Alors déjà un grand bonjour à toutes les personnes qui passeront par ici, ceci est une réécriture de mon ancienne fic " des étoiles plein les yeux ", les évènements ne seront pas tout fait à semblable mais une réécriture ca sert bien à ça non ? Changer ce qui n'allait pas dans la première version ...
Je tiens encore à m'excuser auprès de mes anciens lecteurs pour avoir laissé la première version à l'abandon mais j'espère que celle ci vous conviendra tout autant. Et pour les nouveaux lecteurs bienvenue à vous, j'espère que vous aimerez ^^
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CHAPITRE 1
Je l'ai su depuis le début, à peine mes yeux se sont-ils posés sur elle que déjà les affres de la passion m'engloutissait. On ne peut résister à son destin et je n'ai pas fait exception à la règle. J'ai eu beau lutter, être aveuglé par les choses qui m'entouraient une seule constante revenait sans cesse, elle. Son sourire, son odeur, sa façon de parler, de bouger tout ça était une véritable torture pour moi. On dit souvent qu'une seule personne peut changer toute votre vie, je n'y croyais guère jusqu'à ce début d'année mais un seul regard a réussi à chambouler toute mon existence. Ce n'est pas moi qui l'ait trouvé, ce n'est pas non plus elle qui l'a désiré, c'était tout simplement ce qui devait arriver. Elle est mon âme sœur, la seule personne au monde à pouvoir comprendre réellement qui je suis, et tant qu'elle voudra de moi je serais là pour elle. Elle a été mon rayon de soleil, ma bouée de sauvetage dans ce monde et il n'y a rien que je ne ferais pour son bonheur. Je l'aime et c'est la seule certitude que j'ai. Pourtant aujourd'hui j'ai peur, des personnes se dressent entre nous, et même si j'ai confiance en elle je crains qu'elle ne puisse pas réussir à surmonter tous les problèmes que notre couple a engendré. Si j'étais raisonnable je partirais, je lui faciliterais les choses, mais depuis que mes lèvres se sont posées sur les siennes pour la première fois j'ai arrêté de l'être.
Je la veux, elle, et je suis prêt à tout pour la garder à mes côtés. Elle est mon oxygène, ma raison de vivre, et c'est pour ça qu'en ce jour j'ai décidé d'agir. Avant de vous en dire plus, laissez moi me présenter. Rémus John Lupin pour vous servir. L'histoire que je vais vous raconter n'est pas la mienne, ce n'est pas non plus la sienne, c'est la nôtre. Une succession d'évènements sur lesquels nous n'avions aucun contrôle et qui aujourd'hui nous amène à ce point de non retour. Pour que vous compreniez ce que j'ai l'intention de faire il faut d'abord que je commence par le début. Ne me jugez pas sur les apparences, abstenez vous d'émettre le moindre commentaire sur les actes perpétrés durant cette année tant que vous ne connaîtrez pas l'entière vérité. Il n'y a qu'une seule chose que vous devez avoir en tête, tout ce que j'ai fait je l'ai fait pour elle.
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C'était un jour pluvieux, un jour banal sur Londres en somme. Le train s'apprêtait à partir alors que sur le quai c'était l'effervescence, les parents finissaient de dire au revoir à leurs enfants qu'ils ne reverraient pas avant les prochaines vacances de Noël. Cela me projetait bien loin en arrière, à l'époque où j'étais encore un tout jeune garçon qui s'apprêtait à faire sa première année de scolarité à Poudlard. Ma mère m'avait accompagné, comme toutes les années suivantes d'ailleurs, et voilà que maintenant je revenais mais cette fois ci en temps que professeur. Dumbledore nous avait demandé à moi et Sirius de venir pendant une année exceptionnellement assurer les cours de défense contre les forces du mal et de sortilèges. Comment aurions nous pu refuser ? Nous devions tout à cet homme, moi particulièrement. A mesure que le flot d'élèves s'engouffraient dans le train, j'entendais leur rire venir traverser la cloison de mon compartiment pour se répercuter en écho dans toute ma cabine. Ils étaient si insouciants, et par de nombreux côtés je leur enviais cette manière d'être. Ils ne se doutaient pas encore de ce qui les attendaient à l'extérieur, de la guerre qui commençait, ni même du monde tel qu'il était réellement. Ils étaient jeune, les seules choses auxquelles ils pensaient étaient des préoccupations purement adolescentes.
