Bonjour à tous !
Me voici de retour avec une petite histoire sans prétention. J'ai recemment eu une petite obsession par rapport à Tom Riddle - oui, je l'écris Riddle. Après avoir lu énormément de fic en anglais le concernant, je ne peux plus écrire Jedusor, ça me semble trop bizarre. Ceci étant dit, comme on l'appelle Tom la majorité du temps, cela ne devrait pas trop vous impacter.
Cette fiction va devenir un peu sombre, je vous préviens. Pour l'instant Hermione est jeune, mais au fil des chapitres, on devrait aborder la torture, la mort de personnages importants, etc. C'est pour cela que le rating est M d'ores et déjà, considérez-vous comme prévenus.
Comme toujours, Rogue s'ecrit Snape dans mes histoires. L'univers de Harry Potter appartient toujours à JK Rowling, et comme j'ai été inspirée de plusieurs fanfics, il se peut que les lecteurs anglophones puissent y retrouver quelques éléments chinés ça et là, mais cela restera de l'ordre de l'anecdote.
N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. Je vous souhaite une bonne lecture.
Hermione répondit à l'embrassade affectueuse de son père en souriant.
"Ne t'en fais pas papa, je vais m'en sortir."
Dan Granger se détacha à regret de sa fille et la prit par les épaules, la regardant d'un air fier et triste à la fois. Curieux mélange qui mit Hermione légèrement mal à l'aise. La jeune fille regarda autour d'elle, comme si cet étalage d'affection paternelle était gênante.
"Tu seras bien sage, d'accord chérie ?"
Hermione leva les yeux vers sa mère. Emma avait l'air ému, et avait une main posée sur l'épaule de son mari. La petite hoche la tête, se retenant de soupirer - vraiment, elle n'était pas idiote - et regarde la grande horloge de King's Cross.
"Il est presque onze heures moins cinq, je dois vraiment y aller," dit-elle d'un air soucieux. Elle plante un baiser sur la joue de chacun de ses parents et leur fait un dernier sourire. "Je vous écrirai, ne vous en faites pas!"
Traversant la barrière entre la voie neuf et la voie dix sans un regard en arrière, comme le professeur McGonagall le lui avait montré, elle sent un frisson d'anticipation lui courir dans le dos.
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Le voyage en train s'était globalement bien passé. Oh bien sûr, il y avait eu cet incident avec le crapaud de Neville Londubat, et Hermione avait cédé devant le regard plein de larmes contenues du garçon ; elle avait alors dû lâcher à regret son livre (très utile d'ailleurs, intitulé Moeurs et Traditions de la Société Sorcière) pour arpenter le train à la recherche de l'amphibien farceur. Elle avait alors rencontré Harry Potter, qui avait l'air bien plus perdu qu'elle, et dont elle avait attendu, il fallait l'admettre, quelque chose de plus impressionnant qu'un gamin aux lunettes rafistolées ; mais après tout elle n'en avait lu que des histoires, et elle avait appris que les héros, à y regarder de plus près, se révélaient parfois décevants. L'autre garçon dans le compartiment avait l'air assez simple, et elle n'y avait pas prêté grande attention non plus.
Le voyage en bateau, quant à lui, avait été plutôt intéressant, même si elle avait eu globalement assez froid. La vue du château était spectaculaire, à la tombée de la nuit et depuis l'eau ; c'était une vision qu'elle n'oublierait probablement jamais.
Quand le Professeur McGonagall eut fini son petit discours d'introduction aux Maisons, elle entendit les autres première année parler des idioties que leurs éventuels frères ou sœurs leur avait dites concernant la Répartition, et elle n'avait pas pu s'empêcher d'avoir un sourire amusé. Apparemment, personne dans l'antichambre n'avait eu l'idée s'ouvrir L'Histoire de Poudlard avant d'arriver.
"Granger, Hermione !"
Hermione inspira profondément. Ce n'était qu'un chapeau, qui allait la placer dans la Maison qui serait la sienne pendant les sept prochaines années. Pas de problème. Elle avait fait de son mieux pour imaginer dans quelle Maison elle serait placée, sans succès. Pour elle, elle avait la loyauté des Poufsouffle, l'intelligence des Serdaigle, la bravoure des Gryffondor et l'ambition des Serpentard. C'est en gardant cette pensée en tête qu'elle s'avança vers le tabouret avant de s'asseoir dessus et de sentir le professeur McGonagall poser le Choixpeau sur sa tête.
