L'univers et les personnages (sauf Luna de la Chouette, Sérifa de Cassiopée et Sol) appartiennent à Masami Kuramada.
? : « Aaaah ! »
Un cri de douleur venait de déchirer la nuit. Il provenait d'une petite maison en pierres, perdue dans les Pyrénées. Dans cette petite maison, il y avait un petit garçon dont les cheveux bruns défiaient la gravité et aux yeux bleus en forme d'amande. Ce garçon, c'était mon frère, Shura, et, à l'époque, il n'avait que huit ans. Il se tenait debout, à côté d'une femme allongée sur un lit, elle souffrait. En effet, elle était en train d'accoucher. Cette femme avait de longs cheveux bruns et de grands yeux bleus. C'était ma mère. Nous étions le 16 Janvier et, dehors, il y avait une énorme tempête de neige et la nuit commençait à tomber.
Shura : « Tiens bon, maman ! Papa va bientôt revenir avec la sage-femme ! »
La jeune femme tourna la tête vers son fils. C'était vraiment un bon garçon. Elle avait de la chance de l'avoir. Même quand tout était perdu, il restait toujours positif. Elle fut rapidement sorti de ses pensées par de nouvelles contractions. Elle le sentait, l'enfant allait bientôt naître. Ce n'était plus qu'une question de minutes désormais. Et, en effet, l'enfant naquit environ une demie-heure plus tard, sous les derniers rayons du soleil. C'est d'ailleurs pour cette raison que ma mère l'appela Sol (qui signifie soleil, en espagnol). Il avait de petits cheveux noirs, déjà et promettait d'avoir des yeux aussi grands que ceux de notre génitrice plus tard. Shura fut plus que soulagé de voir que l'enfant et notre mère se portaient bien. Mais, bientôt, ma mère ressentit de nouvelles contractions. Elle comprit rapidement qu'elle allait accouché d'un deuxième enfant. Des jumeaux allaient naître, par ce rude soir d'hiver. Ainsi, je naquis, bercée par les premiers rayons de la lune, ce qui me valut mon nom, Luna (lune en espagnol). Ma mère, suite à ce double accouchement, se sentit très faible.
Shura : « Regardes, maman, regardes-les. Ils sont tellement mignons.
Ma mère, dans un souffle, rempli d'amour et de tendresse : - Oui, Shura, ils sont adorables. Et ils auront la chance de t'avoir pour grand frère.
Shura, rougissant : - Merci maman. Mais, ils auront surtout la chance d'avoir la meilleure mère du monde. Moi, je devrais retourner voir mon maître, tu sais, pour mon entraînement …
Ma mère, toujours sur le même ton, quoi que plus fatigué : - Shura, il faut que tu me promettes que tu seras toujours là pour les protéger.
Shura, inquiet : - Mais, pourquoi, maman ? Tu seras là toi, hein ?
Ma mère, attrapant le poignet de mon frère : - Promets-le moi !
Shura, les larmes aux yeux : - Je te le promets, maman, mais arrête de faire ça, tu me fais peur.
Ma mère, nous prenant tous les trois dans ses bras : - Excuses-moi, mon ange, je ne voulais pas t'effrayer. Tu pourras leur dire que je les ai aimé au moment où j'ai posé les yeux sur eux. Tu leur diras, hein ? Tu es vraiment un bon garçon. Je t'aime, mon fils !
Shura : - Tu leur diras toi-même maman, tu en auras l'occasion, hein ? Maman ? Maman ? MAMAN ! »
Mais, notre mère venait de rendre son dernier souffle, délivrant ainsi son dernier message d'amour. Mon frère pleura énormément. Puis, notre père revint. Trouvant Shura, qui nous tenait toujours dans ses bras, au chevet de notre mère, il ne mit pas longtemps avant de comprendre ce qu'il s'était passé.
Notre père, passablement énervé : « Shura, donnes-moi ces bébés.
Shura, inquiet: - Pourquoi papa ?
Notre père, expulsant toute sa haine et sa rage : - Tu penses qu'ils méritent de vivre ? Après ce qu'ils ont fait à ta mère ?! Non, ils ne méritent que la mort pour leur crime ! Alors tu vas me faire le plaisir de me donner ces monstres immédiatement !
Shura : JAMAIS ! »
Il fonça sur notre père, nous serrant le plus fort possible contre sa poitrine. Notre père tenta de nous attraper, mais notre frère le renversa, grâce à son cosmos. Il courut dehors, à perdre haleine, pour semer son assaillant. Il arriva enfin à son lieu d'entraînement. Son maître et tous les disciples se retournèrent, en entendant nos pleurs.
