Bonjour/Bonsoir tout le monde, voici une fanfiction à la croisée des chemins entre l'univers d'Harry Potter et les personnages de Naruto! En gros, je reprends les caractéristiques d'HP et les grandes lignes de l'intrigue (films et livres avec quelques modifications notables) auxquelles je mêle les protagonistes de Naruto.
Merci à Adraen pour avoir relu le prologue :-)
J'espère que le concept vous plaira. Bonne lecture!
PROLOGUE
La Suna-dori se voyait privée une à une de toutes ses lumières; à chaque cliquetis métallique qui résonnait dans le vide sibyllin de l'allée pavillonnaire, une boule chargée d'électricité s'arrachait à son réverbère et, irrésistiblement entraînée par une mystérieuse force d'attraction, disparaissait dans l'obscurité de la nuit, comme avalée par la face pâle éclairée à intervalles réguliers.
Clic, une autre – clic, clic, clic, dix autres -, et enfin les ténèbres insondables prirent place dans la rue.
Au loin, un vrombissement grandissant se faisait entendre, un bruit de moteur qui toussait et crachait ses poumons de fer. Deux yeux ronds et jaunes se dessinaient progressivement à travers les lourds nuages gris qui peuplaient le ciel nocturne propre à la grisaille automnale.
Sarutobi Hiruzen, solidement campé sur ses deux jambes, les mains rassemblées dans le bas de son dos, trahissait son inquiétude par la posture de son corps qui se rigidifiait sous l'intensité de ses muscles bandés. Les deux globes lumineux inondèrent la cape rouge et grise qui le recouvrait jusqu'aux pieds, ses yeux profondément noirs, son nez aquilin, la ligne serrée de ses lèvres, puis révélèrent ses cheveux et sa barbe plus sel que poivre, les taches brunes sur son front dégarni et sa pommette gauche, son visage marqué jusqu'à l'âme par le temps.
La moto éventra le voile brumeux de la nuit, fatiguée et pétaradante, avant de brusquement tâter le sol de sa gomme. Avec un haut fracas assez délicat pour ne pas réveiller le voisinage – Assurdiato, chuchotait le vent autour du vieillard -, elle entama le béton sur quelques mètres en crissant, puis se stoppa pour de bon. Elle ferma alors les yeux pour s'octroyer un repos bien mérité et régula ses bronches pour reprendre sa respiration.
L'homme massif qui la chevauchait tout ce temps se distingua soudainement. Il balança ses jambes sur le côté et déroula sa colonne de géant, puis ôta le casque de sa tête, se pencha au-dessus du side-car et tendit les bras jusqu'au siège pour y cueillir un petit paquet de linges. Il pressa avec une douceur presque surprenante le bébé contre la grosse maille de son pull élimé, puis, avec un léger reniflement suivi d'un gros sanglot, s'approcha en trois pas du sorcier. Ce dernier lui sourit, l'air paternel, et s'avança pour prendre le nourrisson. Kisame le lui confia non sans réticence, les yeux humides.
« Vous êtes sûr qu'elle ira bien ?
- Certain. »
Hiruzen darda ses prunelles âgées sur la petite forme potelée, lovée au creux de ses bras, en caressant du bout des doigts la cicatrice qui zébrait la peau délicate de son front.
Au pas de la porte inscrite comme la quatrième de la Suna-dori, il déposa le bébé, ainsi qu'une lettre adressée à M. Rasa no Sabaku. Tandis qu'il se retournait, il vit le grand homme resté devant le portillon verser une larme. Elle ira bien, lui répéta-t-il en posant une main chaleureuse sur son épaule, tu sais tout comme moi de qui elle est la fille.
« Tu ferais mieux de rejoindre Tobirama au plus vite, à présent, ajouta Hiruzen qui avançait à petits pas fermes dans la rue. Le Bureau des Aurors ne va pas tarder à découvrir la mort de Kizashi et Mebuki, or ils vont sans nul doute se lancer aux trousses du fidèle ami qui était devenu le gardien de leur secret.
- Ouais, je vais lui rendre sa bécane et l'embarquer au QG de l'Ordre avec moi, ça sera plus sûr. »
Avec un dernier hochement de tête, comme s'il espérait convaincre aussi bien sa propre personne que le vieillard face à lui, Kisame débarrassa son visage de la morve et des larmes d'un revers de manche avant de remettre son casque et d'enfourcher la moto. L'engin se réveilla non sans protestation, puis fila en direction des étoiles.
« Tu peux sortir, mon bon ami », murmura simplement Hiruzen alors qu'il regardait les lumières jumelles s'éloigner dans la nuit, un très léger sourire indescriptible aux lèvres.
Non loin de lui, sur la droite, un élégant chat au pelage doré et aux orbes azurés était assis sur un muret, sa queue féline remuant frénétiquement dans un furieux mouvement de balancier. Ses vives couleurs se détachaient dans l'obscurité de la nuit en octroyant un air éminemment accusateur à son expression générale. Le souple animal sauta d'un bond de son perchoir et reparut sur le sol perché non plus sur quatre pattes, mais deux longues jambes d'homme.