Ah ! Prétentieuse, non ? Alors comme ça, tu as ta place dans toutes les maisons ?
Hermione avait réussi à ne pas sursauter, mais fronça les sourcils devant l'appellation. En pensée (elle n'allait certainement pas parler à voix haute à un Choixpeau), elle formula son mécontentement.
Je ne vois pas ce qu'il y a de mal à connaître ses forces. Certes, certes. Mais as-tu vraiment la loyauté des Poufsouffle ? Ou le courage des Gryffondor ? Je crois que oui. Si j'avais des amis ils me seraient chers et je les protégerais, loyauté, et courage
En es-tu bien sûre, toi qui n'as jamais eu d'amis en premier lieu ?
Son froncement de sourcil s'accentua, tandis que des murmures commençaient à s'élever parmi les tables de la Grande Salle.
Tu ne réponds rien ? Mais dis-moi, pas plus tard que tout à l'heure, dans le train... ce jeune garçon, tu l'as aidé, mais parce que tu t'y es sentie obligée, pas par gentillesse. Je me trompe?
Hermione voulut penser « oui ». De toutes ses forces. Mais c'était vrai ; elle n'avait pas eu envie de l'aider. Et ne l'avait fait...
Que par ambition. L'ambition d'avoir des amis, d'être acceptée... un grand désir de faire ses preuves. L'envie de briller, d'avoir du pouvoir. Oui, je crois bien que j'ai trouvé la Maison parfaite pour toi... SERPENTARD !
Hermione expira brutalement tandis qu'un professeur McGonagall aux sourcils légèrement froncés enleva le Choixpeau de sa tête sous les applaudissements polis des Serpentard. Elle s'avança vers la table de sa Maison, la tête pleine de questions, et surtout, une principale : vont-ils m'accepter ?
Elle s'assit aux côtés de Bulstrode, Millicent qui avait été répartie un peu avant elle. En face d'Hermione, il y avait Vincent Crabbe et Gregory Goyle. Hermione tendit la main à la jeune fille et sourit posément.
"Je m'appelle Hermione Granger. Enchantée."
Millicent sourit à son tour et lui serra la main. "Moi de même, Millicent Bulstrode, et voici Tracey Davis," dit-elle en montrant la jeune fille à l'air timide à sa droite.
Hermione se présenta également à Vincent et Gregory qui la saluèrent, sans chaleur mais sans animosité non plus. La Répartition se termina rapidement. MacMillan, Ernie fut reparti à Poufsouffle, Malfoy, Draco à Serpentard également, ainsi que Theodore Nott et Pansy Parkinson ; Harry Potter fit s'élever un chapelet de murmures, puis un tonnerre d'applaudissements de la part de Gryffondor lorsqu'il y fut réparti.
"J'en étais sûr que ce crétin finirait à Gryffondor," marmonna Draco.
"Il ne m'avait pas l'air particulièrement courageux ou fort quand je l'ai rencontré, à moi," confia Hermione en haussant les épaules, indifférente au vacarme qui semblait s'éterniser derrière elle.
Cela lui valut un regard approbateur de Draco.
Pour finir, Blaise Zabini arriva également à Serpentard et Ron Weasley à Gryffondor. Hermione remarqua une collection de rouquins qui le congratulaient et devina qu'il s'agissait d'une assez large fratrie.
Après un discours assez étrange de Dumbledore - que la Forêt Interdite le soit, c'était quelque chose, mais qu'un couloir soit passible de mort (était-ce vraiment une école?) - le Festin commença.
"Alors, Hermione," demanda Pansy en se servant en pommes de terre. "Je ne connais pas ton nom de famille. Que font tes parents ?"
Hermione rencontra son regard sans sourciller. "Ils sont dentistes, en fait. Moldus."
Le silence accueillit ses mots, de la part de tous les Première Année et même de quelques élèves plus vieux. Un garçon avec un petit P sur la poitrine siffla entre ses dents. "Une Née-Moldue à Serpentard ? Ça doit faire au moins…"
"Une centaine d'années, voire plus," dit une blonde qui semblait proche du diplôme. Elle sourit d'un air malicieux. "Ça devrait être amusant."
