1 ère pièce : Froide pluie et brûlantes larmes
Plic, ploc, plic, ploc...
La pluie tombait doucement sur le sol humide, sans un bruit, oscillant dans le léger vent qui agitait et détachait les feuilles mortes des arbres à moitié nus d'Automne. Il faisait froid, l'hiver serait précoce, en cette année de Novembre 1891...
Plic, ploc, plic, ploc, plic, ploc...
La pluie s'intensifiait alors que le vent se levait, courbant les grosses branches qui s'agitaient frénétiquement, comme pour se débarasser de l'eau qui les mouillaient.
Pliiiiiic, ploooooc...
Quelle heure pouvait-il bien être...? Lenalee n'aurait sû le dire, les yeux fixés sur ce jardin dégarni ayant perdu toutes les couleurs de l'été. Le ciel était à demi-sombre, projetant une ombre inquiétantes sur les arbres mouillés. Pas un rayon de soleil n'éclairait ce paysage quasiment mort. Etait-elle bien dans la réalité...? Tout cela semblait si vrai...Trop vrai...
Plic...
Sortant de sa torpeur, la jeune exorciste prommena un regard à la fois étonné et effrayé sur cette infinie étendue d'herbe et d'arbres, de roses mortes et de ronces. Ou était-elle, que faisait-elle là, comment avait-elle attérie là...? Elle ne connaissait pas cet endroit...Et pourtant, il lui semblait si étrangement familier...
Ploc, plic, ploc...
La pluie continuait de tomber, formant de petites goutellettes de cristal dans les cheveux noirs de Lenalee et sur son uniforme sombre. Elle se retourna, mais le même paysage désolé défilait par dessus ses minces épaules. Il n'y avait aucun bruit, à part le souffle du vent, qui résonait comme un glas à ses oreilles. Le arbres agitaient leurs branches cadavériques autour d'elle. Elle recula de quelques pas, effrayée. Cet endroit lui donnait la chair de poule. Pourquoi était-elle ici...?
"Ou suis-je..."murmura-t-elle pour elle même en fermant les paupières, les larmes aux yeux, pour ne plus avoir à comtempler cette terre de désolation.
Plic, Ploc...
Un bruit lui fit relever la tête, et ouvrir grand ses yeux d'améthyste.
Pas le bruit de la pluie sur les feuilles, ni celui du vent dans les branches...Non...
Un bruit plus étouffé, plus discret, plus sacadé, plus déséspéré...
Lenalee tourna sur elle même, afin de localiser l'endroit d'ou provenait ce bruit. Ses chaussures noires crissaient sous l'herbe mouillée, provoquant un petit son strident assez désagréable.
Plic...hhhhhh...
Finalement, le vent lui apporta les sons plus clairement, et elle pû en conclure qu'ils provenaient de derrière un gros chène, un peut plus loin, et qu'en fait de bruits, il s'agissait de pleurs étouffés. Malgré la peur qui lui nouait le ventre, et l'envie de cacher son jolie visage dans ses mains, Lenalee s'avanca doucement vers le chêne. Des pleurs qui sonnaient aussi tristes...Ca lui fendait le coeur...
Plic...
Une rafale de vent balaya le jardin aux arbres, soulevant les deux couettes de Lenalee, qui s'entremmélèrent dans l'air, avant de gracieusement retombées sur ses épaules.
Les pleurs se rapprochaient à chaque pas. Ils étaient de plus en plus forts, et donnaient à la jeune fille l'envie de fondre aussi en larmes.
Pliiiiiiiiiiiiiic...Plooooooooooooooc...
Lenalee contourna l'immense chêne, qui avait perdu sa majesté légendaire en même temps que ses feuilles. Bizarre, pourtant, un chêne ne perd pas ses feuilles, normalement...?
Avant qu'elle ne puisse trouver une réponse à son interrogation, une forme assise se dessina dans l'ombre de l'arbre fantôme.
Même dans le noir, Lenalee l'aurait reconnu entre mille.
Allen...
Pliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiic, Go away...
Le coeur de la chinoise s'arrêta et se gela dans sa poitrine. Pourquoi pleurait-il ainsi...? Pourquoi était-il ici...? Elle était tellement absorbé par la contemplation du visage enfantin en larme qu'elle n'entendit pas le faible murmure qui parcourut le jardin, le faisant frissonner.
Alors que la pluie redoublait de violence, Lenalee s'approcha un peut plus d'Allen. Elle murmura deux fois son nom avant qu'il ne tourna son visage baigné de larmes vers elle. Ses yeux gris métalliques reflétaient une peine immense. Cet endroit ne pouvait pas être qu'un rêve...La douleur et les larmes étaient si réelles...
Et pourtant...
"Allen, qu'est ce que..."
"Va-t'en..."
Le visage d'Allen changea soudainement d'expression, devenant un masque impénétrable de colère et de rage. Ses jolis yeux cendres lancèrent des éclairs, et le jeune homme se releva sur ses deux jambes tout en la fixant de ce regard haineu qui lui fit mal jusqu'au plus profond d'elle même.
"Quoi?"
"Va-t'en!"
La phrase lui fû crié, ou plutôt crachée à la figure. Lenalee recula sous l'effet de la surprise, et la voix d'Allen résonna dans tout le jardin, en écho à ses peurs. Elle ne parvenait pas à détacher ses yeux des siens, encore brillants de larmes et de colère.
"Pourquoi...?"