Maître : « Shura, tu peux m'expliquer ce que ces bébés font là ? Nous sommes dans un lieu d'entraînement, pas dans une crèche ! »
Mon frère raconta alors à son maître toute notre triste histoire. Il écouta, puis une fois le récit terminé, il réfléchit. Shura était son meilleur élève, et jamais il n'aurait ramené ses frères et sœurs sur son lieu d'entraînement pour perturber son bon déroulement ou par simple caprice. Shura et les autres apprentis gardaient leurs yeux rivés sur leur maîtres. Les disciples espéraient que le maître renvoie Shura, cela les aurait débarrasser d'un concurrent de taille, Shura, le petit disciple parfait. Le maître regarda ses apprentis et comprit leurs attentes. Il soupira : il ne pouvait pas se résoudre à se séparer de Shura, en effet, pour lui, le jeune espagnol était le plus digne de porter le titre de chevalier d'or du Capricorne, titre réservé au chevalier le plus fidèle d'Athéna. Il se tourna alors vers Shura.
Maître : « J'accepte leur présence jusqu'à ce que nous trouvions une autre solution. Mais sache que tu devras t'en occuper seul, en plus de suivre ton entraînement.
Shura : - Je vous remercie, maître. Je promets de ne pas vous décevoir. »
Les autres disciples tachèrent de ne pas laisser transparaître leurs émotions, mais ils étaient déçus que leur plus grand rival ne soit pas éliminé. Shura s'en sortait bien, il pouvait nous garder, tout en continuant son entraînement. Mais cette situation ne dura pas longtemps. En effet, au bout de trois mois arriva un moment redouté : les disciples les plus âgés devaient passer un test. Si ils échouaient, ils devraient rentrer chez eux ou bien aller se trouver un autre maître pour prétendre à une autre armure. Mais, ceux qui réussiraient pourraient continuer à s'entraîner dans le but de maîtriser Excalibur de son bras droit. L'entraînement du futur chevalier du Capricorne se coupait en deux parties : la première consistait à acquérir Durandal, l'autre à maîtriser Excalibur. Ainsi, pour pouvoir réussir la première partie de l'entraînement, il fallait déjà se montrer capable d'utiliser Durandal grâce à un test, sinon, il était inutile de continuer l'entraînement, cela signifiait simplement que jamais l'apprenti ne pourrai devenir le chevalier d'or du Capricorne. Le test était plutôt simple à comprendre : il suffisait de réaliser l'exploit de Roland. A réaliser, c'était un peu plus difficile : le rocher à briser était impressionnant et ils devaient ensuite parvenir à toucher le rocher de Rocamadour en projetant leur cosmos. Mais, depuis aussi longtemps que le maître faisait passer ce test, jamais un seul apprenti n'avait été capable d'utiliser Durandal. Et, cette année, le résultat fut le même, aucun élève n'avait réussi à ne serait-ce que fissurer le rocher.
Certains mauvais esprits, qui avaient échoués, demandèrent à ce que Shura essaye cette année car il était privilégié par rapport aux autres (il avait eu le droit de quitter l'entraînement pour aller voir sa famille, lorsque sa mère était sur le point d'accoucher). Mais, le maître se montrait réticent à ce que Shura passe le test cette année car il pensait que ce dernier n'était pas encore prêt. Lorsque les autres commencèrent à prétendre qu'il ne méritait pas sa place d'apprenti, la sang de mon frère ne fit qu'un tour et il releva le défi. Les autres sourirent car il était entré dans leur jeu. Mon frère se plaça devant le rocher, arma son bras gauche et frappa. Rien ne se produisit. A part un horrible bruit d'os cassés. Le maître, en s'approchant de mon frère pour s'enquérir de son état regarda le rocher. Il écarquilla alors les yeux : mon frère avait réussi à fissurer le rocher, la fissure était à peine visible mais bien présente. Les disciples serrèrent les dents : le maître venait de déclarer que mon frère avait suffisamment fait ses preuves. Il avait gagné le droit de continuer son entraînement.
Le soir, mon frère rentra chez lui pour s'occuper de nous. Il avait le poignet bandé. Il s'accroupit en face de notre berceau. Nous nous sommes approchés de lui. J'ai regardé son poignet blessé. Je me suis penchée par-dessus le berceau pour essayer de l'attraper. Comprenant mes intentions, mon frère recula vivement son poignet de mes petites mains.
