Bonjour tout le monde !
Nous sommes le 30 septembre, et je viens donc poster ma participation au challenge de septembre 2016 pour le Collectif NoName.
Cette fois-ci, le thème étant en fait deux images (les miennes, en fait, incroyable, je ne pensais pas écrire dessus !), un chalet sous la neige, et un feu dans l'âtre. Il fallait donc s'en inspirer pour nos textes.
J'ai également demandé aux participants de répondre à la question suivante : « Quelle question voudriez-vous qu'on vous pose en place et lieu de celle-ci? » Bon, et bien, vu que c'est moi qui ai posé cette question, parce que je ne savais absolument pas quoi mettre d'autre... Me voilà rickrolled hahaha ! Sachant que j'ai donné mon idée de question à Flo'wTralala quand elle a publié sa participation... Argh.
Bon, on va tenter un truc totalement random... Aimeriez-vous partager avec d'autres membres votre amour de la musique extrême ? Réponse : Ouiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii (Coucou Flo'wTralala & Nauss). Voilà, ça c'est fait.
Bref, trêve de plaisanterie. Je remercie infiniment SomeCoolName pour m'avoir fourni le prompt après que le premier n'aie rien donné de mon côté, et de m'avoir motivée à bloc pour écrire sur ce fandom avec ses fabuleux écrits. De même pour Flo'wTralala et Nauss, mes deux bêtas de l'enfer pour ce chapitre, qui ont fait un boulot de fou, que ce soit pour la correction, les conseils, et surtout le soutien ! Je vous love, toutes les trois, merci pour tout ce que vous faites.
Place à la lecture, si vous le voulez bien,
Nalou
"Mais si, allez-y !" dit Charles avec entrain.
Ses amis le regardent suspicieusement. Ils ne répondent rien.
Charles soupire.
"Ecoutez, on n'est pas venu ici pour rester à l'intérieur. Allez donc profiter de la neige !"
Erik le fixe, les yeux plissés. Charles sait qu'il sera le plus difficile à convaincre.
"Je vais profiter d'avoir enfin un peu de tranquillité pour rattraper mon retard de lecture, d'accord ? J'ai au moins trois livres entamés."
Il sait que l'argument n'est pas très convaincant, mais il compte sur l'envie de skier générale pour qu'ils acceptent enfin d'y aller.
Moira lui sourit, avant de se pencher en avant pour l'embrasser doucement.
"Très bien," répond-t-elle enfin. "Mais appelle-nous en cas de besoin, d'accord ?"
"Oui, ne t'en fais pas. Couvrez-vous bien, ce serait trop bête d'avoir un handicapé et un malade !" lance-t-il, tout sourire.
Raven se rapproche pour l'enlacer rapidement, tandis que ses amis ramassent leurs gants et leurs lunettes de soleil avant de se rapprocher de la porte d'entrée.
Erik, bien sûr, est le dernier à sortir. Il reste sur le pas de la porte, le regard hésitant.
"Tu es sûr que tu ne veux pas que je reste ?..."
"Oui, Erik. Arrête de te ronger les sangs et amuse-toi un peu."
Erik le regarde un petit moment, silencieux, semblant ruminer quelque chose.
"Tant que toi aussi, tu t'amuses…" lâche-t-il avant de fermer la porte et de se tourner vers la neige.
Charles soupire. Montrer patte blanche pour les convaincre de le laisser derrière n'a vraiment pas été facile. Bien sûr qu'il n'a pas envie d'être là, qu'il a lui aussi envie de dévaler les pistes sur son snowboard. Mais le fauteuil roulant dans lequel il est cloué l'en empêche irrémédiablement.
Il regarde le vide, repassant encore une fois la scène fatidique dans sa tête.
Erik conduisait, ce soir-là. Il emmenait Charles, Moira et Raven en boîte de nuit, pour l'anniversaire de cette dernière. Leurs autres amis devaient les rejoindre sur place. Charles était à l'avant, discutant avidement avec Erik, quand c'était arrivé.
Un autre véhicule avait grillé le feu, au croisement, et était entré en collision avec la portière avant droite de la voiture d'Erik, faisant partir les deux véhicules hors de la route. L'autre conducteur avait tenté de repartir, mais il avait explosé au moins son radiateur.
Erik s'était rageusement débarrassé de sa ceinture et avait ouvert sa portière pour aller hurler sa frustration sur l'homme, l'adrénaline enflammant sa colère. Charles avait demandé aux filles comment elles allaient, et leur avait demandé de sortir, au cas où.
Moira était assise derrière lui, et avait reçu des éclats de verre sur ses bras, avec lesquels elle s'était protégée. Elle aurait besoin de soins. Raven, elle, avait été épargnée, mis à part du choc émotionnel. Quand elles avaient finalement quitté le véhicule, elles avaient tenté de lui ouvrir, mais sa portière était trop enfoncée. Il était coincé.
