Hello à tous, voici une histoire qui fait suite à « L'expérience du bain moussant » et à « Un colocataire très entreprenant ».

À partir de maintenant, la relation Johnlock va se mettre en place mais d'une façon assez inattendue…

Pairing : John/Sherlock. Les personnages peuvent vous paraître ooc (Difficile de respecter totalement le canon)

Disclamer : Aucun des personnages ne m'appartient.

Warning : Le dernier chapitre comporte des scènes explicites de relations sexuelles entre hommes. Les non-initiés et ceux que ça dérangerait, passez votre chemin !

Ce texte a été relu et corrigé par Asyliss : Un grand merci !

Merci à Mika-Wings, Nekonya-Myu, Clélia Kerlais, Lune sombre et Noooo Aime pour vos commentaires enthousiastes ainsi qu'à tous les autres qui lisez mon histoire. N'hésitez pas à laisser vos messages même des années après, je les lis et y réponds toujours avec plaisir.

Bonne lecture !

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Réécriture du texte le 19/11/2016

Changement : Reformulation de pas mal de passage, rajouts de textes et de très nombreuses corrections diverses.

Merci à Dravic pour ses commentaires avisés !


En ce dimanche 12 décembre, la neige tombait à gros flocons, s'accumulant sur les routes, ce qui rendait toute circulation impossible. L'hiver s'était présenté sur le pays avec dix jours d'avance. Personne ne traînait dehors par ce froid, sans raison valable. Il faudrait être fou pour déambuler au milieu de ce déchaînement de Mère Nature. Et quand ce n'était pas la neige, c'était le gel qui paralysait tout. Il semblerait que ce soit l'hiver le plus rude depuis un siècle d'après les services météo. Personne ne les contredira.

John regardait par la fenêtre en buvant son thé, observant les quelques badauds qui tentaient tant bien que mal de dégager leur véhicule. Sherlock était dans la cuisine sur une expérience quelconque. Il y avait longtemps qu'il ne faisait plus attention à ce qui se passait dans cette pièce, du moment qu'il lui restait un coin de table assez propre pour manger.

En général, leurs week-ends ensemble se passaient bien. Mais en cet instant, il était contrarié. Sherlock lui avait dit qu'il se plaignait pour un rien, mais là, franchement, il n'en pouvait plus et sa patience avait atteint ses limites. Le fait est, qu'il était dans le salon à porter au moins cinq couches de vêtements, sans compter son bonnet, ses gants et son écharpe.

Tout cela s'était passé tôt ce matin, il devait être trois heures et demi, et John dormait à poings fermés lorsqu'il entendit une énorme explosion qui le réveilla en sursaut.

— Quoi ?! Qu'est-ce qui se passe ?! lança-t-il à la cantonade.

Pas le temps de s'habiller, il passa une robe de chambre par-dessus son pyjama. Il enclencha l'interrupteur, mais aucune lumière ne s'alluma. Il prit sa lampe torche et son arme – un browning SIG-Sauer P226R, vestige de ses années d'armée –, mieux valait être prudent. Il descendit l'escalier et entra dans le salon. Personne. Un cri provenant du rez-de-chaussée l'alarma.

— Madame Hudson !

Son cœur palpitait. Il descendit les marches d'un pas précipité et il vit leur logeuse en train de se disputer avec Sherlock devant le tableau du compteur électrique. Il soupira, soulagé qu'ils aillent bien tous les deux. En s'approchant d'eux, il sentit une odeur de brûlé et se rendit compte de la gravité de la situation.

— Vous pouvez m'expliquer ce qui se passe ?

— Oh, John ! Je n'en peux plus ! Sherlock a mis je-ne-sais-quoi dans l'installation électrique et tout a grillé ! Résultat : vous n'avez plus d'électricité dans votre logement. Heureusement, celle du mien est intact, ayant un compteur séparé. Je vais retenir les frais de réparation sur votre loyer, Sherlock !

Il regarda Sherlock en fronçant les sourcils.

— Bon Dieu, mais qu'est-ce qu'il t'a pris ? Te rends-tu compte qu'on n'a plus de lumière, plus d'eau chaude et surtout plus de chauffage ?

— De quoi te plains-tu ? J'ai résolu ton problème de facture d'électricité. En plus, tu as tendance à abuser du chauffage, on se croirait dans un four et ça m'empêche de réfléchir.

— J'en crois pas mes oreilles ! Il fait moins dix dehors, dans quelques heures, tout l'appartement sera gelé !

