Bonjour à tous !

Une fois n'est pas coutume, je démarre avec une petite note introductive.

1. Ceci est slash/yaoi qui évoque des relations homosexuelles explicites. Homophobes de tous poils, on ne vous retient pas !

2. Guimauve, fleur bleue, etc. encore et toujours ! Si vous voulez du super viril, c'est pas ici !

3. Je préviens pour ceux qui n'aiment pas : description sommaire d'un viol au ch6 et mort de certains personnages.

4. Afin d'éviter le même désagrément que pour In Memoriam, je tiens à préciser ceci : vu le nombre de drarry déjà écrits depuis pas mal d'années par une quantité d'auteurs bien plus talentueux que moi, il est fort possible que certains passages vous évoquent quelque chose. L'imagination est certes sans limite mais par moment, il y a des thèmes récurrents et des situations de déjà vu. Je veux faire preuve d'honnêteté en indiquant d'emblée que certains textes m'ont clairement inspirée. Si certains y voient du plagiat, c'est regrettable car ce n'est pas mon intention.

5. La fic est finie. Elle fait 14 chapitres et un épilogue que je posterai en deux parties.

6. LAST BUT NOT LEAST : Je vous remercie INFINIMENT pour vos review que ce soit pour Me and the Dragon ou pour In Memoriam. Même si je ne réponds pas à tout le monde, sachez que je les lis TOUTES et avec un grand intérêt. Et ça me donne envie de continuer !

Sur ce,

Bonne lecture !

Rose M.


Disclaimer : tous les personnages et l'univers de Harry Potter appartiennent à JK Rowling

Rating : M 18 +/ HPDM / yaoi

Auteur : Rose Malefoy

Bêta reader : Victoria Malefoy


PREMIERE PARTIE

Chapitre 1

Juin 2008

- Le souaffle est entre les mains de Willems qui le passe à Claes qui tire et qui maaaarque ! La Belgique mène 150 à 140 ! Le souaffle est récupéré par O'Connor. O'Connor qui dribble Wouters et qui passe à Halifax. Halifax tire et ... bel arrêt du gardien belge Goossens ! Le souaffle est belge à nouveau. Willems, pour Claes, qui repasse à Willems vers Joris qui tente une approche ... repoussée par Sullivan ! O'Connor est à l'attaque, il s'écarte de justesse d'un cognard envoyé par Smets. Il file vers les buts et il maaaaaarque ! L'Angleterre revient à égalité ! 150 à 150 ! Mesdames et Messieurs, c'est un match haletant que livrent ces deux équipes ... Pendant ce temps, où est le Vif d'Or ? Les attrapeurs parcourent le terrain mais aucun des deux ne semblent tenter quelque chose ... A moins que ? Oui, ça y est ! Harry Potter démarre en trombe ! L'Attrapeur de l'Angleterre a aperçu le Vif d'Or ! Il est poursuivi par Vandoormaele. Potter descend dans un piqué vertigineux, talonné par Vandoormaele. Potter redresse de justesse ! Magnifique feinte de Wronski de la part de Potter ! A-t-elle berné l'attrapeur belge ? Non, pas du tout, il s'est redressé à temps mais ... il poursuit sa trajectoire ! Le Vif d'Or est à quelques mètres de Vandoormaele ! Potter est trop loin ! AAAH quelle erreur stratégique de la part de Potter ! Même avec son ThunderBird, il ne pourra pas combler la distance ! Il fend l'air mais ... c'est trop tard ! VANDOORMAELE A ATTRAPE LE VIF D'OR ! LA BELGIQUE GAGNE LA COUPE DU MONDE DE QUIDDITCH !

La moitié du stade explosa de joie. Les joueurs belges se congratulaient et faisaient un tour d'honneur devant leurs supporters déchaînés.

Descendus dans l'arène sablonneuse, les joueurs anglais félicitaient leurs adversaires. C'était un très beau match. Les scores avaient été serrés jusqu'au bout et les deux équipes avaient joué avec fairplay. Des 700 fautes possibles au quidditch, seulement 250 avaient été commises.

