La prophétie
La situation est la même qu'à la fin du cinquième tome : Harry Potter et l'ordre du Phoenix.
Hermione était couchée sur le lit dans une des chambres situées 12 square Grimmaud. Depuis la mort de Sirius, l'ambiance était morose dans la vieille maison. Bien qu'elle n'ait jamais été vraiment joyeuse, Kreattur se chargeant sans cesse de rappeler que cette demeure appartenait aux Blacks, une famille de sangs purs aux tendances Mangemorts. Seulement, la perte de Sirius avait plongé l'ordre du Phoenix dans une sorte de pessimisme malsain. Molly elle-même habituellement si enthousiaste avait perdu de son mordant. Mais ce qui rendait cette maison aussi triste était sans doute le chagrin d'Harry. Son oncle lui avait promis tellement de choses dont Harry avait toujours rêvées : Une vraie famille, un vrai foyer. Tous les espoirs du jeune homme étaient partis en fumé le jour où Bellatrix Lestrange avait lancé le sortilège de la mort sur celui qui n'était nul autre que son cousin. Ainsi, les vacances d'Hermione se passaient dans cette tristesse permanente. Elle avait eu l'opportunité de rejoindre ses parents à Londres, mais elle n'avait pas eu le cœur d'abandonner Harry. Et puis son esprit était fixé sur cette boule de verre qu'elle tenait entre ses mains. Pourquoi n'arrivait-elle pas à déchiffrer le mystère de cette étrange sphère ? Quelqu'un frappa à sa porte, la sortant de ses pensées. Elle cacha la sphère de verre sous son coussin et invita la personne à entrer. Un sourire illumina le visage d'Hermione quand elle vit son amie Ginny. La petite rousse, qui ressemblait de plus en plus à ses frères, arborait elle aussi un visage triste. Elle s'approcha du lit d'Hermione et s'assit. Hermione se redressa pour lui faire face.
Ginny : Salut…
Hermione : Salut…
Ginny : Maman m'a proposé d'aller sur le chemin de traverse flâner un peu… Ca te tente ?
La jeune miss Granger regarda son amie un instant puis jeta un œil vers la fenêtre. Le temps était gris ce qui était surprenant pour un mois d'août, même en Angleterre. Hermione hocha la tête en signe négatif.
Hermione : Vraiment ce temps ne donne pas envie de sortir.
Ginny : Je sais, mais on va tous devenir fous si on reste ici.
Hermione : Tu as probablement raison, mais je crois plutôt que je vais essayé d'aller remonter le moral d'Harry… encore une fois.
Ginny : Et bien je te souhaite bon courage alors. On a tous essayé c'est peine perdue.
Hermione : J'ose espérer que sa bonne humeur reviendra dans deux semaines quand nous serons à Poudlard.
Ginny : Oui, c'est sûr que cette maison n'aide pas vraiment…
Ginny et Hermione observèrent un instant cette chambre triste et délabrée. Leurs regards se croisèrent à nouveau et Ginny esquissa un sourire en se levant.
Ginny : Je te dis à tout à l'heure alors ?
Hermione hocha la tête et se rallongea en pensant que c'étaient les vacances les plus horribles qu'elle ait passé de toute sa vie. Au bout de quelques minutes, elle se décida à aller voir Harry. Quand elle entra dans sa chambre, le jeune homme s'était allongé sur son lit, comme il le faisait depuis un mois. Hermione le regarda un instant et ne trouva rien à dire. Alors elle vint simplement s'asseoir à côté de lui et lui caressa les cheveux. Leur amitié était ainsi, elle se passait de mots.
Les deux dernières semaines passèrent très vite. Les Weasley et Hermione réussirent à convaincre Harry de sortir pour acheter ses fournitures, mais ce fut la seule fois où il accepta de quitter le square Grimmaud. Quand ils se retrouvèrent sur le quai de la voie 9 ¾ à la gare de Kingcross, une sorte de quiétude les envahit tous. Se retrouver parmi des gens comme eux qui semblaient si joyeux, ne pouvaient les laisser dans leur tristesse. Seul Harry ne put vraiment profiter de cette ambiance conviviale. Après des embrassades chaleureuses avec les membres de l'Ordre du Phoenix, Harry, Ron, Hermione et Ginny prirent place dans un des wagons du magnifique train qui les emmenait chaque année à Poudlard.
Ron : Qu'est-ce que je suis content de retourner à Poudlard !
Ginny et Hermione se regardèrent surprises.
Ginny : C'est bien la première fois que je t'entends dire une chose pareille…
Hermione : Oui, et je suis contente de savoir que tu as hâte de te remettre à tes études.
Ron la regarda comme si elle venait de dire la pire des absurdités.
Ron : Enfin Hermione, je ne suis pas pressé de revoir cet idiot de Rogue et tous les autres professeurs, non, j'ai hâte de reprendre les entraînements de Quiditch !
Hermione hocha la tête en signe d'incompréhension.
Ron : Je vais pouvoir mettre au point ma nouvelle tactique.
Ginny : Oh tu as trouvé une tactique qui te permet de ne plus laisser passer qu'un ballon sur deux ?