— Tu as des pulls en pagaille, tu as donc tout ce qu'il faut pour résister au froid !

Sur ce, Sherlock remonta au salon. Quant à lui, il resta un moment les bras ballants, complètement déconcerté face à tant de désinvolture, avant de se décider à retourner dans sa chambre.

¢¡

Particulièrement indisposé par les odeurs nauséabondes que Sherlock créait avec ses expériences et le froid qui s'était installé dans leur logis, John décida d'aller consulter madame Hudson, dans sa loge.

— Madame Hudson, peut-on savoir quand le courant sera remis ?

— Vu que nous sommes dimanche et que les rues sont encombrées de neige, je ne suis pas sûre de trouver quelqu'un de disponible et étant donné les dégâts, il faudra certainement plusieurs jours avant que tout soit réparé.

— Peut-on au moins avoir du bois pour la cheminée ? demanda-t-il avec espoir.

— Malheureusement, non ! Je n'ai pas fait ramoner la cheminée faute de frais non payés pour la réparation des trous dans le mur de votre salon. Et il est hors de question que vous fassiez plus de dégâts avec un feu de cheminée. Prenez votre mal en patience, Docteur.

Après cette tirade un peu sèche, elle referma sa porte en laissant le pauvre médecin, désabusé, dans le hall.

Il était mécontent de la situation. C'était Sherlock qui devait payer les frais de réparation, mais en manque d'argent, il ne pouvait pas se le permettre et lui encore moins avec son travail à mi-temps. Si au moins il se faisait plus souvent payer pour ses enquêtes, ça résoudrait une bonne partie de leurs problèmes.

Il soupira tout en remontant l'escalier. Sans lumière, ça pouvait encore passer, mais sans chauffage, c'était tout bonnement impossible. John n'était pas du genre à se plaindre, mais il trouvait injuste de subir les lubies de son colocataire.

Sherlock s'était allongé sur le canapé, il s'ennuyait, évidemment. Cela faisait presque deux semaines qu'il n'avait pas eu d'affaire, même ses expériences n'arrivaient plus à l'occuper bien longtemps. Il harcelait le pauvre inspecteur Lestrade au moins cinq fois par jour pour qu'il lui confie une enquête, même la plus insignifiante, mais à chaque fois, il se faisait rabrouer. John respectait beaucoup leur ami Inspecteur pour arriver à tenir tête à Sherlock. Alors pendant ce temps, celui-ci se montrait très irritable et détruisait un peu tout ce qui lui passait par la main. Mais son dernier coup avec l'électricité n'avait nullement fait rire John.

Le docteur entra dans la cuisine pour se préparer un nouveau thé, histoire de se réchauffer un peu, il en prépara également pour son ami par automatisme bien qu'aujourd'hui, il ne le méritait probablement pas. Il regarda le thermomètre qui affichait huit degrés. Il soufflait, faisait les cent pas, il n'arrivait pas à se réchauffer.

— Cesse de gesticuler, tu me fatigues, grogna Sherlock.

— J'ai froid ! Comment fais-tu pour supporter cette température, habillé si légèrement ?

— Contrairement aux apparences, le froid ne me dérange pas. Et puis c'est une question de mental, c'est ton cerveau qui te dit qu'il fait froid, mais dis-toi que tu es en juillet et qu'il fait une chaleur estivale. Tu verras, tu te sentiras mieux.

John marmonna « Il fait chaud, il fait chaud ! » tout en s'asseyant dans son fauteuil. Il bût une autre gorgée de son thé, mais au bout de quelques minutes, il se releva.

— Ça ne marche pas, j'ai toujours aussi froid, s'impatienta-t-il.

Sherlock leva les yeux au ciel et soupira. Il se leva pour prendre la couverture qui était sur une chaise et la passa sur ses épaules.

— Viens là, dit Sherlock en se rasseyant sur le canapé et en lui montrant la place à côté de lui.

— Pourquoi ? demanda simplement John.

— Tu ne cesses de te plaindre que tu as froid alors je me propose de te réchauffer.

John leva un sourcil puis accepta son invitation. Il s'assit à côté de lui et ce dernier rabattit la couverture sur ses épaules puis enroula l'autre pan devant, les enveloppant complètement dans un cocon hermétique. John hésita un peu, ne se sentant pas très à l'aise. Il n'avait pas pour habitude de se faire dorloter par un homme, mais finalement, poussé par le froid, il se colla à son ami.

