Disclaimer : Les personnages de X-Men appartiennent à leurs auteurs et à Marvel. Moi, j'aurai aimée une donation de Erik et de Charles, mais paraîtrait que c'est pas possible. Dommage. Je ne touche rien pour écrire cette fanfiction.

Avertissement : Cette fic est assez UA, soit que je m'éloigne un peu du film et de ce qui s'y passe et, surtout, que je prend un peu mes aises avec les passés-présents-futurs des personnages. Présence de Slash, soit relation homosexuelle, entre deux hommes. Si vous n'aimez pas, je ne vous empêche pas de partir. Également un peu de limp/broken/angst/dark!Charles. Ah oui, il s'en prend un peu plein la tête, mais le personnage semble être voué à cela de toute façon XD. Pour la suite, pas grand chose, du moins rien d'autre dans ce chapitre.

Genre : Angst, drama, romance, hurt/comfort, family, friendship.

Spoilers : Aucun. C'est sûr que si vous n'avez pas vu le dernier X-Men, ça risque d'être spoiler, mais sinon, non.

Pairings : Erik/Charles. Hank/Raven. Pour l'instant.

Note : Alors, voilà, je me lance dans X-Men. Il faut dire que le dernier film est une pépite, que Michael Fassbender et James MacAvoy sont géniaux – et diablement sexys XD -, et que, surtout, le potentiel slash est juste énorme. Comment résister ? Parlons de Hopeless. Alors, une idée qui m'est venue après le film et, surtout, après beaucoup de lecture d'autres fics qui m'ont bien renseignées sur un univers que je ne connaissais quasiment pas jusqu'alors. Cette fic sera longue, en trois parties, comptez vingt chapitres environ. Trois sont déjà écrits, le reste suivra.

Je m'intéresse ici surtout à Charles, parce que, même si Erik reste mon perso préféré, je pense que Charles possède aussi énormément de craquelures, de blessures, dont on parle peu dans les fics. Et puis, bizarrement, je trouve qu'il est plus sympa à torturer XD. Il a ce petit quelque chose de shakespearien qui tend à être exploité. Du moins, à mon avis. Rated M, parce que c'est un slash et que je m'essayerai peut-être à des scènes bien moins prudes que ce que je fais en général, et aussi parce que c'est pas joyeux-joyeux. Si vous connaissez mon style d'écriture et ce que je fais, vous devez déjà le savoir.

Bref, voici le prologue. Bonne lecture, et en attendant vos avis et reviews !


PROLOGUE

Qu'est-ce qu'ils en savaient, eux, de l'espoir ? Qu'est-ce qu'ils connaissaient de la joie, du bonheur ? Avaient-ils déjà vécus des choses si belles et si fortes quelles en étaient parfois douloureuses, au souvenir ? Avaient-ils déjà vécus, respirés pour quelqu'un ? Avaient-ils tant aimé, au point d'en crever, au point de tout abandonner, au point de tout saccager, de tout anéantir ?

La réponse était évidente.

Il ne savait pas réellement s'il devait les haïr, les détester pour n'avoir jamais subis ce que lui avait enduré, ou s'il devait les plaindre. Peut-être les envier. Oui, l'envie, cette force qui l'avait maintenu en vie un long moment, cette envie de pouvoir voir, de pouvoir toucher, de pouvoir juste être près de l'être aimé. Envie meurtrie. Coeur en lambeaux.

L'homme face à lui soupira, exaspéré, laissa sa place à un collègue, qui n'eut pas plus de succès à le faire parler.

Il pouvait tout voir d'eux.

Il savait que l'homme en face de lui avait une femme, qu'il la trompait souvent avec une petite serveuse ayant à peine la vingtaine, mais qu'il avait trop peur de perdre ses enfants pour ne serait-ce que l'avouer à son épouse. Il savait qu'on lui avait tiré dessus deux fois, il savait qu'il avait joué au football dans son enfance, il savait qu'il aurait aimé être médecin plutôt que flic.

Son collègue, lui, était un célibataire endurci qui refoulait son homosexualité, crachant sur tous les « petits pédés » qu'il pouvait croiser dans les rues, n'acceptant pas ce statut de « tafiole » que tous les autres lui avaient donné, dans sa prime enfance. Aujourd'hui, il déchargeait toute sa frustration sur des gamins qui se prostituaient dans les rues, souvent pas majeurs, et finissait même parfois par les tabasser, pris dans une folie qui le faisait dire que c'était eux qui l'avait forcé à coucher avec eux. Il buvait parfois un peu trop.

C'était tellement risible. C'était tellement commun.

L'humanité était pourrie jusqu'à la moelle. Les hommes se complaisaient dans leurs vices, dans leurs mensonges, détruisant la bonté et la beauté de ce monde qui aurait pu être tellement meilleur. La paix. Une idée séduisante.

« La paix n'est pas une option. »

Oui, la guerre, la haine, voilà des choses solides, sur lesquelles on pouvait s'appuyer. La paix était une idée, celle des idéalistes, des optimistes, des sages. Il se souvenait avoir été ce genre d'homme, il y a un certain temps. C'était si loin, si flou qu'il peinait parfois à s'en souvenir. C'était après Oxford. C'était juste avant de rencontrer ...

