Tout chez lui faisait penser à un de ces animaux plus souvent actifs la nuit.

Nom de code : le chat. Maléfique, le chat.

Déjà, son simple emploi du temps mettait la puce à l'oreille quand à son animal représentatif. Disponible la journée, quand il était de bonne humeur seulement. C'est-à-dire, quasiment jamais.

Caractère lunatique, ne faisant que ce qui l'intéressait un temps soit peu.

Sinon, quand il n'était pas occupé à sauver les hommes de chaires et de sang et les âmes en détresse, il dormait. Dormait, somnolait, paressait sur le canapé.

Il semblait confortable, vu le temps qu'il passait la tête sur son accoudoir.

Animal n'appréciant pas ou peu le soleil, ou qui ne trouvait du temps pour dormir que le jour. La nuit, il passait à la chasse. Aux esprits.

Parce qu'il n'avait pas encore ramené des petits cadavres de souries éviscérées sur le pas du local. Il ne chassait donc pas les rongeurs.

Le reste du temps il restait allongé dans ce vieux lit improvisé, enroulé sur lui-même, comme s'il avait froid. Ou peur.

Il avait, en même temps que pensait que cela ressemblait fortement à une des façons de dormir des petits félins, que c'était triste pour quelqu'un de dormir comme cela. Replié sur soi même, comme si le monde extérieur était une menace dont il fallait se défendre.

Mais ce qui confirmait bel et bien l'identité de son fort intérieur félin, c'était cet œil.

Ecarlate, fendu par une pupille fine et verticale, l'éclat qui s'y reflétait était digne de celui de la lune dans celle d'un chat. Tranchant, incisif.

Le regard d'une bête traquée, aussi, toujours sur ses gardes.

Une bête qui aurait pris forme humaine pour hanter de sa présence un local à peine décoré de quelques poster. Rien de plus impersonnel.

Un chat.

Et pourquoi maléfique ? Parce que son comportement et son caractère étaient des plus spéciaux, pour ne pas dire agaçants, dignes des plus mauvais esprits des enfers.

Et il était lié à se garçon, et ce depuis longtemps.

Une malédiction.

On lui avait jeté un maléfice, c'était pour cela qu'il pouvait se vanter d'avoir autant de chance qu'un cracheur de feu coincé sur un iceberg en antarctique.

On ne sait pas comment il est arrivé là, on sait juste que c'est pas de chance. Et qu'il allait bien s'éclater pour revenir.

Cela, il le disait depuis qu'il connaissait Yakumo.

Mais plus depuis quelques temps.

Depuis l'arrivée de cette jeune fille, en fait.

Non, ce n'était plus un chat maléfique sortit tout droit d'un film d'horreur sur les loups garous.

C'était juste un banal jeune homme s'il on exceptait sa particularité, au caractère difficile. Très difficile.

De chien.