Blaise Zabini sourit à son tour. "Si elle est à Serpentard c'est qu'elle en est digne," dit-il sans détour. "Née-Moldue ou pas."
Malfoy la jaugea du regard quelques instants mais choisit de garder le silence. Hermione, ayant lu bien des choses pendant l'été, était parfaitement au courant des préjugés qu'avaient certains sorciers concernant les Moldus et leurs enfants sorciers ; et elle savait également que beaucoup de ces préjugés se retrouvaient à Serpentard. Elle leva la tête fièrement et sourit à la tablée. Si elle devait faire ses preuves, alors elle les ferait.
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"Bienvenue à Serpentard."
Le Professeur Snape balaya du regard les Première Année, rassemblés en ligne droite dans la Salle Commune. Draco Malfoy était au centre, bien sûr - au dîner, Hermione avait deviné qu'il était un centre gravitationnel de leur promotion, alors qu'il venait d'arriver - et elle était excentrée, à la gauche de Blaise.
"Vous apprendrez bien vite que des Maisons de Poudlard, la nôtre est la moins appréciée," dit Snape de sa voix basse. "Nous devons donc nous arranger pour que cela ne nous arrête pas. L'unité de la Maison est primordiale. Quelles que soient les... mésententes que vous pouvez expérimenter avec vos camarades," ajouta-t-il, d'une voix dangereuse, "elles resteront entre ces murs. Au-dehors, vous êtes soudés. Toujours."
Son regard s'arrêta alors sur Hermione.
"Vous êtes sûrement au courant de l'arrivée d'une élève... particulière au regard des standards de notre Maison."
Il balaya des yeux le reste de l'assistance.
"C'est la première fois que nous avons une Née-Moldue dans notre Maison depuis plus de deux cents ans, selon nos registres."
Le professeur de Potions inclina la tête vers Hermione qui rougit.
"Je refuse de voir notre Maison souillée par des préjugés d'un autre âge. Le temps nous dira si elle a été bien Répartie, mais en attendant, la moindre injure raciste sera sévèrement punie. Soyez prévenus."
Sur ces mots, il sortit de la Salle Commune, laissant une salle silencieuse.
Hermione se sentit rougir ; la totalité des regards des Serpentard était focalisée sur elle. Mais elle tint le menton droit, et autorisa même un petit sourire à jouer sur ses lèvres.
Ce fut Blaise qui rompit le silence. "Il a résumé ce que j'avais dit tout à l'heure," dit-il avec un haussement de sourcil. "Bienvenue à Serpentard, Hermione Granger."
Et ce fut tout ce qui fut dit sur le sujet. Tout le monde vaqua à ses occupations et Hermione découvrit sa Salle Commune et son dortoir avec, elle l'espérait, ce que deviendraient ses amis.
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Les premières semaines de cours se passèrent très bien. Elle s'était rapidement rendue compte que Gryffondor était très souvent avantagé. Harry Potter avait un balai alors que les Première Année n'y étaient pas autorisés, et il jouait dans l'équipe de Quidditch, alors qu'il s'était très clairement mis en danger.
Certes, elle était amère à cause du fait que depuis qu'elle avait été répartie à Serpentard, il semblait la considérer comme une moins-que-rien, mais quand même.
Elle réussissait à gagner un nombre conséquent de points grâce à ses bonnes réponses en classe, et c'était encourageant ; ses camarades semblaient la voir d'un bon œil justement grâce à cela.
Restait le problème Ronald Weasley.
Le garçon de Gryffondor se montrait tout simplement odieux - avec elle tout particulièrement, même s'il semblait avoir une haine pour les Serpentard en général. Il ne se passait pas un cours en commun avec les Gryffondor sans que Ronald Weasley l'insulte d'une façon ou d'une autre, et, pire encore, les professeurs semblaient fermer gracieusement les yeux, à l'exception du Professeur Snape - pour qui toute raison de retirer des points à Weasley était une bonne raison.
Ses camarades de maison, eux, se montraient tout à fait amicaux ; elle se découvrait des affinités avec Theo Nott, Millicent Bullstrode et Blaise Zabini, et les autres de leur année, à savoir Tracey Davis, Pansy Parkinson, Draco, Vincent et Gregory, se montraient cordiaux et il n'était pas rare de les voir tous attablés à la Salle Commune, conversant gaiement ou partageant conseils et idées sur leurs différents devoirs.
