Bonjour à tous ! Voilà, je suis nouvelle sur le site, et ceci est l'introduction de ma toute première fanfiction. J'espère être lue et qui sait, appréciée ?…
Sur ce, bonne lecture !
Où l'on rencontre une fille bizarre et déterminée.
Bah, l'héroïne, quoi.
Daphné Rickett se considérait comme une fille patiente. Vraiment. Elle avait tout de même passé 17 ans de sa vie auprès de ses parents SANS commettre de meurtre.
Bon, en contrepartie, elle devait bien admettre qu'une bonne partie de sa santé mentale s'était évanouie quelque part dans les méandres profonds et inexplorés de son cerveau.
Mais pour en revenir à notre sujet, oui, Daphné avait développé tout au long de son enfance et son adolescence des trésors de patience dont Gandhi ne pourrait que rêver : elle s'était occupée de sa (*tousse* SALOPE DE *tousse*) petite sœur pendant que ses géniteurs allaient se plaindre de leur affreuse petite fille dans une quelconque fête de la haute société, avait passé 7 ans (7 PUTAINS D'ANNEES) dans l'école privée où on l'avait inscrite de force, avait travaillé assez pour conserver une moyenne honorable et obtenir son bac avec la mention Très bien, s'était trouvé un job pour pouvoir se payer ses cigarettes, ses vinyles et sa radio adorée, et avait même réussi à faire accepter à ses parents son athéisme, chose dont elle était particulièrement fière. Mais surtout, pendant toutes ces années, elle n'avait jamais élevé la voix contre qui que ce soit de sa famille (sauf sa petite sœur. Mais c'était justifié, parce qu'être une peste à ce point-là, ce n'était même plus de la mesquinerie, ça tenait du machiavélisme).
Alors, lorsque le jour de ses 18 ans arriva, Daphné ne se posa pas la question de savoir si elle restait ou non.
Ses valises étaient prêtes depuis des semaines.
« Alors, réserve de fringues, réserve de spéculoos, cigarettes, argent, papiers, trousse de toilette, radio, vinyles… Normalement c'est tout ce dont j'ai besoin. »
Daphné finit par fermer son unique bagage après une énième vérification. Enfin, c'était le grand soir. La libération. La possibilité d'un nouveau départ, une nouvelle vie, et peut-être même une nouvelle Daphné, qui sait ? Mais là n'était pas le principal.
Elle laissa son regard se promener sur ce qui bientôt ne serait plus sa chambre. Les murs colorés d'un beige sobre et ennuyeux, qu'elle avait pris soin de dénuder de tous ses précieux posters des Who, des Beatles, Led Zeppelin, Queen, The Rolling Stones, et tant d'autres. Ces affiches, elle les emmèneraient avec elle, sans laisser aucune trace, aucun indice de sa présence. Elle scruta les moindres détails de cette pièce dans laquelle elle s'était enfermée de si nombreuses fois, pour pleurer, pour rire, pour danser, pour écouter de la musique, pour fumer, pour vivre, mais surtout pour échapper à la routine des disputes familiales à propos de son avenir. Elle savait que le plus grand rêve de ses parents était de la voir devenir médecin, mais elle ne désirait pas poursuivre ce genre d'études : classiques, monotones, et en plus de ça difficiles. Elle, d'un autre côté, voulait simplement profiter de la vie : voyager, rencontrer des centaines de personnes différentes, avec des cultures, des personnalités différentes entendre des musiques et goûter des plats du monde entier, et par-dessus tout, s'amuser. Elle avait bien conscience que ses rêves étaient similaires à ceux de la moitié de sa génération, mais cela ne la dérangeait pas vraiment, et même si elle se doutait bien qu'elle aurait besoin de faire des études et de travailler un jour ou l'autre, elle avait décidé de prendre une année pour enfin s'éloigner de son étouffant cocon familial et faire ce qui lui plaisait avec ses amis.
Ses yeux se fixèrent sur la petite horloge grise clouée au mur au-dessus de son lit. Il ne s'agissait plus que de quelques minutes… Quelques secondes…
"AND FREEDOM IS MINE , BITCHES !"