En soupirant, je me laissais retomber contre le dossier de mon siège. Ma valise soigneusement rangée était placée dans le filet destiné aux bagages, un livre était posé à ma droite mais pour le moment je n'avais aucune envie de commencer cette lecture. J'attendais, les yeux rivés sur le spectacle de cette foule grouillante. Déjà six ans que j'avais quitté cet univers confortable pour les petits appartements miteux qui m'étaient proposé en échange de mon maigre salaire de bibliothécaire. J'avais vécu dans le monde moldu pour ne pas avoir à révéler ma véritable nature à mes employeurs mais cela me contraignait aussi à devoir cacher l'existence de mon diplôme. Qu'importe d'être le major de promotion dans une école que personne ne connaît. Le sifflement furieux de la locomotive résonna dans la gare et les derniers retardataires se hâtèrent de monter dans le train. Sirius avait été plus malin que moi en évitant le trajet par les rails. En même temps j'attendais avec impatience de voir la tête de Minerva quand mon meilleur ami arriverait sur une moto volante qu'il avait soigneusement trafiqué. Comme toujours il ne manquerait pas de faire parler de lui, mais c'était sa nature, et il suffisait de s'y habituer.
Plongé dans mes pensées je n'entendis même pas la dispute qui venait d'éclater dans le couloir un peu plus loin, ni même les bruits que produisaient la course effrénée d'une élève tentant d'échapper à ses poursuivants. A vrai dire la seule chose qui me fit tourner la tête fut d'entendre la porte de mon compartiment s'ouvrir et se refermer à toute vitesse. Une jeune fille se tenait là devant moi, debout adossée contre la paroi qui servait d'ouverture, elle tentait vainement de reprendre son souffle. Je ne savais même pas si elle avait remarqué que quelqu'un d'autre se trouvait ici étant donné qu'elle gardait obstinément les yeux clos. Ses cheveux noirs cascadaient le long de ses épaules, de ses bras alors que de fines gouttelettes s'écrasaient au sol au rythme de sa respiration. Son jean était trempé, ainsi que son blouson mais ce qui me frappait le plus c'était la douceur de ses traits. Elle possédait une peau étonnamment blanche, même pour quelqu'un qui vivait en Angleterre, et la couleur de ses cheveux ne faisait que renforcer le contraste d'avantage. Sans dire un mot elle a dégagé les quelques mèches qui venaient se placer devant ses yeux avant de se rendre compte de ma présence.
Pendant quelques instants elle est restée interdite et cela m'a donné l'occasion d'étudier la couleur de ses iris. Un mélange de vert et de doré fascinant, quand elle s'est rendu compte que je la fixais de manière peu courtoise elle a réagi et sur le moment je me suis senti un peu stupide. Qu'est ce qui me prenait de détailler une élève à ce point ? Peut être parce que je ne m'étais pas rendu compte tout de suite qu'elle en était une. La seule solution qui me restait était de réagir moi aussi. D'un bond je me relevais lui tendant la main.
- Rémus Lupin
A peine cela fut-il fait que je me sentais d'autant plus stupide. Depuis quand serrait-on la main d'une élève ?! Elle a esquissé un mince sourire avant de me rendre ma poignée de main. Elle allait me répondre, j'allais connaître son prénom quand la porte du compartiment s'est une nouvelle fois ouverte. Sur un adolescent cette fois ci. Il a semblé surpris en nous voyant main dans la main mais cela n'a duré que quelques secondes avant qu'il n'éclate de rire.
- Décidément tu ne peux t'empêcher de faire des ravages Cassie Chérie
A peine ses mots furent-ils prononcés qu'elle relâcha ma main de façon brutal, comme si le contact l'avait instantanément brûlé. Elle me jeta un dernier regard avant de sortir accompagné de son ami. Je ne savais pas vraiment quoi en penser. Les choses comme ça ne m'arrivaient jamais en règle général, j'étais toujours parfaitement maître de moi-même, j'évitais les contacts au maximum et voilà que là je faisais durer une simple poignée de main bien trop longtemps pour que cela soit perçu comme totalement innocent. Cette année s'annonçait prometteuse, et pas vraiment du bon côté.
