Disclaimer : tout appartient à Akira Amano.
Bof, voilà, j'ai rechuté. Pas ma faute si j'ai un faible pour les assassins multilingues amputés d'un membre (salut Bucky, kof). Et puis bon, les habitués reconnaîtront là mon très célèbre faible pour les Gardiens de la Pluie. C'est un peu différent de ce que je fais de coutume, plus instinctif.
Pour ma très chère Ilhem H, à qui je ne peux m'empêcher de penser en composant sur ces deux débiles.
Bonne lecture !
Noir, noir. Puis la lumière – blanche – lui explose la rétine. Dans sa tête, des tambours de guerre, des souvenirs qui affluent ; le goût du sang au fond de la gorge. Les os craquent, un peu, sa figure ravagée pivote doucement.
Oh, des cheveux, comme une cascade de flocons d'argent.
« Hé, déchet. »
Sa voix est un brasier, enrouée, trop rauque.
« Qu'est-ce que tu fous encore là ? »
Bizarrement, le type ne s'offusque pas. Ses yeux sont terribles – deux immenses océans gris, faiseurs de tempêtes – et ce menton enclin à la rébellion…
« Vooi, rendors-toi, si c'est pour délirer. »
Voilà, Xanxus était agacé ; l'autre a la tignasse longue, alors il tire dessus. Pour éviter un décollement de scalp, Superbi préfère écraser sa figure entre les draps aseptisés.
« T'avises pas de me prendre pour un con ! Tu savais, t'aurais pu te barrer. Pourquoi tu l'as pas fait ? »
Il y a de ces embrasements coléreux qui dansent dans les yeux du chef…
« Même après… Le combat… »
Les mots font des carries dans sa bouche. La bataille pour les anneaux Vongola, quel fiasco : la plaie, toute fraîche, encore sanguinolente, lui donne l'envie de se déchirer la peau calmement.
« Qu'est-ce que t'attends pour dégager, putain de requin ?! »
L'incarnat fâché de ses iris hurle plutôt quelque chose comme « Tu te bats pour une cause perdue. » et ça, Superbi Squalo ne le supporte vraiment pas. Son sourire joue à l'insolent mais la phrase est féroce :
« Fais pas comme si j'avais besoin de prouver ma loyauté, boss. »
Le patron a envie de l'étrangler parce qu'il ne crie même pas. Pourtant, son second est furieux.
« Me raconte pas de conneries ! »
L'espace d'un instant, une seconde, une image caressa son esprit, amoureusement : un volcan, monstrueux, léché de flammes liquides, englouti par les eaux, Atlantide brûlante domptée par la mer bleu turquoise.
Deux secondes, ses doigts sont sur un cou – musclé sous les bandages – et Xanxus se jure qu'il va le tuer.
« Tu me demandes… Pourquoi ? Pour ça, Xanxus, pour ça. »
Une main gantée tapote la sienne, trop serrée sur la chair tendre.
« Ta colère. »
Après tout, le sang n'est rien qu'un vecteur. Et la génétique n'intéresse pas Squalo le moins du monde.
« Tout le reste, je m'en tape. »
L'océan fracasse le basalte mais ne fait qu'épouser la lave, sur les flancs carbone du volcan ; avec douceur, il câline l'éruption. Les ongles cessent de s'enfoncer dans la peau, les doigts s'écoulent jusque sur les clavicules, falaises abruptes.
Les cinq tombent dans les cheveux – de la neige – puis le toucher est affectueux, entre le pouce et l'index.
« Squalo… »
D'un noir fracassé, en mydriase, leurs pupilles s'entrechoquent tranquillement, dans le plus dévot des silences. Du reste, le boss joue au timide ; détourne le regard. Là, une éternité plus tard, murmure atroce et rugissement sucré s'amalgament :
« Si tu te coupes les cheveux, je te fais sauter la tête. »
L'enfoiré sourit, Xanxus le sent… Le chef se console en se disant qu'hé, tout enterré qu'il est dans son oreiller d'hôpital – de merde, d'ailleurs – ce connard ne le voit pas l'imiter.
