Bonjour/Bonsoir !
Comme c'est écrit sur le résumé de la fiction, il s'agit d'une histoire qui se situera au temps des Maraudeurs, durant la septième année, plus précisément. C'est une fiction que j'espère drôle ( j'ai bien dit j'espère, je vous laisse en juger ) mais dans laquelle il y aura tout de même des moments pas très joyeux. J'ai fait beaucoup de recherches pour l'écrire alors j'espère qu'elle vous plaira !
La relation qui lie l'héroïne de l'histoire avec Lily Evans me permettra bien évidemment de suivre de près son histoire avec James Potter, le seul, l'unique ! (eh eh ! pas bête la bête ! )
Le titre est une citation de Terry Gilliam.
Bien, bonne lecture !
26/12/2016 : comme prévu, j'ai décidé de reprendre un peu cette histoire, sans en changer la trame, pour corriger les fautes et les phrases qui veulent rien dire.
La liberté commence où l'ignorance finit,
Victor Hugo.
Ses petites mains, blanches et noueuses, étaient fermement agrippées à la hanse en cuir d'une imposante malle marron foncé. Ses cheveux noirs mi-longs étaient attachés en une queue de cheval haute, et pas une mèche n'en sortait. Tirant de toutes ses forces, elle parvint à sortir son bagage hors du coffre du taxi, que le chauffeur s'empressa de refermer. Avec difficulté, peinant à garder son équilibre, elle suivit Madame Rose qui, le dos raide et les lèvres pincées, toisait les passants d'un air dédaigneux. Ses longs cheveux gris formaient un chignon strict. Se tenant quelques pas devant la petite fille, elle feignait d'être seule pour qu'on ne la soupçonne pas d'être accompagnée de ce petit être qu'elle qualifiait volontiers de monstrueux. La gare de King's Cross était toujours pleine mais ce matin du premier Septembre, c'était littéralement bondé. Madame Rose s'arrêta devant un des piliers de la voie 9 et attendit impatiemment que l'enfant la rejoigne. Elle n'avait tout de même pas que ça à faire que d'attendre indéfiniment qu'un de ces petits monstres – plus communément appelés enfants – ne daigne la rejoindre !
Sa détestation des enfants était assez comique lorsqu'on savait qu'elle était la directrice d'un important orphelinat à Crawley, une petite ville du Sud de l'Angleterre. Cette enfant, plus que tout autre, elle la haïssait. Depuis onze longues années, cette petite ingrate s'obstinait à lui pourrir la vie, infatigable malgré toutes les remontrances. Cette inimitié mutuelle avait débuté un matin de mi-mars, de longues années plus tôt. Alors que, comme tous les matins, elle sortait de la vieille bâtisse pour s'octroyer un instant de calme loin de ces enfants qu'elle abhorrait, elle avait remarqué, dans un enchevêtrement de tissus immondes, deux bébés. A regret, elle avait abandonné l'idée de faire sa balade malgré tout et de laisser là les deux enfants et les avait saisis. Si elle avait su comment les deux mômes la remercieraient de sa bonté, elle les aurait piétinés allègrement avant de vaquer à ses occupations. Elle les avait tenus à bout de bras avec dégoût et les avait emmenés à l'intérieur de l'austère demeure. Après un rapide examen des bébés, elle s'était aperçue que c'étaient deux petites filles strictement identiques qui ne devaient être âgées que de quelques jours. Parmi le tas d'immondices laineux qui accompagnait les enfants, il y avait un tissu plus joli que les autres, de rose et blanc rayé, sur lequel un prénom était cousu. En y repensant, Morgane était un prénom bien trop commun. Elle avait pris le nourrisson prénommé Morgane dans ses bras pour le monter jusqu'à la nurserie et… cet être abominable avait vomi ses tripes sur sa veste préférée, avant de se mettre à hurler. Dès lors, elle n'avait pu que la haïr.
Morgane, dès qu'elle avait eu huit ans, avait inspiré la terreur à ses camarades. Ce n'était pas réellement elle, le problème. Non, c'était plutôt les événements extraordinaires qui se produisaient autour d'elle, sans qu'elle ne semble le vouloir. Et ce n'est que lors de l'année de son onzième anniversaire que ces phénomènes paranormaux s'étaient expliqués. Un représentant de cette école étrange était venu pendant le mois de Juillet et avait donné un semblant de sens à ces incohérences. Elle s'appelait Bella Blast, et serait, dès la rentrée prochaine, professeur de Défense contre les Forces du Mal au prestigieux collège Poudlard. Sincèrement, Madame Rose ne croyait toujours pas à ces sornettes. Comme si les sorciers pouvaient simplement exister ! Seulement, elle avait trouvé là un moyen radical pour se débarrasser d'un môme. Morgane, qui plus est.