Shura : « Non, Luna, grand frère est blessé à ce poignet, si tu l'attrapes et que tu tombes, il ne pourra pas te rattraper. »
Sa réaction me déplut, alors je lui fis savoir en pleurant le plus fort possible. Pour me calmer, mon aîné me souleva tant bien que mal de son bras droit. J'en profitais alors pour lui saisir son bras blessé. Je le serrai de toutes mes forces et je sentais une grande chaleur m'envahir. Sans le savoir, je venais d'utiliser mon cosmos pour la première fois. Mon frère me regarda bizarrement. Il utilisa ses deux bras pour me remettre dans mon berceau.
Shura : « Je n'ai plus mal au bras. Luna, qu'est-ce que tu as fait ? »
Il n'attendait pas de réponse, mais comme je venais de me servir de mon cosmos pour le soigner, cela ne l'aurait pas étonné que je me mettes à parler. Ne comprenant pas ce qui se passait, je lui servis mon plus beau sourire.
Soudain, une grosse énergie fit son apparition dans la chambre. Mon frère se retourna vivement et se mit en garde. Un homme était apparu de nul part. Il portait une espèce de longue robe blanche, un masque de fer et un casque dorée ailé avec un petit dragon. La porte de la chambre s'ouvrit violemment. Le maître de mon frère, qui avait sentit ce cosmos, venait d'entrer. Il regarda mon frère, puis l'intrus. A cet instant, ces yeux s'écarquillèrent et il s'agenouilla.
Maître : « Grand Pope ! Que faites-vous là ? Avez-vous senti le cosmos d'Athéna vous aussi ?
Grand Pope : - Oui, j'ai senti ce cosmos. Mais, bien qu'il soit proche de celui d'Athéna, ce cosmos n'était pas celui de notre déesse. C'était celui de la Chouette. »
Il se tourna alors vers nous. Son regard s'arrêta sur mon frère.
Grand Pope : « Qui es-tu ?
Shura : - Mon nom est Shura. Je suis l'un des disciples prétendant à l'armure d'or du Capricorne.
Grand Pope : - Dis-moi, Shura, lequel d'entre vous trois a émis ce cosmos ? »
Shura ouvrit ses lèvres comme si il voulait répondre, mais les referma aussitôt. Après tout, il ne savait rien de ce Grand Pope et n'avait aucune idée de ce qu'était la Chouette. Si il parlait, il me mettrait peut-être en danger. Il détourna le regard et s'enferma dans le mutisme.
Maître : « Shura, si tu sais quelque chose, tu ferais mieux de le dire. Le Grand Pope n'a pas de temps à perdre, en tant que représentant d'Athéna sur terre, il a d'autres choses à faire.
Shura, après un instant de réflexions : - Qu'est-ce que la Chouette ? Et qu'est-ce que vous lui voulez ?
Grand Pope : - La Chouette est la messagère d'Athéna, elle l'aide à protéger le monde en tenant un rôle de diplomate. Notre déesse l'envoie sur terre pour nous prévenir, avant de se réincarner. Je dois la ramener au Sanctuaire en Grèce, où elle sera en sécurité. »
Shura se mordit la lèvre. Ici, je n'étais absolument pas en sécurité. Bien qu'il ne soit jamais loin, il pouvait arriver absolument n'importe quoi le temps qu'il arrive. Mais, au moins, nous étions tous les trois, ensemble. Alors qu'en Grèce, je me retrouverai entourée d'inconnus, lui ne pouvait pas aller au sanctuaire tant qu'il n'avait pas fini son entraînement. Et combien de temps s'écoulerait avant qu'il ne puisse me revoir ? Mon frère me regarda avec une lueur triste et inquiète dans les yeux. Il me prit dans ses bras.
Maître, surpris : - Shura, comment peux-tu utiliser ton bras gauche ? Il était cassé …
Shura, chuchotant à mon oreille : « N'aie pas peur Luna. Je te promets de devenir le chevalier du Capricorne rapidement et je te rejoindrais en Grèce. (S'adressant aux adultes) C'est Luna qui as guéri mon bras grâce à son cosmos. C'est elle la source du cosmos que vous avez ressenti. »
Le Grand Pope tendit les bras pour m'attraper, mais mon frère recula, me serrant plus fort contre lui. Le Grand Pope resta perplexe.
Maître, en colère : « Shura, je peux savoir à quoi tu joues ?
