Voici la traduction de ma fic "one small box". Bonne lecture.

La petite boîte. (1ère partie)

James T Kirk est assis dans le fauteuil de commandement depuis deux heures. Il a reçu de Starfleet son nouvel ordre de mission et le vaisseau est fin prêt à partir pour une nouvelle destination.

Tandis que ses officiers s'affairent sur la passerelle, le Capitaine Kirk regarde autour de lui. Le lieutenant Sulu et l'enseigne Chekov sont au poste de pilotage, programmant les nouvelles coordonnées nécessaires à leur voyage. Le lieutenant Uhura, à la console des communications, alerte par haut-parleurs les membres d'équipage sur l'heure de leur prochain départ.

Le commandeur Spock s'est levé et a quitté depuis cinq minutes déjà sa console scientifique pour se poster à sa droite, tandis qu'à sa gauche…Une minute ! Où est le Dr McCoy ?

James Tiberius Kirk pousse alors un profond soupire, se remémorant les évènements de ces trois dernières semaines.

Au début et sans aucune raison, Léonard s'était mis à crier sur tout le monde, sur ses collègues comme sur ses patients…Bon, pour dire la vérité, crier sur ses patients n'était pas si inhabituel que ça . Mais les jours passant, il s'était montré de plus en plus distant, mélancolique et surtout … silencieux ! Il avait progressivement perdu tout intérêt dans leurs missions, même lorsqu'au cours de la dernière ils ont rencontré une civilisation aux connaissances médicales avancées !

A bien y réfléchir, son dernier repas avec lui datait de dix jours. Jim lui avait alors demandé ce qui n'allait pas mais McCoy avait seulement soupiré et éludé la question d'un signe de la main et d'un faux sourire, l'air de dire ce n'est rien, tout va bien. Quatre jours plus tard, Jim avait reposé la question mais la seule réaction de McCoy avait été cette fois de répondre par une autre question.

« Jim, me trouvez-vous trop vieux ? »

« Euh …ça dépend de ce que vous souhaitez faire. »

Bien sûr, Léonard n'avait pas poursuivi la discussion et depuis ce jour, il prétendait être occupé par les examens médicaux de l'équipage, passant ses journées à l'infirmerie entre son bureau et les différentes salles d'examen.

« Capitaine ? Capitaine Kirk ? »

« Hein ? Pardon Mr Sulu, vous disiez ? » Demande Jim, sortant soudain de sa rêverie.

« Je pense que Mr Sulu attend votre ordre, Monsieur. » Lui répond respectueusement Spock.

« Oh ! Oui …en avant, facteur de distorsion deux ! »

« Oui, Capitaine ! »

Une heure plus tard, dans le profond silence de l'espace, James Kirk surprend une conversation entre ses deux pilotes.

« …et ensuite, j'ai admis avoir pris deux kilos en seulement un mois…Vous souvenez-vous de sa réaction la dernière fois qu'il m'a surpris en train de manger ces deux parts de gâteau au chocolat ? » Demande le jeune russe.

« Bien sûr ! Il était furieux. Et d'ailleurs je me souviens aussi qu'il vous avait alors menacé de vous mettre au régime 'salade' pour deux mois ! » Répliqua l'asiatique tout en faisant la grimace.

« …sans compter qu'il m'a fait un cours sur les risques cardio-vasculaires pendant près de deux heures ! » Ajouta le jeune russe.

« Mon pauvre Pavel, j'imagine que vous avez encore eu droit à un long sermon ! »

« Et bien non ! Vous avez tout faux ! En fait, il est resté très calme…Il a seulement soupiré et annoncé que cela devait arriver un jour ! »

« Quoi ! C'est tout ? » Demande Sulu.

« Aucun cri. Aucune menace, rien ! … Je ne sais comment vous expliquez, c'est comme s'il était ailleurs, ou qu'il s'était résigné …mais à quoi ?! En vrai, je me demande s'il a même écouté ce que je lui ai dit… »

En cet instant, James Kirk comprend que les deux hommes sont en train de parler de McCoy, Chekov avait en effet eu rendez-vous avec lui ce matin…

McCoy ne réagissant pas à la confession de Chekov ?! Jim en est sidéré. Un seul coup d'œil à Spock confirme que son ami est lui aussi surpris sinon inquiet. Spock est vulcain après tout !

« Mr Spock ! Vous avez les commandes…Je dois me rendre à l'infirmerie.

Cette fois, James Kirk est décidé à obtenir des réponses.

A l'infirmerie, Léonard McCoy est assis derrière son bureau. Un verre rempli de bourbon est à portée de sa main droite tandis que sa main gauche soutient son menton. Il prend une profonde inspiration tandis que son regard se pose sur un hologramme de lui, nettement plus jeune, tenant dans ses bras sa fille alors tout bébé. Cette image avait été prise voilà près de 23 ans.

Soudain, plusieurs coups à la porte interrompent ses pensées.

« Entrez ! » Dit-il, d'un ton las.