Ron la regarda noire.
Ron : Tu peux te moquer, mais tu verras que notre équipe gagnera cette année. Pas vrai Harry ?
Harry sembla se réveiller, il avait passé tout son temps à regarder par la fenêtre.
Harry : Oui tu as raison.
Les trois amis regardèrent le pauvre Harry en sachant qu'il n'avait pas écouté un mot de ce qui avait été dit.
Hermione : Ca va Harry ?
Harry : Oui…
Hermione : Tu réponds ça à chaque fois… Ca ne sert à rien de mentir.
Il la regarda un peu agacé.
Harry : Tu veux que je te réponde quoi ? Que j'ai mal ? Qu'il me manque ?
Hermione : Si ça peut te faire du bien oui.
Harry : Et bien non, ça ne me fait pas du bien… Je vais faire un tour.
Harry sortit du wagon sans un regard pour ses amis. Ron, Ginny et Hermione se regardèrent surpris de cette soudaine réaction.
Ron : L'année s'annonce joyeuse…
Les filles approuvèrent d'un hochement de tête et le silence se fit dans le wagon.
La rentrée fut assez dure pour tout le monde, même si Hermione se disait ravie de pouvoir se plonger de nouveau dans l'étude de la magie. Harry ne prononçait toujours qu'un minimum de mot par jour et Ron se plaignait d'avoir déjà trop de devoir pour pouvoir s'entraîner efficacement. Plusieurs semaines passèrent ainsi. Chaque soir, avant de se coucher, Hermione regardait cette boule de verre en espérant découvrir son secret. Au fil du temps, cette boule l'obséda nuit et jour, tant et si bien qu'un jour, elle alla voir Dumbledore dans son bureau. Elle entra après en avoir été invitée.
Hermione : Professeur Dumbledore, je peux vous poser une question ?
Il releva la tête vers elle.
Dumbledore : Bien sûre Miss Granger. Asseyez-vous.
Elle s'exécuta.
Dumbledore : Je vous écoute.
Hermione : Vous vous souvenez de cette salle pleine de globes où se trouvait la prophétie concernant Harry et…
Dumbledore : Tom ?
Hermione hocha la tête avec un léger sourire. Le fait que Dumbledore appelle Lord Voldemort par son vrai nom, démystifiait toute suite le personnage inquiétant et invincible que le maître des ténèbres s'était créé.
Hermione : Je voudrais en savoir plus sur le fonctionnement de ce genre de prophétie. Pourquoi Harry a-t-il pu entendre cette prophétie qui ne le concernait pas que lui ?
Dumbledore : Parce que seul son nom était inscrit dessus.
Hermione : Mais pourquoi ? Je pensais qu'une prophétie devait être entendue par tous les concernés.
Dumbledore : Pas forcément. Je crois que dans le cas présent, l'auteur savait qu'il était très dangereux de mettre face à face Harry et Tom.
Hermione : Que se serait-il passé s'il y avait eu deux noms sur cette sphère ?
Dumbledore : Il aurait fallu que les deux personnes tiennent la sphère en même temps pour pouvoir l'entendre
Hermione hocha la tête silencieusement.
Hermione : Est-ce que toutes les prophéties se réalisent ?
Dumbledore : Bien sûre que non… Parce que premièrement toutes les prophéties ne sont pas entendues par les concernés et puis parce qu'une prophétie n'est qu'un repère dans la destinée. Il suffit de changer une décision et la destinée peut changer. Le tout est de bien l'interpréter.
Hermione : Dans ce cas est-ce que la prophétie change elle aussi ?
Dumbledore : Elle peut… mais elle ne changera jamais complètement. Dans le cas d'Harry et Tom, je crois réellement que l'un doit mourir et on sait tous les deux pourquoi…
Il regarda Hermione pour l'inciter à donner la réponse.
Hermione : Parce que Harry est le bien et Lord Voldemort le mal…
Dumbledore : Et bien que le bien et le mal puissent co-exister, l'un dominera toujours l'autre.
Hermione était partie dans ses pensées quand elle réalisa que Dumbledore la fixait avec inquiétude.
Dumbledore : Tout va bien ?
Elle avait les larmes aux yeux.
Hermione : Vous pensez qu'il aurait mieux valut qu'Harry n'entende pas ce que lui réservait son destin ?
Dumbledore : La plupart pense que tant qu'on ne sait pas, on n'a rien à craindre, mois je pense que ce n'est pas exact. La connaissance est le pouvoir…
Il remarqua le trouble d'Hermione.
Dumbledore : Vous ne devez pas vous inquiéter pour Harry… Il y a beaucoup de forces en lui.
Hermione : Je sais… Je vous remercie Professeur…
Dumbledore : Tout le plaisir est pour moi Miss Granger.
Elle se leva et se dirigea vers la porte avant que les paroles du directeur ne l'arrêtent.
Dumbledore : Chacun doit affronter son destin.
Elle lui fit un léger sourire, s'inquiétant de savoir s'il avait compris le but réel de sa visite. Elle retourna à sa chambre et se dit que cette fois, il était tant d'affronter son destin.