Cette dernière, enfin, après de précieuses minutes d'attente, rejoignit sa tutrice devant la colonne et, après que Madame Rose lui eût fait d'un ton morne les recommandations d'usage, elle traversa le pilier sans un regard en arrière. Madame Rose, sans perdre un instant, rejoignit le taxi d'un pas pressé, très satisfaite de cette journée. Si ces charlatans qui se disaient sorciers pouvaient la débarrasser de tous ces enfants, survoltés et geignards, grand bien leur en prenne. Elle en avait une bonne trentaine à offrir !
Morgane, de l'autre côté de la colonne, était arrivée sur la voie 9 ¾, bondée ce jour-ci. Sur les rails, un grand train d'un rouge éclatant était plongé dans un nuage de vapeur. Morgane sourit de toutes ses dents. Ses yeux, cependant, étaient assombris par un voile indélébile de détresse, et de haine. Plus d'enfants désagréables, plus personne pour la fuir comme la peste, le choléra et le paludisme réunis et, surtout, plus de Madame Rose pour lui administrer d'innombrables remontrances. En vérité, la directrice s'appelait Katherine Rung, mais elle portait toujours des vêtements d'un rose pâle vieillot et affreux. D'où le surnom. Décidant de la sortir de son esprit une bonne fois pour toutes, Morgane serra plus fermement encore sa prise autour de la hanse de sa malle et, d'un pas décidé, fendit difficilement la foule en direction du train.
Les cris de deux petites filles qui, manifestement, se disputaient, l'arrêtèrent cependant. Elle regarda autour d'elle jusqu'à analyser les personnes. C'étaient deux sœurs qui ne devaient pas avoir beaucoup d'années de différence. La plus âgée semblait très énervée. Elle avait de longs cheveux blonds, un corps mince et un cou deux fois trop long qui portait une tête au visage chevalin. La plus jeune était légèrement plus petite que sa sœur aînée, elle était tout aussi mince et avait un très joli visage couronné d'une épaisse chevelure rousse. Ses yeux étaient en forme d'amande et d'un vert éclatant.
« … Tu veux que je devienne un… un monstre ? interrogea l'aînée.
- Je ne suis pas un monstre, répondit la plus jeune. C'est horrible de dire ça. »
Morgane remarqua qu'elle pleurait. La plus âgée parvint à dégager sa main de celle de sa sœur et continua sur sa lancée, démultipliant de ce fait les larmes de la petite fille.
« En tout cas, c'est chez eux que tu vas, répliqua la plus âgée avec délectation. Une école spéciale pour les monstres. Toi et ce petit Rogue… des cinglés, voilà ce que vous êtes, tous les deux. Heureusement qu'on vous sépare des gens normaux. C'est pour notre sécurité à nous.
- Tu ne pensais pas tellement que c'était une école de monstres quand tu as écrit au directeur pour le supplier de te prendre comme élève, rétorqua la plus jeune avec un air féroce.
- Supplier ? Je ne l'ai pas supplié du tout ! mentit la plus âgée en rougissant de manière exponentielle.
- J'ai vu ce qu'il t'avait répondu. C'était gentil de sa part.
- Tu n'aurais pas dû la lire…, murmura l'aînée. Cette lettre était personnelle… Comment as-tu pu… »
La plus jeune jeta un regard traître vers l'endroit où se tenait un petit garçon austère.
« C'est lui qui l'a trouvée ! sursauta Pétunia. Toi et ce garçon, vous êtes entrés en douce dans ma chambre !