De retour dans les vestiaires, Harry Potter, Attrapeur et capitaine de l'équipe d'Angleterre félicitait ses coéquipiers. Les poursuiveurs O'Connor, Halifax et Davis qui avaient marqué 15 buts. Le gardien, Sullivan, qui avait arrêté pas moins de 20 tirs des poursuiveurs belges. Diamond et Fulham, les batteurs, qui n'avaient laissé aucun répit à leurs adversaires.

- Je suis fier de vous ! Disait Harry. Même si nous avons perdu ce match – et la coupe – vous n'avez pas démérité. En témoigne le score. Merci à tous !

Harry traîna un peu dans les vestiaires pendant que ses coéquipiers prenaient leur douche. Il voulait être seul. C'est vrai qu'il était fier de son équipe. C'est de lui dont il était beaucoup moins fier ...

- Harry ?

Il se retourna vers le coach qui venait d'entrer.

- Salut coach. Désolé ... j'ai vraiment merdé sur ce coup-là.

- Harry, vous avez tous fait un excellent match.

- Les gars ont fait un excellent match ... moi j'ai merdé. Et j'ai fait perdre la coupe à l'Angleterre.

- Ouais c'est vrai, tu as merdé, soupira le coach. Tu as sous-estimé ton adversaire et tu as fait une manœuvre trop prévisible.

- ...

- Je ne dis pas ça pour t'accabler, Harry. Loin de là. Je dis ça au contraire pour que tu te remettes en question et que tu ne refasses plus la même erreur la fois prochaine.

- Je ne crois pas qu'il y aura une prochaine fois ...

- Que veux-tu dire ?

- Coach, j'ai 28 ans ! Lors de la prochaine coupe du Monde, j'en aurai 32 ... Je crois qu'il est temps que je cède la place avant de devenir la risée de l'Angleterre !

- Harry ! Tu as été le plus jeune Attrapeur de Poudlard. Tu as été le plus jeune Attrapeur de l'équipe d'Angleterre et grâce à toi, on a gagné la coupe du monde il y a quatre ans. Sans compter qu'avec ton club des Falconi, vous avez remporté cinq années de suite la Champions Wizzards League. Tu ne seras jamais la risée de l'Angleterre !

Devant le mutisme de Harry, le coach poursuivit :

- As-tu réfléchi à ce que je t'ai dit l'autre jour ?

- Oui ... c'est peut-être une bonne idée. C'est vrai que je n'ai plus vraiment un physique d'Attrapeur. Je m'en suis rendu compte pendant le match... j'ai bien failli m'écraser en exécutant la feinte de Wronski.

- Je crois en effet que tu serais mieux au poste de poursuiveur... Tu n'es plus le petit gamin chétif que tu étais à Poudlard Harry ! O'Connor compte arrêter l'année prochaine, tu pourrais prendre sa place...

- Mais alors je devrai quitter mon club de Milan ... il n'y a pas de poste libre de poursuiveur chez les Falconi.

- Il y en aura un la saison prochaine chez les Chelsea's Eagles ...

- Chez les Eagles ? Merlin, c'est une sacrée opportunité !

- Réfléchis-y Harry mais vite ! Car la saison commence en octobre et le mercato commence fin juillet. On doit s'y prendre à temps pour régler les détails de ton transfert ... surtout que Milan voudra te vendre cher ...

- Pffff ... j'ai l'impression d'être une marchandise ...

- Je sais Harry, ... je sais. Mais tu es une marchandise qui vaut plusieurs millions de gallions ...

Harry, désabusé, se leva et se dévêtit pour aller prendre sa douche. Le vestiaire était à présent entièrement vide.

Sous le jet brûlant, il sentait ses muscles endoloris se détendre. Il pouvait apercevoir son reflet dans la vitre en verre de la cabine. C'est vrai qu'il avait changé depuis Poudlard.