Daphné s'autorisa une petite danse de la joie, seule dans sa chambre, à minuit (ce qui, une fois formulé comme ça, peut paraître pour le moins étrange) avant d'empoigner fermement sa valise et de claquer la porte de sa chambre pour quitter immédiatement la maison où elle avait vécu 18 ans de cauchemar.
« Daphné ! Pourrais-tu si ce n'est pas trop te demander m'expliquer ce que tu fiches sur le pas de la porte en pleine nuit ?»
… En tout cas plus ou moins immédiatement.
« Euh… Uiiii, maman, ne t'énerves pas… couina-t-elle avant de se ressaisir (elle était majeure, bon sang, elle faisait ce qu'elle voulait à présent !), je veux dire, ça ne te regarde pas, maintenant que j'ai 18 ans, je peux aller où je veux, à l'heure que je veux, na ! »
Un gros silence s'ensuivit au cours duquel Daphné se maudit intérieurement pour son piètre talent d'argumentation. Sa mère poussa un soupir.
« Tu raconte n'importe quoi, comme d'habitude. Retourne te coucher, ton père et moi discuterons de ta sanction demain matin.
- Non.
- Je te demande pardon ?
- Excuses acceptées, répondit la jeune fille avec un sourire angélique.
- Pour l'amour du ciel, cesse de te moquer de moi et pour une fois, fais ce que je te dis sans rechigner.
- Malheureusement pour toi, il se trouve qu'à compter d'aujourd'hui, ce que tu dis n'a plus aucune influence sur mes actions, ne t'en déplaise. »
La mère de Daphné en resta bouche bée. Elle n'était pas habituée à ce que l'on s'oppose à elle, du moins pas si ouvertement. C'est alors qu'elle remarqua quelque chose d'inhabituel sur le visage de sa fille : son expression terriblement dure et sérieuse. Elle ne l'avait jamais vue ainsi. D'ordinaire, Daphné avait tendance à prendre tout ce qui lui arrivait à la légère : elle sortait une conn…une idiotie, tout le monde se moquait d'elle, elle riait, et passait à autre chose. Mais cette fois, et pour la première fois en 18 ans de vie commune, la splendide quadragénaire qu'était Mme Rickett apercevait un tout autre aspect de l'adolescente : une implacable détermination. Elle l'aurait presque admirée.
Presque.
« Je ne comprends rien à ce que tu dis. Qu'est-ce qu'il te faut encore ? Qu'est-ce que tu veux qu'on ne te donne pas ? Tu as passé l'âge de faire des caprices.
-Oh, mais ne t'inquiètes pas, il ne s'agit pas d'un caprice. Mais si tu veux vraiment tout savoir, dès demain, vous n'aurez plus à vous préoccuper de moi. Je m'en vais. »
La mère de Daphné resta silencieuse un moment. Puis, lentement, elle tourna le dos et commença à grimper les escaliers, avant de se raviser et de lancer :
« Fais ce que tu veux. Mais surtout ne reviens pas. »
Daphné se tut et regarda disparaître au coin du couloir la femme qui, pour une raison inconnue de tous, l'avait mise au monde. Elle s'était attendue à un peu plus de résistance face au départ de quelqu'un d'aussi génial, d'aussi magnifique, d'aussi parfait qu'elle (non, elle n'était pas orgueilleuse. En tout cas pas tout le temps), mais elle ne pouvait pas dire que cela lui faisait énormément de peine. Il y avait longtemps que tous les sentiments qu'elle éprouvait pour ses parents s'étaient fondus en une vague d'indifférence qui avait submergé tout le reste.
Alors elle se tourna et passa la porte.
« Vers l'infini… Et au de-SBAM.
Et ceci, mesdames et messieurs, était le bruit d'une jeune femme en train de prendre son envol vers la liberté (ou plus exactement de se ramasser misérablement la gueule sur son perron).
Revieeeews ? J'accepte tout, les encouragements, les critiques, les insultes, les lamentations, tout, je vous dis.
Je pense publier à peu près une fois par semaine. Alors, bonne journée, de la part de Urban miss !