Ce mot était sortit tout seul de la bouche de la jeune asiatique. De toutes façons, elle n'aurait rien pû prononcer d'autre...
Au dessus d'elle, de gros nuages noirs larguaient leur chargement, de grosses gouttes de pluie, qui vinrent s'écraser sur son pâle visage, se mêlant aux larmes qui coulèrent le long de ses joues, sans qu'elle puisse les retenir. En face d'elle, à quelques pas, l'exorciste aux cheveux blancs était toujours debout, le regard fixe.
"Pourquoi?! Tu oses me demander pourquoi?!"
Lenalee le vit reculer sous le chêne, plus loin encore d'elle, comme s'il la fuyait. Mais peut-être était-ce le cas?
"Tu me l'a prise, tu me l'as volé! T'avais pas le droit de faire ça! Je te détèstes!!"
Je te détèstes...
Elle aurait recu un coup de massue dans le ventre que le choc aurait été moins rude et dure à supporter.
Je te détèstes...Je te...je...te...je...
Le monde autour d'elle commencea subitement à vaciller et à devenir flou. Elle ne sentait plus la pluie glaciale sur son visage, les larmes brûlantes qui roulaient sur ses joues, l'humidité de l'herbe à ses pieds. Le vent ne soufflait plus à ses oreilles.
Mais le poid qui écrasait son coeur était toujours présent, comme une tache indélébile.
Avant que le jardin mort ne devienne plus qu'une immense tache verte et grise, sans aucune signification, la voix démente du garçon sous le chêne lui parvint une dernière fois, comme pour l'achever.
"Va-t'en, je ne veux plus vivre...Pourquoi tu ne me laisse pas mourir...? Laisse moi..."
Puis le noir se fit.
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Dans une petite chambre éclairée par la douce lumière de la lune, en Europe du nord, au quartier générale des exorcistes, une jolie jeune fille se réveilla d'un terrible cauchemar en hurlant. Les yeux en larmes, elle chercha du regard quelque chose dans la pièce, qu'elle ne sembla pas trouver.
Assise dos au mur sur son lit, elle cacha son visage dans ses mains pour pleurer. Ses sanglotements résonnèrent dans la chambre comme d'horribles lamentations. Au dehors, un oiseau nocturne poussa un cri déchirant qui la fit sursauter. Son regard se porta instinctivement vers la porte de la pièce, fermée à clé, puis sur la fenêtre ouverte. Ce n'était qu'un oiseau...
"Qu'est ce que j'ai fait..."murmura Lenalee, en passant une main tremblante dans ses longs cheveux noirs, irisés de reflets verts sapins, au souvenir de son cauchemar. Elle revoyait parfaitement les branches des arbres se courber dans le vent, le bruit du vent dans les branches, elle sentait encore la froideur des gouttes de pluie sur ses joues, et la voix d'Allen, déséspérée et colérique...
Tout cela avait été tellement réel...si vrai...
"Mais qu'est ce que j'ai fait..."répéta-t-elle, incapable de penser à autre chose qu'à son étrange songe.
Un énorme coup de vent qui s'infiltra par l'ouverture béante de la fenêtre la sortit de ses pensées, faisant voler les minces rideaux. La jeune chinoise se leva rapidement, rejetant les couvertures épaisses qui lui tenaient trop chaud, avant d'aller doucement vers la fenêtre, les yeux toujours embués de larmes.
Mais alors qu'elle se pencha au dehors pour refermer ses volets, une petite tache sombre sur le rebord de sa fenêtre retint son attention. Elle tendit une main peu assurée vers l'objet, qu'elle ramassa avec mille précautions avant de l'étudier à la lumière de la lune.
Elle eu un hoquet de surprise.
C'était une pièce de puzzle.
Lenalee scruta les alentours baignés dans la nuit, mais ne vit rien, à part les arbres qui entouraient la congrégation, fidèles à leur poste, comme toujours depuis des années.
Revenant avec précipitation à l'intérieur de la chambre, elle alluma la lumière, et se laissa tomber sur le lit, le coeur battant. Ce n'est qu'alors qu'elle remarqua le motif imprimé sur la pièce aux contours parfaitement géométriques.
Elle en jeta la pièce à terre avec un cri d'éffroie.
Sur le petit bout de puzzle, le visage tranquille et souriant d'Allen la fixait.
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Never: Waouh, j'ai finalement fini le premier chapitre de ma fic'!!
Lenalee: Exceptionnel, toi qui ne dépasse normalement pas les moitiés de prologues...
Never: Ne soit pas si mauvaise langue, Lena! J'ai mit tout mon coeur dans ce chapitre...T.T
Lenalee: C'est Lenalee, mon nom...
Never: Hum, ouais, c'est pareil!
Allen: Moi et Lenalee sommes à l'honneur dans ce début.
Never: Oui, mais no stress! Les autres auront aussi leur quart d'heure de gloire!! (S'y croit xD)
Allen: Mais...Il ne peut y avoir que moi, ça serait mieux. Une fic uniquement avec moi serait merveilleuse...XD
Lenalee:...--
Never: Monsieur Modeste dans toute sa splendeur...Bref, j'espère que ce chapitre vous a plu, que je sache si je dois faire une suite...
Allen:(smile) Une fic avec moi, ça leur à forcément plû.XD
Never: Tait toi ou je t'attache. Les reviews sont appréciées, merci. Faites moi savoir ce que vous en pensez!!
Euh, j'ai mis une date au hasard, il fallait bien que je situe l'histoire...
