Titre : Laissez-moi vivre – Bonus II.

Auteur : Rukyoshû & son alpha lecteur qui souhaite garder son anonymat.

Base : Toshiya et Shinya (Dir en Grey) & Miyavi.

Note importante : Présence de violence et d'une scène érotique dans un des chapitres de ce bonus.

Note 2 : J'ai martyrisé ce pauvre Shinya, je m'en excuse auprès de ses fans.

Note 3 : Je divise en chapitres parce que c'est assez long.

Note 4 : Je vous propose d'aller lire « Laissez-moi vivre » – pour ceux qui sont venus ici sans passer par là-bas – même si vous comprendrez sans ça.

Déclaration de l'auteur : Ce qui suit a été écrit avec l'aide spéciale de mon alpha lecteur, comme tous les bonus.

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Bonne lecture !

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I – Ou comment un jeune homme se fait surprendre dans son bain par son frère.

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Shinya rentrait du collège. Sa journée avait été terriblement longue et il était pressé de rentrer chez lui. Son lecteur MP3 enclenché, une musique massive et bruyante lui envoya directement le son dur de la batterie dans les oreilles. Depuis son plus jeune âge, il avait été fasciné par cet instrument et adorait le son qu'il pouvait produire. Il n'avait d'ailleurs pas eu de mal à convaincre ses parents de prendre des cours, trop heureux de voir leur fils avoir une activité masculine. Son père surtout ne supportait pas de le voir porter des jupes ou des chemisiers, ni qu'il se fasse passer pour une fille aux yeux des autres. Mais sous ses airs calmes et sages, Shinya cachait un esprit un brin rebelle, et ses cheveux tombaient sur ses épaules en une jolie cascade de boucles châtain roux. Arrivé chez lui, il se déchaussa dans l'entrée comme l'exigeait sa mère, réajusta la sangle de son sac sur son épaule et monta dans sa chambre. Il soupira bruyamment et alla s'affaler sur son lit. Puis brusquement il se redressa, retira ses écouteurs, posa son lecteur MP3 sur sa table de chevet, lança son sac sur son bureau, laissa tomber sa veste sur sa chaise, ôta son pantalon et se dirigea vers la salle de bain. Il alluma le petit chauffage électrique, affectionnant particulièrement que la pièce soit à haute température. Puis il fit couler de l'eau dans la baignoire, retira sa chemise et se plaça devant la glace. Son corps était mince, voire maigre, au point que les os de ses hanches ressortaient fortement. Remontant lentement les yeux sur son reflet, il passa ensuite un doigt sur ses clavicules saillantes, grimaçant un peu et se disant qu'il devrait penser à manger davantage. Continuant ainsi, il regarda fixement son visage. Ses yeux d'un noir profond brillaient d'un triste éclat douloureux, indescriptible mais pourtant bien visible. Ses pommettes avaient pris une légère teinte rosée, due à la douce chaleur de la salle. Ses lèvres, rougies à force d'être mordillées, avaient une jolie forme et n'étaient ni trop fines ni trop pulpeuses. Détournant finalement les yeux, il parcourut son reflet complet. Ses jambes, quant à elles, étaient longues et fines, si bien que beaucoup de ses camarades de classe féminines le harcelaient pour connaître son secret. Il soupira à nouveau et partit couper le robinet avant que l'eau ne déborde. Lui ne supportait pas ses jambes. Rectification, il n'aimait pas qu'elles soient poilues. Pour un garçon normal, la pilosité était quelque chose de viril. Du moins, il le supposait quand il surprenait parfois les garçons de son groupe en train de comparer la longueur des poils de leur postérieur. Pour lui, c'était simplement un calvaire. Il trouvait ça particulièrement moche. Sortant son gel douche et son shampoing de l'armoire, ses yeux se posèrent sur le rasoir de son frère. Et si… ? Après tout, autant régler ce problème pileux directement. Le prenant avec soin, il posa tout sur un coin de la baignoire avant de s'allonger dans l'eau. Inspirant profondément, il immergea sa tête pendant quelques secondes avant de ressortir pour prendre une grande bouffée d'air. Puis il essuya ses yeux et attrapa l'objet qui lui permettrait de se sentir mieux dans son corps. Calant son dos contre le bord de la baignoire, il tendit l'une de ses jambes devant lui et y apposa la lame. Et lentement, il la fit glisser le long de sa peau, coupant chaque poil qui se trouvait sur son chemin. Avec application, il fit attention à chaque creux et bosse pour ne pas se couper. Malheureusement, le rasoir dérapa sans aucun contrôle et entama la peau de son genou. Il poussa une plainte sourde alors que le sang commençait déjà à s'écouler, se mêlant aux gouttes d'eau encore présentes sur sa jambe avant de finir par tomber en larmes carmines dans le liquide transparent qui l'entourait.