Après la bataille finale, il était resté un temps à Sainte-Mangouste car il souffrait d'épuisement.

A sa sortie, son corps avait commencé à changer, comme s'il avait attendu d'être débarrassé de Voldemort pour se modifier.

Il avait grandi. Même s'il ne dépassait pas 1m75, c'était déjà mieux que son mètre soixante-cinq de quand il était adolescent.

Au fil du temps, sa musculature s'était également étoffée. Oh, il ne ressemblait pas à un bodybuilder, loin de là ! Il conservait des muscles fins et déliés. Mais son dos s'était élargi et ses cuisses aussi.

Et ce physique n'était plus adéquat pour le poste qu'il occupait ... Les Attrapeurs étaient en général petits et très minces. Ce qu'il était au début de sa carrière ...

Après Poudlard, on lui prédisait une carrière d'Auror. Mais il avait eu beaucoup de mal à surmonter le traumatisme lié à la guerre et les pertes qui en avaient résulté.

Quand l'équipe des Frelons de Wimbourne lui proposa le poste d'Attrapeur, il accepta directement.

Il y resta trois ans et demi avant que sa carrière internationale ne démarre quand il rejoint les Falconi, la prestigieuse équipe milanaise. Dans le même temps, il fut sélectionné pour faire partie de l'équipe nationale d'Angleterre.

C'était sa deuxième coupe de monde de Quidditch.

Il repensa à la proposition du coach. Les Eagles était la meilleure équipe du championnat anglais et terminaient souvent deuxième, derrière les Falconi, de la Champions Wizzards League.

Il ne perdrait pas au change, loin de là. Et surtout, il pourrait enfin rentrer s'établir en Angleterre ... Il retrouverait ses amis, Ron, Hermione, Ginny, Dean, Seamus, Neville ...

Au fond de lui-même, il espérait aussi revoir une autre personne ... mais, ça il n'y croyait pas trop.

Que pouvait-il espérer d'elle ? Cette personne ne l'avait jamais remarqué sauf pour se moquer de lui ... Ils ne venaient pas du même milieu, n'avait pas les mêmes centres d'intérêt.

Harry avait depuis longtemps admis que les sentiments qu'il ressentait étaient à sens unique et qu'il ne devait absolument rien espérer.

C'était une des raisons pour lesquelles il n'hésita pas longtemps à partir pour Milan.

Il s'était dit que s'il mettait de la distance entre lui et l'objet de ses pensées, il l'oublierait plus facilement.

A d'autres ! Il n'avait jamais oublié.

Comment oublier ses bras noués autour de ma taille, s'accrochant à moi désespérément ? Comment oublier son torse qui s'écrasait contre mon dos et sa joue pressée sur mon épaule pendant que ses larmes brûlantes transperçaient ma chemise ?

C'était plus fort que lui. C'était destructeur mais c'était plus fort que lui.

En sortant de la douche, sa décision était prise. Il contacterait son agent pour négocier son transfert en Angleterre.


En consultant sa montre, Harry constata qu'il était en retard. Très en retard.

Toutes ses réflexions lui avaient fait perdre de vue qu'il était invité à une réception, organisée à l'ambassade de Grande-Bretagne à Paris, ville organisatrice de la Coupe du Monde.

Il n'avait pas très envie d'y aller. La défaite allait donner un goût amer à la fête et il devrait sans doute répondre à des centaines de questions ... Mais il ne pouvait pas se permettre de faire faux bon. Après tout, il était l'Attrapeur vedette de l'équipe anglaise.

Il revêtit un costume blanc sur un t-shirt de la même couleur. Cette tenue était suffisamment sobre et décontractée pour l'évènement. De plus, le blanc faisait magnifiquement ressortir sa peau dorée, ses cheveux bruns et ses yeux verts.

Il transplana devant les lourdes portes de l'Ambassade de Grande-Bretagne où il fut accueilli par des elfes de maison qui l'escortèrent à l'intérieur de l'immeuble. Il s'agissait d'un prestigieux hôtel de maître situé Faubourg Saint Honoré à Paris.