Pire encore, il se rendait compte, à mesure que son coeur calmait ses battements, qu'il ne pouvait tout simplement pas bouger. Ses jambes ne répondaient plus.
Les secours et les forces de l'ordre avaient fini par arriver, gérant l'accident. Les pompiers avaient alors entrepris de désincarcérer la portière, avant de glisser prudemment Charles sur une civière, incertains de l'étendue de ses blessures. Peut-être que la moelle avait été touchée.
Moira était montée avec eux, tandis qu'Erik et Raven étaient obligés de rester sur les lieux pour démêler le problème épineux de l'accident.
Charles et Moira avaient été séparés lors de l'arrivée aux Urgences, mais elle avait pu le rejoindre un peu plus tard, alors qu'il attendait toujours pour passer une radiographie de la colonne et des membres inférieurs. Ses plaies avaient été nettoyées et pansées, et ne présentaient rien de grave.
Elle lui avait alors pris la main, et avait attendu avec lui. Elle l'avait vu passer par des états de panique intense, et avait caressé ses cheveux en lui parlant d'une voix douce, le calmant efficacement. Elle avait fini par se pencher au-dessus de son lit, avant de l'embrasser tendrement sur les lèvres.
Charles était ensuite enfin parti passer les examens qui lui apprendraient plus tard que sa colonne avait été épargnée, mais que l'énorme hématome qui compressait sa moelle épinière et les multiples fractures de sa jambe droite le cloueraient à un fauteuil pendant des mois, et qu'après ça, il aurait peut-être toujours besoin d'une aide pour marcher.
De retour dans l'instant présent, Charles soupire. Depuis ce jour-là, il est en couple avec Moira. Leur relation s'est construite autour de l'accident, et la jeune femme s'est toujours portée volontaire pour l'aider avec son fauteuil, ou pour lui tenir compagnie. Moira est une très bonne amie, gentille, attentionnée, drôle, et surtout patiente. Il est chanceux de l'avoir.
Il voit bien qu'Erik ne le regarde plus vraiment dans les yeux depuis ce jour quelques mois auparavant. Erik se sent responsable, malgré le nombre alarmant de fois où Charles, et même Raven, lui ont répété que ce n'était pas de sa faute. Mais il conduisait, cette nuit-là, et il n'a pas réussi à se pardonner le fait de ne pas avoir pu éviter la collision. Charles, lui, sait très bien que ça aurait été impossible, et ne reproche l'accident qu'au mauvais sort. Bien sûr, très souvent, il est jaloux, désespéré, ou bien déprimé de ne pas pouvoir bouger comme il l'entend. Son plâtre énorme le démange constamment, lui laisse une sensation d'être pris au piège. Il ne supporte pas les effets secondaires de ses anti-douleurs. La somnolence, et surtout la nausée le malmènent. Mais il doit se montrer patient, il doit garder la tête haute, pour ses amis.
Alors quand les vacances d'hiver se sont présentées à eux, forcément, il les a invités dans le chalet familial. Malgré son ressentiment, le lieu a au moins ça d'être à couper le souffle, et la paix qu'il lui apporte à chaque fois qu'il vient n'est pas négligeable. Alors il prend son mal en patience, et finit par saisir un de ses romans, que Raven a gentiment laissé au bord de la table du salon, à portée de main. Il fait rouler son fauteuil pour s'approcher de la baie vitrée baignée de soleil. L'âtre, à quelques mètres, est vide. La cheminée qu'ils ont allumée la veille au soir, en arrivant, s'est totalement consumée, et il ne reste plus rien de sa chaleur.
Il passe la matinée à lire, mais se lasse rapidement. L'encas qu'il se prépare sans aucune volonté à midi n'a pas de saveur. Il rêve d'être dehors, lui aussi. Le vent dans ses cheveux et un sourire indélogeable sur ses lèvres, pendant que sa planche dévale à toute allure les pentes. Il pense que peut-être, il n'en aura plus jamais l'occasion, et son moral chute encore. Ce n'est que le premier jour. Les suivants seront extrêmement longs, seul et enfermé dans cette prison de bois et de lumière.
L'après-midi est un supplice. Malgré son amour des livres, il ne peut plus ouvrir son roman sans risquer de le jeter à travers le salon. Il a des fourmis dans la colonne vertébrale, ses nerfs vrillent d'impatience, souhaitant faire bouger les muscles auxquels ils sont connectés.
Le soleil continue sa course dans le ciel et bientôt, sa chaleur n'est plus qu'un vague souvenir. Incapable de bouger pour maintenir sa température corporelle, Charles tente de rallumer le feu, mais son impossible plâtre l'empêche de se pencher suffisamment en avant pour attraper des bûches et les manipuler jusqu'à l'âtre.
Il fulmine, il peste, avant de craquer, finalement. Les larmes roulent sur ses joues froides, il est jaloux, il se sent abandonné, et il sait qu'il n'a aucune raison de ressentir tout ça, car c'est lui-même qui a poussé ses amis à partir, alors il se sent sale, immonde, sans coeur.