Et pendant ce temps, son frère Toshiya était en train de pratiquer une activité on ne peut plus aux antipodes de son frère : le basket. Contrairement à Shinya, il pratiquait régulièrement une activité physique quelconque, et ce jour là, il avait entamé une partie interminable avec Miyavi et Keiyu. Cependant, au bout de deux heures, il se sentit complètement crevé, et bien qu'il soit considéré sans doute possible comme un garçon, il ne supportait pas de rester trempé de sueur pendant des heures. Alors une fois rentré, il ne perdit pas plus de temps, il déposa ses baskets dehors pour les aérer, et gagna le premier étage afin de monopoliser la salle de bain. Il passa par sa chambre afin de choisir des vêtements propres, et ouvrit la porte de la salle de bain. C'était sans compter la présence de Shinya dans la baignoire. Toshiya faillit repartir illico, jusqu'à ce qu'il remarque la couleur plutôt étrange de l'eau du bain, et du genou de son frère.
« Mais qu'est-ce que t'as fait ? demanda Toshiya en ouvrant de grands yeux. »

« Rien du tout, sors de là, souffla-t-il en rougissant. »
C'était suffisamment pénible comme ça, il n'avait pas besoin que son frère soit au courant de sa connerie. Il cacha alors du mieux qu'il put sa blessure d'une main en chassant Toshiya de l'autre.

Mais Toshiya n'était pas du genre à obéir scrupuleusement aux ordres de son frère, surtout quand celui-ci avait un comportement très suspect et qu'il semblait saigner. Alors il approcha, et tant pis pour la gêne de son frère.
« Comment tu as fait pour t'écorcher comme ça ? demanda-t-il en soulevant la main qui cachait le genou. »

Détournant les yeux et reposant ses deux mains sur la coupure, il ne répondit rien et pencha doucement la tête en avant pour que ses cheveux mouillés face rideaux entre lui et son frère. C'était réellement embarrassant et il aurait aimé que Toshiya parte sans se préoccuper de lui.

Bien résolu à savoir ce qui le tracassait, Toshiya s'accouda à la baignoire tout en s'asseyant sur le carrelage, puis il releva doucement le menton de son frère.
« Shinya, qu'est-ce que c'est que toutes ces magouilles ? »

« C'est rien Tochi, rien du tout. »
Comment pouvait-il lui avouer la cause de sa blessure aussi abruptement ? Il était déjà bien trop honteux de s'être ainsi fait prendre par son frère.

Toshiya soupira ostensiblement, puis glissa son regard sur son frère. C'est alors qu'il remarqua l'évidence, et il ouvrit de grands yeux. Le jour venait de se faire dans son esprit, et il réalisa alors à quel point Shinya devait être mal à l'aise.
« Tu as essayé de t'épiler… souffla-t-il avec un air très peu intelligent. »
Vraiment, quelle délicatesse…

« Tochi ! répliqua Shinya en le tapant sur la tête, rougissant comme un fou. »

« Hey mais arrête, j'ai le droit de me poser des questions non ?! protesta Toshiya. Sérieusement, mais comment ça t'es venu à l'esprit ? »

« Je… Je trouve que ça fait moche et… j'ai vu ton rasoir… J'ai pas réfléchi plus que ça… »

« Et tu t'es coupé… en conclut Toshiya. Montre, c'est profond ? »

« J'ai pas eu le temps de regarder, t'as débarqué à ce moment-là ! »

« Alors râle pas, enlève ta main et laisse-moi regarder ! »

