Salut ! Je sais, j'ai d'autres histoires en cours, mais j'ai des idées qui me trottent en tête et comme je n'arrive pas à avancer dans celles déjà commencées... Bref, fait relativement rare, c'est avec un Tiva que je reviens, sur fond de Tony/Gibbs. Ce sera court, 2 chapitres max.
J'espère que ça va vous plaire.
Bonne lecture !
Cela faisait près de 20 minutes qu'il arpentait les couloirs du NCIS, dans les locaux de Washington qu'il avait quitté trois ans plus tôt. Trois ans qu'il n'avait échangé que par mail avec ses amis et anciens collègues. Trois ans qui étaient passés tellement rapidement que tout autours de lui lui semblait encore extrêmement familier. Tout. Sauf les visages. Beaucoup de petits jeunes, de recrues fraîchement promues. Bien sûr, quelques agents plus anciens le reconnaissaient et échangeaient avec lui banalités et condoléances. Il n'y avait après tout rien de surprenant à sa présence ici, en ce jour.
- Agent Dinozzo.
- Directeur Vance.
Les deux hommes se serrèrent la main sans un sourire. L'heure n'était pas à la joie des retrouvailles.
- Les choses n'ont guère changé ici, déclara l'italien en jetant un regard autours de lui.
- Les choses ne sont pourtant plus réellement les mêmes depuis cinq jours, poursuivit son supérieur.
- J'imagine... Je n'ai pas eu l'occasion de croiser McGee, Ziva et Abby.
- Je leur ai donné leur journée.
- Oh...
- Bien entendu, vous pourrez les trouver dans le laboratoire de Mlle Sciuto, conclut-il sur un ton de connivence, avant de s'éloigner. Oh, agent Dinozzo... Passez à mon bureau avant de quitter Washington. J'ai une proposition à vous faire.
Tony acquiesça puis prit le chemin des sous-sols. Il n'avait pas voulu se rendre dans l'antre d'Abby. Sans musique, sans la présence joyeuse de son amie, il n'avait guère eu le cœur à y aller. Lorsque l'ascenseur le déposa à l'étage souhaité, il se figea à l'entente de leurs voix.
- Tu es sûr qu'il va venir, Tim. Tu me le promets ?
- Oui Abby, je te le promets. Il me l'a encore confirmé par mail hier soir.
- Mais s'il...
- Abby, il sera là, n'en doute pas.
La voix qui venait de s'élever le ramena trois ans en arrière. Une voix. Sa voix.
Flashback
- Vance m'a proposé d'avoir ma propre équipe.
- Je sais Dinozzo.
Tony était descendu dans la cave de Gibbs ce soir-là, porteur de tellement de sentiments contradictoires qu'il lui fallait absolument s'en libérer. Il avait pris sa décision, mais n'était pas certain de l'assumer complètement.
- A San Francisco.
- Je sais.
- ...
- ...
- Et j'ai décidé d'accepter.
A ces mots, l'ancien marine déposa son outil sur l'établi, vida deux bocaux de leur contenu qu'il rempli de deux grandes rasades de bourbon et rejoignit son ami qui s'était assis sur la dernière marche des escaliers. Un moment de silence passa, tandis qu'ils vidaient progressivement leurs verres.
- Pourquoi ?
- On ne refuse pas une promotion, Patron.
- Tu l'as pourtant déjà fait il me semble.
Tony esquisça un sourire qui s'évanouit pourtant rapidement.
- Pourquoi, Tony ?
- Ziva.
Ce seul nom résumait tout le problème, toutes les raisons qui l'avaient poussé à prendre cette décision. Ziva. Ziva et sa relation avec Ray. Ziva, qui acceptait de s'engager dans une histoire sentimentale. Ziva, qu'il ne pourrait jamais réellement convoiter et qui pourtant occupait déjà tant de place dans son cœur.
- Pas besoin de t'expliquer pourquoi, n'est-ce pas ? Demanda t-il par pure formalité.
- Non, pas besoin.
Gibbs avait parfaitement vu l'évolution de leur relation durant ces dernières années. Mais il s'était plutôt préparé à leur rappeler la nécessité de la règle 12. Pas au départ de son meilleur agent. Il n'avait pas voulu envisager cette solution, même si c'était effectivement celle qui était la plus raisonnable. Et Dieu sait que ces deux-là ne l'étaient pas !