Il n'a d'autre choix que de rester prostré sur sa chaise roulante, s'entourant tant bien que mal dans les quelques couvertures à sa portée, grelottant. Misérable, il sèche ses larmes. Ce n'est que le premier jour, et il ne doit pas montrer sa faiblesse aux autres s'il ne veut pas gâcher leurs vacances.
Quand ils reviennent, il les entend de loin. Les voix d'Alex et de Hank portent dans la vallée tandis qu'ils partagent une quelconque blague. Il sort de sa torpeur et essaye de ne plus claquer des dents quand la porte s'ouvre.
Erik rentre et le regarde. En deux longues foulées, il est près de lui. Ses yeux de glace l'observent, et Charles voit littéralement les pensées qui défilent dans les prunelles qui lui font face.
"Tu aurais dû appeler."
C'est tout ce que lui dit Erik, sèchement. Il se débarrasse de sa veste de ski, qu'il pose sur le dossier d'un fauteuil, avant de s'attaquer immédiatement au feu, pendant que les autres sont encore dehors à ranger leur matériel. Charles se moque, désabusé.
"Parce que tu l'aurais fait à ma place ?" demande-t-il, railleur. Après un silence, il reprend, plus doucement, "S'il te plaît, n'en parle pas aux autres. Je ne veux pas gâcher vos vacances…"
Erik lève les yeux de l'âtre, la peau flamboyant déjà des flammes s'élevant doucement, avant de se tourner complètement vers lui, passant de sa position accroupie à agenouillé, lui permettant d'être face à Charles, son visage au même niveau.
"Ce sont aussi tes vacances, Charles."
Charles est sur le point de répliquer quelque chose d'acerbe, mais le groupe s'approche de l'entrée du chalet, alors, d'un regard, un accord tacite se crée. Erik se relève sans lâcher Charles des yeux, puis regarde ailleurs dès qu'ils s'approchent du feu en s'exclamant.
Charles ravale la boule qui lui enserre la gorge avant de les accueillir avec un sourire, mentant honteusement sur sa journée, et demandant avec envie le déroulé de la leur. Moira vient le prendre dans ses bras, et il voit du coin de l'oeil Erik se détourner et s'enfoncer dans la cuisine. Il ressent un plaisir coupable au fait de s'être fait remarquer par son meilleur ami, mais sa bonté le réfrène immédiatement. Il ne doit pas penser ça, c'est juste malsain.
Erik ressort quelques minutes plus tard, armé d'un mug fumant de chocolat chaud, et l'offre à Charles devant les plaintes amusées de ses camarades, qui en auraient bien pris aussi. Un seul regard de la part de l'allemand suffit à les calmer.
Charles goûte le breuvage, et ne peut pas nier que c'est le meilleur qu'il ait bu depuis très longtemps. La chaleur du lait se diffuse lentement de son oesophage jusqu'à ses tissus, de son estomac jusqu'à son ventre entier, et la sensation est parfaite.
Charles profite de la soirée partagée avec ses amis, rit, boit, oublie.
C'est une autre paire de manches, le lendemain matin. Alors qu'il traîne le plus possible pour ne pas subir la même discussion, il entend Erik et Moira discuter à voix basse sans en saisir la teneur, puis le groupe partir, les pas alourdis par les chaussures de ski.
La porte se ferme, et il soupire, avant de rejoindre doucement le salon.
Ses sourcils se froncent lorsqu'il voit qu'Erik est toujours là, debout dans la pièce, près de la baie vitrée. Il regarde dehors et le soleil paresseux éclaire une partie de son visage.
D'où il se tient, Charles voit les pupilles d'Erik suivre attentivement les mouvements à l'extérieur. Il n'ose pas faire de bruit.
Mais quoi qu'il en soit, Erik se retourne pour le fixer avec un sourire en coin. Charles reste hébété quelques secondes avant de réussir à prendre la parole.
"Tu… Pourquoi n'es-tu pas avec les autres ? Tu devrais aller t'amuser ! Erik, c'est… C'est stupide de rester là !"
Erik hausse un délicat sourcil et son sourire s'agrandit sur un côté seulement, lui montrant à quel point sa remarque lui a fait de l'effet - ou pas. C'est avec détachement qu'il lui répond,
"Charles, Charles… Quand vas-tu apprendre ? Que c'est pour toi que je suis là, pas pour les autres, pas pour la neige, pour toi." Charles sent ses joues chauffer. "Et toi comme moi savons très bien ce que ça a donné hier, quand je suis allé m'amuser. Tu ne m'auras pas deux fois à ce jeu-là. Je me sens déjà suffisamment con de m'être fait avoir. Tu es constamment en train de sourire et de dire que ça va, même quand ce n'est pas le cas. Je pense que tu peux arrêter la mascarade avec moi. Alors, ça te dit de faire comme hier, mais cette fois-ci, avec de la compagnie ?"