Obéissant docilement, il retira ses mains, laissant apparaître une jolie coupure en forme de guillemets et peu profonde.
« J'aurai une cicatrice ? s'inquiéta Shinya. »

« Non, t'inquiète pas, c'est pas profond, fit Toshiya en examinant la blessure. Par contre faudra désinfecter quand tu seras sorti. Comment tu as fait ton coup ? »

« J'ai dérapé, avoua-t-il avec une moue gamine. Je faisais attention pourtant ! »

« Mouais, mais avec ces trucs-là, t'es jamais sûr. La prochaine fois, prends de la cire, tu prendras moins de risque. Et ça durera plus longtemps… »

« Comment tu le sais ? s'étonna-t-il en plongeant son regard dans le sien. »

« Demande à n'importe quelle fille, elle pourra te répondre… éluda-t-il d'un ton léger en détournant les yeux. »

« Tu l'as déjà fait ?! s'exclama-t-il d'une voix aiguë. »

« Wow, crie pas ! »
Il se releva et fit semblant de trouver le porte-serviette particulièrement intéressant.
« On peut dire… que ça m'est arrivé… occasionnellement… »

« Pourquoi tu me l'as jamais dit ? Je suis ton frère quand même ! »

« Pourquoi je te l'aurais dit, tu m'as jamais posé la question ! Et toi alors… »

« J'ai eu peur… que tu aies honte de moi… Déjà que je me fais passer pour une fille la plupart du temps… j'ai pas voulu te faire fuir… »

« Me faire fuir ? Mais je t'ai toujours trouvé hyper joli en fille pourtant, s'étonna Toshiya. Si tu as envie de prendre soin de toi, et d'être mieux dans ta peau, je vais pas t'en empêcher… »

« Tu me trouves… joli ? rougit Shinya avec un petit sourire. »

« Bah oui, t'es même plus joli que la plupart des filles que je croise dans la rue. Et au moins t'as pas l'air d'une pouf. »
Toshiya, toujours si éminemment direct et concis dans ses propos.

Shinya pouffa doucement.
« Merci. »

« De rien. T'as déjà essayé de te maquiller aussi ? demanda-t-il soudainement. »

« Je sais pas… quels produits acheter, avoua-t-il en baissant la tête. »

« Bah j'sais pas, t'as déjà regardé ce que maman elle met ? »

« Non, c'est trop moche… »

« Ouais, et c'est pas la peine de te demander d'aller voir les filles de ta classe pour savoir… »

« Hm. »
Se passant une main dans les cheveux, il soupira profondément. C'était étrange d'avoir ce genre de conversation avec son grand frère.

« Bah si tu veux… éventuellement… je pourrais demander à Miyavi, proposa alors Toshiya. »

« Miyavi ? s'étonna-t-il. Il se maquille ? »

« Sérieusement, Miyavi passe son temps à s'occuper de lui. Une fois il a même réussi à se faire passer pour la copine de Keiyu, tous les mecs bavaient devant lui, ils y ont vu que du feu. C'est un pro ! »

« Et il accepterait… de s'occuper de quelqu'un ? »

« Tu rigoles, il demande que ça ! Il cherche LE modèle, je suis sûr qu'il sera ravi de t'aider. Mais bon, c'est quand même à tes risques et périls. »

« Pourquoi ? Il assassine ses modèles après ? »

« Bah… on va dire que Miyavi ne recule devant aucun style. Parfois, c'est vraiment très, très moche. Mais quand je dis moche, ça frise le ridicule. Donc bon… »

« Tu me fais peur là… Je ferais peut-être mieux de trouver quelqu'un d'autre… Après tout, parmi toutes les filles de quatrième, il doit bien y en avoir une de gentille… »

« Mais aucune d'elle ne pourra te rendre aussi femme que Miyavi, objecta Toshiya. »

« Tu sais que… dis comme ça… c'est particulièrement bizarroïde ? »

« Faudrait savoir ce que tu veux, sourit-il. »

« Précise que je veux quelque chose de soft… quand tu lui demanderas… »

« Pas de problème, t'inquiète pas. En général, c'est plutôt lui qui joue les femmes fatales… »

« Il faudra le faire pendant les vacances. Ça m'étonnerait que les parents soient d'accord. »