Les élégants salons étaient richement décorés et un quintet jouait les meilleurs morceaux de musique baroque.

Harry fut accueilli par l'ambassadeur en personne qui, malgré la défaite, le félicita chaleureusement pour la performance de son équipe.

Comme il s'y était attendu, de nombreuses personnes vinrent le saluer, lui demander un autographe et le questionner.

Harry, qui avait toujours eu un problème avec la célébrité, commençait à s'agacer de cet empressement à son égard. Parfois il se demandait pourquoi il avait choisi une carrière qui le plaçait systématiquement sous les feux de la rampe ...

Contre toute attente, il fut « délivré » par la dernière personne qu'il s'attendait à voir dans ces murs.

- Alors, Potter ? Pas encore marre de jouer les vedettes ?

Cette voix traînante, cet accent du Wiltshire à couper au couteau et cette inimitable façon de cracher le P de Potter ...

Harry souriait en se retournant vers le propriétaire de la voix.

- Malefoy ... quel plaisir de te voir ici ! Dit-il sur un ton sarcastique. Je ne te savais pas membre de mon fan club ! Tu veux que je te signe un autographe, peut-être ?

- Sans façon Potter ! Et je ne suis pas membre de ton fan club ... juste amateur de beaux matches de quidditch, répondit le blond en souriant.

Harry prit le temps de contempler son pire ennemi de Poudlard, sa Némésis.

Cela faisait à peu près 10 ans qu'il ne l'avait pas vu. Lui aussi avait changé. Il constata que le blond était toujours plus grand que lui ... 1m85 environ.

Ce soir, il était entièrement habillé de noir. Un costume et une chemise de grand couturier manifestement. Armani, peut-être. La couleur tranchait avec sa peau toujours aussi pâle, ses cheveux blonds clairs et ses obsédants yeux couleur de mercure.

Tous les deux devaient offrir un intéressant contraste, Harry tout en blanc et Malefoy tout en noir.

Harry se surprit à trouver le blond particulièrement beau et le lui dit tout simplement.

- Tu n'es pas mal non plus, Potter. Je dois dire que la pratique du quidditch t'a bien amélioré et ta vie dans la capitale italienne de la mode t'a donné du goût pour t'habiller, répondit Malefoy.

- Ah mais je vois que tu en sais plus sur moi que tu ne veux bien le dire ... dit Harry malicieusement.

Pris au piège, l'ex-serpentard ne put nier plus longtemps.

- Oui, bon. Tu m'as eu. C'est vrai que je suis ta carrière depuis un bout de temps ...

- Bien ! Mais ça veut dire que toi, tu sais plein de choses sur moi mais, moi, je ne sais rien de toi ! Alors raconte !

- Si tu veux. Viens, allons plus loin, histoire d'être plus tranquilles.

Ils s'éloignèrent vers un salon moins fréquenté. Ils s'assirent à une table et tout en sirotant du champagne, ils discutèrent longuement.

Harry savait déjà qu'après la bataille finale, la famille Malefoy avait été jugée par le Magenmagot. Lucius Malefoy avait été condamné à la prison à perpétuité. Narcissa, en raison du fait qu'elle avait aidé Harry en mentant à Voldemort, avait été condamnée à l'exil. Concernant Draco, il fut admis qu'il avait été embrigadé par son père et qu'il avait reçu la Marque des Ténèbres contre son gré.

L'élément déterminant dans l'acquittement du jeune homme fut le témoignage de Ron Weasley qui affirma que Draco avait sciemment prétendu ne pas reconnaître Harry Potter lorsque celui-ci fut amené au Manoir Malefoy par les raffleurs.

- Je suis content que Ron ait accepté de témoigner. J'aurais voulu le faire moi-même mais ...

- ... tu étais à Sainte-Mangouste, je sais. C'est sympa de la part de la belette d'avoir fait ce geste ... Il n'était pas obligé.

- On savait que tu étais aussi une victime de cette guerre, Malefoy...