Il n'attend pas la réponse de Charles pour aller attraper leurs livres respectifs et d'approcher un fauteuil de la baie vitrée, avant de s'asseoir dedans, l'invitation claire. La tête baissée, comme un enfant qu'on aurait attrapé en pleine bêtise, Charles s'approche et bloque les freins de la chaise près de son ami. Celui-ci a recroquevillé les jambes sous lui, et partage immédiatement la couverture qu'il a récupéré, sans un mot, avant de se plonger dans son livre.
Charles ne peut pas empêcher un sourire ému d'étirer ses lèvres avant de s'y mettre lui aussi.
Les choses sont tellement plus agréables, faites à deux.
Quand ils se lassent, ils parlent tranquillement. Erik a cette aisance de discussion que Charles apprécie. Il sait que même si l'avis de son ami diverge, il l'écoutera toujours, quoi qu'il arrive. Ils sont en plein débat passionné lorsque leurs estomacs les rappellent à l'ordre.
Erik sort du fauteuil, indiquant d'un geste de la main à Charles de ne pas bouger - comme s'il allait se lever pour l'aider… - et leur cuisine quelque chose de simple et de bien chaud. Charles apprécie vraiment l'attention infaillible que lui porte son ami, et ne manque pas de lui en faire part.
Erik lève les yeux de sa casserole un instant, plongeant ses iris de givre dans les yeux bleu profond de Charles, avant de lui répondre, "C'est de ma faute si tu ne peux pas t'amuser. C'est bien normal que je le fasse." Charles reste bouche bée. De sa faute ? Ce débat sans fin le hérisse. Cette tête de mule refuse de comprendre. Et en plus, il ne cuisine aujourd'hui que parce qu'il se sent coupable ? Ce serait un peu insultant, si Charles ne le connaissait pas mieux.
Ils finissent par manger dans un silence agréable, en écoutant de la musique. Une fois la vaisselle faite (par Erik, bien évidemment), Charles prend sur ses genoux le jeu d'échecs qui reste constamment au chalet, prenant la poussière le reste de l'année.
"Une petite partie, cher ami ?" demande-t-il, joueur.
Le regard malicieux d'Erik le convainc un peu plus que le choix d'occupation qu'il a fait est le bon. "Tu sais comment ça va se finir, Charles… Prépare-toi."
"Ce ne sont que des mots, voyons plutôt les actes." Concentrés, tous deux mettent en place leurs pions sur l'échiquier disposé sur la table à présent libérée. Erik, ayant obtenu les blancs, commence son premier mouvement en faisant sortir son Cavalier des rangs.
Ca promet d'être intéressant, se dit Charles, avant de se jeter tout entier dans la partie.
Aucun d'eux ne remarque les heures défiler, et c'est avec surprise qu'ils voient le jour décliner doucement et leurs amis rentrer. Leur partie est presque terminée, mais la concentration s'est envolée. Erik déclare pour la troisième fois "échec et mat", faisant triomphalement claquer son fameux cavalier sur le plateau. Comme toujours, Charles n'a pas réussi à lui tenir tête, mais il a quand même arraché une victoire. Ils échangent un sourire complice pendant qu'Erik se lève pour ranger le plateau et que Moira se glisse sur le banc, près du fauteuil de Charles.
Leurs amis s'empressent de raconter les péripéties qu'ils ont rencontrées, notamment la chute phénoménale d'Alex, qui finit par partir prendre sa douche en bougonnant, vexé.
Les autres renforcent leur récit par de nombreux gestes, riant en même temps, incapables de rester sérieux.
Hank sort déjà l'apéritif, et tous se retrouvent autour de la table en discutant gaiement. Charles est heureux de les entendre si joyeux. Même si dans les plus profondes heures de la journée, la jalousie le ronge, au final, il profite un peu de leur bonheur par procuration.
Sirotant sa première bière, il retrouve son entrain habituel pour raconter leur journée à eux, certes sans grand évènement mais tout aussi agréable. Bien évidemment, il peut compter sur Alex, de retour de la douche et uniquement ceint d'une serviette, pour lâcher un sous-entendu peu gracieux sur ce qu'ils auraient pu faire, seuls. La rougeur qui envahit les joues de Charles n'échappe pas à Erik, qui sourit, narquois. Mais rapidement, il est obligé de reprendre le train de la conversation en marche, et il oublie ce dévoilement de dents moqueur.
Moira pose sa tête contre l'épaule de Charles et soupire. La fatigue physique se fait déjà sentir malgré la bonne humeur. Raven, elle, regarde Hank avec de grands yeux pendant qu'il raconte une histoire louche à propos de singes extrêmement doués avec leurs pieds. Alex est parti s'habiller, enfin, et Erik s'est installé face à Charles à la table. Quand le blond énergique revient, ils se lancent dans une partie de cartes enflammée en picorant dans les différents bols sur la table. Charles est ravi, car son vrai talent se trouve dans les cartes. Il sait qu'il pourra se venger d'Erik, tout en mettant une raclée aux autres. La seule dont il doit se méfier, c'est Raven ; en même temps, elle a eu un bon professeur. Leurs regards, d'ailleurs, se croisent, et il peut voir en elle la même étincelle malicieuse que celle présente chez lui. Tels des mimes, leurs sourires machiavéliques se dessinent ensemble, et toute fatigue oubliée, ils dominent tous les deux. Hank et Alex se plaignent de cette vile attaque fraternelle, et Erik soupire d'un faux agacement. Ils enchaînent les parties et les jeux pendant quelque temps, avant que les autres abandonnent par dépit, et déclarent qu'il est l'heure de faire à manger.