« Ouais, mais ils ont pas besoin d'être au courant non plus. Je crois que Miya avait dit que ses parents seraient pas là, ça nous facilitera la tâche. »

« Hm. »
Il frissonna. L'eau commençait à devenir froide.
« Tu veux bien qu'on en reparle après ? J'aimerais bien finir de me laver… Et puis, sans vouloir te vexer, tu schlingues… »

« Si ça me vexe, mais c'est rien, sourit Toshiya en ouvrant la porte de sa chambre. Magne alors, et oublie pas de désinfecter ton genou. »

« Promis. »
Une fois son frère sortit, il se leva, vida l'eau et prit une douche bien chaude. Puis il s'enroula dans une serviette, désinfecta son genou, mit un pansement pour éviter de salir quelque chose et toqua à la porte de Toshiya.
« C'est libre. »
Il éteignit le chauffage et sortit par l'autre porte, celle qui donnait sur sa chambre.

Toshiya se dépêcha de monopoliser alors la salle de bain comme prévu, et il prit bien son temps, contrairement à son frère. Après tout, lui aussi aimait bien s'occuper de lui de temps à autre…

Le lendemain, Shinya prit bien soin de mettre un jean, histoire de cacher son écorchure au genou, et enfila une chemise blanche et une veste noire avant d'aller réveiller son frère, comme tous les matins. Il avança doucement dans la chambre jusqu'à rejoindre le lit et le secoua doucement.
« La salle de bain est libre, je vais prendre mon petit déjeuner. »

Comme à son habitude, Toshiya répondit par de vagues marmonnements étouffés par son oreiller, mais leva une main pour signaler qu'il était toujours vivant, et que Shinya pouvait descendre aller manger. Il se rendormirait certainement entre deux…

« Ne te rendors pas trop longtemps, pouffa Shinya en filant rapidement. »

« Hm… fut sa seule réponse cohérente, avant de se rendormir en sursaut. »

Il descendit à la cuisine après avoir attaché ses cheveux en une jolie natte, se servit à moitié un bol de céréales et un grand verre de jus d'orange avant de s'installer, puis il grignota le tout du bout des lèvres.

Toshiya, en plein sommeil, se réenfouit tranquillement sous ses couvertures, bien au chaud dans son nid, et n'entendit même pas sa conscience lui dire de se lever. Elle n'avait qu'à dormir aussi, celle-là, au lieu de lui crier « debout ! » aux oreilles.

Ne voyant pas son frère descendre, il fronça les sourcils. Il s'était encore rendormi. Shinya soupira, rangea son bol et son verre dans l'évier et remonta rapidement pour entrer dans la chambre de son frère. Il ouvrit en grand les rideaux de la fenêtre et alla le secouer à nouveau en lui criant « debout ! » aux oreilles.

« Mais, c'pas juste ! protesta-t-il en essayant de soustraire ses oreilles délicates à ces mots si durs. »

« Si tu te dépêches pas, je te traîne de force jusque la salle de bain et je te mets directement sous une pluie d'eau froide. »

« Mais nan mais pourquoi… geignit-il. Chuis bien là… »

« Tu as cours aujourd'hui. »
Il se redressa entièrement en croisant les bras sur son torse.
« Et tu dois voir Miyavi, tu te souviens ? »

« Moui… »
Il soupira profondément, et consentit à se tourner vers son frère avec des yeux larmoyants de chien battu.

« Ca ne marche pas. Dépêche-toi de prendre ta douche, ton petit déjeuner t'attendra sur la table, moi, j'y vais. »

« Hm, mais c'est dur de se lever le matin, essaye de comprendre… »

« Je le fais, alors tu peux le faire. »
Il se dirigea vers la salle de bain pour se laver les dents puis repassa la tête dans la chambre de son frère.
« Et que je n'apprenne pas que tu as manqué des cours ! s'exclama-t-il. »
Puis il fila dans sa chambre pour prendre son sac de cours et partit en direction du collège.

« Oui sœurette, c'est promis… marmonna-t-il en finissant par se lever en voyant que de toute manière, Shinya était partit, et ne serait plus là pour le réveiller à nouveau. »
Il finit donc par se couler tel une larve jusqu'à la salle de bain, et attendit que la douche lui redonne son physique originel de beau garçon. Puis il descendit petit déjeuner, fit son sac en oubliant sûrement la moitié de ses affaires, et partit d'un pas fort peu enthousiasme au collège.