Shura : - J'accepte que vous l'emmeniez avec vous mais à une seule condition.
Maître : - Shura, comment oses-tu être aussi insolent avec …
Grand Pope : - Non, ce n'est rien. Alors, jeune homme, quelle est ta condition ?
Shura : - Je ne peux pas accompagner ma sœur, elle vivra un certain temps sans son frère aîné. Mais, je vous supplie de ne pas la priver de son jumeau. Voilà ma condition : je vous confirai Luna uniquement si vous emmenez Sol avec elle. »
Le Grand Pope émit un petit souffle amusé devant l'audace de mon frère, tandis que le maître en restait bouche bée.
Grand Pope : « Très bien, jeune homme, j'accepte ta condition. Ne t'inquiète pas, les prêtresses du Sanctuaire prendront grand soin de ton frère et de ta sœur.
Shura, attrapant Sol et nous remettant à son interlocuteur : - Merci. »
Et le Grand Pope nous téléporta, nous emmenant loin de notre aîné.
Un an et demi plus tard
Prêtresse 1 : « Princesse Luna, Sol, où êtes-vous ?
Prêtresse 2 : - Où sont passés ses deux sales gamins encore ?
Prêtresse 1 : - Oh, arrêtes, ils ne sont pas aussi abominables que ça.
Prêtresse 2 : - Arrêtes de tout le temps prendre leur défense, ils passent leur temps à nous faire tourner bourrique ! Ils sont insupportables.
Prêtresse 1 : - C'est vrai qu'ils ont leurs petits caractères, surtout la princesse Luna. Mais de là à dire qu'ils sont insupportables, tu exagères. Et puis ce ne sont que des enfants.
Prêtresse 3 : - Bon, une fois que vous aurez fini de vous disputer, vous viendrez peut-être m'aider à les chercher. »
Les trois femmes sortirent du temple. Comme tous les jours, elles me cherchaient car elles refusaient de me laisser plus de 5 secondes sans surveillance, de peur qu'un malheur m'arrive. Mais, moi, je voulais juste passer un peu de temps avec mon frère, sans personne pour nous étouffer. Ce jour, nous nous étions cachés dans le jardin attenant au temple, derrière un parterre de lys. Après m'être assurée qu'il n'y avait personne, je sortis de ma cachette, suivie de Sol.
Sol : « Tu penses qu'elles vont revenir ?
Moi : - Pas avant un petit moment à mon avis. »
Nous nous lançâmes alors un sourire entendu. Nous allions enfin pour sortir du temple. Que pouvait-il y avoir de l'autre côté de ces murs pour que nous n'ayons pas le droit d'en sortir, même accompagnés ?
Nous nous avancions donc vers le fond du jardin et escaladions le mur. Mon frère m'aida à monter et, lorsque je me retournais pour lui tendre la main, il hésita.
Sol : « Tu es sûre que c'est une bonne idée, Luna ?
Moi : - Tu ne vas pas te dégonfler maintenant ? Serais-tu une poule mouillée ? »
A ces mots, mon jumeau tiqua et, en me lançant un regard plein de défi, me saisit la main pour grimper sur le mur. A peine arrivé à mes côtés, il se laissa glisser de l'autre côté du mur et se mit à courir.
Sol : « On va voir qui c'est la poule mouillée ! Le dernier arrivé en haut de ses rochers !
Moi : - Eh attends ! Tricheur ! »
Il arriva évidemment, en haut des rochers avant moi.
Sol : « Luna, viens voir, dépêches-toi. »
Je montais aussi vite que possible pour le rejoindre. Foutue robe. J'enviais mon jumeau de pouvoir mettre des pantalons, chose qu'on m'interdisait. Une fois arrivée à sa hauteur, je regardais ce qui lui procurait tant de joie. C'était un chemin. Escarpé, mais il permettrait de descendre. Notre aventure continuait. Nous descendîmes alors la colline sur laquelle se trouvait le temple dans lequel nous avions grandi. Enfin, nous avions pu sortir du jardin. Nous allions découvrir le monde extérieur.
Une fois arrivés au bout du chemin, nous fîmes plutôt déçus du spectacle : pas de monstres prêts à nous attaquer, pas de ravins dans lequel nous aurions pu tomber et nous blesser. Alors, pourquoi nous avait-on interdit de quitter le temple ? Nous vîmes, au loin, une foule se rassembler. Nous nous approchâmes. Une fois que nous l'avons rejoint, nous sentîmes une main se poser sur nos épaules.