Charles s'occupe de ranger les différents sets de cartes pendant que Raven et Hank se mettent aux fourneaux. Moira prend les jeux de cartes des mains de Charles, et se penche pour l'embrasser.
"Je vais les ranger, ne bouge pas."
Charles a une seconde de latence avant de lui rendre son sourire, et elle s'éloigne pour les remettre sur l'étagère. Son regard embrasse la salle alors qu'il le détourne. Tout le monde vaque à ses occupations, sauf… Sauf Erik. Erik regarde ailleurs précipitamment lorsque les yeux de Charles tombent sur lui, et commence à dresser la table.
Est-ce qu'il a quelque chose sur le bout du nez ?
Charles savoure le silence qui règne enfin dans le chalet. Il n'a pas encore vraiment émergé, et son esprit flotte à la limite de la conscience. C'est un état tellement agréable. Moira s'est levée sans faire de bruit ce matin, et il a décidé d'ignorer le tapage des autres lorsqu'ils se sont préparés pour retourner skier. Il décide de se prélasser encore, allongé sur le ventre, et d'apprécier pleinement une bonne grasse matinée bien méritée.
Mais c'est sans compter sur son diabolique de meilleur ami, qui entre à pas de loup dans sa chambre à peine éclairée. Charles sent le matelas s'affaisser légèrement alors qu'Erik s'assoit.
"Allez, debout, la belle au bois dormant !"
Le bruit qui échappe de la gorge de Charles n'est définitivement pas un grognement.
Il entend Erik se retenir de rire, alors il tente vaguement de lancer un bras dans sa direction. Mais en étant sur le ventre, ce n'est vraiment pas le geste le plus adapté. Après un gros soupir, il se tourne sur le dos, et se frotte les yeux, laissant sa vision d'Erik gagner en netteté. Son tee-shirt est remonté sur son ventre, et l'air lui rafraîchit désagréablement la peau. Il râle, son plâtre pèse lourdement sur sa jambe, et il aimerait vraiment, vraiment, dormir encore un peu. Quelques minutes. Ou quelques heures. Voilà, quelques heures.
Erik lui secoue doucement l'épaule, un doux sourire se dessinant en contre-jour. "C'est fini de traîner, on a des choses à faire aujourd'hui !"
"On n'a parlé de rien…" maugrée Charles, bougon.
"Justement," lui répond Erik. "Si je te promets un chocolat chaud pour le petit-déjeuner, est-ce que tu vas y arriver ?"
Un sourire timide éclaire le visage de Charles, malgré lui. Erik sait vraiment comment le convaincre… "Tu triches." Erik rit. "Tu sais que ça a trop de pouvoir sur moi," dit Charles d'une voix plaintive.
"Le chocolat, ou moi ?"
Erik se jette sur le côté, évitant le coussin que lui lance Charles, avant de se lever et de partir en éclatant de rire.
Charles rejoint le salon une fois qu'il s'est installé dans son fauteuil. Ses cheveux sont ébouriffés et ses yeux encore à moitié clos, mais l'odeur de cacao qui flotte dans la salle à manger le motive à approcher la lumière étincelante que la neige réverbère depuis l'extérieur. Erik l'attend, debout, le dos appuyé contre le vaisselier, un mug à la main. La fragrance de son café se mêle aux arômes sucrés, et Charles le remercie silencieusement de prendre le temps de lui préparer une boisson qu'il ne boit pas lui-même. Son sourire doit le trahir, car celui d'Erik s'étire avant qu'il ne lève son mug en signe de salut et le porte à ses lèvres. Le regard de Charles se concentre sur la tasse - uniquement sur la tasse - qui l'attend sur la table, puis il prend la parole en installant son fauteuil.
"Bon, crache le morceau maintenant, qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui ? Si tu m'as levé pour faire une partie d'échecs…" son ton est menaçant, mais il n'en résulte qu'un nouvel éclat de rire.
"Tu as vraiment un problème avec les matins, Charles. Ils ne t'ont rien fait, pourtant. Excuse-toi, avant qu'ils ne se vengent. J'ai entendu dire qu'ils sont plutôt sadiques, quand on les chagrine" La voix grave d'Erik est sérieuse, tout comme son expression, mais celle-ci fond rapidement, comme neige au soleil, pour laisser place à un sourire hilare.