Depuis leur arrivée au château, ils semblaient avoir tiré la conclusion que Hermione avait sa place à Serpentard et elle n'avait pas une fois entendu la moindre remarque sur le fait que ses parents étaient Moldus. Par contre, Weasley ne se gênait pas pour le lui rappeler, insinuant - pas très subtilement - qu'elle n'avait ni sa place à Poudlard, ni à Serpentard, et que son sang lui serait constamment rappelé.
"Duel, Weasley," avait fini par cracher Hermione, exaspérée, peu avant Halloween. "Toi, moi, la salle des trophées, ce soir minuit. A moins que tu sois effrayé par une 'demi-sorcière' comme moi?"
Weasley avait rougi mais s'était tenu un peu plus droit. "Harry est mon second," dit-il farouchement - apparemment sans demander son avis à l'intéressé, qui fronça les sourcils mais ne dit rien. "Qui est le tien ?"
Hermione consulta ses amis du regard et Theo hocha la tête.
"Theodore," sourit-elle. "Bonne chance, Ronald. Après tout, tu n'as toujours pas réussi à soulever cette plume, pas vrai ?"
Sans attendre de réponse, et sous les ricanements de ses amis (ainsi que de quelques oreilles indiscrètes qui traînaient dans le coin), elle retourna à la Salle Commune.
La rumeur d'un duel entre les deux première année se répandit comme une traînée de poudre dans les cachots. Hermione se vit confrontée à une floppée de conseils de la part des étudiants plus âgés, elle eut la chance de réviser quelques sorts avec une Préfète de Sixième Année.
"Dis-moi," demanda Hermione distraitement tout en essayant de désarmer son adversaire pour la énième fois. "Pourquoi vous n'essayez pas de me décourager ? Après tout, c'est interdit."
Elmira Shafiq, la préfète, sourit d'un air carnassier. "Tu apprendras bien vite qu'ici, à Serpentard, nous ne sommes pas vraiment à cheval sur le règlement - on vous encourage même à en faire un peu ce que vous voulez. Du moment que vous ne vous faites pas prendre."
Hermione lui sourit. "Expelliarmus !"
La baguette d'Elmira lui échappa et vint atterrir directement dans la main d'Hermione. La jeune fille la plus âgée lui fit un grand sourire appréciateur. "Pas mal du tout, Granger," dit-elle en lui ébouriffant les cheveux avant de reprendre sa baguette. "Weasley n'a aucune chance."
Le stress monta progressivement au cours de la journée, et, pendant le repas, Hermione eut le plaisir de voir que Weasley avait l'air particulièrement nerveux. Elle-même n'en montra rien, conversant agréablement avec ses amis, mais lui ne cessait de lancer des regards dans sa direction. Finalement, Hermione leva les yeux vers lui alors qu'il la regardait du coin de l'oeil, et lui sourit d'un air carnassier.
Hermione attendait patiemment dans la salle des trophées, discutant à voix basse avec Theo. Ils avaient considéré l'idée de ne pas y aller et d'envoyer Rusard à la place, mais une discussion de groupe les en avait dissuadés - premièrement, le temps avait prouvé que Harry Potter et Ronald Weasley ne seraient jamais expulsés de Poudlard, et deuxièmement, elle ne pouvait pas se permettre de passer pour faible.
Des pas s'approchèrent et bientôt, Potter et Weasley entrèrent dans la salle des trophées. Hermione eut un sourire sardonique et s'inclina, vite imitée par Weasley. Theo et Potter se fusillaient du regard, légèrement à l'écart.
Theo lança les hostilités en leur disant qu'ils pouvaient y aller, mais Ronald fut très vite preuve de son incompétence. Hermione le désarma sans effort et ajouta un sortilège du Saucisson, l'envoyant par terre. Quand Harry fit mine de se jeter sur elle, elle lui réserva le même sort.