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J'aimais Poudlard, le château représentait sans aucun doute ma deuxième maison. Ici je n'avais plus besoin d'être sur mes gardes, pas obligé de me plier aux bonnes convenances je pouvais tout simplement être moi. Mes amis étaient la chose la plus importante à mes yeux, je les avais connu en première année et depuis ils ne m'avaient jamais fait faux-bonds. Je les aimais autant qu'ils m'aimaient, et rien ne pourrait jamais changer ça. C'était ma dernière rentrée et je repensais avec nostalgie à la première fois que mes pieds avaient foulé le sol de cet édifice. Tout le monde s'attendait à ce que je sois réparti à Serpentard, que je suive les traces de mon frère Regulus et de mes cousines avant lui mais le choipeau en a voulu autrement. Il voyait en moi l'âme d'une lionne, des ressemblances frappantes avec mon autre frère. Au début je ne savais pas vraiment quoi en penser, je ne voulais pas ressembler à Sirius, j'aurais préféré suivre l'itinéraire qui était tout tracé devant moi depuis ma naissance mais finalement je ne regrette pas. Si je n'avais pas été réparti à Gryffondor jamais je n'aurais connu Victoria et Alexandre, et jamais la vie ne m'aurait paru aussi amusante.
- Encore dans tes pensées ma belle ? Laisse moi deviner c'est le bel apollon du train qui te met dans cet état ?
- J'ai bien entendu les mots bel apollon ? Et dire que me tu cachais ça Cassie. Je suis pourtant ta meilleure amie j'ai le droit de savoir tout ce qui te concerne de près ou de loin. Alors ?
La seule chose déplaisante avec ces deux là était sans nulle doute leur façon de se mêler de ma vie sentimentale. Il suffisait que je parle ou entre en contact avec le moindre garçon pour qu'immédiatement leur imagination s'enflamme.
- Figure toi que j'ai retrouvé notre amie ici présente main dans la main avec un mystérieux inconnu. Ils étaient sur le point de s'embrasser, ah tu aurais du voir ça Victoria, je regrette de les avoir interrompu d'ailleurs. Ils étaient si mignons.
- Comme toujours Alexandre tu enjolives les choses soupirais-je
- Alors il n'y avait pas de garçon ? Demanda Victoria perplexe
- Si mais il s'est juste contenté de me serrer la main pour me saluer, il n'y avait absolument rien de romantique là dedans
- Et dis moi au juste pour toi combien de temps dure une poignée de main sans arrières pensées ?
J'étais piégée. Devant le petit sourire triomphale de mon ami je n'avais même plus rien à lui objecter. Victoria et lui bavardaient joyeusement essayant de déterminer l'identité de cet homme, et à plusieurs reprises j'entendis des mots effrayants tel que la laisser dans un placard, la pousser sur lui, et d'autres termes auxquels je préfère ne pas repenser. En faite quand j'y repensais ça avait était tout à fait anodin. Comme à leur habitude un petit groupe de Serpentard avait mal pris l'une de mes réflexions, et je tiens à préciser que pour cette fois ce n'était en aucun cas ma faute, qui pouvait dire qu'ils étaient aussi susceptible sur la pureté de leur sang ? Cette petite discussion animée m'avait donc tout naturellement amener à m'enfuir dans le Poudlard Express. Sans réfléchir j'étais rentrée dans un compartiment et il se trouvait là. C'était aussi simple que ça, c'était le hasard, même si je ne pouvais nier qu'il avait incontestablement les plus beaux yeux qu'il m'ait jamais été donné de voir. De toute façon je ne le reverrais probablement jamais, il paraissait plus âgé qu'un étudiant et surtout je ne l'avais jamais rencontré auparavant. Le tintement provoqué par le bruit d'une cuillère qu'on frappe doucement contre un verre en cristal me sortit de ma léthargie. Dumbledore se préparait à faire son discours , les premières années venaient de finir de s'installer; tout était exactement d'une normalité parfaite.