"Tu as fini de te moquer de moi, oui ? Je n'étais pas au courant que c'était ma fête, aujourd'hui." Charles fronce les sourcils, prenant un air agacé tout en baissant le regard sur son mug. Lui, au moins, ne s'en prend pas à lui gratuitement. Il suffit que la main d'Erik vienne se perdre dans ses cheveux pour les décoiffer un peu plus pour que Charles retrouve son sourire.
Erik se glisse sur le banc, face à lui. Il semblerait que le quart d'heure de moquerie soit terminé, et Erik a enfin une expression normale - enfin, normale pour lui, ce qui veut dire blasée - quand il prend la parole. "Je me suis dit qu'on pourrait aller se promener un peu cet après-midi." Charles le regarde comme s'il venait de faire la blague la moins drôle du siècle, mais avant qu'il puisse rétorquer quoi que ce soit, son meilleur ami reprend la parole. "Bien évidemment, là où ton fauteuil peut aller… Et je te pousse, tu n'auras même pas à te fatiguer si tu n'en as pas envie. Mais ça ne te fera pas de mal de prendre un peu l'air. Peut-être même que tu prendras un peu de couleurs, ça te changera de ton blanc maladi… aouch ! Charles !"
"Arrête de te plaindre ! Tu l'as cherché !" Charles est prêt à lui remettre un coup de cuillère si Erik l'ouvre encore pour se moquer de lui. Erik fait semblant d'être effrayé avant de lever les mains en l'air.
"Mea Culpa. Promis, je vais essayer de me retenir." Le regard glacial de Charles le fait presque perdre contenance. "Mais c'est tellement facile, en même temps… Non, Charles, lâche ce couteau !"
Ils finissent de se préparer après le déjeuner, Erik un peu calmé sur les blagues, et Charles littéralement emmitouflé dans toutes les couches de vêtements qu'il a pu trouver. Malgré le soleil, la température dépasse à peine zéro degré, et le manque de mouvement va vite lui donner la sensation de se transformer en glaçon. Il a un bonnet sur les oreilles, et deux couvertures sur les genoux, coincées sous ses cuisses. Son écharpe (celle d'Erik, en fait, mais il la lui a piquée sans remords, puisqu'il a un tour de cou de sport) peut remonter largement au-dessus de son menton, et il apprécie sa longueur, qui lui permet de faire deux tours et d'avoir assez d'étendue de tissu pour se protéger le torse du moindre coup de vent traître qui pourrait le faire frissonner. Erik remonte la fermeture éclair de sa veste de ski et met ses gants avant de manoeuvrer le fauteuil sur le pas de la porte puis dans la neige.
Le froid est mordant sur les joues de Charles, sec, mais vivifiant. Il y a une petite pointe de vent qui fait virevolter les flocons de neige fraîche qui ne se sont pas encore agglomérés avec celle moins récente, et les chaussures d'Erik crissent en s'enfonçant légèrement.
Le chemin jusqu'à la route est un peu difficile, mais dès qu'ils sont sur la partie encore blanche, mais damée, les roues du fauteuil se déplacent déjà plus facilement. ils avancent le long de la seule voiture restante, et poursuivent jusqu'à la sortie du petit lotissement. Les chalets sont très largement espacés, au pied de la montagne, et la route serpente entre les différents chemins avant de quitter l'espace habitable abruptement. La forêt reprend alors rapidement ses droits, et les sapins blancs de neige sont comme figés dans le temps, gigantesques, imposants, beaux. Le chemin durci par la glace leur permet de faire rouler assez bien son fauteuil, et il regarde les rayons de soleil percer doucement la cime pendant qu'Erik déblatère sur l'utilité du débat qu'ont les français sur le pain au chocolat contre la chocolatine. Erik parle très bien français, en plus de l'allemand et de l'anglais, et il régale Charles d'expressions saugrenues et d'accents farfelus, et leurs rires résonnent dans la vallée. Bientôt, ils atteignent les pentes douces qui mènent à la rive du lac montagnard, étendue d'eau froide masquée par les arbres. Les galets qui dépassent sont couverts d'une couche de glace presque blanche, et l'air chargé en humidité transforme les expirations de Charles en nuages de condensation.
Les deux hommes restent un instant silencieux, observant la vue qui s'offre à eux, l'étendue calme et frissonnante du lac apaisante. La main gantée d'Erik vient se poser sur l'épaule de Charles, et après un bref échange de regard, ils reprennent leur contemplation, perdus dans leurs pensées.
Charles ne sait pas vraiment combien de temps ils restent ainsi. Ils écoutent le silence - ou plutôt les bruits qu'ils ont depuis longtemps oubliés, engoncés dans leur ville - le bruissement des branches, de l'eau, de la nature qui les entoure et les englobe totalement. Charles sent une sorte d'émotivité l'étreindre. Soudain, il se sent petit, minuscule, là, piégé dans son fauteuil roulant, mais il en aurait été de même debout, probablement, face à ce lac, face à ce ciel, face à ce monde. Le fait de se retrouver coincé, presque immobile, accentue encore plus la dualité qui l'enserre. Il ne sait pas s'il a envie de pleurer ou de sourire, d'être heureux, ou au contraire, de se sentir comme le plus petit des insectes.