Ils n'avaient pas poursuivit plus avant la discussion, il n'y avait rien à dire de plus de toute manière. Ils avaient juste terminé leurs verres en silence et Tony était reparti. Le lendemain, après avoir annoncé à Vance sa décision, il apprenait au reste de l'équipe qu'il serait muté la semaine suivante à San Francisco. Son départ avait été fêté comme il se doit, et bien que les cœurs n'y soient pas, ils avaient tenté de se réjouir pour lui. Sa propre équipe, la reconnaissance de son travail quasi exemplaire depuis tant d'années...
Fin du flashback
Sans s'en rendre vraiment compte, il s'était approché de la porte de manière à englober la pièce en un regard. Abby était accrochée au bras de Tim et tout deux lui tournaient le dos. L'homme debout à leurs côtés devait être Carl, son remplaçant, qu'il ne connaissait que de nom. Ziva, quant à elle, était assise sur la chaise de travail de la laborantine, dos à l'ordinateur. Face à la porte. Il ne lui fallut qu'un instant pour se sentir observée. Et leurs yeux se croisèrent. S'harponnèrent. Et ne se lâchèrent plus.
- Tony, murmura t-elle, faisant se retourner les trois autres quand ils virent son regard fixe.
- Tony ! Cria Abby en se jetant au cou de son ami. Si tu savais comme tu nous as manqué.
- Parle pour toi Abby, plaisanta Tim en souriant douloureusement à son ami qui se détachait difficilement de la gothique.
- Je suis sûr que je t'ai manqué à toi aussi, le Bleu, dit-il finalement en lui donnant une brève accolade. Je n'aurai pas été harcelé par tes mails hebdomadaires sinon...
Après un bref signe de tête au supposé Carl, il se tourna vers Ziva. Son regard sérieux détonnait avec son air franchement goguenard.
- Et à toi Zee-vah... ? Avoue que je t'ai manqué !
- Plus que je ne l'aurais cru, confessa t-elle en un murmure pour que lui seul entende, tandis qu'il la serrait à son tour contre lui.
L'accolade fut un court instant plus longue qu'elle ne l'aurait dû et Tim et Abby échangèrent un regard entendu.
- J'aurai quand même préféré vous revoir en d'autres circonstances, déclara t-il plus grave.
Tous les visages s'assombrirent. Abby reprit sa place dans les bras de son ami qui lui passa un bras protecteur autours de ses épaules frêles.
- Nous aussi, on aurait aimé te revoir avant.
- Je sais Ziv, je sais.
...
Lorsqu'il prit place à côté de ses anciens collègues au premier rang, traditionnellement réservé à la famille, Tony ne put s'empêcher de se reprocher d'avoir tant attendu pour revenir à Washington. Bien qu'il lui ai parlé au téléphone quelques semaines plus tôt, il regretterait toute sa vie de ne pas avoir pu dire à son mentor tout ce qu'il représentait pour lui. Que tout ce qu'il avait appris, qu'il soit un si bon agent, tout ça, il ne le devait qu'à une seule personne. Leroy Jethro Gibbs.
- Si nous sommes réunis en ce jour...
Il n'écoutait pas le prêtre. Il ne lui apprendrait rien de plus que ce qu'il avait déjà entendu aux enterrements de Kate, Patchi, Paula ou Jenny. Gibbs allait être enterré et il lui semblait qu'on lui enlevait une part de lui. Il ne devait pas flancher. Abby avait déjà les larmes aux yeux, Tim la serrant contre lui comme s'il craignait à tout moment qu'elle ne s'effondre, Ducky et Palmer se tenaient, l'air grave, à leurs côté. Tony avait pris place à la gauche d'Abby et tout naturellement, Ziva s'était assise à ses côtés, entre lui et le directeur. Il lui jeta un regard discret et la larme qu'il vit courir sur sa joue lui enserra le cœur. Sans avoir prémédité son geste, sa main trouva la sienne et leurs doigts s'entrelacèrent. Leurs mains se serrèrent, offrant à Ziva ce soutien dont elle avait présentement tant besoin. Il faudrait qu'il lui parle, il était aussi revenu pour ça. Elle devait comprendre. Et accepter.
Flashback
- Dinozzo.
- Salut Tony.
- Eh ! Le Bleu ! Deux fois dans une semaine, tu fais fort dis-moi !
- Tony...
Le ton de son ami le stoppa immédiatement. McGee semblait sur le point de perdre totalement pied. Ou de s'effondrer sous la pression. Au choix.
- Qu'est-ce qu'il se passe, Tim ?
- ...