Une fois dehors, il enclencha son MP3 à fond, et marcha d'un pas rapide jusque l'établissement. Il entra dans l'enceinte du collège en se mordillant la lèvre et préféra se rendre directement dans le couloir des quatrièmes pour ne pas avoir à subir la violence de certains élèves. Etant assez chétif pour son âge, il lui arrivait régulièrement d'être la cible de rackets ou de violence légère d'un groupe de trois garçons, tous faisant le triple, voire le quadruple, de son poids et le dépassant d'une bonne tête et demie.

Une fois au collège, Toshiya se fit littéralement happer par une folie furieuse toute de noir vêtue nommée Miyavi. Miyavi était à ses yeux le plus bel homme sur Terre, et, accessoirement, également la plus belle femme – après son frère évidemment. A peu près de la même taille que lui, il dégageait pourtant nettement plus de classe. Et il en avait rajouté en mettant des lunettes de soleil, parfaitement inutiles en la saison. Mais même les choses les plus ridicules lui allaient bien. C'était injuste…

Une jeune fille essaya de l'accoster, mais voyant qu'il ne répondrait jamais et qu'il ne l'écoutait même pas, elle repartit. Shinya se tourna vers la fenêtre pour plonger son regard sur le morceau de ville qu'il apercevait. Au plus près, de superbes maisons, puis dans le lointain des immeubles, des immeubles et des immeubles. Il soupira, il détestait le monde urbain.

« Alors beau gosse, besoin de compagnie ? ronronna Miyavi en passant un bras autour du cou de Toshiya. »
« Me suis fait réveillé trop tôt, pleurnicha-t-il sur son épaule. »
« Oh, mon pauvre bébé, compatit son ami. C'est ta vilaine sœur qui t'a fait ça ? »
« Moui. Mais elle est pas vilaine… »
D'un commun accord, ils avaient décidé de qualifier Shinya du genre féminin.
« En plus elle est plus belle que toi ! »
Miyavi pouffa de rire.
« J'aimerais bien voir ça. J'ignorais que tu cachais une mystérieuse beauté dans ta demeure. »
« Pourtant c'est vrai. D'ailleurs, elle a besoin de toi. »
« Oh, mademoiselle la plus belle a besoin de moi ? ironisa-t-il. »
« En fait, Shinya voudrait des conseils de maquillage. Alors j'ai pensé directement à toi. »
Miyavi eut un grand sourire, un brin carnassier.
« Vraiment ? ronronna-t-il. »
« Hm. Ca te branche ? »
« J'aime que tu me fournisses un beau modèle. Pour quand ? »
« Les vacances, comme ça mes parents seront pas là, tu pourras venir à la maison. »
Il approuva d'un signe de tête, avec une lueur prédatrice et créatrice dans son regard gris caché par ses lunettes.
« Il me tarde d'y être. »

Son professeur finit par arriver et ouvrit la porte. Shinya alla directement s'installer à sa place, sortit ses cours et appuya sa joue sur sa main pour regarder par l'autre fenêtre. Il distinguait une bonne partie de la cour et au-delà, il pouvait apercevoir un morceau du bâtiment des lycéens. Pourvu que cette journée passe vite, soupira-t-il pour lui-même.

Le reste de la journée fut assez calme – du moins si on pouvait qualifier Miyavi et Toshiya de calmes – et Miyavi commença dès lors à réfléchir à toutes sortes de choses à partir des réponses que lui fournissaient son ami sur son frère. Plus il lui en parlait, plus il avait envie de le voir. C'était ainsi, c'était très rare qu'il ait des modèles volontaires… Ses frères, ils n'essayaient plus depuis qu'ils lui mettaient des baffes, et Keiyu, il en avait assez soupé – surtout depuis que Miyavi lui avait roulé le patin du siècle en se faisant passer pour sa copine. C'est donc avec joie qu'il s'occuperait de Shinya. La sonnerie annonçant la fin des cours retentit finalement, et après quelques blablatages de rigueur, Toshiya rentra chez lui, le cœur léger pour son frère.