Ses yeux s'humidifient, et il renifle discrètement pour essayer de masquer sa gêne. Il sent le regard d'Erik s'ancrer sur lui sans qu'il ne bouge la tête, et Charles déglutit. A quoi cela sert-il d'être émotif ? Il ne peut rien faire de plus à sa situation actuelle. Mais parfois, son esprit s'ouvre au delà de sa propre personne, et voit l'infiniment grand s'étendre devant lui. Alors il a des instants de remise en question spirituelle, et au final, n'est-ce pas nécessaire, parfois ?
La main d'Erik, toujours sur son épaule, le presse légèrement et le fait revenir à la réalité. Son regard d'azur se plonge dans celui gris comme l'acier de son ami, et ils partagent un sourire doux.
"Et si nous rentrions ?" demande alors Erik, doucement. Charles voit que lui non plus n'a pas été indifférent à ce moment magique, séparé de l'espace-temps, que chacun vient de ressentir face au calme et à l'immensité du lac gelé et de la Terre face à eux.
Erik reprend les poignées de son fauteuil et lui fait faire demi-tour, arrachant son regard à cet endroit tout aussi magnifique sous la neige que lorsqu'il est entouré d'herbes folles. Charles aime ce lieu. Mais cette fois-ci, la présence d'Erik et leur contemplation silencieuse ont légèrement transformé sa vision de ce que celui-ci représente pour lui.
Sa mélancolie est rapidement remplacée par un apaisement qu'il n'a pas ressenti depuis longtemps. Il soupire, laissant son expiration vider totalement ses poumons et libérer sa cage thoracique.
"Tu as froid ?" demande Erik, derrière lui. Il se rend alors compte du frisson qui parcourt sa colonne vertébrale, mais décide de l'ignorer. Les couvertures sont toujours à leur place et il plonge le nez dans son écharpe, décidé à récupérer de la chaleur, mais l'odeur qui lui assaille les narines le prend par surprise. C'est comme s'il avait pris une grande inspiration directement dans le creux du cou d'Erik, son parfum masculin agréable, et, derrière, son odeur, celle de sa peau.
Charles rougit soudainement, interloqué par la réaction qu'elle a induite en lui. Peut-être qu'enfoncer un peu plus le visage dans le tissu doux n'est pas la meilleure solution, mais elle a l'avantage de masquer ses rougeurs. Il se rend compte qu'il n'a pas répondu à son ami, et que de sa position, il ne peut de toute façon pas voir son visage, alors il respire enfin.
"Non, ça va. Merci."
Il devine plus qu'il n'aperçoit le hochement de tête de son ami, et ils plongent dans un silence agréable, sous les arbres.
Erik a retrouvé son sourire et son humour durant le trajet de retour, et à peine a-t-il mis un pied près du véhicule devant le chalet qu'il commence à bondir dans le tas de neige fraîche près de la portière. Il menace ensuite Charles d'une boule soigneusement formée, mais Charles est une cible bien trop facile, pratiquement incapable de se déplacer, alors il tente juste de se protéger le visage en attendant la morsure du gel. Qui met du temps à venir. Peut-être un peu trop.
Charles risque l'ouverture d'une paupière, derrière ses mains. Il ne voit plus Erik face à lui. Il ose soulever la deuxième, tourne légèrement la tête, tente de voir où a bien pu passer son crétin de meilleur ami. Et du coin de l'oeil, il a à peine le temps de voir son ombre s'approcher à grande vitesse. Erik court et tente de lui plaquer la boule de neige sur le visage, mais c'est sans compter sur le verglas qui se cache sous la neige durcie de la route. A deux pas du fauteuil, son pied glisse et il perd l'équilibre, battant ridiculeusement des bras avant de tomber en arrière dans un bruit de choc sourd. Charles regarde, hébété, la forme qui gesticule doucement au sol avant d'éclater de rire, incapable de se retenir ni d'éprouver la moindre compassion. Sa voix résonne alors que ses bras s'enroulent contre ses côtes, déjà douloureuses d'être autant secouées de spasmes. Cette fois-ci, les larmes ont une tout autre signification.
Jusqu'à ce qu'il ne soit douché par la boule de neige que lui a lancée Erik depuis le sol. Ahuri, il met un instant avant de secouer la tête pour se débarrasser des cristaux de neige qui ont envahi ses cheveux et qui fondent sur son visage, avant de crier un "Hey !" rageur.
C'est au tour d'Erik de rire, et Charles le déteste autant qu'il l'adore à cet instant.
"Ca t'apprendra !" lui lance Erik.
"Ca m'apprendra ? Rappelle-moi, qui ici a voulu attaquer l'autre en premier ?!" Il ne peut pas s'empêcher de crier, même si la colère est infime face à la sidération qui s'empare de lui. "Tu es le roi de la mauvaise foi, dis moi !"