Ce n'est que quand je me suis décidée à tourner la tête en direction de l'assemblée des professeurs que j'ai su que cette année ne s'annonçait pas aussi paisible que je l'avais prévu. Là juste derrière le directeur se tenait deux nouveaux professeurs. Ainsi donc l'inconnu du train était le nouveau professeur de défense contre les forces du mal, en regardant mes amis je sus qu'ils n'allaient certainement pas me laisser tranquille avec cette histoire, qu'ils allaient même se faire un malin plaisir de me la rappeler encore et encore. La première surprise passée, il m'en attendait une autre de taille. Sous le choc je ne fus même pas capable de répondre à Victoria qui venait de me chuchoter quelque chose à l'oreille. A vrai dire je n'avais même pas compris ce qu'elle avait voulu me dire, mon regard était rivé sur le nouveau professeur de sortilèges.
C'était impossible, il ne pouvait pas être là. Cela faisait déjà neuf ans que je n'avais plus eu de contact avec lui. A de rares reprises je l'avais surpris sur le chemin de traverse en compagnie de ses amis mais ça s'arrêtait là. Il n'était plus rien pour moi pourtant sans pouvoir me contrôler je sentis ma gorge se nouait, il me rappelait tout ce que je quittais en franchissant les portes du manoir à chaque rentrée et ce que je retrouvais à chaque retour de vacance. Je ne sais pas trop ce qu'il s'est passé durant ces quelques minutes où je nageais en plein brouillard mais il fallut que ma meilleure amie me donne un coup de coude pour que je réagisse. Les préfets étaient déjà en train de rassembler les premières années et moi j'étais toujours assise.
Heureusement Teddy avait pris le relais, préfet en chef de sa fonction il ne me donnait que peu d'obligations. En règle générale il se chargeait de tout et j'avais juste à m'acquitter de mes rondes quotidiennes. A mon tour je me levais accompagnant les derniers retardataires jusqu'à la tour Gryffondor. Ils paraissaient à la fois effrayés et émerveillés comme j'avais pu l'être lors de ma première rentrée. Une fois notre tâche accompli Teddy m'informa du planning des réunions et des rondes de nuit avant de me souhaiter une bonne nuit. Le premier conseil était prévu pour après demain, décidément il ne perdait pas vraiment de temps. En général c'était MacGonagall et Slughorn qui se chargeait de la bonne marche de ses réunions mais en voyant le nom des professeurs responsables je manquais de m'écrouler sur le premier fauteuil venu.
Réunion du 3 septembre 1984
Sujet : La sécurité à Poudlard
Nom des professeurs Responsables : ,
Organisateurs : Teddy Smith, Edward McNair
Personnes concernées : Christopher Emerson, Sarah Capland, Irina Grey, James Becket, Cassiopée Black, Marina Copperfield, Elana Peterson, Jonas Bedingfield, Vincent Bullstrom, Daniel Lewinsky, Bianca Thomas, Jérémiah Grant, Andrew Stewart, Samuel Leroy.
Motif : Une nouvelle année démarre, je suggère donc de voir cette réunion comme un événement dans lequel tous les préfets se rencontreront, cela afin de faciliter les tâches qui seront dispensés à chacun durant l'année scolaire. Durant cette réunion l'élection d'un représentant pour chaque maison sera organisé, cela afin d'éviter les conflits qui ont perdurés durant l'ensemble de l'année scolaire passée. Si pour une quelconque raison vous ne pouvez être présent, prière de nommer un délégué dans les préfets de votre maison qui exposera votre point de vue. Je vous attends donc tous à 19h30, au troisième étage salle des préfets.
S'il y avait bien une chose qui ne m'avait pas manqué, c'était ces petites réunions. En général personne n'était jamais d'accord, et quand cela arrivait à de très rares exceptions la maison Serpentard s'arrangeait toujours pour reprendre les négociations. Il est vrai que s'entendre à 16 relevait du miracle, peut être que Teddy avait eu une bonne idée en proposant que seulement quatre préfets représentent l'ensemble des maisons en plus des deux préfets en chef. Seulement excellente idée ou non, je n'avais aucune envie d'y mettre les pieds. Peut être pourrais-je me faire passer pour malade et demander à Daniel de me remplacer. Il n'était qu'en sixième année mais je m'étais toujours bien entendu avec lui.
