Hello !
A base je comptais écrire cette histoire en anglais parce que c'est plus facile pour appâter le poisson. Mais soyons honnête, je ne suis pas du tout à l'aise pour écrire des tartines dans cette langue donc mes amis francophones, vous serez les seuls à pouvoir profiter de ce chef-d'oeuvre (et je pèse évidemment mes mots).
Sinon, cette histoire va featurer (ce franglais de l'amour) un dark Dumbledore parce que soyons honnête, j'en voudrais toute ma vie à Aberforth pour avoir empêché la formation de ce qui aurait été sans aucun doute le meilleur duo de bad bitches de tous les temps. Et puis franchement, conquérir le monde, c'est bien mieux que de s'occuper de sa soeur. Sorry not sorry. (- soyez heureux que je n'aurai sans doute jamais à sauver le monde)
Sinon, petites précisions avant de commencer :
- Leta n'est pas morte dans cette version. Parce que.
- Credence n'est pas un Dumbledore mais un descendant de Serpentard. Déjà parce que je n'arrive pas à l'intégrer de manière plausible sinon et puis j'aime bien l'idée que Nagini ait rencontré un ancêtre de Voldy et que c'est pour ça qu'elle est restée avec lui. Oui, c'est la vidéo review du JDG qui m'a vendu ce concept et depuis, je l'aime. Et je l'appelle Credence et non pas Croyance par habitude. Deal with it, bros.
- S'il y a des morts, sachez que ce ne sera ni Dumby, ni Grindy. Don't touch my bad babies.
- J'ai un humour nul. Et mes jeux de mots sont pourris. Considérez-vous comme prévenus.
- Le prologue est un flash-forward. Je préviens, on ne sait jamais.
Bonne lecture !
Prologue
Travers aimait les femmes. C'était ce qu'il se disait à chaque fois qu'il s'apprêtait à tromper son épouse. Celle-ci avait depuis longtemps arrêté d'essayer de justifier son comportement dont la dignité était fort questionnable et avait décidé de fermer les yeux. Très clairement, l'homme à la tête du département anti-crime magique n'était pas le sorcier le plus moral que l'on pouvait trouver. Néanmoins, il avait un petit talent lorsqu'il s'agissait de couvrir ses bavures aux yeux de la population : c'était une qualité nécessaire à quiconque visait le poste de Ministre de la Magie, après tout.
Mais toujours est-il que, par ce soir de janvier, alors qu'il se trouvait à une réception dont l'objectif était de rassurer ses partisans (dont la confiance s'était un peu érodée ces derniers mois), il avait trouvé sa cible. Et ça, alors que sa femme était en train de discuter à quelques pas de lui. Lorsqu'elle remarqua à qui il envoyait des regards appuyés, elle leva les yeux au ciel et se décida à l'oublier pour le reste de la soirée.
Avec quelques questions placées subtilement, il avait appris qu'elle se prénommait Gunda et qu'elle était la nièce par alliance d'un de l'administration du Ministre. Elle avait fui l'Allemagne et la guerre qui faisait rage là-bas, aussi bien chez les Moldus que chez les Sorciers. Toutefois, ce n'était pas vraiment ce qui intéressait Travers. Après tout, il n'avait pas l'intention de passer le reste de la soirée à lui faire la conversation.
Il y avait bon nombre de femmes dans la pièce et de fort jolies, mais Gunda dénotait tout de même. Il ne savait pas si cette étrange aura qu'elle dégageait n'était perceptible que par lui, mais toujours est-il qu'elle était bien présente. Elle ne devait pas avoir plus de vingt-cinq ans, sa peau n'avait pas de défauts — ou bien son maquillage était très bien fait. Ses cheveux blonds et souples lui tombaient gracieusement sur les épaules. Il avait croisé son regard qui révélait des yeux noirs : une intelligence particulière y brillait. Il y avait quelque chose chez elle qui lui rappelait quelque chose, quelqu'un, mais il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus.
Toutefois, Travers ne s'attarda pas plus que ça sur ce sentiment : si elle était très grande, cela ne l'empêchait pas d'avoir un corps fort bien proportionné qui était d'autant plus mis en valeur dans sa robe de soie vert sombre. D'habitude, il appréciait les femmes plus petites que lui, mais il ferait bien une exception pour cette fois. Le tout était maintenant de ferrer le poisson pour l'enfermer dans sa nasse. Il avait confiance en ses capacités de séduction : ça ne serait sans doute pas si compliqué, surtout avec le prestige lié à sa fonction.