- Oui, sans doute. Je regrette de ne pas l'avoir réalisé plus tôt, dit le blond avec amertume.

- Tu t'en es bien sorti quand même ...

- Oui, je ne me plains pas. Le Ministère n'a finalement confisqué qu'une infime partie de la fortune de ma famille. J'avais donc largement de quoi vivre de manière indépendante. J'ai songé tout un temps à quitter le pays puis je me suis ravisé. J'avais été innocenté. Je n'avais pas à fuir ... J'ai donc décidé de prendre ma vie en main et de laver le nom des Malefoy. Après tout, je ne suis pas mon père. J'ai donc décidé d'entamer des études de droit sorcier. C'est ma passion depuis que je suis tout petit, tu sais ...

- Ah bon ? Je te voyais davantage diplomate, ou homme politique, voire même médecin, dit Harry.

- Médecin ! Tu rigoles ! Je tourne de l'oeil à la vue du sang ! Tu ne te rappelles pas quand cet idiot d'hypogriffe m'a attaqué en troisième année !? railla le blond. Non... j'ai assisté à un procès quand j'avais 10 ou 11 ans. J'ai trouvé ça génial, la manière dont cet avocat retournait les arguments ... Enfin bref, je suis donc avocat aujourd'hui. Je travaille au cabinet Brown & Hodgkins, un des plus gros cabinets de Londres qui traite à la fois avec les sorciers et les moldus. J'en suis l'un des plus jeunes associés.

- Wahou ! Félicitations ! Dit Harry, sincère.

- Merci ! Je pense en effet que je m'en suis bien sorti. J'ai un super boulot, passionnant et qui paye bien. Je vis du côté moldu. Moins de questions, moins de réactions négatives quand je prononce mon nom. J'ai une maison à Chiswick où je vis avec Henry.

- Henry ?

- Mon fils de 8 ans.

- Oh ! Tu es marié ?

- Veuf. D'Astoria Greengrass. Tu t'en souviens peut-être. Elle était à Serpentard

- Je me souviens d'une Daphné Greengrass ...

- C'est sa soeur. Astoria était un an plus jeune. On s'est marié juste après la guerre comme mes parents et les siens l'avaient voulu. Elle est décédée en donnant naissance à Henry.

- Oh, je suis désolé Malefoy. Toutes mes condoléances.

- Merci, Potter. Mais tu sais, je dois être honnête. J'ai été très peiné de la mort d'Astoria mais, en réalité, on ne s'aimait pas. On s'est marié pour respecter le contrat magique passé entre mes parents et les siens. Elle a tenu son rôle jusqu'au bout. Elle a donné une descendance à la famille Malefoy. Pour ça, elle aura toujours ma reconnaissance mais, je n'étais pas amoureux d'elle.

- Décidément, je ne comprendrai jamais les sang-purs... Tant qu'à devoir assurer une descendance, tu aurais pu le faire avec quelqu'un dont tu étais amoureux ... Tu es beau, elle ne devait pas être la seule sang-pur à s'intéresser à toi ...

Malefoy ne répondit rien mais son regard se voila un instant. Il se contenta de hausser les épaules et ramena la conversation sur Harry.

- Et toi ? Un bourreau des cœurs si j'en crois les magazines !

- Justement ! Il ne faut pas croire tout ce qu'on raconte ...

- Célibataire endurci ?

- Non ... il ... il y a quelqu'un ...

- Ah ? Une conquête dont la presse a déjà parlé ?

- Non. Même lui n'est pas au courant ...

- Lui ?

Et merde. Bravo Potter ! Comment tu vas te sortir de là maintenant ?

Harry était rouge jusqu'à la racine des cheveux. Draco le regardait en souriant. Pas un sourire moqueur comme il en avait l'habitude à Poudlard. Non, un sourire ... compatissant.

D'ailleurs, c'est lui qui rompit le silence ...

- Et bien Harry. Je vois qu'on a le même problème toi et moi ...