- Non, pas en douce…, objecta la rouquine. Severus a vu l'enveloppe et il n'arrivait pas à croire qu'une Moldue ait pu entrer en contact avec Poudlard, voilà tout ! Il a dit qu'il devait y avoir des sorciers qui travaillent clandestinement à la poste et qui s'occupent d'envoyer…
- Apparemment, les sorciers mettent leur nez partout, l'interrompit la blonde désormais livide. Monstre ! »cracha-t-elle avant de s'en aller prestement. ( ndla : cette portion de texte ne m'appartient bien évidemment pas )
Sans plus s'attarder, Morgane poursuivit son chemin jusqu'au train. Si elle avait connu ne serait-ce qu'un seul sortilège, elle n'aurait pas hésité un seul instant à en lancer un sur l'aînée des deux sœurs. De quel droit cette Moldue osait-elle critiquer le monde sorcier ?
Une fois devant la porte du troisième wagon, elle jeta un coup d'œil à l'horloge murale – il était onze heures moins le quart – puis monta les grandes marches qui permettaient d'accéder au train. Après avoir jeté un coup d'œil à chacune des vitres de chaque porte de chaque compartiment qu'elle voyait, elle en repéra un dans lequel il n'y avait qu'une fille qui devait avoir son âge. Elle toqua à la porte et, après que la petite fille a tourné vers elle son visage, exprima sa requête.
« Je peux entrer ? demanda-t-elle.
- Oui, répondit timidement l'autre fille. »
Sans plus attendre, Morgane s'assit sur la banquette, en face de la fillette, et la regarda attentivement. Elle avait des cheveux blonds qui lui arrivaient aux omoplates, des yeux marron clairs, une peau légèrement bronzée et un visage harmonieux, sans pour autant pouvoir être qualifié de beau.
« Tu t'appelles comment ? interrogea Morgane.
- Alyson Miller, répondit la petite blonde. Et toi ? demanda-t-elle.
- Morgane Swanson, enchantée », répondit poliment Morgane.
Alyson lui adressa un sourire timide mais ne continua pas la conversation. Morgane, pour sa part, même si elle faisait des efforts, n'était pas douée en relations humaines.
« Tes parents sont des sorciers ? demanda-t-elle pour relancer la conversation.
- Oui, tout le monde l'est dans ma famille, répondit Alyson. Et toi ? »
Mais, alors même que Morgane ouvrait la bouche pour répondre, la porte du compartiment s'ouvrit dans un geste brusque et une jeune fille survoltée entra.
« Je peux venir avec vous ? demanda-t-elle. J'ai pris cinq minutes de trop et pouf ! tous les compartiments étaient pleins à craquer ! »
Alors qu'Alyson plaçait la nouvelle venue sur liste noire pour cause d'exubérance, Morgane lui sourit sincèrement, ravie de la rencontrer.
« Oui, bien sûr, entre ! », l'invita-t-elle d'ailleurs.
La remerciant d'un sourire joyeux, la nouvelle arrivante hissa tant bien que mal sa valise dans le porte bagage situé au-dessus des sièges. Cela fait, elle essuya du dos de la main une pellicule de sueur imaginaire sur son front, censée témoigner d'un dur labeur, puis elle s'assit sur la banquette, à côté de Morgane, et commença à parler incessamment.
« Morgane ! jura-t-elle. Que je suis fatiguée ! Ce matin, il a fallu que je me lève à huit heures pour me rendre à…
- Comment tu connais mon prénom ? interrogea Morgane, ahurie.
- Agna ? dit inintelligemment la jeune fille, sans avoir rien compris.
- Eh bien, tu as dit 'Morgane, que je suis fatiguée' », expliqua Morgane, de plus en plus ébahie.
A ces mots, la nouvelle venue se leva de la banquette et, se plaçant devant Morgane, lui tendit la main afin que celle-ci la serre.
« Ah, c'est donc toi ! Enchantée, moi c'est Ruth Jordan, se présenta-t-elle.
- Enchantée, répondit Morgane, sidérée.
- Toute mon enfance, mon père n'a pas cessé de t'appeler, expliqua Ruth.
- C'est-à-dire ? interrogea Morgane.
- Eh bien, à l'égal de nombreuses personnes sur le quai, mon père a dit toute ma vie : 'Morgane ! Où est donc cette enfant ?' ou 'Morgane ! Je suis affamé !' ou encore 'Morgane ! Que le temps passe vite…'. D'ailleurs, je ne voudrais pas qu'ils s'inquiètent davantage ! », s'écria-t-elle.
Sur ces mots plus qu'étonnants, Ruth ouvrit la fenêtre d'un geste brusque et leva Morgane en tirant sur son poignet.