« Bonjour, Bones. Comment allez-vous ? »

« Je vais bien, Jim. »

« Bones. Ne me mentez pas. Je vois bien que ça ne va pas. S'il vous plait, dites-moi ce qui se passe. Avez-vous reçu de mauvaises nouvelles de la Terre….de Johanna ? »

« Jim… » Soupire McCoy. « Je ne savais pas que vous étiez télépathe comme notre ami vulcain ! » Dit Léonard, mal à l'aise.

Après quelques minutes de silence, McCoy se lève et s'approche de l'étagère, située en face de son bureau. Jim remarque alors une petite boîte, toute blanche, placée à côté d'une photo de Johanna. Léonard hésite encore quelques instants puis prend la petite boîte entre ses mains et la tend finalement à Jim qui, à cet instant, fixe son ami avec inquiétude.

Deux heures plus tard, en salle de réunion…

Le capitaine Kirk écoute le rapport de son premier officier sur leur destination : une planète de classe M, recouverte à 92% d'eau ! Tous les officiers du roulement Alpha sont présent et l'écoutent presque religieusement : Sulu, Scotty, Uhura, le jeune enseigne Chekov …et même le Dr McCoy.

« Merci pour cette présentation Mr Spock. » Dit James Kirk une fois le discours de Mr Spock terminé. « A présent, j'aimerai donner la parole au Dr McCoy…Bones, s'il vous plait, c'est à votre tour ! »

« Et bien … humm…merci Jim. Voilà je …je voudrai m'excuser. Je …je n'ai pas été moi-même ces dernières semaines et …et je vous dois une explication. » Dit-il, mal à l'aise, d'une voix inhabituellement basse et timide.

Autour de la table, tous sont silencieux mais leurs yeux et leurs sourires parlent pour eux. Ils lui signifient qu'ils sont ses amis et qu'ils lui ont déjà pardonné.

Comme pour le rassurer, son ami Jim s'est levé et une main sur son épaule, lui glisse à l'oreille : « Vous pouvez leur dire, Léonard, ils vont comprendre. »

« Oui, Jim. Miss Uhura, Messieurs…J'aimerai vous annoncer que d'ici quelques semaines, je vais prendre un long congé… »

A ces mots, beaucoup ont le souffle coupé.

« …A cause de cela… » Ajoute-t-il tout en sortant de sous la table la petite boîte qu'il tient serré entre ses mains. « S'il vous plait, lieutenant Uhura, pourriez-vous l'ouvrir ? »

Nyota Uhura se lève et prend la boîte d'une main tremblante. Elle l'ouvre avec lenteur et précaution, comme si un petit diable à ressort allait sortir de la boîte ! Puis aussitôt après en avoir vu le contenu, Nyota s'écrie soudain : « Oh Léonard ! C'est merveilleux ! » Des larmes de joie se sont formées autour de ses yeux ! A leur tour, tous se lèvent et l'entourent, regardant par-dessus son épaule le contenu de l'étrange petite boîte !

Une explosion de joie se répand en quelques instants dans la salle de réunion. Uhura se jette au cou de Léonard qui se met à rougir comme un adolescent…Chekov et Sulu éclatent de rire, bientôt rejoint par l'ingénieur en chef qui félicite le Dr McCoy à renfort de grandes claques dans le dos. Finalement, c'est tout sourire que les officiers se mettent à applaudir le bon docteur… Jim est heureux. Comme pour son ami, des larmes essayent de trouver un chemin au coin de ses yeux.

Soudain, une main attrape son coude et le tire en arrière. Spock le regarde perplexe. Comme toujours, son visage est impassible, mais son regard le trahi. Le vulcain soulève un sourcil interrogatif tout en sortant le plus délicatement possible et du bout des doigts le contenu de la boîte !

« Jim ! Pourriez-vous m'expliquer comment deux petits chaussons de laine peuvent produire une telle réponse émotionnelle de la part du Docteur et des autres …Quelle est la raison derrière cela ? »

Jim ne peut se retenir de rire !

« Spock ! » L'interpelle le Dr McCoy, qui a entendu la question de son collègue et ami vulcain. Lui aussi ne peut que sourire à la vue de Spock, tenant entre son pouce et l'index une paire de petits chaussons blancs comme s'il s'agissait d'une bombe prête à exploser ! « Spock…la boîte m'a été envoyé par ma fille il y a trois semaines. De cette manière, elle m'informe que …qu'elle est enceinte et que je vais être prochainement grand-père… » Lui explique Léonard.

« Oh…Dans ce cas, toutes mes félicitations, Docteur McCoy. » Dit Spock tout en contrôlant sa joie.

« Merci, Mr Spock. »

« Puis-je vous poser une question ? »

« Bien sûr. Je vous écoute. » Dit joyeusement McCoy, heureux de satisfaire la curiosité de son ami.

« Est-il courant d'annoncer une grossesse de cette façon ? »

« Et bien …c'est une chose courante dans ma famille ! » Dit-il en riant.