Lorsqu'il alla à sa rencontre, elle le regarda d'un air amical, comme heureuse de ne plus être toute seule, perdue au milieu de ces visages inconnus :
« Je n'ai encore jamais eu le plaisir de vous rencontrer, Mademoiselle…
– Gunda. Le plaisir est partagé, assura-t-elle en acceptant sa poignée de main fermement. Je dois bien avouer que c'est la première fois que je me retrouve dans une telle compagnie. Le cercle des sorciers britanniques ne m'est pas aussi familier que je le voudrais… »
Elle avait un accent dur, appuyant certaines syllabes qui ne l'étaient pas habituellement, mais son sourire était de miel. Une jeune femme de la bonne société et qui semblait avoir de l'assurance, que pouvait-il demander de plus ?
« J'espère que ce petit aperçu est à votre goût. Enfin, je manque à toutes mes manières, je suis…
- Je sais qui vous êtes, Monsieur Travers, j'ai entendu parler de vous. Vous êtes un des hommes qui donne la chasse à Grindelwald et Dumbledore, n'est-ce pas ? »
Travers ne pouvait s'empêcher d'être satisfait de la célébrité qu'il gagnait grâce à la traque des deux sorciers les plus recherchés du monde magique. Cependant, c'était un moyen de nier la vérité qui le rongeait : il n'était pas près de les attraper et le « changement de camp » du professeur de Poudlard n'avait que rendu les choses plus difficiles. Faire tomber le pire mage noir du temps était déjà un sacré défi, mais lorsqu'il avait maintenant avec lui un sorcier reconnu mondialement pour sa puissance et ses compétences, cela devenait mission impossible. Mais ça, tous les gouvernements se gardaient bien de le révéler à leurs populations.
Néanmoins, il réprima bien vite toute cette réflexion.
« Oui, c'est bien moi, confirma-t-il avec un petit sourire.
- Il faut être bien courageux pour faire un métier tel que le vôtre. Votre femme doit se faire du souci pour vous.
- Il faut bien que quelqu'un se dévoue et puis elle a l'habitude. Arrêter ces criminels est une priorité. Mais ne vous inquiétez pas, Mademoiselle : ici, vous êtes en sécurité. Il n'y a aucune chance pour qu'un de leurs partisans ait pu s'infiltrer ici.
- Je l'espère, Monsieur Travers, je l'espère… »
Torquil n'avait toutefois pas envie de s'aventurer sur ce sujet : il était particulièrement sensible et il ne voulait pas montrer son impuissance. C'est pour cela qu'il dévia quelque peu la conversation :
« Appréciez-vous la vie ici, Mademoiselle ? Vivez-vous avec vos parents ? Ou alors dans votre future belle-famille ? J'imagine qu'une jeune femme telle que vous doit avoir de nombreux plans d'avenir… »
À peine eut-il prononcé ces mots qu'une expression narquoise se peignit sur le visage de Gunda. Elle gloussa avec amusement :
« Oh, Monsieur… Vous manquez de subtilité, vous savez… Je n'ai pas de fiancé et mes parents sont bien loin. Je suis venue avec mon oncle. Lui et sa femme ont eu la bienveillance de m'héberger le temps que mes affaires soient réglées.
- Vous comptez rentrer en Allemagne ? s'étonna Torquil en ignorant délibérément le fait que la blonde avait vu clair dans son jeu. Le temps y est pourtant à l'orage… Il serait peut-être plus prudent pour vous de rester en Angleterre.
- Oh, je le sais bien. Mais mon pays m'appelle : je me suis déjà absentée trop longtemps. Demain, je serai partie. »
Elle n'était donc pas, contrairement à ce qu'il avait entendu, une sorcière fuyant les conflits. Ce n'était pas banal. Mais de toute façon, plus il lui parlait, moins il avait l'impression qu'elle l'était.
« Vous n'êtes donc pas une réfugiée ?
– Moi ? Je suis une enfant de la guerre, Monsieur. J'ai parfois l'impression que depuis que je suis née, elle se rappelle à moi. Peu importe, où je vais, je crois bien qu'elle me poursuit. La réalité du monde est terrible et, puisque j'ai appris que je ne pouvais pas me cacher, je préfère l'affronter. »
Ses mots furent accueillis par un instant de silence que Gunda finit par rompre :
« Mais ne parlons pas de choses tristes : cette soirée est tournée vers la fête, après tout. Et je dois bien avouer que je serais ravie, avant de partir, d'en apprendre plus sur… les sorciers anglais. »
Travers ne pouvait pas le nier : la demoiselle n'avait pas froid aux yeux.
L'endroit dans lequel il avait emmené Gunda était plutôt cosy. C'était une sorte de garçonnière qu'il gardait discrète. Encore une fois, l'infidélité n'était pas la chose la plus morale et la plus acceptée dans la société. Ce qui était plutôt compréhensif. Mais pour Travers, qui avait épousé sa femme plus par sens du devoir qu'autre chose, c'était bien dommage.
« Un verre ? proposa l'anglais en se servant un fond d'alcool.
- Qu'est-ce que c'est ? demanda la jeune femme en lui prenant la boisson des mains et en la mettant à la lumière. »
Travers fut quelque peu décontenancé par ce comportement, mais ne s'en formalisa pas. Il haussa les épaules et lui répondit :
« Du Whiskey Pur Feu.