Garde : « Qui êtes-vous ? Vous êtes trop jeunes pour être les disciples d'un chevalier, alors que faîtes-vous là ?
? : - Ce sont mon frère et ma sœur, merci de les avoir rattrapés. »
Nous nous retournâmes tous les trois en même temps vers le nouvel intervenant. C'était un enfant, aux cheveux châtains clairs et aux yeux noirs. En le voyant, le garde sourit.
Garde : « Oh, c'est toi, Aiolia. Ainsi, le chevalier Aioros n'est pas ton seul frère. Bon, filez, et fais plus attention à tes cadets la prochaine fois.
Aiolia, souriant : - Promis. »
Il nous prit par la main et nous entraîna dans le Colisée. Nous prîmes place dans les gradins, au premier rang. Le jeune garçon qui nous avait permis de passer s'assit à nos côtés.
Aiolia : « Moi, c'est Aiolia. Je suis un apprenti pour l'armure du Lion. Et vous, comment vous vous appelez ? Et qu'est-ce que vous faîtes tout seuls ici ? Vous venez voir le nouveau chevalier d'or qui va arriver ? »
Je me tournai vers mon frère.
Sol, chuchotant : « Luna, qu'est-ce qu'on fait ?
Moi, chuchotant aussi : - T'inquiètes pas frérot, je m'en occupe. »
Aiolia nous regardait avec un regard interrogateur. Hors de question de lui révéler notre véritable identité si son frère était chevalier.
Moi : « Moi, c'est Céliane et voici mon frère Hélio. Nous sommes des orphelins et nous avons été recueilli par le chevalier du Dixième Temple. »
Après tout, je ne lui mentais qu'à moitié. J'avais juste traduit nos prénoms en grec. Quand à mon histoire avec le Dixième Temple, ce n'était pas tout à fait faux, Shion nous avait, une fois, raconté que nos parents été morts et que, désormais, nous vivions dans le Dixième Temple car son futur propriétaire était notre tuteur. Nous ne l'avions jamais vu. C'étaient uniquement les prêtresses du Sanctuaire qui s'occupaient de nous. Aiolia resta bouche bée et nous regarda, incrédule.
Aiolia : « Tu te moques de moi Céliane ?
Moi : - Non, pourquoi ?
Aiolia : -Parce que le chevalier que nous attendons est justement le chevalier qui occupera le Dixième Temple. »
A ces mots, mon cœur rata un battement. Il était là. Ce tuteur dont Shion nous avait tant parlé daignait enfin donner signe de vie et venir nous voir. En y repensant, les prêtresses avaient évoqué le fait que nous devions rejoindre le Grand Pope pour accueillir une personne importante. Alors, c'était pour l'accueillir lui. Aiolia commençait à nous regarder, perplexe au sujet de la véracité de l'histoire que je lui avais raconté en voyant mon visage surpris. Je ne dus notre salut qu'à Sol.
Sol : « Mais si, rappelles-toi Céliane, il nous en a parlé ce matin. Il nous a dit que nous allions changer de maison. »
Aiolia parut convaincu par l'intervention de mon frère. Sauvés. Soudain, quelque chose me revint à l'esprit.
Moi : « Dis, Aiolia, est-ce que ton frère vas nous rejoindre ?
Aiolia : - Non, il devra rester aux côtés du Grand Pope durant la cérémonie. Mais, ne t'inquiètes pas, tu auras l'occasion de le rencontrer, il est le gardien de la Neuvième Maison. »
Ouf, il ne viendrait pas. Heureusement, car seuls Shion, les gardiens de la Troisième et de la Neuvième Maisons, ainsi que quelques gardes et prêtresses, connaissent mon visage. Personne ne nous reconnaîtra. Personne ne dira à Shion que nous sommes sortis de notre Temple sans autorisation. Soudain, des cors retentissent. Tout le monde dans le Colisée se tait. Enfin, presque j'entends des gens qui murmurent.
Personne 1 : « Il paraît que le chevalier du Capricorne n'a que 10 ans. Incroyable qu'il ait obtenu son armure si jeune, pas vrai ?
Personne 2 : - Oui, c'est vraiment surprenant. Il doit vraiment être impressionnant.
Personne 3 : - Et ce n'est pas la seule surprise à laquelle on aura le droit aujourd'hui !
Personne 2 : - Ah bon ?
Personne 1 : - Oui, il paraît que le Grand Pope va présenter la messagère d'Athéna à tous les chevaliers.