Stop. Ces pensées là étaient proscrites. Il ne fallait pas penser à tout cela. Il ne fallait pas leur donner ce qu'ils voulaient.

Leur donner la possibilité de l'atteindre, de le détruire, de lui faire revivre tout cela, tous ces moments déchirants et douloureux, non, il ne fallait pas, parce qu'il ne savait pas s'il pourrait à nouveau survivre à toutes ces émotions, à ce sentiment de perte omniprésent qui l'écrasait parfois, le tuait si lentement, l'empêchait d'aller de l'avant.

Il baissa les yeux sur ce bout de métal qui entourait son annulaire gauche, sur cet anneau produit d'un morceau anodin, transformé en à peine quelques secondes en un symbole, une promesse. Il savait que s'il passait son pouce sur l'un des bords, il pourrait sentir les initiales gravées dans le métal. Un geste si anodin, si mécanique. C'était comme tenter de l'effleurer, de le toucher, d'essayer de le percevoir parmi ce chaos, dans cet enfer.

C'était un geste vain. C'était une pure connerie.

Il ne reviendrait pas. Jamais. L'idée était affreuse et lui nouait la gorge, lui donnait la nausée. Jamais plus il ne le reverrait. Jamais plus il ne pourrait lui sourire, lui parler, l'embrasser, l'enlacer, faire l'amour avec lui. C'était fini. Tout était fini.

- Charles Xavier, vous avez été inculpé d'homicide volontaire, de plus, sur un agent gouvernemental. Vous savez que vous ne ressortirez plus d'ici, n'est-ce pas ? D'autant plus que vos ... « dons » semblent réellement intéresser les grands patrons. Dites nous ce que vous savez. Peut-être pourrons-nous, dès lors, trouver un terrain d'entente.

Rien n'avait plus d'importance. Cet agent tué, la douleur et la souffrance dans son regard, son dernier souffle, ses pensées agonisantes qui se répercutaient dans son esprit.

Son emprisonnement n'était rien non plus. Il ne voulait plus sortir, plus affronter le monde, de toute façon. Il était bien trop cruel.

Tout cela, les autres mutants, cette guerre évitée de justesse grâce à leur intervention, sa propre sœur et ces enfants laissés derrière lui, toutes ces choses dont il n'avait plus rien à faire.

Erik avait été tué. Erik était mort, et ne reviendrait plus. Le reste n'avait plus aucune importance.

- Tu vois pas qu'il nous prend pour des cons ? Il dira rien.

- Pas aujourd'hui, en tout cas.

Il se laissa faire. Des mains qui agrippent ses bras, des menottes passées aux poignets et aux chevilles, des gardes armés, construits comme des armoires à glace, qui se pressent autour de lui et l'entoure, comme s'il n'était qu'un vulgaire criminel.

Peut-être avaient-ils peur qu'il s'échappe ? Et comment ? Il se sentait si vide et si épuisé qu'il ne savait même pas s'il pouvait – et voulait – utiliser ses pouvoirs. Et puis, face aux carrures des hommes qui l'entourait, il ne faisait pas le poids. Il était presque sûr qu'un coup de poing de l'un d'entre eux pourrait parvenir à l'assommer.

Sa cellule était au sous-sol, profondément enfoncée sous la terre. Il n'y avait pas de fenêtre. Juste des miroirs, et cet horrible sentiment de claustrophobie qui lui nouait l'estomac chaque fois qu'il en passait le palier. Ils le détachèrent et quittèrent l'endroit, le laissant seul, à nouveau.

Ils avaient construits cette pièce dans le seul but de pouvoir y enfermer des télépathes et personnes ayant des mutations touchant essentiellement la psyché. Ils en avaient décidés à l'instant même où lui, Erik et les autres avaient franchis le seuil de ces bureaux. Des alliés si puissants qui auraient pu à tout moment se retourner contre eux. C'était désormais chose faite, n'est-ce pas ?

Premier prisonnier, premier spécimen, même s'il savait que, quelques mètres plus loin reposait Emma Frost, elle aussi captive. Les miroirs l'empêchait d'utiliser ses pouvoirs, mais ils étaient fins, et les murs eux-même n'étaient pas très épais. Il savait pertinemment qu'elle était là.

Il entendait ses cris lorsque les agents de la CIA se mettaient en tête de s'amuser un peu avec un « monstre de foire », ou lorsqu'elle subissait un de ces interrogatoires musclés que ces gens là aimaient tant.

« L'humanité n'est pas comme cela. Les hommes ne sont pas tous mauvais. Nous pourrions tous vivre en paix, en paix. »

Il tentait toujours de garder cet espèce d'instinct qui le poussait à croire en l'être humain, même si cet instinct venait lentement à s'évaporer, au fil des jours. Il ne se souvenait plus avoir été si croyant, si sûr en l'homme. Il se souvenait juste de Shaw et de ce qu'il avait pu lui dire. Il se souvenait juste d'Erik qui tombait sur le sol pour ne plus jamais s'en relever et de cette humaine qui le regardait avec ce sourire vainqueur, cette lueur de triomphe dans le regard.