"Tssk tssk, Potter," dit-elle en souriant froidement. "J'ai gagné à la loyale, et je vais même vous remettre ceci," ajouta-t-elle en lâchant leurs baguettes sur leurs corps raides. "Je n'irai pas jusqu'à vous libérer, cela dit, une nuit au frais vous fera le plus grand bien. Peut-être que ça vous apprendra à vous comporter comme de vrais sorciers. Vraiment, Potter," elle commença à s'éloigner, "Je suis peut-être une sang-de-bourbe, mais moi, au moins, je sais qu'il ne faut pas s'interposer dans un duel formel gagné à la loyale." Écrasant les doigts de Weasley au passage, Theo la suivit et ils firent joyeusement leur chemin jusqu'aux cachots.
Le soir même, dans son lit, Hermione contempla son attitude face aux deux garçons. Elle se rendait compte qu'elle avait été assez brutale, ce qui l'étonnait. Elle avait été victime de harcèlement scolaire lors de son séjour en école primaire, et jamais, jamais elle n'avait riposté par la violence lors de ces moments-là ; ses parents lui avaient toujours conseillé de tendre l'autre joue - ce qui s'était révélé être un conseil stupide.
Cela ne lui avait jamais rien apporté de patiemment expliquer aux professeurs le comportement de ses camarades. Elle n'avait jamais eu gain de cause et les enfants responsables n'avaient que très rarement été punis. Là, au moins… son message était passé. Ronald ne s'essaierait plus à l'insulter, du moins s'il arrivait à faire fonctionner son cerveau ; le même sort lui serait réservé.
Tout en s'endormant, Hermione se demanda distraitement ce que ses parents penseraient de son comportement.
Ce qu'elle ne savait pas, c'est qu'elle allait bientôt le savoir.
Hermione baissa les yeux, très nerveuse. Harry et Ron se tenaient dans un coin du bureau du Directeur, la regardant du coin de l'œil, tantôt rieurs, tantôt ayant l'air d'oisillons vexés, selon si Albus Dumbledore regardait dans leur direction.
"Je dois admettre, Miss Granger, que je suis assez déçu," dit-il d'une voix calme. "Les garçons m'ont dit qu'ils avaient dû rester toute la nuit dans la salle des trophées."
Hermione ne répondit rien, frissonnant sous le regard du professeur Snape, qui ne la lâchait pas des yeux.
"Vos parents en ont été informés, et vous recevrez deux retenues pour votre comportement, ainsi que vingt cinq points de moins pour Serpentard," termina le Directeur devant son mutisme. À cela, les yeux d'Hermione se levèrent et sa bouche s'ouvrit d'indignation, mais devant le sourcil haussé du Directeur, elle se tut et baissa à nouveau le regard, fumant de rage devant les sourires narquois des Gryffondor.
Dumbledore se leva et la congédia, la laissant être raccompagnée par Snape à sa Salle Commune. Ils cheminèrent en silence quelques instants, et Hermione avait la tête basse.
"Je suis vraiment désolée, professeur," finit-elle par murmurer.
Snape ne répondit rien.
"Je n'aurais pas dû me faire prendre," ajoute-t-elle avec un demi sourire malgré elle.
Levant les yeux sous sa frange broussailleuse, elle put voir les narines de Snape palpiter et sa bouche se tordre brièvement.
"Miss Granger," dit-il lorsqu'ils arrivèrent devant la Salle Commune. "Un instant, s'il vous plaît."
Hermione se retourna timidement et sourit à son professeur de potions. "Je tenais à vous féliciter personnellement pour votre dernier devoir de potions, même si je dois vous informer que vous devriez vous essayer à la concision à l'avenir. Je suis persuadé que vous avez l'intelligence pour paraphraser de façon un peu moins longue. Ce devoir était très bien construit et quelques idées originales quant à l'utilisation de l'asphodèle s'y glissaient, ainsi je vous informe avant la classe de lundi qu'il mérite un O."
Hermione eut un sourire radieux. Snape ne félicitait quasiment jamais ses étudiants de la sorte, même ses Serpentard.
"Un O, en effet," dit-il en tournant les talons afin de retrouver ses quartiers. "Et, voyons… oui, vingt-six points pour Serpentard devraient suffire."
Hermione eut un petit rire et hocha la tête. "Merci, monsieur. Bon week-end."
Snape inclina la tête et Hermione retourna à son dortoir, bien plus légère.
Évidemment, la réaction de ses parents ne se fit pas attendre. Hermione fut ravie du fait qu'ils étaient Moldus ; la notion de Beuglante leur était inconnue et ainsi, ils devaient se contenter d'exprimer leur mécontentement sur du simple papier. Ce qui était, aux yeux de leur fille, amplement suffisant.