« Arrêtez de chercher ! cria-t-elle à la foule sur le quai. MORGANE EST LA ! »
Tous les visages ébahis se tournèrent vers les jeunes filles et, rouge de honte, Morgane se rassit sur la banquette, échangeant avec Alyson un regard éloquent. Ruth referma la fenêtre et se rassit silencieusement sur la banquette, l'air songeur.
Le train s'ébranla et, bientôt, le quai disparut. Le Poudlard Express serpenta dans les plaines Londoniennes et Morgane, surexcitée, ne lâcha pas la fenêtre du regard. Un long moment plus tard, cependant, elle se retourna vers Alyson, les sourcils froncés.
« C'est vrai, ça, en fait, dit-elle. Pourquoi les gens disaient mon prénom ? »
Alyson lui sourit avec condescendance et lui fournit une explication, ajoutant çà et là des anecdotes sur le monde des sorciers. Après quelques instants, la porte coulissa à nouveau et deux personnes entrèrent.
La première était une petite fille rousse qui devait avoir leur âge. Ses yeux émeraude étaient encore rougis par des larmes récentes, et Morgane reconnut sans mal la fillette qui se disputait avec sa sœur sur le quai. Le garçon, quant-à lui, était de petite taille, avait de longs cheveux noirs et sales, un nez crochu, le teint blafard et l'air revêche d'un enfant malaimé.
« On peut venir ? demanda la petite fille avec une voix encore tremblotante. On était avec des crétins.
- Naturellement, acquiesça Ruth avec cérémonie.
- Je m'appelle Lily, se présenta la petite fille en s'asseyant. Lily Evans. Et lui, c'est Severus Rogue, présenta-t-elle le garçon.
- Moi, c'est Alyson Miller.
- Et moi, Ruth Jordan, pour vous servir, plaisanta-t-elle.
- Et moi c'est…
- Morgane, on sait », la coupa le dénommé Severus.
Sidérée, Morgane ne sut que répondre et se contenta par conséquent de se taire, non sans avoir préalablement jeté un regard noir à Ruth qui, de son côté, se roulait de rire par terre.
« Vos parents sont sorciers ? interrogea Alyson pour relancer la conversation.
- Non, pas les miens, répondit Lily. Ils sont tout ce qu'il y a de plus Moldus.
- Ma mère est sorcière, mais mon père non, grinça le jeune garçon.
- Moi c'est le contraire ! s'exclama Ruth. Comme c'est rigolo !
- Les miens sont sorciers, dit Alyson.
- Et toi, Morgane ? demanda Lily.
- Moldus, non ? supposa Alyson.
- En fait, je ne sais pas, avoua Morgane.
- Agna ? dit Ruth.
- Je ne les ai jamais connus, expliqua Morgane. J'ai grandi dans un orphelinat Moldu.
- Et c'était bien ? railla Severus.
- C'était abominable, se renfrogna Morgane.
- Et donc, tu ne sais pas qui ils sont ? demanda encore Lily.
- Je ne sais absolument rien d'eux, répondit Morgane.
- Tu pourrais faire une recherche par rapport à ton nom, proposa Alyson.
- Swanson n'est pas le nom de mes parents.
- Ah non ? s'étonna Ruth.
- Non, c'est le nom d'une femme aigrie qui voulait assurer la descendance de son patronyme, expliqua Morgane avec rancœur.
- Il y a pourtant plein de Swanson, il n'y a pas de quoi s'inquiéter, fit remarquer Lily.
- Oui », acquiesça Alyson.
Les cinq enfants ne surent bientôt plus quoi dire et un silence pesant s'installa. Severus le rompit cependant quelques minutes plus tard en se levant et en disant :
« Je vais au toilette.
- Quelle prévenance ! railla Morgane.
- Il n'est pas très causant, fit remarquer Ruth quand il se fut éloigné.
- Il est juste timide, le défendit Lily.
- Tu m'en diras tant ! ironisa Ruth.
- J'espère ne pas être dans sa maison, marmonna Alyson avec un air dégoûté.
- Moi de même, acquiesça Ruth.
- C'est mon meilleur ami, dit froidement Lily.
- Ah », fut le seul commentaire d'Alyson.
Après quelques minutes d'un silence conflictuel, Ruth relança :
« Il n'en est pas plus causant.
- Et il n'est pas sourd non plus », grinça le jeune garçon en revenant des toilettes.
