Salut à tous les amis des loups garou !

Voici une nouvelle fiction, qui n'est pas si neuve que ça en fait, puisqu'elle traine dans mon ordinateur depuis maintenant plus d'un an, sauf qu'elle n'a pas encore de fin. Je profite donc de mon élan d'inspiration du moment pour vous faire découvrir cette histoire qui je le souhaite, pourra bientôt être cochée comme étant complète. J'ignore encore quel sera le rythme de publication, toutefois, j'ai dans l'idée de ne pas publier moins d'un chapitre par semaine. Ceci étant, cette nouvelle histoire ne devrait pas être aussi longue que "Sur nos présents débris".

Voilà pour l'introduction de ce nouveau récit. Je vous laisse découvrir le prologue de ce Teen Wolf Reboot ! En espérant que la lecture vous plaira,sinon et bien désolé de ne pas satisfaire vos besoins d'évasion. Dans tous les cas,

Bonne continuation dans vos autres activités,

DbZ0


Prologue : Quand le temps s'arrêta

C'était comme s'il venait d'entrer dans un nouveau monde, pareil à un étrange phénomène qui l'aurait propulsé instantanément dans un rêve aux allures de dimension parallèle. Il ne pouvait plus respirer tant son corps s'engourdissait, un indécent plaisir s'infiltrant dans les moindres particules de son être, pour l'abasourdir d'envies. La tête lui tourna et il chancela imperceptiblement, redécouvrant dans une inspiration réflexe, cette réalité qui vint gifler ses sens pour lui délivrer la consistance de la vie qui l'entourait.

Il entendit distinctement le son du vent, le bruissement des feuilles dans les arbres, les mouvements de Scott à ses côtés, les battements de leurs cœurs désynchronisés par un décalage émotionnel flagrant. Son ami avait peur, mais Stiles ne savait plus. Il avait froid et chaud en même temps, sentant sur sa peau l'air frais qui voyageait furtivement, le tissu de ses vêtements qui enserraient certains membres et martelaient par ailleurs son épiderme, sous la caresse gênante des fibres de coton. L'intégralité de sa pilosité était hérissée dans la recherche de sensations, comme si son corps entier s'était branché sur un canal qui amplifiait la captation de tout ce qui l'environnait.

Le plus enivrant était ce foisonnement d'odeurs qui vint bouleverser ses impressions pour délivrer à son esprit, des messages qui l'emportaient dans une émotivité inédite. Cet étrange état lui donnait accès à des certitudes qui se confondaient à des réminiscences dont il n'avait pas eu conscience avant. La terre et son parfum si riche de vies, la senteur de la sève s'écoulant sur les troncs des conifères et autres essences de feuillus alentours, les arômes de la forêt foisonnante de diversité, l'odeur troublante de Scott, son piment exotique qui se teintait d'une appréhension altérée par les relents de lessive flottant sur sa peau.

Stiles en éprouvait le goût légèrement amer sur le bout de sa langue et cela le perturbait sans qu'il n'en comprenne la raison. Et puis, il y avait ce bouquet qui lui parvenait, ce courant vaporeux qui s'était insinué dans son esprit pour venir subitement le foudroyer de lucidité. Il ne savait plus qui il était, tant l'intensité des besoins qu'avait fait naître cette odeur le paralysait dans la perception étirée de chaque instant.

Derek Hale était face à eux, et même s'il ne l'avait jamais vu en vrai, Stiles l'avait tout de suite identifié parce qu'il n'ignorait pas qu'ils étaient sur les terres de sa famille. Étrangement, il avait déjà su d'instinct que quelqu'un d'autre était près d'eux dans la forêt, avant même de le voir. D'envoutantes effluences avaient guidé son intuition vers un songe à suivre, absolument. Et là, au moment où il s'était rapproché, aveugle à ce qui lui arrivait vraiment, il l'avait reconnu, avait relevé la tête lentement et s'était laissé percuter par cette vision qui le délivra de tout le reste.