En soupirant je me rendis compte que c'était chose impossible que de manquer cette première réunion. Teddy me chercherait sûrement partout, il devait même déjà avoir prévu l'éventualité que je chercherais à me défiler. Non mais quelle idée avait eu Dumbledore de me nommer préfète, tout le monde savait que je n'étais pas un exemple à suivre, je passais le plus clair de mon temps à m'opposer aux Serpentards et cela me valait souvent quelques ennuis. J'entendis la porte de la salle commune des Gryffondor coulissait et quelques instants plus tard je fus rejointe sur le canapé par Alexandre. En le voyant seul j'haussais un sourcil de surprise, où était passé Victoria ?
- Tu connais notre petite Vicky elle a déjà du trouver sa première victime
- En règle générale elle attends au moins une semaine avant de commencer sa chasse effrénée
- Que veux tu elle a du trouvé une proie intéressante, et toi alors ma belle, je t'ai trouvé bien silencieuse au dîner
Avais-je vraiment envie d'exprimer tout ce que je ressentais ? Toute cette colère qui bouillonnait en moi depuis que Sirius avait quitté le manoir ? Alexandre me regardait, avide de réponse, sa main me caressant doucement les cheveux mais pourtant je n'arrivais pas à me laisser aller. Je lui faisais confiance mais je n'arrivais tout simplement pas à me confesser.
- Je suis un peu fatiguée rien de grave, tu sais le trajet et tout ça
- Et bien entendu ça n'a rien à voir avec le fait que ton frère disparu vienne de reprendre le poste de Flitwick
Comment aurais-je pu le tromper ou même lui mentir ? Avec Victoria, ils étaient les deux personnes qui me connaissaient le mieux au monde et pourtant je leur cachais encore tellement de secrets. Il avait deviné sans que j'eus à dire quoique ce soit et d'un côté je lui en étais reconnaissante. Je n'aimais pas m'étendre sur ma vie privée, ou sur ce que je faisais en dehors de Poudlard, je trouvais que ça n'avait aucun intérêt de les embêter avec mes problèmes quand eux même avaient les leur. Devant mon mutisme, Alexandre sut qu'il avait vu juste et instinctivement me prit dans ses bras.
- Ne t'inquiète pas Cassie ça va aller, on veillera sur toi et je te promets qu'il ne te fera plus souffrir. Seulement il faut que tu nous parles tu sais, tu restes toujours tellement silencieuse sur ta vie. Tu as toujours été là pour nous alors n'oublie pas que l'inverse est tout aussi vrai.
Sa main caressant mon dos me rassurait alors que sa voix était comme une berceuse pour mes oreilles. Il était l'être le plus gentil et le plus aimant que je connaissais. En sa présence il était impossible de continuer à être triste, il émanait comme une sorte d'aura bienfaitrice autour de lui. En repensant aux gens qui lui avaient fait du mal dans le passé j'eus à nouveau un haut le cœur. Alexandre nous avait avoué son homosexualité à Victoria et moi en troisième année, bien sûr pour nous ça ne changeait rien mais je savais qu'il avait eu peur de notre réaction, du fait qu'on puisse l'abandonner suite à ça.
C'est seulement en cinquième année que les rumeurs ont commencé à se propager, et à partir de ce moment là certaines personnes trouvaient opportuns de faire quelques petites plaisanteries malsaines. Évidemment nous avons réagi, et très vite le scandale a cessé. Aussi vite qu'il était apparu. Alexandre appartenait à une riche famille spécialisé dans les pierres magiques qui se vendaient à prix d'or dans les bijouteries. La rumeur est parvenu aux oreilles de ses parents, certains auraient sans doute voulu qu'il se fasse déshérité mais il n'en a rien été. Ses parents ont juste paru blessés qu'il n'ait rien dit auparavant, forcément après ça il n'y avait plus d'intérêt à colporter des ragots à son sujet. Mais je savais que cette période de rejet était toujours profondément enfoui en lui. Il n'y revenait jamais, il se contentait d'être lui, une personne joviale à l'humour dévastateur.
- Étant donné que Victoria ne va sûrement pas rentrer de la nuit, tu veux que je vienne dormir avec toi ce soir ?