Quand la sonnerie annonçant la fin de la journée retentit, il eut un léger sourire. Enfin libre. Shinya rangea en vitesse ses affaires et fila hors de la salle. Une fois à l'extérieur, il se sentit tiré en arrière et il ferma les yeux. Son dos entra douloureusement en contact avec le mur et il rouvrit les yeux sous le coup.
« Ton fric, minable, cracha le même type que d'habitude. »
Il serra les dents et lui fila le reste de son argent de poche. Il se fit cracher à la figure et prit un coup sur la lèvre. Il sentit le sang emplir sa bouche et se défit de l'étreinte du larbin avant de s'enfuir en courant. Il en venait à se demander s'il n'avait pas été une mauvaise personne dans une des ses vies ultérieures. Il rentra chez lui en vitesse, ôta ses chaussures et alla directement soigner sa lèvre. C'était superficiel, il pourra faire croire à son frère qu'il s'était cogné… Il se lava le visage, arrangea ses cheveux et descendit préparer le goûter pour Toshiya, qui avait toujours faim en rentrant.

« Je suis rentré ! s'exclama Toshiya en rentrant et en dégageant négligemment ses chaussures dans l'entrée. »
Et par instinct, il se dirigea vers la cuisine où devait sûrement être Shinya.

« Moi aussi, sourit Shinya en posant deux tasses de chocolat chaud sur la table. »

« Bonne journée ? demanda Toshiya en s'affalant sur sa chaise habituelle, un grand sourire sur les lèvres pour remercier son frère. »

« Longue, répondit-il en sortant les petits pains au chocolat qu'il avait mis à réchauffer au four. »

« Je t'ai déjà dit que tu pouvais venir me voir si tu t'ennuyais, mais tu veux jamais. »

Shinya disposa les viennoiseries sur une assiette qu'il mit sur la table.
« Je sais. Mais tu sais aussi que je ne supporte pas les autres. »
Il s'installa face à son frère.
« Sers-toi pendant que c'est chaud. »

Il s'exécuta sans broncher, mais avec un petit soupir.
« Oh, Miyavi a accepté au fait ! fit-il avec un sourire. Il passera s'occuper de toi pendant les vacances. »

« C'est vrai ? s'étonna-t-il. Je suis content, alors. »
Et il eut un petit sourire.

« Je suis sûr qu'il va adorer. Tu verras, c'est un pro ! »

« Je n'en doute pas, vu comme tu me vantes ses mérites. »

« Je crois que c'est juste la personne qui te faut en matière de conseils esthétiques, dit-il en souriant. »
Puis il recommença à manger en regardant son frère, et c'est là qu'il vit.
« Tu t'es fait mal ? »

« Hm ? demanda-t-il en relevant les yeux de sa tasse de chocolat. »

« Ta lèvre est toute abîmée, souffla-t-il avec un sérieux non feint. »

« Oh, ça, fit-il en touchant sa blessure du bout des doigts. Je me suis pris une porte. Tu me connais, je peux être très étourdi par moment. »

« Hm. Mais t'as dû avoir vachement mal quand même, ça va mieux ? Tu veux pas que je regarde ? »

« Sur le coup, j'étais un peu trop sonné pour le sentir. Après, ça a vraiment fait mal. Maintenant, ça va mieux, je ne le sens presque plus. »

« T'es sûr hein ? Fais gaffe quand même, ça serait pas top que tu te retrouves avec un coquart. »

« Je ferai plus attention la prochaine fois, sourit Shinya. »
Puis il se replongea dans sa tasse. Au moins, son frère avait avalé son mensonge.

Toshiya répondit à son sourire, et continua de manger. Il serait dommage que Miyavi vienne pour cacher des bleus plutôt que pour embellir le joli visage de Shinya.

Ils finirent de goûter sans se presser et chacun retourna à sa chambre. Shinya s'installa à son bureau pour finir ses devoirs, puis se mit derrière sa batterie pour se défouler. Heureusement que son frère était assez crédule, sans quoi il aurait bien du mal à expliquer ces coups sans lui dire la vérité. Il avait assez honte comme ça, pas la peine d'en rajouter…

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A suivre...

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