« Avec tout le respect que je vous dois, Hiruzen, êtes-vous réellement convaincu que votre décision est la bonne ? demanda le blond humain aux yeux bleus qui venait tout juste de se métamorphoser. J'ai observé cette famille pendant des jours, et la femme est exécrable ! Sans parler de la manière dont elle élève son fils, il ne deviendra pas meilleur qu'elle !
- J'en ai bien conscience, Minato, mais c'est là la seule famille qu'il lui reste. Bien que je ne sois pas parvenu à me convaincre, je suis persuadé que Sakura s'en sortira. Le sang Haruno coule dans ses veines, elle ne se laissera pas détruire. »
Le vieil homme sortit un curieux objet de sa manche qui n'était pas sans rappeler un long briquet de forme cylindrique, sauf qu'il s'en servit pour rendre son souffle de vie à la Suna-dori. Clic – et une boule de lumière surgissait de l'instrument pour regagner son refuge d'origine. Clic, clic, clic – l'allée se ranimait par à-coups. Lorsqu'il fut à nouveau baigné de clarté, Hiruzen posa une main sur l'avant-bras de son compagnon, qui lui ne pouvait arracher ses yeux de la petite forme sur le quatrième perron, et ils disparurent dans un craquement sonore en soulevant un léger nuage de poussière.
Ils reparurent au milieu d'un salon inondé du parfum caractéristique de renfermement. Autour d'eux, Hashirama Senju, courbé par l'inquiétude, était installé sur un fauteuil; Kakashi Hatake faisait les cent pas sur l'antique parquet en bois sombre, les yeux rouges et gonflés; Kisame Hoshigaki était déjà de retour, mais indéniablement seul, la mine tordue par un mélange de chagrin apparent et de colère refoulée.
« Où sont donc tes frères ? demanda doucement Hiruzen à l'attention du propriétaire des lieux.
- Tous les deux dans de beaux draps ! souffla Hashirama en enfonçant son visage au creux de ses paumes. Avec Orochimaru qui a soudainement disparu, Itama a préféré fuir le plus loin possible avant que la chasse aux adeptes ne commence.
- Ils avaient déjà embarqué Tobirama quand je suis retourné chez Kizashi et Mebuki, grogna Kisame pour prendre la suite. Ils ont retrouvé les… les… Kizashi et Mebuki, déglutit-il, puis ils ont tout de suite accusé Tobirama. Lui il a fui, il m'avait dit juste avant que j'parte qu'il voulait prendre soin de Sakura ! Kabuto l'a rejoint dans une ruelle, il devait l'aider, mais y a eu une grosse explosion qui a tué tous les Aurors. Il restait plus qu'un doigt du Kabuto ! Bien sûr, ça a encore plus bardé pour Tobirama, et à l'heure où j'vous parle, ils sont en train de le traîner à Azkaban sans procès ! »
Hiruzen ferma douloureusement les yeux pendant un moment quel malheur… La persuasion suffirait-elle vraiment à le tenir dans sa ligne de conduite alors que tout semblait concourir pour que la petite Sakura mène une existence difficile ?
Un nouveau craquement sec se fit entendre, et un homme aux cheveux bruns hirsutes apparut à son tour. Au mépris de sa grande taille et de son imposante musculature, il tomba à genoux devant l'aîné des sorciers en murmurant une litanie d'excuses aux travers des bandages sanguinolents qui recouvraient sa bouche.
« Que t'est-il donc arrivé, Zabuza ? interrogea Hiruzen en relevant la tête de l'homme à ses pieds.
- Orochimaru a découvert que je lui avais menti sur la localisation de Kizashi et Mebuki. Je ne sais pas qui lui a révélé leur véritable adresse, mais je vous jure que j'ai essayé de l'arrêter ! »
Le vieil homme baissa les bandes blanches pour révéler le bas du visage et le cou lacérés par un Diffindo – un lourd châtiment pour avoir osé tromper le Seigneur des Ténèbres.
« Tais-toi, tais-toi ! hurla Kakashi en se jetant sur Zabuza. Je suis sûr que tout est de ta faute ! On t'a accepté dans l'Ordre, et maintenant Mebuki est morte ! »
Kisame se précipita sur le sorcier aux cheveux d'argent pour l'empêcher d'encore davantage mutiler l'homme.
« Rentre chez toi, Zabuza, lui intima doucement Hiruzen tandis que Minato l'aidait à se relever. Soigne-toi et fais profil bas. Je te promets de tout faire pour que ta famille ne soit pas mêlée à la chasse qui se prépare. »
Zabuza hocha la tête avec reconnaissance avant de transplaner à nouveau.
« Est-ce que Sakura ira bien ? » demanda Hashirama dans le silence ambiant qui suivait le pic de tension.
Minato serra les poings en détournant le regard.
« Nous la reverrons », affirma solennellement Hiruzen Sarutobi.
Le sorcier blond se retint de cracher que ça n'était pas là la question.
N'hésitez pas à me donner votre avis :-)
Je pars sur la base d'une publication hebdomadaire, chaque mardi soir.