- Non ça ira, ne t'inquiètes pas. Va plutôt profiter de la vue de tes colocataires dis-je en souriant
- Mais si jamais quelque chose ne va pas …
- Je viens immédiatement te trouver, je sais
- N'oublie pas qu'on t'aime Cassie répondit-il avec un sérieux que je ne lui connaissais pas
- Moi aussi je vous aime murmurais-je en lui déposant un baiser sur la joue avant de monter dans ma chambre.
Nous n'étions que quatre filles de septième année à Gryffondor et pourtant même malgré notre petit nombre il y avait une distinction bien marquée entre le groupe que je composais avec Victoria et le groupe que formait Kathleen et Louisa. Le dortoir était vaste, nous étions chacune aux extrémités de la pièce. Il n'y avait pas de querelle entre nous, juste une indifférence constante qui s'était poursuivi sur les sept années. Nous nous contentions d'échanger des banalités et cela semblait suffire à chacune. Une fois arrivé en haut, les deux filles dormaient déjà, si bien que je n'eus pas à attendre pour utiliser la salle de bain. Prenant grand soin de verrouiller la porte derrière moi, je commençais à faire couler l'eau de la douche tout en me déshabillant. L'image que me renvoyait la glace était insupportable à tel point que je détournais la tête aussi rapidement que possible.
L'eau retombait brûlante sur ma peau mais c'est ainsi que je l'aimais, une ancienne blessure se rouvrit mais je savais comment la soigner alors ça ne me préoccupait pas plus que ça. Au début j'allais voir Pomfresh mais au bout d'un moment elle a commencé à poser trop de questions, alors j'ai du apprendre à fabriquer mes propres potions de guérison. Ce n'était pas un exercice si difficile avec un peu d'entraînement, il ne fallait juste pas se tromper dans les dosages au risque de faire empirer les choses. J'avais sincèrement penser en arrivant, que cette année serait la meilleure de toute mais avec tout ce qui arrivait je commençais à douter. Il ne fallait pas que je me laisse abattre, je devais être forte et ne pas montrer mes émotions. Après tout on m'avait éduqué pour ça, et pour une fois ça me servirait sans aucun doute.
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Quand nous sommes arrivés ce soir là, tous les préfets étaient déjà présents. Teddy Smith et Edward MacNair se tenait sur la petite estrade face à leur camarade qui était séparé en petits groups distinct. Je savais bien que j'aurais mieux fait de ne pas écouter Sirius et ses histoires d'aller prendre un verre avant de passer aux choses sérieuses. Il était 19h45 et je doutais que nos prédécesseurs avaient pour habitude d'être en retard. Comme à chaque entrée de mon meilleur ami dans une pièce, des soupirs se firent chez un petit groupe de fille et quand je le vis leur adresser un clin d'œil je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel, il ne changerait donc décidément jamais. J'observais plus attentivement les groupes qui s'étaient formés, les trois préfètes de Poufsouffle s'était regroupé avec la préfète de septième année de Serdaigle et celle de sixième année de Gryffondor et je devinais sans mal que leur regard allait être rivé sur Sirius durant toute la soirée.
Assis sur les chaises mises à disposition les trois préfets de Serpentard se tenaient bien droit, leur visage n'exprimait que l'ennui et l'envie d'en finir. De temps en temps l'un d'entre eux glissait un commentaire à son voisin mais ça s'arrêtait là. Un peu plus loin dans la salle un groupe de quatre garçons semblaient avoir trouvé la nourriture très à leur goût, mais ce qui attira mon attention ce fut les personnes assises sur les tables placées contre le mur. Leurs uniformes étaient tous trois aux couleurs de Gryffondor et c'est là que je la reconnus. Aucun doute sur qui elle était, je l'aurais reconnu entre mille. Ses cheveux étaient cette fois ci attaché en une longue queue de cheval mais ça n'enlevait rien au charme qui se dégageait de sa personne. A notre arrivée elle s'est contentée de nous lancer un bref regard avant de retourner à la conversation qu'elle entretenait avec le préfet de sixième année, Daniel Lewinsky me semblait-il. Suivant mon ami nous prîmes place à notre tour sur un côté de la salle. Notre rôle n'était pas d'intervenir, juste de surveiller au cas où un débordement subviendrait.