- Hum… non merci, alors… Boire de l'alcool fort me donne de terribles migraines. »
Elle lui rendit son verre et partit s'asseoir sur le lit qui reposait dans un coin de la pièce. Elle croisa ses doigts sous son menton et le regarda d'un œil interrogateur tandis qu'il sirotait sa boisson. La soirée avait été quand même assez monotone et il espérait que la fin serait plus… intéressante.
« Je dois bien avouer que je n'ai jamais été douée en jardinage. Je me débrouille raisonnablement avec les potions les plus complexes, mais alors la botanique… Je suis très loin d'être une lumière. Par chance, une de mes amies cultive une roseraie chez moi avec quelques petits bonus, donc je peux en profiter de temps en temps. »
Travers se demandait bien pourquoi elle racontait ça à ce moment précis. Était-ce vraiment l'occasion idéale pour parler fleurs et autres affaires féminines sans importance ? Même à Poudlard, de toute façon, il n'avait jamais compris l'intérêt de passer son temps dans des serres pour rempoter telle ou telle plante.
« Vous avez déjà mangé de la Belladone ? l'interrogea-t-elle avec un sourire mielleux.
– Pardon ? Bien sûr que non !
- Eh bien, j'imagine qu'il faut une première fois à tout ! »
Alors qu'il allait répondre qu'il ne comprenait pas du tout de quoi elle voulait parler et qu'elle devenait quand même un peu inquiétante, il eut un léger vertige.
« Qu'est-ce que… bredouilla Travers en fermant les yeux et en les rouvrant frénétiquement. »
Sa vision devenait floue. Il tenta de faire quelques pas, mais tomba à genoux, vomissant dans le mouvement. Pendant ce temps, Gunda était tranquillement assise sur le bout du lit. Il remarqua tant bien que mal qu'elle avait quelque chose dans les mains : sa baguette. Quand l'avait-elle prise ? Pourquoi ne l'aidait-elle pas ? Puis soudain, la réalisation se fit dans son esprit : elle avait mis quelque chose dans son verre.
Ce fut ce moment que choisit la jeune femme pour se lever. Elle s'accroupit devant lui et lui releva le menton du bout des doigts. Quoi qu'elle ait peu pu lui administrer par la ruse, cela devait le faire halluciner. En effet, un des iris de Gunda était devenu d'un gris très clair.
« Torquil Travers, vous êtes définitivement un imbécile. Pour être honnête, je ne pensais pas que me débarrasser de vous serait si simple… Vraiment, vous, les Anglais, avez un problème lorsqu'il s'agit de votre île : vous semblez avoir l'impression que c'est une sorte de sanctuaire dans lequel vous êtes inattaquable. Ce n'est pas le cas, je vous l'assure. »
Lorsqu'il essaya d'articuler quelque chose, il ne fit que rendre le peu qu'il lui restait dans l'estomac, le tout mélangé avec du sang. Gunda s'écarta au dernier moment pour éviter de tacher ses vêtements. Sa situation était peu enviable. Il réalisa soudain, confusément, qu'il allait mourir. Il allait mourir dans une garçonnière qui paraissait soudain bien miteuse, en compagnie d'une étrangère qui paraissait de plus en plus masculine avec les minutes. Des convulsions commençaient à le prendre.
« S'il-vous-plaît, faites un peu attention. Vinda ne va pas apprécier si vous vomissez sur la robe qu'elle m'a prêtée.
– Qui… qui es-tu ? parvint-il à lâcher.
- Vous n'avez aucune petite idée ? Vous êtes sans aucun doute encore plus bête que je ne le pensais… Et dire que vous avez pensé pouvoir un jour nous attraper… Vous vous surestimez grandement. Enfin, c'était la dernière fois. Bonne nuit, Torquil. Nous nous reverrons en Enfer… ou peut-être pas. »
Et c'est ainsi que mourut celui dont l'ambition, toute sa vie durant, avait été d'obtenir la place de Ministre de la Magie. Lorsque le lendemain, il fut découvert par sa femme qui trouvait que c'était un petit peu exagéré de ne pas rentrer, elle trouva une petite carte juste à côté de la bouteille de Whiskey Pur Feu. Il était inscrit sur celle-ci : Avec mes hommages, Gellert Grindelwald. P.S. : Madame Travers, ne pleurez pas, vous méritez bien mieux qu'un homme avec si peu de considération pour votre personne.
Elle ne sut vraiment pas ce qui la surprit le plus dans cette histoire : que Grindelwald se soit métamorphosé en femme pour séduire son mari, ou bien qu'il lui donne son expertise dans le domaine conjugal.
N'hésitez pas à laisser un petit commentaire, ça fait toujours plaisir !
PS : cette histoire est également publiée sur Ao3 donc ne soyez pas surpris de la voir là-bas.