Un homme, un étranger dont l'aura ténébreuse, tout en dérobant l'ensemble de ses pensées pour les vouer à l'excitation, éveilla brusquement son être à l'existence. Si cet individu possédait une silhouette athlétique donnant des formes harmonieuses à sa tenue, c'était son parfum qui sabordait toute combativité au sein du jeune cœur qui le découvrait. Les effluves tièdes de sa transpiration, les notes persistantes de sa sueur au goût d'aciduler, l'odeur entêtante de son musc de mâle et tous les états d'âmes qu'elle trahissait. La colère, la concentration, l'étonnement, la vengeance, la surprise, l'envie, l'impossible, le renfermement, l'obstination, l'excitation, la résignation… C'était une explosion de sensations contradictoires et hypnotiques, merveilleusement effrayantes, violentes et caressantes à la fois.

Les yeux sévères de l'homme le fixaient sombrement, et l'adolescent qu'était Stiles se sentit pourtant chavirer. Même à distance, il pouvait saisir tant de teintes différentes dans le vert miroitant qui donnait vie à ce regard. Son cœur s'arrêta, et en une fraction de seconde, il ressentit une montée en puissance qui eut pour effet de transformer le temps pour le figer dans l'éternité. Tout, il voyait tout, entendait tout, sentait tout, goûtait à la vie avec une sensibilité rendue extrême. La moindre variation, le plus subtil changement extérieur se répercutait en lui avec une force décuplée, lui apparaissait avec une clarté effarante.

Stiles avait le sentiment que son cerveau hyperactif pouvait saisir l'infinité des nuances qui concouraient à l'inédit du présent. Oui, il savait que cet être qui se forçait à se montrer menaçant était plus qu'un homme, il ressentait l'extrême de ses sentiments blessés de passé, il voyait que derrière son armure d'agressivité se cachait un enfant apeuré par l'avenir. Le jeune avait d'ailleurs l'étrange assurance, que Derek Hale serait un être important pour lui, que ce moment dont il faisait l'expérience bouleversante allait redessiner sa vie, pour lui donner un sens nouveau.

Il le désirait, il voulait lui appartenir, être dans ses bras, sentir sa chaleur sur sa peau, lui consacrer toutes ses fragilités afin qu'il les remodèle à sa convenance. Stiles se voyait se soumettre dans le besoin, lui présenter son cou pour qu'il y plante ses dents, se mettre à nu devant lui et lui offrir sa candeur. Il souhaitait s'unir à cet homme, être souillé par ses pulsions, le ressentir vibrer en lui, se déhancher sur son sexe, apprendre le goût de sa sueur, sentir sa salive s'écouler sur son corps, ses mains puissantes s'apposer sur ses muscles endoloris de plaisir. Il s'imaginait partager avec lui des moments d'un érotisme brûlant et aspirait à la complétude, espérait pouvoir contenter ce mâle au point qu'il veuille lui faire le don de sa semence. Les pensées de l'adolescent n'étaient plus que troublants fantasmes se mêlant à des onomatopées primales et instinctives, son être s'embrasant dans la nécessité.

Il devait s'offrir à Derek Hale, c'était viscéral, impérieux et cela dépassait de loin tout ce qu'il pouvait imaginer, balayant allégrement l'ampleur des croyances qu'il avait nourries jusqu'alors. Dans les prunelles verdoyantes du jeune homme qui l'observait se dessinait son avenir et l'adolescent avait l'intime conviction qu'il ne pourrait pas y échapper. Il n'avait fallu qu'une odeur, une vision, le son vibrant d'une voix d'alarme résonnant en lui comme un appel à la luxure, pour que Stiles Stilinski sache qu'il ne s'appartenait plus.