- Bien puisque nous sommes tous réunis, nous allons pouvoir commencer. Je tiens d'abord à féliciter les sixièmes années qui ont reçu leur badge de préfet cette année, puissiez vous l'utiliser à bonne escient. Ensuite je propose que nous passions directement à l'élection des délégués de chaque maison avant d'en venir aux sujets de sécurité qui nous réussissent ce soir. Quelqu'un y voit une objection ? Non ? Très bien dans ce cas je vais faire passer des morceaux de papier, notez y le nom de la personne qui vous paraît le plus apte à remplir cette mission dans chacune de vos maisons et ensuite nous procéderons aux dépouillements.
L'exercice semblait pourtant simple mais un des Serpentards jugea que ça n'était pas de son goût. Il proposa que les préfets votent à main levée mais sa proposition fut rejetée par les Serdaigles. S'en suivit une discussion houleuse qui ne tarda pas à s'étendre sur d'autres sujets beaucoup plus sérieux. Sirius et moi échangèrent un regard, étions nous censés intervenir ou attendre que les choses se tassent d'elles-mêmes ? Sans que nous ayons le temps d'y réfléchir, un des Serpentard dégaina sa baguette visant l'un des Gryffondor. Il n'eut pas le temps de prononcer la moindre formule que déjà celle ci lui échappait des mains. A présent les Serpentards et les Gryffondor se faisaient face, n'écoutant pas leur préfet en chef qui leur sommaient d'arrêter toute bagarre.
- Ca suffit maintenant, nous ne sommes pas là pour nous battre.
- Elle m'a attaqué cracha un garçon que j'identifia comme étant Jérémiah Grant en sixième année à Serpentard
- J'ai protégé Daniel nuance, on connaît tous le genre de sorts que vous lancez vous autre Serpentard
- Cassiopée, protectrice des faibles et des lâches. Quelle réputation ma chère lança Edward qui venait de prendre part à la discussion
- Mieux vaut cette réputation que la tienne MacNair dit-elle avec un sourire glorieux
- Qu'entends tu au juste par là ? Gronda-t-il visiblement furieux
Voyant que la situation n'allait pas tarder à passer au stade supérieure je pris sur moi de faire quelque chose. Sirius lui semblait serein, il observait la scène avec décontraction et je devinais sans peine que la querelle qui opposait les uns et les autres étaient loin de lui déplaire. Le directeur avait-il eu vraiment raison de le nommer au poste de professeur ? Sirius resterait Sirius quoiqu'il arrive.
- Bien, comme l'a dit votre camarade, il est temps de passer au vote. Un papier chacun.
- On en a pas fini siffla le dénommé Edward à l'adresse de Cassiopée qui lui fit une petite révérence
Attendant que les élèves eussent procédés au vote je ne pus m'empêcher de l'observer davantage. Désormais je connaissais son prénom mais cela ne me suffisait toujours pas. Je ne l'avais toujours pas vu en cours, elle devait certainement être de septième année mais cette pensée ne suffit pas à me soulager. Très souvent je me surprenais à penser à elle avant de me maudire d'avoir de telles idées envers une élève, et en règle plus générale envers une personne de l'autre sexe. Sirius semblait lui aussi l'observait mais d'une autre manière. Les traits de son visage semblaient s'être crispés d'un coup et il me paraissait nerveux. Jamais je n'avais surpris mon ami dans un tel état et je me demandais comment une si jeune personne pouvait en être la cause.
- Donc c'est parfait, nous n'avons pas d'égalité et nous ne devrons donc procéder à aucun autre vote. Le délégué de Serpentard sera Vincent Bullstrom, pour Serdaigle nous aurons Christopher Emerson, Poufsouffle sera représenté par Irina Grey et pour finir Gryffondor aura comme représentant Cassiopée Black.
A l'annonce de son prénom je la vis se retourner vers ses deux autres camarades qui lui souriaient penaud. Elle soupira avant de reporter son attention sur ce que Teddy et ensuite Edward disaient. Pas une fois elle ne regarda dans notre direction, et étrangement cela me fit quelque chose. Les autres filles gloussaient à chaque fois que Sirius remettait ses cheveux en place et moi je ne pouvais m'empêcher d'être interloqué par la manière dont il continuait à regarder Cassiopée.
