voulait des nuits d'amusement et des soirées films.
Il voulait un vrai rendez-vous.
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- Stiles, prépare-toi. On va chasser. Et enlève ce costume ridicule.
- Mais, Gérard ! Ce soir, je dois voir Marcel ! Je t'avais demandé, ça fait un mois que j'attends !
- Nous n'avons pas le temps pour ces sornettes ridicules. Le travail nous attend.
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Cela faisait deux semaines depuis la mise au point de Gérard et les choses avec Derek avançaient bien. Ils avaient eu plusieurs nouveaux rendez-vous et Stiles avait poussé sa chance, se montrant entreprenant avec Derek. Leur relation avait évolué et les mains avaient commencé à explorer, mais Derek refusait de... Consommer entièrement pour le moment. Il disait qu'il voulait prendre son temps, qu'il voulait apprendre à bien connaître Stiles avant de passer à l'étape supérieure. Cela frustrait le jeune chasseur au plus haut point, il voulait en finir avec cette mission, il voulait pouvoir passer à autre chose et faire taire les doutes qui commençaient à naître dans son esprit.
Il voulait revenir au temps où il n'avait pas fait connaissance de la meute de Derek. Il voulait oublier les remarques pleines de mordant d'Erica et sa passion pour les comics, il voulait oublier la présence tranquille et réconfortante de Boyd, il voulait oublier l'entrain et les yeux de chiot fou de Scott, il voulait oublier l'amitié naissante avec Isaac. Et surtout, surtout, il voulait oublier leur alpha. Son humour pince-sans-rire et sa force calme. Son physique ravageur et la personnalité qui allait avec. Ses attentions discrètes mais toujours présentes, sa présence qui apportait à Stiles la sécurité et la protection dont le jeune homme avait besoin. Il voulait oublier qu'il se sentait apprécié, qu'on l'estimait, qu'il commençait à avoir une place dans le groupe. Il voulait oublier sa culpabilité naissante à l'idée de tous leur mentir, et sa réticence à vouloir les tuer.
Il voulait oublier que, malgré tout ce qu'on lui avait enseigné, il commençait à développer des sentiments pour sa proie.
Mais ce soir, il avait un autre problème. Ce soir, c'était la pleine lune, et un oméga qui avait perdu tout contrôle se dirigeait sur Beacon Hills. Ce soir, il était en chasse.
Il avait pris son sac contenant ses livres de cours, de la poudre de sorbier et son arbalète de poche. Il s'enfonça dans la forêt, se dirigeant vers l'endroit où le loup sauvage avait été aperçu la dernière fois. Il marchait seul depuis vingt minutes quand il entendit une branche craquer. Il sortit son arbalète et l'arma, la pointant en direction du sol, l'arme cachée par sa jambe. Il ne devait pas être perçu comme un chasseur. Il n'était qu'un lycéen travaillant sur son devoir de biologie et cherchant des plantes pour illustrer ses propos.
Un grognement sur sa gauche lui fit abandonner toute prétention et il pointa son arbalète sur le loup-garou. Mais celui-ci était plus proche que Stiles avait prévu et l'animal donna un coup de griffe, lui faisant lâcher son arme pour éviter l'attaque.
Le loup grogna encore, fléchit les genoux en préparation de son bond. Stiles recula lentement, sans gestes brusques. Doucement, il prit une poignée de poudre de sorbier, et la jeta au visage du monstre devant lui. Celui-ci rugit et porta ses mains à son visage, se griffant pour essayer d'enlever la substance toxique.
Stiles en profita pour s'enfuir en courant. Il devait trouver une arme, n'importe quoi, quelque chose qui lui permettrait de se défendre. Avec la poignée qu'il avait gaspillée, il n'avait plus assez de poudre pour enfermer le loup-garou dans un cercle.
Mais le bruit d'une course derrière lui, lui apprit qu'il était très mal parti, et qu'il y avait de fortes chances que cette nuit soit la dernière pour lui. Il jeta un regard derrière lui et vit le loup-garou sur ses talons. Ses yeux étaient tout rougis, gonflés autour de l'orbite, et la pupille était tellement dilatée qu'il ne voyait presque plus le bleu surnaturel. Les lacérations qu'il s'était fait commençaient à guérir, disparaissant à vue d'œil. Il pâlit. La poudre de sorbier n'avait rien fait de plus que de mettre le monstre dans une rage folle. Il sentit la panique commencer à monter en lui. Ses poumons commençaient à le brûler, il savait que personne ne serait là pour l'aider ce soir. Sa seule chance était de réussir, d'une quelconque manière, à échapper à cette bête enragée.
Un poids soudain sur son dos le fit basculer en avant. L'oméga l'avait rattrapé. Il sentit des griffes s'enfoncer dans son bras et il cria sous la douleur aiguë. Il réussit à se dégager, perdant son sac à dos.
Il sentait le souffle de la bête sur sa nuque. Il ferma les yeux, prêt à sentir les crocs déchirer sa peau à tout instant. Il attendit. Rien ne vint. Il rouvrit les yeux et regarda derrière lui. Il sentit ses yeux s'écarquiller.
Un gigantesque loup noir était en train de combattre l'oméga. Enfin... Combattre était peut-être un mot trop fort. Le loup était trop puissant, et l'oméga n'avait aucune chance. Il fut mis en pièces en quelques minutes à peine.
Le loup se tourna vers lui. Ses yeux rouges se fixèrent sur sa blessure. Puis, sa fourrure commença à onduler, ses os à craquer. La peau sembla surgir de l'intérieur de lui et recouvrir les poils soyeux. Après quelques secondes, le loup avait disparu.
À sa place se tenait maintenant Derek dans toute sa glorieuse nudité.
OoO
Et voilà ^^ J'espère que le premier chapitre vous aura plu :D Suite et fin... Dimanche prochain ^^