- McGee ! Ordonna t-il dans le combiné.
- Gibbs... Gibbs est mort.
A ces mots, Tony s'effondra littéralement au milieu du bureau qu'il occupait avec son équipe, sous le regard de ces derniers, peu habitués à voir leur patron perdre aussi rapidement de sa prestance.
- Explique, déclara t-il d'une voix blanche.
Et Tim lui expliqua tout. L'enquête sur laquelle il travaillait. La descente chez ce marine suspecté d'avoir revendu des armes militaires. Les huit hommes lourdement armés auxquels ils avaient du faire face. La manière dont Gibbs l'avait envoyé prévenir les renforts tandis que Carl et Ziva prenaient position de l'autre côté de la maison. Et le moment où ils avaient réalisé qu'un neuvième homme, qui revenait apparemment de fumer sa clope dans le jardin, sortait son arme et la pointait sur Gibbs.
- J'aurai dû rester avec lui, déclara finalement le plus jeune, après avoir terminé son récit.
- Et tu serais mort avec lui, déclara l'autre froidement.
- Ca, on ne le saura jamais… Ziva s'en veut terriblement tu sais.
- Laisse-moi deviner... Elle pense qu'elle est responsable de sa mort, n'est-ce pas ?
- ...
- ...
- Elle pense qu'elle aurait du faire quelque chose pour l'éviter. Avec son entraînement et son passif… Elle ne laisse rien paraître, mais je sais qu'elle s'en veut. Même si elle n'aurait rien pu faire...
Fin du flashback
Il ne réalisa que la cérémonie touchait à sa fin que lorsque la pression de la main de Ziva sur la sienne se fit plus insistante. Il n'avait même pas écouté le discours du Directeur, ni celui du Secnav. D'un autre côté, pour ce qu'ils avaient dû dire… Le drapeau sur le cercueil venait d'être plié et en l'absence de famille - Jackson étant mort deux ans plus tôt d'une crise cardiaque, le gradé attendait qu'un membre de l'assistance ne s'approche pour le prendre. Tony échangea un regard avec Vance, qui acquiesça. Il était après tout celui que Gibbs avait choisi pour aller chercher ses décorations, médailles et autres récompenses en tout genre. Cette fois ne ferait pas exception. Lâchant la main de son amie, il se leva et de sa démarche fière et arrogante, s'approcha du marine qui lui remit le drapeau soigneusement plié. Ils étaient tous d'accord, sans même s'être concerté et Tony pu le lire dans leurs regards en revenant s'asseoir. C'était logique et Gibbs l'aurait probablement voulu ainsi.
...
Ils s'étaient tous réunis chez le notaire le lendemain de l'enterrement. Toute l'ancienne équipe de Gibbs, ainsi que Abby, Ducky et Vance, avait été conviée à la lecture du testament. Pas que l'ancien marine ait beaucoup de possessions, mais le peu qu'il possédait avait été réparti à bon escient.
- Mesdames, Messieurs, si vous le voulez bien, je vais maintenant passer à la lecture du testament de Monsieur Leroy Jethro Gibbs.
« Je soussigné Leroy Jethro Gibbs, déclare sur l'honneur léguer aux membres de mon équipe les biens suivants :
A Timothy McGee, l'intégralité des livres de la maison, qui appartenaient à ma défunte épouse, grande amatrice comme lui de livres en tout genre. Je lègue aussi le secrétaire en bois d'acajou légué par mon père qui lui a toujours beaucoup plu Je sais qu'il en fera bon usage. Je lui laisse également le soin d'inventer une fin héroïque à l'agent Tibbs.
A Ziva David, l'intégralité des armes se trouvant dans l'armoire de ma cave, ainsi que mon fusil de sniper sous l'établi. Je sais qu'ils seront bien entretenus.
A Donald Mallard, le coffre en bois qui se trouve dans le salon et qui contient les souvenirs de guerre de mon père. Les souvenirs d'un homme d'exception pour un homme d'exception.
A Abigail Sciuto, la boîte métallique sur l'étagère au-dessus de l'établi de la cave et le coffret à bijoux dans le tiroir de la table de chevet de la chambre. Qu'elle soit la gardienne de mes souvenirs.
A Léon Vance, le carton scellé qui se trouve dans le placard de ma chambre. Il en fera certainement bon usage.
Enfin, à Anthony Dinozzo, je lègue ma voiture qui je suis sûr lui conviendra parfaitement. Je le nomme également légataire testamentaire de la maison et de tous les biens non distribués qui la composent. Qu'il en fasse ce qu'il veut.