Ruth eut la bonne idée de se taire. Le trajet fut ponctué d'explications sur le monde de la magie, sur Poudlard, et de sucreries en tous genres.
OoOoO
« Les premières années, par ici ! », beugla un demi-géant très imposant depuis le bord du lac.
Une foule d'enfant l'entoura aussitôt, tantôt terrifiés, tantôt enthousiasmés.
« Tout le monde est là ? demanda le demi-géant. Bien ! Je me nomme Hagrid, et je suis gardien des clés et des lieux de Poudlard. Montez à quatre par barque, et en avant ! »
Morgane monta dans une barque avec Lily, Severus et une autre petite fille qu'elle n'avait jamais vue. Bientôt, les barques glissèrent sur la surface lisse du lac noir. La pluie tombait drue sur le domaine de Poudlard et on ne voyait rien à plusieurs mètres aux alentours.
« Il fait beau, n'est-ce pas ? plaisanta la jeune inconnue pour détendre l'atmosphère.
- Tellement que même les nuages transpirent ! », ironisa Morgane.
Elles échangèrent un regard complice et se présentèrent. La jeune fille s'appelait Alice Grant. Son visage lunaire était entouré d'épais cheveux bruns, et elle attirait au premier regard la sympathie.
Ruth, sur une autre barque, s'était levée complètement, faisant dangereusement tanguer le petit bateau. A ce qu'en comprit Morgane, elle entamait gaiement une danse païenne censée faire briller le Soleil. Ce qui devait arriver arriva, et elle tomba dans l'eau. Hagrid alla la recueillir sur sa propre barque et lui prêta son gros manteau. Manifestement, le Soleil n'était pas revenu. Ce qui n'étais pas étonnant puisque c'était la lune qui brillait doucement derrière les gros nuages gris.
Après quelques minutes d'une traversée tortueuse, on vit au loin la silhouette de l'immense château Poudlard. Émerveillés, les élèves admirèrent sans discontinuer cet immense domaine qu'ils découvriraient bientôt. Les barques accostèrent doucement dans une sorte de grotte, à l'abri de la pluie. Les enfants marchèrent quelques minutes dans le passage puis, enfin, arrivèrent à l'intérieur du château. Ils durent traverser encore quelques couloirs puis, leur disant de rester tranquilles, Hagrid partit. Aussitôt, un brouhaha monstre s'éleva dans le couloir, chacun voulant communiquer ses impressions sur ce château.
« C'est vraiment énorme ! s'enthousiasma Morgane. J'aurai tôt fait de me perdre !
- On se perdra sûrement ensemble, alors, dit Lily, impressionnée.
- Silence, je vous prie ! s'écria une femme stricte qui ne semblait pas avoir plus de quarante ans. Je suis le professeur McGonagall, sous-directrice de Poudlard et directrice de la maison Gryffondor, se présenta-t-elle. Suivez-moi », ordonna-t-elle.
Les élèves avancèrent le long de quelques couloirs encore et arrivèrent enfin dans une salle immense. Il y avait cinq longues tables sur lesquelles étaient attablés des centaines d'élèves. Sur la cinquième table, située sur une sorte d'estrade, il y avait les professeurs. Des bougies tenaient en suspension sans qu'aucun fil ne soit visible, et le plafond était une parfaite copie du ciel. La seule raison pour laquelle Morgane ne l'avait pas confondu avec le vrai, c'était parce que la pluie ne les mouillait pas. Les premières années avancèrent le long des tables jusqu'à l'estrade, sur laquelle était posé un tabouret. Sur ce tabouret, il y avait un morceau de tissu en forme de chapeau, rapiécé de partout. Une ouverture béante s'ouvrit soudainement et le chapeau commença à chanter :
« A m'voir comme ça, j'veux bien admettre
Que j'n'ai pas l'air de payer d'mines
Mais détrompez-vous, j'suis un maître
Car votre maison je détermine.
Je m'engage au choixpeaubalisme,
Si seulement vous parvenez,
Sans produire de confusionnisme,
Rien qu'un instant à m'remplacer.
Je suis immuable, sempiternel,
Et en toutes vos têtes je me révèle.
On m'a donné l'humble fonction
En un temps qui vous est désuet
D'être acteur d'la répartition,
Et mille ans plus tard on y est !
La noble maison Gryffondor,
Accueille les braves et les plus forts,
Ceux qui affrontent toutes leurs peurs,
Et aiment le rôle de sauveur.