Harry était tellement abasourdi qu'il ne remarqua pas l'utilisation de son prénom.

- Quoi ? Tu veux dire que toi aussi ...

- Ben ouais. Pourquoi tu crois que mes parents m'ont imposé le mariage avec Astoria ? Ils avaient très bien deviné ... mon orientation.

- Ah. Ça date de Pourdlard alors ...

- Oui. Et toi ?

- Pareil. Comment ont-ils su ? Tes parents, je veux dire ...

- ... Je préfère ... ne pas en parler, si tu veux bien.

- ah. Pardon. Je ne voulais pas être indiscret.

- Pas de problème ... c'est juste que... ça ravive des souvenirs douloureux.

Harry ramena la conversation sur un sujet plus neutre.

- Comment se fait-il que tu sois ici ? A cette réception ?

- Plusieurs membres de l'Ambassade sont mes clients. Ils m'ont invité ...

Ils furent interrompus à ce moment par un jeune homme brun, assez petit, au sourire avenant.

- Monsieur Potter ! Ravi de vous rencontrer ! Je m'appelle Daniel Radcliffe, je suis un collègue de Draco.

- Enchanté Monsieur Radcliffe !

- Draco n'arrête pas de parler de vous ! Je crois qu'il est votre fan numéro un !

- Merci Radcliffe, siffla le blond. On se passera de tes commentaires ...

Devant l'air surpris et franchement amusé de Harry, le nommé Radcliffe poursuivit :

- Il suit tous vos matches et croyez-moi, il n'a raté aucun de ceux que vous avez joué en Grande-Bretagne. Je crois même qu'il s'est un jour déplacé à Milan !

Draco frisait l'apoplexie. Son légendaire self-control lui faisait furieusement défaut.

- Radcliffe, tu te tais maintenant ... dit le blond, menaçant, ses yeux lançant des éclairs.

- Oh Draco ! Soit pas gêné comme ça ! Bon, je vous laisse ! Ce fut un plaisir Monsieur Potter ! A bientôt Malefoy.

Harry était autant abasourdi que Malefoy était mortifié. Il demanda :

- C'est ... c'est vrai ? Ce qu'a dit ton collègue ? Tu n'as raté aucun de mes matches sur le sol anglais ?

- Aucun, souffla Draco.

- Et tu es même venu à Milan ?

- J'y étais en voyage d'affaires ... j'en ai profité.

- Mais pourquoi tu n'es jamais venu me voir ? Questionna Harry timidement

- Tu es une célébrité Potter ... Si tu crois que tu es facile à approcher ... et puis, je n'étais pas convaincu que tu aurais apprécié de me revoir, dit Draco plus doucement.

- Tu te trompes ... j'en aurais été ravi au contraire ...

Les deux jeunes hommes se regardaient sans oser ajouter quoi que ce soit.

Ils ne se doutaient pas du maelström d'émotions que l'autre ressentait en ce moment ni qu'ils partageaient la même joie secrète : se revoir enfin après 10 longues années de séparation.

Une séparation qui aurait dû ne jamais avoir lieu si le destin ne s'en était pas mêlé.

Après avoir été sauvé par Harry de la salle sur demande ravagée par les flammes, Draco Malefoy n'avait pas pu nier plus longtemps l'attirance qu'il ressentait pour le brun. Cette proximité qu'il avait partagée avec lui le temps d'un vol sur son balai était devenue son obsession.

Lorsqu'ils étaient sortis de la salle, atterrissant douloureusement sur le sol du couloir, leurs regards s'étaient croisés. Mais Draco, en bon serpentard, avait préféré fuir immédiatement.

S'il ne l'avait pas fait, il aurait pu lire dans les yeux verts de Harry le même sentiment que lui-même essayait de repousser de toutes ses forces ... depuis un certain déjà.