Personne 3 : - Oui, le futur chevalier de la Chouette. Il paraît que ce n'est encore qu'un petit bout de rien du tout mais qu'elle a déjà un cosmos immense. Holala, j'ai vraiment hâte d'y être. »
La Chouette ? Mais, c'était comme ça que Shion m'appelait des fois. J'avais vraiment fait une grosse bêtise. Tant pis, il n'avait qu'à pas me garder enfermée dans ce stupide temple. Ça lui apprendrait. Tandis que je pensais à lui, il apparu dans le Colisée et attendit que le silence fut le plus total avant de prendre la parole.
Shion : « Chers chevaliers, chers visiteurs, nous sommes aujourd'hui réunis pour accueillir un nouveau chevalier d'or, appartenant ainsi à l'élite des chevaliers d'Athéna. Mais, je tenais d'abord à vous prier d'excuser l'absence de la messagère d'Athéna, qui, malgré son jeune âge, possède déjà un sacré caractère et qui a décrété n'avoir envie de voir personne. J'espère tout de même pouvoir vous la présenter au plus vite. Enfin, ce malencontreux incident ne nous empêche pas d'accueillir parmi nos rangs un nouveau chevalier : Shura, chevalier du Capricorne. »
Et, il apparut sous les applaudissements. Le voilà, mon fameux tuteur, le terrible gardien de la Dixième Maison. Certains exprimèrent leur déception : finalement, il n'avait rien de spécial, c'était juste un gamin de dix ans, brun avec des yeux en amande, il n'était pas le géant auquel tout le monde s'attendait. Je ne pus m'empêcher de sourire. Sol, quand à lui, ne cessait de nous regarder successivement. Son petit jeu commençait à m'énerver, c'est pourquoi, je me tournais vers lui.
Moi, chuchotant : « Qu'est-ce qui ce passe Sol ?
Sol, chuchotant : - C'est marrant, tu as les mêmes yeux que lui, Luna.
Moi, chuchotant, vexée : - Et toi, tu as les mêmes cheveux. »
Mon frère m'adressa alors une mine boudeuse. Mais qui pouvait bien être ce tuteur pour que nous ayons des éléments physiques en commun ?
Après de longs discours, la cérémonie prit fin. Nous nous levâmes et suivîmes Aiolia pour sortir du Colisée, où il ne restait plus que Shion et les trois chevaliers d'or. Soudain, Aiolia nous entraîna à l'opposé de la sortie.
Sol : « Aiolia, qu'est-ce que tu fais ?
Aiolia : - Vous n'avez pas envie de savoir ce qu'ils peuvent bien se raconter ?
Moi : - Et si ils nous remarquent ?
Aiolia : - On dira que je suis venu voir mon frère et que vous êtes venus retrouver Shura. »
Super ! Finalement, mon histoire allait nous créer plus d'ennuis que de nous en sortir. Nous nous arrêtâmes derrière un colonne et écoutâmes la conversation des quatre hommes.
Shion : « Chevaliers, je suis au regret de vous annoncer la disparition de la Chouette.
Shura : - Comment ça, elle a disparu ?
Shion : - Shura, je suis désolé, mais les prêtresses l'ont laissée seule cinq minutes avec son frère et, depuis, elles n'arrivent pas à la retrouver.
Shura : - Quoi, mais vous m'aviez promis qu'elle ne risquait rien, qu'elle était en sécurité ici ?
Saga : - Ne t'inquiètes pas, ce n'est sûrement rien de grave. Elle a peut-être réussie à s'enfuir du temple et elle s'est perdue dans le Sanctuaire.
Aioros : - Oui, ce n'est certainement rien de grave. On la retrouvera vite.
Shura : - Et Sol ? Sait-il où est sa sœur ? Il est tout seul dans le temple ? Il doit être mort de peur ?
Shion : - Sol a disparu aussi. Il est plus que probable qu'il soit avec sa jumelle, ils sont inséparables. Quoi qu'il en soit, je vous demande de les retrouver, tous les deux et ce, sans éveiller les soupçons des autres. Je ne veux pas créer la panique générale. Je vous aiderai volontiers, mais une autre mission beaucoup plus importante m'attend. »
Nous étions tous les deux blêmes. Notre disparition avait l'air de causer beaucoup de soucis. Soudain, Aiolia se tourna vers nous.
Aiolia : « J'ai une idée et si on allait les aider ? »
Mauvaise idée, très mauvaise. Mais, nous n'eûmes pas le temps de protester que déjà Aiolia courait vers son frère.