Poufsouffle est la maison du travail
L'respect en est une propriété
Ceux qui ont r'vêtu sa sagesse
Plus jamais ne l'ont ôtée.
Logique, intelligence et perspicacité,
Sont des mots d'ordre de Serdaigle
Si d'ores et déjà vous aimez étudier,
Vous deviendrez sûrement un aigle.
Enfin vous irez à Serpentard,
Si la ruse vous détient
Vous saurez qu'il n'est jamais trop tard,
Pour parvenir à ses fins.
Et maintenant, venez par ici
Posez-moi donc sur vos têtes
Qui, j'en suis sûr, sont déjà remplies,
De tout ce que vous voudrez être ! »
Un tonnerre d'applaudissement suivit la fin du chant du chapeau. Madame McGonagall, cependant, eut tôt fait de ramener le silence et, se postant à côté du tabouret, commença à lire les noms par ordre alphabétique. Dorea Abbot fut répartie à Poufsouffle et Terrence Avery à Serpentard. Lorsque Sirius Black fut réparti à Gryffondor, un grand silence stupéfait s'étendit dans la salle. Quand Morgane demanda de plus amples explications à Alyson, celle-ci lui répondit :
« La famille Black se vante de toujours faire ses études à Serpentard, expliqua-t-elle. Il brise un peu les conventions familiales en faisant ça.
- Mais ce n'est pas de sa faute ! s'écria Morgane, incrédule.
- Non, mais ça reste quand même très étonnant ! Quand papa saura ça… »
Enfin, une ovation monta de la table la plus à gauche, et Sirius s'y rendit en souriant d'un air suffisant. Lily Evans fut appelée et, toute tremblotante, la rouquine s'approcha à pas lents du choixpeau, redoutant le moment où elle devrait poser le bout de tissu sur sa tête. Elle fut rapidement répartie à Gryffondor. C'était étonnant. D'après ce qu'on lui en avait dit, Morgane était persuadée que Lily serait répartie à Serdaigle – elle était vraiment brillante – ou à Poufsouffle – elle était si respectueuse avec son ami Rogue... D'ailleurs, ce dernier lança à la rouquine un regard déçu, tandis qu'elle lui renvoyait un regard contrit. Ruth fut répartie elle-aussi à Gryffondor et elle rejoignit la table des lions en sautillant, sous l'œil exaspéré de Lily. Comme c'était prévisible, Alyson rejoignit la table des Serdaigles et Severus celle des Serpentards. Un dénommé Evan Rosier rejoignit lui-aussi la table des serpents et, enfin, Madame McGonagall appela :
« Morgane Swanson ! »
Morgane s'avança avec assurance vers le choixpeau. Elle n'avait aucun souci à se faire car elle n'avait pas suffisamment de recul pour avoir des idées préconçues. Elle posa le morceau de tissu sur sa tête et, presque instantanément, une voix nasillarde s'immisça à l'intérieur de son crâne :
« Houlà ! s'exclama cette voix, sans doute celle du chapeau.
- Quoi donc ? s'interrogea Morgane avec surprise.
- Tu les détestes, hein ? Que dis-je, tu les hais, ces Moldus ! affirma le choixpeau.
- Les parents de Lily ont l'air sympathique, objecta mollement Morgane, guère convaincue par ses dires.
- Peut-être, concéda le choixpeau. Mais tu n'as certainement pas envie de les rencontrer ! affirma-t-il encore.
- Pas le moins du monde, acquiesça Morgane.
- Ils ne sont pas tous pareils, tu sais ? fit remarquer le vieux chapeau.
- Disons que je n'ai plus très envie de tenter l'expérience, termina-t-elle la conversation.
- Tu serais une bonne Serpentard, dit le choixpeau. Tu es une grande manipulatrice dans l'âme ! Cependant, je ne suis pas convaincu, au vu de tes origines…
- Que savez-vous de mes origines ? le coupa Morgane avec avidité.
- Pas plus que toi, hélas. Que disais-je ? Ah oui. Je ne suis pas convaincu, au vu de tes origines incertaines, que tu puisses être à l'aise vis-à-vis de tes camarades en ces temps troublés. Et puis, tu sembles assez courageuse, même si ton courage s'apparente davantage à de l'inconscience. Bon, où vais-je te placer ? hésita le choixpeau.