— C'est incroyable ! J'ai l'impression d'être à côté d'une bouillotte. Je comprends pourquoi tu n'as pas froid, constata-t-il, avec un regard appréciateur.

— Mmm, répondit son ami, alors qu'il était concentré sur son portable.

John retira ses chaussons et remonta ses pieds sur le canapé pour les mettre sous la couverture en se calant davantage contre Sherlock. Il se sentait beaucoup mieux. Il regarda un moment ce qu'il faisait sur son téléphone puis commença doucement à s'assoupir.

Quand son souffle ralentit, Sherlock releva les yeux et les tourna du côté du docteur. Il sourit. Il était ravi de cette proximité et, malgré ses dires, apprécia cet apport de chaleur. Il continua à pianoter sur les touches de son téléphone d'une main tout en passant l'autre bras autour de la taille de John pour le maintenir contre lui. Son attention diminua au bout d'une demi-heure, il lâcha son portable, posa sa tête contre celle de John et s'endormit presque aussitôt.

Sur les coups de onze heures, quelqu'un sonna à la porte du bas. Sherlock émergea lentement de son sommeil. Quelques instants plus tard, madame Hudson entra dans le salon pour annoncer leur visiteur.

— Sherlock, l'Inspecteur Lestrade souhaite vous parler et… Oh !

Elle venait de remarquer la position de ses deux locataires.

— Que vous êtes mignons tous les deux !

Sherlock secoua vivement John pour le réveiller et se dirigea vers la fenêtre. Dehors, la neige s'était arrêtée. Quand Lestrade entra dans la pièce, laissant redescendre madame Hudson, John baillait largement.

— Bonjour Sherlock, John. Brrr ! Quel froid ici ! Vous avez oublié de payer la facture d'électricité ? se moqua-t-il, tout en rejetant de la buée en parlant.

— Venez-en au fait, Inspecteur.

— J'ai une affaire qui vient de me tomber sur les bras, ce matin de bonne heure… Un vol de toute évidence, seulement, il s'agit d'un homme de la haute société, et on m'a demandé de mener cette enquête en toute discrétion. D'ailleurs, un homme du Gouvernement est sur place et vous attend.

— Très bien, allons-y !

¢¡

Trois policiers se tenaient aux abords de la maison style victorien, bloquant l'accès aux curieux qui s'étaient approchés et espéraient avoir quelques informations croustillantes à raconter.

En voyant la limousine noire, Sherlock savait parfaitement à qui il aurait affaire. Ils montèrent à l'étage et trouvèrent Mycroft en compagnie d'un homme d'une quarantaine d'années – probablement le propriétaire des lieux – en pleine discussion, assis sur des fauteuils confortables, dans le salon spacieux très moderne.

En voyant les nouveaux arrivants, ils se levèrent pour aller à leur rencontre.

— Merci, Inspecteur, vous pouvez nous laisser, lâcha froidement Mycroft pour le congédier.

Lestrade grommela tout en sortant de la maison, habitué à ne pas discuter quand Mycroft prenait en main certaines enquêtes à caractère politique ou très secrète. Pour cette affaire, il la catalogua dans la deuxième catégorie.

— Bonjour, Sherlock, John. Voici sir Henry Wilson. Il est l'un de nos meilleurs biologistes et botanistes du pays. Monsieur Wilson, voici mon frère Sherlock et son associé le docteur Watson.

— Bonjour, Messieurs, monsieur Holmes m'a dit beaucoup de bien concernant votre aptitude à mener vos enquêtes en toute discrétion. Je ne vais pas tourner autour du pot, voilà clairement la situation : je travaille depuis plusieurs mois sur la mise au point d'un composé chimique pour le compte d'une société privée. Mais la formule m'a été volée cette nuit pendant que tout le monde dormait. Il serait désastreux que ce gaz soit mis au point et répandu parmi la population. Il n'est pas dangereux en tant que tel, mais peut faire pas mal de dégâts dans des mains mal intentionnées.

— Quel genre d'effet a ce gaz ? demanda John.

Tous se tournèrent vers lui.

— C'est confidentiel et sans intérêt pour l'enquête. Je vous demande juste de retrouver mes documents.

— Si je ne m'abuse, commença Sherlock, vous travaillez pour le compte d'une société dont le fondateur est mon frère. Je présume qu'il s'agit du Diogène's club.

Mycroft toussota, mal à l'aise.

— Tu présumes bien, c'est pour ça que je suis persuadé que le voleur est au courant de nos… activités.

— Une affaire plutôt simple aux premiers abords. J'aimerais parler à tous les membres du club.