- Tu sais qu'un peu plus, et on pourrait croire que tu veux la tuer glissais-je à mon ami
- C'est ma sœur
Choqué je regardais à nouveau en direction de la jeune fille avant de repasser sur Sirius. La même couleur de cheveux, les mêmes traits aristocratiques, la même façon de se tenir, je n'eus même pas besoin de le faire répéter car je n'avais pas une seule raison de douter de sa parole. A l'époque où nous étions encore scolarisé à Poudlard, Sirius nous parlait beaucoup de sa petite sœur, une gamine adorable qu'il aurait souhaité emmener avec lui. Et puis il y avait eu les problèmes avec ses parents, il avait emménagé chez James, et après ça je crois qu'il l'a évité au maximum. Elle n'avait certainement pas du comprendre pourquoi Sirius l'avait abandonné mais il avait eu ses raisons. Aujourd'hui pourtant en voyant à quel point il paraissait troublé je me demandais si quelque part il ne regrettait pas son choix.
Les élèves commençaient déjà à se relever, se préparant à regagner leur dortoir quand mon ami se leva d'un bond se dirigeant vers Cassiopée qui discutait avec Teddy. En voyant son professeur arrivait, le jeune homme s'est éclipsé laissant la jeune personne seule face à Sirius. Ils se toisaient tous deux du regard sans dire un mot, difficile de dire quels sentiments les habitait tellement ils paraissaient impassible. Et puis là, Sirius a souri. Un sourire sincère qui pourtant n'a pas paru satisfaire à sa sœur qui s'est contenté de baisser le regard.
- Cassiopée tu …
- Je dois y aller, à plus tard professeur Black, professeur Lupin
Elle n'a pas relevé les yeux en sortant, elle s'est contentée de continuer à regarder le sol tout en fuyant vers la porte de sortie. J'avais de la peine pour Sirius, il ne disait rien mais je ressentais bien sa peine.
- En même temps à quoi je m'attendais. Pour elle je suis un étranger désormais soupira-t-il
- Si Poudlard m'a bien appris quelque chose, c'est qu'il n'est jamais trop tard Sirius
- Je ne peux pas m'immiscer dans sa vie si elle n'en a pas envie Lunard, qu'est ce que ça apporterait de bon de toute façon
- Tu es son grand frère et ça suffit amplement, de plus je te connaissais plus combatif mon cher Padmol
- Tu sais ce qui me réjouis vraiment ?
- Avec toi je m'attends à tout
- Ma petite sœur suit mes traces, franchement t'as vu ce sort, elle n'a pas hésité une seconde, j'ai presque eu de la peine pour ce pauvre Serpentard
- Finalement je ne sais pas si tu aurais une très bonne influence sur elle répondis-je perplexe
- Mais qu'est ce que tu racontes ? Il n'y a pas meilleur exemple que moi voyons
- Dans une autre dimension peut être
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Nous étions encore si aveugle à ce moment là, incapable de prédire ce qui allait se passer par la suite. Cette soirée a changé beaucoup de chose, et pas seulement dans ma vie, dans celle de Sirius aussi. Je pense que c'est ce soir là qu'il s'est fait la promesse de tout faire pour compter à nouveau aux yeux de sa sœur, et merlin sait que cette entreprise n'a jamais été facile. Elle était et reste tout ce qu'il y a de plus têtu, il s'est battu avec acharnement pour reconquérir son cœur mais tout ça je le compterais plus tard. Pour ma part cette nuit là je ne connaissais pas encore l'ampleur des sentiments que j'avais à son égard. Elle était toujours mon élève, et dans mon esprit il était inconcevable que je puisse succomber à la tentation en méprisant toutes les règles les plus élémentaires. De plus, à mes yeux elle était devenu la petite sœur de Sirius, une personne doublement intouchable. Pourtant déjà à cette époque, je le sentais, mon cœur qui s'emballait à chaque fois que je la voyais, l'envie que j'avais de la protéger. J'ai bien essayé de me convaincre qu'il ne s'agissait que d'un amour fraternel mais c'était plus que ça, beaucoup plus. Et quand je l'ai réalisé il était déjà trop tard pour faire marche arrière.