- Vous êtes censé le savoir, c'est votre boulot, s'impatienta Morgane.
- Ah ! Ah ! AAHHH ! s'écria triomphalement le couvre-chef. Je perçois pleinement l'insolence Gryffondorienne, là ! Qu'en dis-tu ?
- Faites ce que vous voulez », répondit nonchalamment Morgane.
Quelques secondes plus tard, un « GRYFFONDOR » sonore rompit le silence. Sans plus attendre, Morgane ôta le chapeau avec un soulagement manifeste et se rendit à la table située à l'extrême gauche, où tout un chacun l'applaudissait. Une fois arrivée à la table, elle s'assit à une place située à côté du garçon qui dédaignait les valeurs de sa famille – Morgane n'arrivait plus à se souvenir de son nom – que Lily, assise juste à côté, avait semblé dédaigner, tournant volontairement le dos au garçon. Morgane haussa un sourcil surpris face à cette réaction. Lily était-elle à ce point répugnée par la gent masculine, ou les deux enfants s'étaient-ils déjà rencontrés au préalable ? Remarquant l'air étonné de Morgane, Lily daigna lui répondre par :
« Crétin de mon premier compartiment. »
Intriguée, Morgane le regarda de plus près. Il avait des cheveux bruns mi-longs, des yeux gris perle d'un éclat singulier et des traits aristocratiques d'une grande beauté.
« Tu veux ma photo ? sourcilla le jeune garçon en remarquant le regard appuyé que lui lançait Morgane.
- Carrément, comment t'as su ? rétorqua Morgane, pas le moins du monde honteuse de s'être fait prendre. Comme ça je pourrais l'ajouter à mon album des plus grandes erreurs de la nature.
- J'espère que tu figures en première page alors, railla le garçon.
- Mmh… nan ! répondit-elle. J'ai essayé de la mettre, une fois, mais le livre n'a pas voulu », mentit-elle.
Le garçon haussa un sourcil sceptique mais ne répliqua pas, semblant trouver la jeune fille indigne de son intérêt.
« Vous vous appelez comment ? demanda Ruth, toute joyeuse.
- Je m'appelle Katarina Davies, se présenta une jolie fillette au visage hâlé et aux cheveux très frisés qui s'étendaient de part et d'autre de sa tête.
- Moi, c'est Mary McDonald, dit une fille blonde aux yeux d'un bleu tirant sur le gris et au visage dénué de beauté, quoiqu'elle ait l'air sympathique.
- Moi, c'est James Potter ! se présenta un garçon avec des cheveux noirs absolument décoiffés et relevés en un épi à l'arrière du crâne.
- Moi, Remus Lupin, dit un garçon au visage pâle, aux cheveux châtains et aux cernes énormes.
- Nous nous appelons…
- Allan et…
- Nathaniel…
- Smith, se présentèrent deux garçons absolument identiques aux cheveux bruns et courts.
- Je suis Lily Evans, se présenta Lily.
- Moi, c'est Peter Pettigrow, dit un jeune garçon assez petit avec quelques formes et aux cheveux bruns assez longs.
- Je m'appelle…
- Morgane, on sait, la coupa le garçon arrogant aux yeux gris.
- Pardon !? Non seulement tu viens de complètement gâcher ma présentation, mais en plus tu te permets de savoir comment je m'appelle alors que je n'avais aucune idée de ton existence avant il y a deux minutes ! s'indigna Morgane.
- Bah… c'est pas tellement de ma faute, se défendit le garçon. Ta copine là-bas t'a présentée à ta place, dit-il en désignant Ruth du regard.
- Et tu t'appelles ? interrogea-t-elle le garçon, non sans avoir préalablement jeté un regard noir à Ruth qui, à quelques places de là, se bidonnait joyeusement.
- Sirius Black ! », répondit-il.
Après un rapide discours du directeur, les mets apparurent par milliers sur les diverses tables de la Grande Salle et, avec appétit, tous se turent enfin pour savourer la nourriture. Morgane prit cependant le temps de souffler à Lily :
« Je confirme, c'est un crétin ! »
La vie de Morgane dans le monde des sorciers commençait plutôt bien.
OoOoO
Petite question : est-ce qu'il y aurait un(e) volontaire pour devenir mon (ma) bêta-reader ? Ou simplement une âme charitable pour m'expliquer la démarche à suivre ? Merci d'avance,
Bisous !