— Le club est fermé, passe demain matin. Je ferais en sorte qu'ils soient tous présents.

— Bien ! Voyons l'endroit où étaient gardés les documents.

Sherlock examina le coffre ouvert contenant divers actes notariés, de relevés bancaires et papiers officiels. Bizarrement, le cambrioleur n'avait rien pris de valeur. Ne trouvant rien de probant qui puisse l'aiguiller sur ce mystérieux voleur, il commença à examiner le plancher et il sembla s'intéresser à quelque chose sur le sol. Il récolta de la cendre et le mit dans un sachet qu'il sortit de la poche de son Belstaff.

— Êtes-vous fumeur, monsieur Wilson ? fit-il en se relevant promptement.

— Occasionnellement, je fume le cigare.

— Des fumeurs de cigarettes dans votre maison ?

— Non et de toute façon, je n'autorise personne à fumer à l'intérieur.

— Parmi tous les membres du club, combien sont fumeurs ?

— Un grand nombre, je te ferais parvenir la liste dans la soirée, répondit Mycroft.

— Très bien, j'en ai fini ici.

Après avoir pris congé de leur hôte, Sherlock et John prirent un taxi pour rentrer.

— Je me demande ce qu'il peut y avoir dans ces documents. Ce n'est pas secret défense puisqu'il ne travaille pas au Gouvernement. Un brevet non déposé peut-être ? l'interrogea John.

— À ton avis, quelle est l'activité du Diogène's club ?

— Eh bien, il me semble que c'est un lieu réservé aux hommes qui cherchent la tranquillité. Un espace de lecture silencieuse peu conventionnel vu que personne ne communique entre eux.

— C'est une bonne définition de ce lieu, mais incomplète. Comme tu l'as noté, seuls les hommes qui souhaitent s'extirper de la société ont accès à ce lieu, donc très sélectif. Seulement, la lecture n'est qu'une façade à leur activité. Le bâtiment est bien trop grand pour n'utiliser que le grand salon commun et la salle pour les étrangers. Sache qu'il y a aussi une cuisine et des chambres à l'étage.

— Une sorte d'hôtel pour qui veut s'éloigner de chez lui et se changer les idées, j'imagine. Ou quelque chose d'autre ? Réunions secrètes ?

— Tu ne crois pas si bien dire même s'ils ont beaucoup d'influence sur l'État et les sociétés… Un véritable service secret. Mais concernant cette affaire, il s'agit de quelque chose de plus terre à terre. À ton avis, que crois-tu qu'ils font quand ils ne lisent pas ?

John fronça les sourcils dans une intense concentration. Que veut dire Sherlock ? Que peuvent faire ces hommes pour s'occuper s'ils ne discutent pas entre eux… Tout à coup, la lumière vint et il regarda Sherlock intensément.

— Non, tu ne veux pas dire… Enfin… Je veux dire…

John faisait de grands gestes nerveusement pour tenter de mimer sa pensée.

— Est-ce qu'ils… Enfin tu vois ce que je veux dire ? abdiqua-t-il avec le feu aux joues.

— Ne craint pas de t'exprimer crûment, je ne te jugerais pas. Mais oui, tu es arrivé à la même conclusion que moi, dit-il, avec un sourire en coin.

— Et euh, hum… Tu crois que ton frère…

— Non, ce n'est pas le genre de Mycroft, tout comme je crois que ce n'est pas le cas de tous les membres du club. C'est pour cela que l'enquête va se cibler sur un petit nombre de personnes.

John réfléchit un moment avant de lâcher :

— Mais quel rapport y a-t-il entre leur activité et les documents volés ?

Sherlock lui fit un clin d'œil, mais ne répondit pas à la question.

Le taxi arriva enfin au 221B Baker Street. En entrant dans le hall, ils virent leur logeuse et un homme qui s'affairait sur le tableau d'électricité. Celle-ci vint serrer Sherlock dans ses bras.

— Oh ! Sherlock, je suis vraiment désolée de vous avoir accusée et je vous remercie du fond du cœur. Vous nous avez sauvé la vie !

Sherlock leva les sourcils et regarda John avec incrédulité. Lui non plus ne comprenait pas ce qu'il se passait.

L'électricien se tourna vers eux et leur expliqua :

— Vous avez de la chance que le compteur ait grillé sinon personne ne s'en serait rendu compte. Vous avez échappé à une catastrophe. Votre installation est défectueuse et avant la fin de l'hiver, vous auriez pu avoir un incendie.

