La douleur. Leo savait que son état était au plus bas mais c'était plus fort que lui...il s'isola dans le sous-bois pour s'entraîner en se fichant éperdument des conséquences sur sa santé.

Ses coups de sabres étaient imprécis, lents mais toutefois pleins de déterminations. Au bout de quelques enchaînements, le leader tomba sur ses genoux. La respiration saccadée, une main tenant son bras, il serra la mâchoire.

- Si seulement j'étais plus fort... !

Des images lui revinrent à l'esprit : Shredder et sa lame furent les dernières choses qu'il vit avant de perdre connaissance. Et maintenant, le voilà dans cette forêt avec ses frères, April et Casey. Qu'allaient-ils devenir ? Leonardo sortit de sa bulle lorsqu'il entendit des pas rapides se rapprocher et sa tête se redressa lentement, il put à peine distinguer la couleur rouge du bandeau de son frère qui se précipita vers lui.

- Leo, qu'est-ce que tu fous ici ?! On te cherchais... ! T'as perdu la tête, tu n'es pas encore guéri !

Il criait, oui. Mais ce n'était pas de la colère, il semblait vraiment inquiet. Tout en se redressant lentement à l'aide de son frère, l'aîné haussa le ton en évitant le regard de Raphaël.

- Je voulais juste...m'entraîner.

- La seule chose que tu puisses faire pour l'instant est de prendre du repos, répondit le plus jeune.

Aussitôt que cette phrase fut prononcée, Leo' affronta alors le regard du ninja rouge en s'écartant de lui. Ce dernier le regardait avec confusion.

- MAIS NOUS AVONS PEU DE TEMPS... ! Nous ne pouvons pas rester ici...il faut retrouver maître Splinter, mettre Shredder hors d'état de nuire, arrêter les Krangs, sauver Karai et New York et... !

- JE SAIS !

Raph' prit son frère dans ses bras, dans l'espoir de le calmer mais aussi parce qu'il était plus inquiet que jamais pour lui. Cet idiot avait reprit connaissance il y a peu et il voulait déjà jouer les héros. Les yeux bleus de Leo s'écarquillèrent sous la surprise tandis que, en resserrant son étreinte, son petite frère reprit la parole.

- Je sais ce que tu ressens.. Comme April l'a dit, nous devons arrêter ce cauchemar ! ...mais...on ne peut pas te perdre encore une fois...on a besoin de toi, Leo.

Le dit Leonardo ne réagit pas mais se souvint d'une chose : Raphaël portant un regard constant sur lui. Il n'a pas quitté son chevet depuis qu'ils ont quitté New York. Alors, tout en le serrant contre lui, il murmura.

- Je te demande pardon...Raph'...

Le ninja au bandeau rouge passa la frêle épaule du leader par dessus les siennes et l'aida à marcher.

- Aller, rentrons...

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