La lettre s'étalait sur deux pages recto verso, expliquant en verbes variés à quel point ils étaient déçus du comportement de leur fille. Hermione sentit un goût d'amertume lui envahir la bouche. Comme toujours, ils prenaient la défense des autres personnes impliquées sans même chercher à savoir ce qu'il s'était passé réellement. Bon, certes, cette fois, elle n'était pas blanche comme neige, mais elle avait réussi à mettre KO deux sorciers d'un coup !
Haussant les épaules et un brin dépitée, elle rangea la lettre avant de poser une question à Draco concernant le devoir de métamorphose.
Le reste de l'année passa relativement sereinement. Sa place était établie au sein de sa maison, et elle aimait chaque jour un peu plus la magie. Les examens de fin d'année avait été merveilleusement simples ; Hermione avait organisé son temps de travail afin d'avoir largement le temps de réviser, et celui de s'avancer sur le programme de la deuxième année, avec l'aide précieuse d'Elmira, qui semblait l'avoir « prise sous son aile ». Lorsque les examens furent enfin terminés, Hermione en était presque à la fin de la deuxième année en Sortilèges, Métamorphose et Défense contre les Forces du Mal, avec de très bonnes bases théoriques pour toutes les autres matières.
C'était en considérant ce genre de choses qu'elle était ravie de sa Répartition. Elle n'aurait pu réviser ainsi dans une autre maison que Serpentard ou Serdaigle ; au sein des Poufsouffle et Gryffondor, le goût des études semblait au mieux être une bizarrerie, au pire une tare mortelle à en croire l'attitude des jumeaux Weasley envers leur frère Percy.
Bien sûr, la fin d'année n'avait pas été paisible pour tout le monde. Hermione avait été la première surprise d'apprendre que Ron Weasley et Harry Potter avaient été impliqués dans un savant complot pour dérober la Pierre Philosophale, complot orchestré apparemment par le Professeur Quirrell qui, de toute évidence, avait vu trop large et mangeait maintenant les pissenlits par la racine. Apparemment, Potter et Weasley avaient pénétré dans le couloir interdit du troisième étage, avaient réussi tout un tas d'épreuves et pour finir étaient ressortis victorieux d'un combat à mort avec le Professeur de Défense.
Hermione n'en avait que trop rien pensé, se disant simplement qu'ils avaient dû enfreindre un demi millier de règles d'écoles en se lançant dans leur petite mission. Serpentard dominait aisément la Coupe à présent et la victoire était certaines, aussi c'était une Hermione ravie qui siégeait avec ses camarades dans une Grande Salle décorée de vert et d'argent.
Quand Dumbledore annonça le décompte final des points, tours Serpentard avait trépigné de joie et même Snape les avait gratifiés d'un de ses rares demi-sourires. Cependant, quand Dumbledore réclama à nouveau l'attention, Hermione eut un très mauvais pressentiment.
Lorsqu'il accorda cinquante points à Weasley pour une partie d'échecs, ce pressentiment se transforma en la sensation d'une brique lui pesant sur l'estomac.
Quand Harry Potter gagna cent dix points pour ses talents de Quidditch, son sang-froid incroyable et sa logique implacable devant une énigme apparemment pas si difficile que ça, la nausée fut palpable chez les Serpentard.
Et quand, coup de grâce, Neville Londubat fut récompensé de dix points pour. Avoir. Tenu. Tête. A. Ses. Amis…
Hermione éclata en sanglots dans les bras dans les bras de Theo.
Évidemment la table de Gryffondor explosa de joie, et les Serpentard jetèrent un regard collectif venimeux à l'intention de Dumbledore, qui semblait tout à fait content de sa décision et alla jusque modifier les banderoles de la Grande Salle.
"Ce n'est pas juste."
Draco secoua la tête, les yeux brillants de colère.
"Pour nous, ça ne l'est jamais. Gryffondor sera toujours avantagé, toujours."
L'ambiance du repas fut morose et leur mélancolie teintée d'indignation dura jusque bien après leur retour dans leurs demeures respectives. Hermione avait énormément de mal à passer au-dessus de ce favoritisme flagrant, et résolut de se plonger encore plus dans ses études pour que l'écart soit impossible à rattraper la prochaine fois.