Puis, tout redevint normal et le temps sembla reprendre son cours, laissant le jeune au seuil d'une émotivité rendue folle d'espoirs insensés. Scott ressentit son trouble et le regarda comme si son ami n'était plus lui-même. Stiles revint sur terre et improvisa pour dissimuler les sentiments qui étaient nés dans cet instant où tout s'était révélé à lui dans l'évidence. Son cœur battait une chamade épuisante, mais il se concentra pour tenter d'apparaître aussi calme que possible. Il raconta à son comparse ses déductions concernant l'identité de l'homme qui avait interrompu leurs recherches. Quand ce dernier leur envoya l'inhalateur pour asthmatique que le basané avait égaré la veille, quelque chose dans son attitude trahissait qu'il avait expérimenté les mêmes turbulences passionnelles que celles qui avaient atteint Stile. Toutefois, seul le fils du shérif de Beacon Hills pouvait le comprendre ou peut-être qu'il essayait de s'en persuader. Le reste n'avait plus d'importance et si le dernier héritier du clan Hale leur avait commandé de déguerpir, le jeune hyperactif n'en avait plus aucun souvenir.

Pourtant, quand il rentra chez lui et s'y retrouva seul, Stiles se mit à pleurer sans comprendre ce qui guidait ses larmes, c'était un trop-plein d'impressions qu'il ne pouvait expurger que par l'intermédiaire de sanglots déchirants. Il avait la sensation que son cœur se comprimait dans l'impensable, qu'il ne s'arrêterait plus de pulser à ce rythme infernal, et cela l'effrayait. Tant que Derek n'aurait pas pris possession de lui, il avait la certitude qu'il serait voué à dépérir et il ne comprenait pas les raisons qui s'imprimaient dans cette terrible conviction.

Pourquoi ? Pourquoi éprouvait-il cela pour quelqu'un qu'il ne connaissait pas, pourquoi son sexe enflait dans ses sous-vêtements trop serrés et ne voulait plus se reposer ? Pourquoi ses pensées n'étaient plus qu'un enchevêtrement de vœux concupiscents où il perdait le peu de pudeur qui lui restait ? Pourquoi avait-il la sensation que rien ne le soulagerait, que seul un être sur cette putain de planète pouvait apaiser les tensions qui tyrannisaient son corps ? L'adolescent pleura à genoux dans le hall d'entrée de sa demeure, se refusant de céder à l'envie de se toucher. Il était complètement déboussolé par tout ce qui prenait vie en lui. Plus rien n'avait de sens, tout son univers venait de subitement sombrer dans un douloureux chaos.

Et c'est là qu'il eut cette étrange appréhension, ce dédoublement mystérieux qui lui fit sentir, goûter, entendre, voir et éprouver l'existence, par l'intermédiaire d'un autre corps que le sien. Il était dans une maison délabrée, acculé contre un mur rongé par d'anciennes flammes, assis sur un plancher miteux. Il refusait de s'abandonner aux larmes, mais elles coulaient d'elles-mêmes sur ces joues rasées. Il ne voulait pas s'aliéner, non, il ne se soumettrait pas au destin. Il hurla son malheur en regardant le plafond décrépit dans lequel des failles laissaient apparaître les derniers rayons du soleil.

Puis, il contempla quelques instants ses mains aux doigts épais, désœuvré de n'y voir aucun témoignage de ses erreurs. Et sa vision s'obscurcit, enfermée dans le noir que ses paumes imposaient à ses yeux boursoufflés de larmes acides. Il venait de rencontrer son âme sœur, c'était indéniable, les signes ne trompaient pas. Cependant, il ne parvenait pas à éprouver autre chose qu'une peur panique de la voir périr par sa faute, comme tous ceux qui avaient importés pour lui. Pourquoi devait-il croiser ce jeune délice, le fils du shérif, alors que tout espoir l'avait quitté ? Comment se faisait-il qu'un être tel que lui eût cette chance ? Était-ce sa punition, savoir qui était son compagnon, où il vivait, et ne pas pouvoir partager quoi que ce soit avec lui ?