A mon équipe, vous avez été une seconde famille pour moi. Des amis, des frères.
Semper fi.
Leroy Jethro Gibbs. »
Aucun n'avait esquissé le moindre mot lorsqu'ils se retrouvèrent hors du bureau du notaire. Seul Vance leur avait exprimé, avec son tact tout relatif, que le travail n'attendait pas, mais qu'ils avaient bien entendu leur journée de libre pour accéder aux derniers souhaits de leur mentor et ami. Il avait ensuite précisé à Tony qu'il pourrait lui ramener le fameux carton cité par Gibbs lorsqu'il le rencontrerait avant son départ. Rien de plus.
Aucun mot n'avait non plus été prononcé lors du trajet jusqu'à la résidence de Gibbs. Pas plus lorsqu'ils s'étaient rendus comme d'un seul homme dans la cave. Ils s'étaient tous assis dans les marches de l'escalier, n'osant pas réellement descendre plus bas, approcher de l'établi, ranger les outils… Ziva fut la seule à le faire pourtant. Juste pour se saisir de la bouteille de bourbon posée dans un coin. Elle enjamba Ducky et Abby, assis les plus près du sol et s'installa à côté de Tim, juste devant Tony, son dos se calant sans réellement y prendre garde contre les mollets de son collègue. Elle but une gorgée et fit tourner la bouteille. Abby, puis Ducky. Tim et enfin Tony, qui en bu quatre bonnes gorgées avant de la redonner à l'Israélienne. Un hommage comme un autre pour l'homme qu'était Gibbs. Un hommage qu'il aurait probablement apprécié.
- C'était un joli discours, déclara enfin Ducky, sortant chacune des personnes présentes de leurs souvenirs.
- Lequel ? Demanda Tony.
- Ne me dis pas que tu n'as rien écouté, Tony ! S'agaça Ziva.
Il se contenta de lui tirer la langue, on ne peut plus puérilement, et se tourna vers Ducky, attendant sa réponse.
- Celui du Directeur… L'autre était plus hypocrite.
- J'imagine… Et qu'a donc dit de si beau notre cher Vance ?
- Que Gibbs était un homme droit, honnête et fier, lui répondit finalement Abby, la voix claire mais grave. Un homme têtu, borné, incapable de respecter la hiérarchie… Un homme modeste, capable de dénicher les meilleurs des agents dans les pires des hommes, finit-elle avec un pauvre sourire.
- Il n'a pas dit ça ?
- Non, mais il aurait pu, compléta Ziva.
Tous rirent de bon cœur et finalement, se séparèrent sur ces mots, vaquant dans la maison ou le jardin, récupérant leur dû, aidant Tony à ranger un peu, à envisager le futur des meubles et de la maison.
Quelques heures plus tard, alors que Tim et Ducky étaient déjà partis et que Abby s'était réfugiée dans la cave pour un temps de recueillement, Tony prit conscience qu'il n'avait plus revu Ziva depuis un long moment. Il entreprit de la chercher et la découvrit finalement dans le jardin, à regarder le soleil descendre progressivement à l'horizon. Le plus discrètement du monde, il s'approcha d'elle à revers…
- Tu comptes rester avec nous quelques jours… Ou tu vas partir aussi vite que tu n'es venu ?
- Tu m'as entendu, déclara t-il dépité, mais un léger sourire vint orner ses lèvres malgré tout.
- Tu t'attendais vraiment au contraire ?
Elle lui fit enfin face et le cœur de Tony manqua un battement. Elle semblait si fragile en cet instant et c'était si rare que ça le troublait immanquablement.
- Viens, imposa t-il en lui ouvrant les bras.
Ziva ne se fit pas prier et se blottit dans les bras réconfortant de son ami. Ils restèrent un moment ainsi, savourant l'étreinte, savourant la chaleur de l'autre.
- Pourquoi es-tu parti, Tony ? Demanda t-elle finalement sans se détacher de lui.
- Pourquoi ne l'aurais-je pas fait ? C'était une occasion en or.
- Ne tourne pas tout en dérision… Pourquoi es-tu parti, Tony ? Répéta t-elle, sa voix se faisant plus autoritaire.
Il sourit contre la chevelure de son amie. Le temps des explications était venu, elle en avait décidé ainsi. Mais il était hors de question qu'il lui obéisse aussi facilement.