Erik le regarde un instant avant de prendre un air peiné, toujours au sol. Charles est soudain décontenancé.
"Qu'est-ce qu'il y a ? Tu t'es fait mal ?" il saisit les roues de son fauteuil et parcourt le mètre qui les sépare encore.
Erik se redresse sur ses genoux, les cuisses collées aux mollets, et se frotte le bas du dos en grimaçant. "Oui, un peu…" Son regard semble humide, son expression celle d'un chien battu.
Charles considère un instant de le plaindre, avant d'y réfléchir un peu plus. Avec toutes les moqueries amicales qu'il a subi dans la journée, l'attaque de la boule de neige, et surtout, son réveil, il décide d'être un peu plus sarcastique.
"Et alors ? Tu veux un bisou magique ?" lâche-t-il, le regard neutre.
Erik redresse la tête et semble considérer la proposition. Charles n'aime pas ce silence. Pas du tout. Finalement, Erik le regarde dans les yeux avant de lui répondre "...Oui.".
Et Erik se soulève sur ses genoux, pose ses mains sur les accoudoirs du fauteuil roulant, et après un dernier regard, comme une hésitation, scelle leurs lèvres.
Charles met un temps fou avant de remarquer, de comprendre, qu'il est en train de lui rendre son baiser. Et que ça ne le gêne pas le moins du monde. Quelques secondes (minutes ?) plus tard, Erik s'écarte doucement, et Charles rouvre les yeux un instant après, uniquement pour plonger automatiquement dans leurs miroirs. Ils se fixent, silencieux, leurs regards ne pouvant s'empêcher de parcourir le visage de l'autre dans une promiscuité parfaite.
Les mots que Charles aurait voulu prononcer - sa surprise, son appréciation, ses questions - restent bloqués dans sa gorge. Il ouvre la bouche une fois, deux fois, avant de passer sa langue sur ses lèvres. Et Erik observe, note chacun de ses gestes, puis finit par se relever, son visage quittant le champ de vision immédiat de Charles avant de se mettre à l'arrière du fauteuil roulant.
"C'est bon, je n'ai plus mal," dit calmement Erik. "Rentrons, avant d'attraper froid."
Pour la première fois, Charles est presque content d'être coincé dans son fauteuil, car Erik ne peut pas voir la rougeur qui a envahi ses joues.
A peine arrivés dans le chalet, Erik relance un feu de cheminée, et Charles va s'enfermer dans la salle de bain.
Il se déshabille, protège son plâtre, et bascule sur la chaise qu'il a installé dans la douche pour pouvoir se laver. Il règle l'eau pour qu'elle soit plus chaude que ce qu'il peut supporter habituellement, et reste immobile sous le jet, tête baissée.
Il a l'impression qu'un vent glacial empêche toute pensée cohérente de se former dans son esprit, d'être complètement perdu. Tout se mélange. Moira, leur relation, Erik, son comportement, et sa propre réaction quand il l'a embrassé. Car oui, il ne peut pas le nier, Erik l'a embrassé, quelques minutes avant, juste devant le chalet. Et Charles y a répondu avec avidité. Son coeur s'est emballé, puis a pris un rythme irrégulier. Il a ressenti, et c'est cliché, il le sait, les fourmillements dans son estomac, et sa respiration saccadée ne s'est calmée qu'une fois à l'intérieur. Tout ce qui a compté, à ce moment là, c'est le ressenti des lèvres d'Erik contre les siennes, leur douceur malgré le froid, le souffle contre son visage.
A cet instant, il se hait, il est perdu. Il est tiraillé entre la force de ce qu'il a pu ressentir quelques instants plus tôt, et l'impression de trahir Moira. Moira, avec qui il est depuis plusieurs mois déjà, qui est gentille et qui prend soin de lui, qui a toujours été une amie compréhensive et drôle. Il se sent mal, il a l'impression de lui faire quelque chose d'horrible. Alors que, techniquement, s'il se repasse la scène dans la tête, il n'a rien fait. Enfin, si, il s'est laissé faire…
Quelques larmes se mêlent au torrent d'eau brûlante qui déferle le long de son visage, glissant sur ses longues mèches trempées, et qui frappe le haut de son dos avec force. Il a la sensation d'être anesthésié par la chaleur et la buée. Il veut fuir, ne sait pas ce qu'il devra, ce qu'il pourra faire, une fois sorti de la salle de bain, car il n'aura plus aucune excuse pour éviter Erik, ou Moira.
Ce soir là, il ne reste plus d'eau chaude pour les occupants du chalet.
Et voilà pour le premier chapitre. J'espère qu'il vous a plu. Dans tous les cas n'hésitez pas à me laisser vos impressions en review, ce serait top ! Concernant la publication, cela ne devrait pas prendre trop de temps (contrairement au challenge du même mois l'année dernière hum hum) car le deuxième chapitre est terminé, et le dernier entamé. Voilà voilà :) des bisous.