Il n'avait eut qu'à le penser très fort. Meurs, meurs. Il n'avait eut qu'à laisser parler les sentiments qui se bousculaient en son esprit. Rage, désespoir, folie, tristesse, douleur. Elle avait serrée ses mains autour de son crane et avait hurlée. Lui avait dit d'arrêter, qu'elle l'avait fait pour le bien de l'humanité, qu'il s'apprêtait à tuer tous ces gens sur ces bateaux et que c'était injuste, parce que ce n'était que des innocents et qu'ils ne méritaient pas de mourir.

Erik non plus ne méritait pas de mourir.

Elle s'était effondrée sur le sable, le corps un instant encore secoué de spasmes, avant que finalement tous mouvements cessent.

Elle était morte et il l'avait tué. Il avait tué pour Erik. S'il avait été encore là, il était certain que l'allemand aurait rit de tant d'ironie.

« Mon pauvre Charles, tu ne serais même pas capable de tuer une mouche, tant tu pourrais avoir de la pitié pour elle. C'est affligeant. »

Les souvenirs faisaient mal. Ils étaient des lames tranchantes, des plaies infectées, et parfois priait-il pour que tous ces poisons s'effacent, pour oublier. L'oubli aurait été un paradis, si seulement il avait été réalisable. Son don l'empêchait d'oublier. Il pouvait enlever tous souvenirs aux autres mais, lui, était condamné à vivre toute sa vie durant avec eux. Avec toutes ces images et ces pensées qui parfois ne lui appartenaient même pas, propriétés de tous ces gens qu'il avait un jour rencontré dans sa vie.

Il se demandait souvent si tout cela n'allait pas finir par le rendre cinglé, à la longue.

Non. Ce qui allait le rendre cinglé, c'était le silence. Il était allongé sur cette planche de bois qu'ils osaient appeler « lit », dans cette cellule emplie de miroirs, le regard fixé sur le plafond qui reflétait son image aujourd'hui tant haïe. Il était si pâle et si maigre. Ses yeux étaient ternes et ses cheveux tellement plus longs. Il ne se reconnaissait pas réellement. Et puis, son esprit était vide. Il n'y avait plus personne.

Toute sa vie durant, des voix avaient assaillies ses pensées, des images appartenant aux autres étaient venus s'insinuer dans son esprit. Dans son enfance, cela avait été affreux. Ses parents l'avaient longtemps cru fou, l'avaient emmené voir d'éminents psychiatres et psychanalystes, avant qu'il ne se décide, finalement, à garder le secret sur ce qu'il voyait et entendait réellement.

C'était si dur d'entendre son propre père penser qu'il était un monstre, de savoir que sa mère pleurait toutes les nuits en pensant que son fils était anormal. C'était tellement difficile qu'il avait préféré enfouir tout cela en lui, barricadant peu à peu son esprit, érigeant des murs qui, et il le savait aujourd'hui, gardaient encore enfouis une bonne partie de son don. S'intégrer, être normal, voilà des choses qui semblaient être simples.

Raven était arrivée dans sa vie, et il l'avait aidée à avoir également cette vision des choses. Ils avaient passés tellement de temps sur son lit à feuilleter des magazines, histoire de trouver la transformation parfaite, celle qui ne ferait douter personne quant à sa qualité de soeur. Ils avaient tellement ris. Ses parents un peu moins lorsqu'il la leur avait présentée, cette petite fille toute blonde à l'air timide. Il n'avait eut que quelques mots à dire et deux doigts levés vers sa tempe pour que tous les deux se fendent d'un grand sourire et prennent la petite dans leurs bras.

Durant près de quinze ans, jusqu'à ce que son père succombe à une crise cardiaque, que sa mère se remarie pour finalement trouver la mort dans un tragique accident de la route quelques années plus tard, ils avaient crus dur comme fer que Raven était bel et bien leur fille.

Plus de parents. Plus de Raven. Plus d'Erik.

Vide. L'esprit entièrement vide. Son rire, qui se répercuta contre les miroirs, était sans joie aucune, terrifiant. Il n'y avait plus personne, grand Dieu, il n'avait plus personne. Juste les souvenirs, juste les vagues silhouettes qui lui tendaient la main, souriantes, lorsque ses yeux daignaient enfin se fermer. Toute une époque de bonheur, de joie et de chaleur.

Il passa son pouce sur la bague, sentant les inscriptions gravées, les initiales de leurs deux noms, et le « forever » qu'il lui avait demandé de rajouter un peu pour rire, et Erik pestant contre son côté un peu trop fleur bleue alors qu'il s'exécutait pourtant en souriant.

Mal. Cela faisait tellement mal.

Alors, il préféra fermer les yeux, sombrant dans l'inconscience. Dans ses rêves, au moins, il n'était plus seul.


A vos reviews et à très vite pour la suite ! ; )