Aiolia : « Grand frère, grand frère !
Aioros, se retournant vers son frère : - Aiolia ? Qu'est-ce que tu fais là ? Écoutes, je n'ai vraiment pas le temps de jouer avec toi, je dois régler un problème très important.
Aiolia : - Oui, je sais, j'ai tout entendu. Mais je veux venir t'aider avec mes deux nouveaux amis, Céliane et Hélio.
Aioros : - Comment ça, tu as tout entendu ? Tu écoutes aux portes maintenant ? Et puis, que veux-tu que tes amis fassent, ils ne sont pas plus âgés que … »
Les trois chevaliers nous regardaient. Ils n'avaient pas porté attention à nous car nous nous étions cachés derrière Aiolia, mais ce dernier nous avait désignés. Nous étions maintenant le centre d'attention.
Aioros : « … la princesse Luna et Sol ! Mais, enfin que faîtes-vous ici ? Tout le monde vous cherche ?
Saga : - Tu vois Shura, tout s'arrange. »
Ce dernier n'arrivait pas à articuler une seule syllabe, tellement l'émotion était forte. Enfin, il revoyait ses cadets. Nous avions grandi : Sol avait désormais de grands yeux bleus et les mêmes cheveux que lui quant à moi, j'avais des yeux bleus, en amande comme lui, et de longs cheveux bruns et lisses. Il se croyait dans un rêve. Il courut vers eux pour nous prendre dans ses bras.
Shura : « Je vous retrouve enfin ! Je m'étais fait un sang d'encre ! Petit frère, petite sœur, ne me refaites plus jamais une peur pareille ! »
Ainsi, ce fameux Shura était notre frère. Et il arrivait comme ça, comme une fleur, sans explication. J'avais bien l'intention de lui en faire voir de toutes les couleurs, histoire qu'il regrette un peu de nous avoir abandonnés. Une fois que notre aîné relâcha son étreinte, je regardais mon jumeau avec un air malicieux. Il me retourna mon regard. Et, d'un coup, nous commençâmes à courir dans deux directions opposées. Les trois chevaliers eurent un petit moment de latence, dû à la surprise. Puis, ils commencèrent à essayer de nous rattraper, ne voulant pas que nous leur réchappions encore une fois. Mais, grâce à notre petite taille, nous avions pu leur échapper facilement. Nous nous étions retrouvés sur une plage, à côté du Sanctuaire et nous avions entrepris de monter en haut de la falaise qui la surplombait. Une fois arrivés en haut, nous avions à peine eu le temps de nous asseoir, qu'un cosmos menaçant se manifesta derrière nous. Soudain, la falaise s'affaissa et nous étions précipités vers la mer. Je n'eus que le temps d'entrapercevoir notre assaillant en me retournant : il avait les cheveux blancs, coiffés de la même manière que ceux de Saga, et les yeux rouges. La seule chose dont je me souviens ensuite, c'est la chute, Sol qui s'éloignait de plus en plus de moi, et la mer, qui remplissait mes poumons. Alors ça allait finir comme ça ? J'allais mourir noyée ? Seule ? Sans rien avoir fait de ma vie ? Je me souviens du manque d'air et puis, ensuite, c'est le noir, le vide complet.
Lorsque je me suis réveillée, j'étais étendue sur le sable. J'entendais un voix. C'était celle de Aiolia. Tiens, il n'était pas seul. Son frère parlait aussi.
Aioros : « Allez, tient bon Luna. »
Je ne restais pas longtemps consciente.
Lorsque je me suis réveillée à nouveau, j'étais allongée sur un lit. Je me suis redressée pour m'asseoir. Je regardais autour de moi, quand la porte s'ouvrit.
Aiolia : « Grand frère, grand frère ! La princesse s'est réveillée ! »
Le chevalier du Sagittaire arriva. Il regarda son frère, puis, il posa son regard sur moi et me sourit.
Aioros : « Comment vous sentez-vous, princesse ?
Moi : - Bien. Mais je voudrais voir mon frère !
Aioros : - Bien sûr. Si vous pouvez marcher, nous allons rejoindre Shura tout de suite.
Moi : - Je parlais de Sol ! »
A ces mots, le visage de mon interlocuteur se décomposa.
Moi : « Sol était avec moi, je veux le voir tout de suite.
Aioros : - Malheureusement, princesse, votre jumeau n'était pas à vos côtés lorsque nous vous avons retrouvé sur la plage.