« Oh, c'est une vieille tradition dans de nombreuses familles ! » le coupe Uhura avant d'ajouter les yeux emplis de malice : « …et dans quelques semaines, Léonard recevra une seconde boîte ! »

« …Et cette fois, les chaussons seront roses ou bleus ! » Ajoute Scotty, un large sourire aux lèvres.

« Oh mon Dieu ! J'avais oublié ça ! » Soupire Léonard alors que ses amis humains éclatent de rire.

« Roses ou bleus ? » Demande le vulcain.

« Oui. Rose si c'est une fille. Bleu s'il s'agit d'un garçon… » Explique Jim.

« C'est …Illogique ! » Dit Spock, ce qui provoque une nouvelle salve de rire.

Plus tard ce soir-là…

McCoy est surpris de trouver le vulcain à la porte de son bureau.

« Puis-je entrer, docteur ? »

« Oui Spock, je vous en prie, venez-vous asseoir. »

« Docteur, je voulais vous demander quelque chose cet après-midi mais je ne voulais pas le faire devant tout le monde… »

« Tout va bien, Spock, vous pouvez tout me demander. »

« Et bien …sur Vulcain, une naissance est un grand évènement que l'on célèbre …bien entendu, nous ne nous exprimons pas de la même façon que les humains… »

« C'est logique. » Ajoute McCoy dans un sourire.

« Dans ce cas, puis je vous demander pourquoi vous avez réagi de manière si …négative, à l'annonce de cette nouvelle… »

McCoy ne peut cacher son malaise…il soupire et son regard plonge immédiatement en direction de ses bottes.

« Je vous demande pardon, Docteur. C'est une affaire privée. Je n'aurai pas dû vous … »

« Non, Spock. Ne soyez pas désolé. Comme je l'ai dit, je vous dois une explication. Vous savez, quand j'ai ouvert la boîte, mon cœur a comme on dit sauté un battement. J'ai cru faire une attaque ! Je comprends mieux mon père à présent… et pourquoi il m'a crié dessus lorsque …Bref…je dois admettre que j'ai mal réagi à la nouvelle. Spock, vous ne le savez probablement pas mais je me suis marié à seulement 21 ans…et j'ai été père à 22 ! J'étais si jeune… »

« Je sais que vous en avez aujourd'hui 45. Et votre fille en a 23. Donc, vous ne devriez pas être surpris d'être grand-père à un si jeune âge…En fait, si l'on prend comme hypothèse que votre fille devienne mère au même âge que vous, j'estime la probabilité d'être … »

« Spock ! S'il vous plait, épargnez-moi vos statistiques ce soir… » S'écrie McCoy tout en souriant tristement à son ami. « Vous m'avez mal compris…je ne suis pas effrayé à l'idée de devenir un jeune grand-père…J'ai …J'ai peur que ma fille répète mes erreurs. Laissez-moi vous expliquer. Ma femme avait également 22 ans. Elle a dû interrompre ses études quand elle a atteint les six mois de grossesse. Et elle n'a pu les reprendre que lorsque Johanna a eu deux ans. Pendant ce temps, moi-même j'étais étudiant en médecine le jour, et assistant d'un médecin légiste la nuit ! Saviez-vous que l'on a l'habitude de reproduire la scène d'un crime en utilisant des internes ? J'ai assisté à tellement de découvertes macabres et pratiqué tellement d'autopsies…Vous comprenez maintenant pourquoi je suis aussi bon chirurgien ! » Ricane McCoy avant de retrouver son sérieux. « Je passai mon temps entre mes gardes à l'hôpital, mes heures à la Faculté de Médecine, mon appartement, et le bureau du coroner…J'avais d'énormes responsabilités. J'avais une famille à nourrir et un loyer à payer ! Ma femme se plaignait de mes absences et ma fille …en résumé, j'étais marié à 21 ans et divorcé à 28 ! »

« J'ai cru comprendre que votre père était médecin. Vos parents ne vous ont pas aidé financièrement ? »

« Non…Ils …Ils n'étaient pas d'accord avec mon choix d'épouser Jocelyne…Mais …C'est une autre histoire… »

« Je suis désolé Docteur. J'ignorais tout cela. »

« C'est rien …Je vais bien maintenant. »

« Docteur McCoy, je suis certain que votre fille ira bien également. Parce que j'ai entendu dire qu'elle était comme vous : courageuse, déterminée et travailleuse. Je ne peux pas croire qu'elle abandonnera ses études aussi facilement. »

« Oh je sais, je sais…Elle me l'a dit aussi. Vous ai-je dit qu'elle avait commencé son premier semestre d'internat en chirurgie ? »

« Je suis sûr qu'elle deviendra un aussi bon chirurgien que son père … »

« Mr Spock, serait-ce une intuition ? » Le taquine McCoy.

« Les probabilités sont … »

« Merci, Spock ! …Oh et j'allais oublier ce que j'ai dit aux autres, » ajoute-t-il menaçant : « Si je vous surprends en train de m'appeler Grand-père, Pépé, Grand-papa ou Papy, je vous promets de vous faire passer la plus douloureuse visite médicale de votre vie ! »

« Compris, Docteur ! »

Fin de la première partie…