— Tu t'en doutais ? marmonna le blond au brun.

Sherlock haussa les épaules. Il n'avait aucune connaissance en la matière, et s'il avait délibérément détruit l'installation, c'était pour une toute autre raison.

— Donnez-moi deux jours et votre installation sera entièrement refaite. Je commencerai par le rez-de-chaussée puis les étages.

— Faites donc ! Certaines personnes sont frileuses ici, dit le détective avec ironie.

Madame Hudson et John lui lancèrent un regard noir, mais il se contenta de hausser les épaules et monta à l'étage. John le suivit après avoir remercié leur logeuse. Il ferma la porte et posa son manteau. Il remarqua que Sherlock s'était allongé sur le canapé, le dos tourné. Il boudait. Il se demandait bien pourquoi. Il entra dans la cuisine pour préparer le déjeuner.

L'après-midi se passa très lentement, Sherlock s'affairait à découvrir de quel type de tabac étaient composées les cendres trouvées sur le lieu du vol. John avait les extrémités gelées malgré ses gants et ses plusieurs couches de chaussettes, et il avait hâte de remettre le chauffage. Mais en attendant, il se posait la question concernant sa prochaine nuit. Dès le réveil ce matin, il était frigorifié et après une journée au froid, sa chambre ressemblait à un congélateur. Et le comble de tout, il se rappela qu'il n'y avait pas d'eau chaude depuis la coupure de courant, donc pas de bon bain chaud ce soir. En conclusion, il allait passer une très mauvaise nuit. Il soupira.

La sonnette de la porte d'entrée retentit.

« Ça doit sûrement être les informations qu'attendait Sherlock sur l'affaire », pensa John.

En effet, quelques secondes plus tard, madame Hudson leur apporta un dossier bleu contenant l'identité des membres du Diogène club. Sherlock consulta les documents et un sourire apparut.

— Tu as trouvé quelque chose d'intéressant ?

— Oui, mon frère a eu la bonne idée de rajouter les différents tabacs qu'utilise chaque membre. Il ne reste que quatre suspects. Je pense que le cas sera vite résolu.

Il était plus de 22 heures, John ferma le livre qu'il était en train de lire. Il faisait presque zéro degré – un froid polaire. Il avait fait l'effort de ne pas se plaindre une seule fois, mais tout son corps était transi, il n'arrivait même plus à se lever de son fauteuil. Il jeta un coup d'œil à Sherlock qui jouait une mélodie languissante avec son violon, toujours insensible au froid ambiant. Il n'osa pas lui demander de l'aide. Il se massa les jambes pour les réchauffer et permettre au sang de mieux circuler. Sherlock tourna la tête vers lui, se rendant compte de son manège.

— Tu as froid.

Ce n'était pas une question. John le regarda à peine, préférant éviter toute remarque cinglante de sa part. Sherlock rangea son instrument, se préparant à aller se coucher aussi. Alors que John commençait à se sentir mieux, il se leva enfin et se dirigea vers la porte pour monter dans sa chambre. Il n'était vraiment pas pressé de se retrouver là-haut alors qu'il faisait encore plus froid que dans le salon. Il posait à peine sa main sur la poignée que Sherlock l'interpella :

— Je te déconseille d'aller te coucher dans ta chambre, je n'aimerais pas que tu tombes malade.

— Bon ben, je pourrais dormir sur le canapé, avec quelques vêtements chauds et une bonne couverture, je…

— Ce n'est pas une bonne idée, le coupa-t-il. Le canapé est dur et tu auras mal au dos.

— Donc, tu suggères que j'aille à l'hôtel ? railla-t-il avec irritation.

— Tu dormiras dans ma chambre.

— Pardon ? Et toi, tu dormiras où ?

— Mais comme toujours, dans mon lit.

John le regarda avec incrédulité.

— Tu proposes que je dorme avec toi ?

— Il fait aussi froid dans ma chambre, mais on pourra au moins se réchauffer mutuellement.

John rougit légèrement. D'un côté, dormir avec Sherlock était gênant, ça dépassait le cadre de l'intimité qu'ils s'étaient promis de respecter, mais d'un autre, c'était un cas de force majeur. Il faisait tellement froid que sa proposition était tentante, se souvenant combien il était bien au chaud ce matin au côté du brun. Il accepta donc sa proposition et se dirigea vers sa chambre, suivi de ce dernier qui l'observait, l'œil brillant. Quelque chose lui disait que la nuit ne serait pas de tout repos vu sa tendance à ne pas beaucoup dormir.