Moi : - Mais, quelqu'un l'a bien retrouvé, non ?
Aioros, hésitant : - Oui …
Moi, inquiète par le ton du chevalier : - Où est mon frère ?! »
Aioros marmonna quelque chose, puis, il m'entraîna vers le Dixième Temple. Saga et Shura étaient déjà présents, ils se tenaient devant une sorte d'autel. En me voyant, Shura se rua sur moi et me serra fort dans ses bras. C'est alors que j'apperçus ce qui se trouvait sur l'autel : un drap blanc, recouvrant quelque chose à la forme humaine. Je me dégageais de l'étreinte de mon frère et marchais, comme hypnotisée, vers l'autel. Une fois arrivée devant, je tirais le drap pour voir ce qu'il y avait dessous. Je ne pus retenir un cri de surprise. Sol était là, allongé, les yeux clos, le peau pâle comme si il était malade. Je pris sa main : elle était raide et froide.
Moi : « Sol, frangin, réponds-moi. Réveilles-toi. Ouvres les yeux. Fais quelque chose s'il te plaît !
Shura, posant une main sur mon épaule : - Luna, Sol ne peut pas te répondre, il ne peut pas bouger. Il ne peut plus rien faire et nous ne le pourra jamais.
Moi, les larmes aux yeux : - Non, c'est faux !
Shura, attrapant mon autre épaule et s'agenouillant pour me faire face : - Je suis désolé petite sœur, mais lorsque nous l'avons retrouvé, il était déjà trop tard. Nous n'avons rien pu faire …
Moi, m'écriant : - Tu mens ! Il n'est pas trop tard, il va se réveiller, il va …
Shura, avec toute la tendresse du monde : - Petite sœur …
Moi, me libérant de l'étreinte de mon aîné : - Et arrêtes de m'appeler petite sœur, je n'ai qu'un frère et c'est Sol ! Tu ne représentes rien pour moi ! »
Je courrais alors me réfugier dans ma chambre, y pleurer à chaude larmes. Après un long moment, ma porte s'ouvrit. Je me retournais pour voir qui était l'intrus. C'était Aioros. Je replongeais alors ma tête dans les coussins.
Moi : « Vas-t-en !
Aioros, s'asseillant à mes côtés : - Princesse, vous ne devriez pas rester toute seule. Vous avez perdu un frère aujourd'hui, mais vous en avez retrouvé un autre. Allez-le rejoindre …
Moi, faisant face au chevalier : - J'ai retrouvé un frère ? Mais, je ne connais même pas ce garçon ! Je ne sais rien de lui !
Aioros, posant une main sur ma joue : - Lui non plus ne sais rien de vous. Mais il n'attend que l'occasion de vous rencontrer, d'en savoir plus sur vous. Il ne vous connaît pas, mais il tient déjà énormément à vous …
Moi : - Si il tient tant que ça à moi, pourquoi m'a-t-il abandonné toutes ces années ?
Aioros, passant son bras autour de mes épaules : - Il n'avait pas d'autre choix. Il devait terminer son apprentissage si il voulait vous revoir un jour. Si il n'était pas devenu chevalier, il n'aurait jamais pu vous rejoindre au Sanctuaire. Même si vous êtes trop jeune pour comprendre tous les enjeux qui vous représentez et les raisons qui l'ont poussé à prendre cette décision, vous comprendrez plus tard. Et puis, vous pensez vraiment être la seule à souffrir de la perte de Sol ? Dites-vous que vous avez perdu un frère aujourd'hui. Je suis sûr que vous n'avez pas envie d'en perdre un deuxième. »
Sur ces mots, il se leva et quitta la pièce. Je me retrouvais ainsi seule, assise sur mon lit. Ses dernières paroles me faisaient réfléchir. Je finis par décider de me lever et de sortir de ma chambre. Je regardais dans toutes les pièces. Je finis par le trouver dans la cuisine. Il était assis à la table et sa tête était baissée, le regard vide. Je m'approchais doucement, sans faire de bruit. Arrivée devant lui, il ne remarqua même pas ma présence, tant il était perdu. Aioros avait raison, Sol n'était plus à mes côtés, mais Shura était là, lui. Et j'avais besoin de lui comme il avait besoin de moi. Je lui posais alors ma main sur son bras droit. Il releva la tête et me jeta un regard étonné.
Moi : « Grand frère, ... »
Shura se jeta alors sur moi et me serra de toutes ses forces. Je lui rendis son étreinte.