- Pourquoi t'en veux-tu autant ? Lui demanda t-il en guise de réponse.
- Pardon ?
Cette fois, elle se détacha totalement de lui et se recula pour mieux lui faire face.
- Tu n'aurais pas pu empêcher ce qu'il s'est passé… Personne ne t'en veut, Ziva.
- Bien sûr que j'aurai pu… Que j'aurai dû ! Il nous a tous sauvé au moins une fois ! Il nous a tous protégé ! Il s'est sacrifié pour les autres ! Il s'est sacrifié pour nous ! Hurla t-elle, évacuant toute sa rage et sa frustration.
- Tu sais pertinemment que c'est faux.
- Qu'en sais-tu ? Tu n'étais pas là !
- …
- Hein Tony ! Où étais-tu pendant que l'on essuyait des feux croisés, pendant que ce type a pris Gibbs a revers et lui a tiré quatre balles dans le dos ! Où étais-tu Tony ?
Sa fureur était telle que l'italien ne savait pas vraiment s'il devait tenter de l'arrêter ou au contraire la laisser continuer à déverser sa peine. Continuer à l'accuser lui. D'un autre côté, il savait qu'elle avait raison. Sa première réaction après l'annonce avait été de se maudire d'être parti. Peut-être, s'il avait été avec eux…. Puis, il avait accepté que le destin était ainsi et que ça n'aurait sûrement rien changé. Voyant qu'il ne répondait pas, Ziva s'éloigna rageusement. Mais il ne la laissa pas faire et la rattrapa rapidement.
- Ziva…
- Pourquoi es-tu parti ? Si tu avais été là… Elle ne pleurait pas mais ses yeux humides trahissaient sa tristesse et son désarroi.
- Ca n'aurait rien changé. Et si je suis parti… Je ne pouvais plus faire autrement.
Elle le fixait, attendant visiblement une réponse plus détaillée.
- Je ne pouvais plus supporter de te voir heureuse avec Ray, avoua t-il finalement. Te voir t'engager dans une relation solide et durable, je n'étais pas capable de l'accepter. Encore moins de ne pas m'y opposer. Il valait mieux que je parte.
- J'ai quitté Ray six mois après ton départ. Tu aurais pu revenir, Tony. Tu aurais dû…
- C'était trop tard. Et c'était tellement simple de me dire que j'agissais comme il le fallait pour une fois.
Ils restèrent à se regarder sans même se toucher. Chacun pouvait lire en l'autre ce qu'il aurait souhaité, ce qu'il avait espéré. Il avait entendu sa déclaration, il aurait dû revenir, comprendre ce qui aurait été le mieux pour eux deux le jour où Gibbs lui avait dit que Ray était rentré chez lui. Seul. Gibbs qui avait implicitement validé son retour, donné sa bénédiction pour cette relation. Il voyait dans le regard de Ziva ce qu'il avait espéré lire pendant des années. D'un geste à peine retenu, il posa sa main contre la joue de la jeune femme qui cala son visage dans la paume ouverte. Juste un moment de douceur, de partage. Un simple moment d'abandon, avant que l'inévitable ne se produise. Son retour à San Francisco, l'éloignement, la séparation et l'oubli obligatoire pour ne pas devenir fou. Prenant conscience que son retour en Californie signerait la fin de toute possibilité avec la jeune femme, Tony oublia toute prudence et s'empara des lèvres de Ziva. Le baiser se fit immédiatement fougueux. Pas de tendresse, pas de douceur. Juste cette envie irrépressible à assouvir. Juste ce besoin de la coller à lui, de la sentir tout contre lui. De fondre en elle. Elle interrompit cependant le baiser, et s'éloigna de lui.
- Pas ici Tony, pas… Pas avec Abby qui …
Il la suivit à l'intérieur, et l'entendit proposer à Abby de la raccompagner. Pendant que la laborantine regroupait ses quelques affaires et se redonnait une apparence plus coutumière – couettes et maquillage prononcé – Ziva glissa dans la main de Tony un trousseau de clés.
- Je te retrouve chez moi, murmura t-elle. Tu te souviens comment aller à mon appartement ?
Il acquiesça et elle s'empressa de rejoindre Abby.
Voilà... Certains vont probablement me dire que le testament de Gibbs est un peu éloigné du ton qu'aurait probablement employé l'homme dans une telle situation, mais je n'avais pas envie de le faire trop austère... N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé. Le second chapitre sera quasiment orienté sur du Tiva. Avis aux amateurs !
A bientôt !