Lors de la bataille finale, quand Hagrid était apparu dans le château portant le corps sans vie d'Harry, Draco Malefoy avait senti son cœur se déchirer en deux. Pour se reconstituer tout de suite après lorsqu'il s'avéra que le brun n'était pas mort. Ensuite, ce fut l'inquiétude, l'angoisse qui lui compressa le cœur à l'idée que le survivant succombe. Mais le survivant était devenu le Sauveur. Il avait vaincu.

Draco Malefoy n'avait pas l'habitude ressentir autant d'émotions. Car un Malefoy se s'émotionne pas.

Quand enfin, il eut le courage de faire face à sa propre conscience, il sut qu'il l'aimait. Il en eut la certitude car un Malefoy ne se ment jamais quand il est seul face à lui-même.

Alors Draco Malefoy prit son orgueil, sa fierté et toute sa dignité et décida d'aller parler à Harry Potter.

Il savait qu'Harry avait été emmené à l'infirmerie juste après la mort du Mage Noir. Draco poussa la porte avec précaution. Harry était couché dans un lit, inconscient. Autour de lui, se tenait toute la tribu des Weasley – ou presque, Granger, Finnigan, Thomas, Londubat ... Ils l'entouraient comme la famille qu'il n'avait jamais eue et qu'il rêvait d'avoir.

Alors qu'il faisait un pas en direction du groupe, Ginny Weasley se tourna vers lui. Il put lire dans son regard une telle haine qu'il eut un mouvement de recul. Il butta contre la porte et cette fois, toutes les têtes présentes se tournèrent vers lui.

A ce moment, Draco Malefoy sut qu'il n'y aurait jamais de place pour lui dans la vie d'Harry Potter.

Il s'enfuit à nouveau.

Peu de temps après, il apprit qu'Harry était sorti du coma mais qu'il avait été admis à Sainte-Mangouste pour une longue période de revalidation. Il fallut deux mois à Draco pour rassembler à nouveau son orgueil, sa fierté et sa dignité pour se rendre à l'Hôpital des sorciers.

Arrivé sur place, on lui apprit qu'Harry Potter était sorti la semaine précédente. Personne ne savait où il était allé.

Draco Malefoy eut de ses nouvelles par l'intermédiaire de la Gazette du Sorcier qui relatait son exploit au championnat d'Angleterre de Quidditch. Grâce à lui, les Frelons de Wimbourne étaient en tête de la compétition.

Draco se rendit à tous les matches.

Peu de temps après, Harry Potter faisait de nouveau la une des journaux. Il avait signé avec Falconi de Milan et partait s'établir là-bas.

L'Angleterre pleurait la perte de sa gloire nationale et Draco son amour secret.

Pour autant, à chaque rencontre qui opposait une équipe britannique aux Falconi, un observateur attentif aurait pu voir un jeune homme blond assis dans les tribunes, ses yeux gris suivant toujours le même joueur.

Harry et Draco sortirent de leur contemplation mutuelle. Après un moment de gêne, leur discussion repris de plus belle.

Lorsqu'Harry regarda sa montre, il était minuit passé. Cela faisait quatre heures qu'il discutait avec Draco !

- Tu te rends compte Malefoy ? Ça fait quatre heures qu'on parle ensemble ! Quatre heure qu'on a une discussion civilisée et même agréable ! Sans s'engueuler ni s'étriper !

- Comme quoi, tout arrive Potter !

Draco se leva.

- Tu t'en vas ? Demanda Harry, tentant de cacher sa déception.

- Oui, j'ai un portoloin à 8 heures pour rentrer à Londres. Et la semaine qui m'attend est chargée ...

- Je comprends. C'était un plaisir de te revoir Draco. J'ai passé une excellente soirée.

- Moi aussi !

Un silence embarrassé prit place entre les deux hommes. Aucun des deux ne savait comment demander à l'autre de se revoir.

- Bon, et bien ... Au revoir Harry ! Bonne continuation !

- Au ... au revoir Draco. Toi aussi.

Harry regardait Draco s'éloigner.

S'il se retourne, je lui demande ... s'il seulement il pouvait se retourner.

Mais Draco ne se retourna pas.