Auteur : Ideka Snape

Disclaimer : Les personnages de Harry Potter appartiennent à J.K. Rowling et je ne reçois aucune rémunération pour l'écriture de cette fic, si ce n'est vos reviews qui sont toujours très appréciées.

Rating : M (par prudence) pour violence.

Résumé : La haine nous aveugle. Elle nous trompe pour mieux nous détruire. Mais ça Sirius l'ignore encore.


Ce que la haine fait de nous

« Tu ne vaux pas mieux que le reste de ta famille, Black ! »

Sirius se figea, la phrase sonnait comme une sentence et le glaça de fureur. Mais il reprit vite ses esprits et se retourna brutalement pour donner une bonne leçon à cet abruti de Snivillus. Mais l'immonde limace de Serpentard avait déjà disparu, surement rouge de honte après le quart d'heure d'humiliations qu'ils lui avaient infligé.

Il sentit alors une fureur rare et dévastatrice le parcourir. Comment ce lâche, ce vil serpent, osait-il le comparer à ces monstres ! Des monstres qu'IL avait choisi de fuir, quitte à se retrouver à la rue, pour échapper à leur influence. L'injustice de cette accusation le mit définitivement hors-de-lui.

La main de James se posa avec gentillesse sur son épaule, mais il était trop accaparé par ses pensées orageuses pour être sensible à cette tentative de réconfort. Il se dégagea d'un geste colérique et se dirigea à grands pas rageurs vers la salle commune des Gryffondors, sans tenir compte de ses amis qui se regardaient avec inquiétude.


Il passa toute la soirée dans une humeur massacrante. James avait bien essayé de lui parler, en fait il avait surtout passé une heure à pourrir Snape pour le réconforter, mais sans résultats. Lupin aussi avait tenté sa chance et s'était fait envoyer balader. Le monde entier l'énervait, même lui il s'énervait. Après tout pourquoi la réflexion de cet abruti le touchait-il autant ? Mais la rancœur et la haine l'avaient envahi et maintenant, presque malgré lui, il ne pensait qu'à une seule chose : le faire payer. A la fois pour l'avoir insulté mais aussi pour se sentir tellement idiot d'y accorder autant d'importance.


Trois heures qu'il était couché et pas moyen de trouver le sommeil. Il bouillait littéralement de rage. C'est simple s'il s'était écouté il aurait déjà sorti le Graisseux de son lit pour lui expliquer sa façon de penser à coups de sorts. Heureusement, il n'était pas assez stupide pour réagir aussi bêtement, mais du coup ses pensées haineuses continuaient à le tourmenter et seule la perspective d'une vengeance semblait pouvoir les calmer. Il voulait qu'il regrette, qu'il paye pour l'avoir comparé à cette famille qu'il haïssait et qui le lui rendait bien. Mais le problème avec Snape c'est que quoi qu'ils aient pu lui faire il ne demandait jamais grâce. Il était capable de supporter les sorts les plus humiliants sans jamais dire un mot, à part des insultes.

Mais cette fois, c'était différent, il ne voulait plus jouer. Il voulait lui faire payer, l'entendre supplier, le voir pleurer…Il voulait le voir souffrir comme lui avait souffert. Qu'il ait mal, qu'il regrette et que plus jamais il n'ose ne serait-ce que penser de lui une telle chose. Seulement en six ans d'attaques contre lui, rien n'avait jamais provoqué ce genre de réactions et même James ne savait plus quoi inventer pour l'embêter.

Alors il cherchait. Il cherchait désespérément, jusqu'à en perdre le sommeil, le moyen de briser ses défenses, voir même de le briser tout court. Le moyen pour lui de retrouver son calme et sa fierté.

Finalement, vers quatre heures du matin, une idée horrible germa dans son esprit. C'était vraiment une idée scandaleuse mais il n'y avait aucune chance qu'elle rate. Pendant un court moment, il sentit sa conscience se révolter mais il l'ignora sans un remord. C'était sa vengeance. Maintenant, il était sûr qu'il allait payer et s'endormit sur cette idée, un sourire machiavélique aux lèvres


Le lendemain, il attendait discrètement dans un coin sombre près des vestiaires de Quidditch. Par prudence il avait fait en sorte que personne ne sache qu'il était ici et ses amis pensaient qu'il était resté bouder dans la chambre. Il attendait que les joueurs de Serpentard quittent les vestiaires pour s'y faufiler. Depuis le début de l'année, Snivillus était un des nouveaux poursuiveurs des Serpentards, or tout le monde savait qu'après l'entrainement il attendait que tous les joueurs soient partis pour aller se doucher. D'ailleurs, les maraudeurs s'étaient empressés de colporter la nouvelle de manière à ce que tout le monde à Poudlard croie que Snape avait un complexe de « taille ». Ils avaient réussi bien au-delà de leurs espérances : pendant deux semaines Snivillus n'avait pas pu faire un pas sans qu'un groupe de filles se mette à glousser d'un air méprisant. Le jeune homme avait affiché une couleur rouge brique des plus déplaisante pratiquement sans discontinuer, ce qui était un souvenir particulièrement génial. James considérait toujours que c'était une de ses meilleures idées. Mais aujourd'hui il allait faire beaucoup mieux. Il allait définitivement mettre fin à la morgue de ce véracrasse.

Après 20 minutes d'attentes qui lui semblèrent des heures, les autres joueurs sortirent enfin et il se glissa discrètement dans les vestiaires déserts. Il entendit la douche coulait et en déduisit avec soulagement que Snape était encore dans la pièce d'à côté, complètement seul. Il se plaça juste derrière l'entrée, bien caché dans l'ombre et attendit qu'il sorte.

L'adrénaline commençait à monter et il pensa malgré lui à la suite. Ce qu'il voulait faire le dégoûtait, surtout de devoir le toucher. Mais il savait que c'était la vengeance parfaite et sentir sa peur serait une compensation suffisante à ses efforts.

Soudain un doute l'assaillit. Est-ce qu'il arriverait à le maitriser ? Ca perdrait tous son sens s'il parvenait à lui échapper…Il serait ridicule ! Mais aussitôt il chassa ses doutes de son esprit : il avait toujours eu le dessus physiquement et il était aussi frêle que lui était bien bâti. Il n'y aura aucun souci.

L'eau s'arrêta et son cœur commença à s'emballer. Il l'entendit sortir, se sécher et enfin venir par ici. En bon Gryffondor il prit son courage à deux mains et se lança. D'un bond il sortit de sa cachette et lui barra le passage. Snape eut un mouvement de recul assez ridicule qui fit sourire méchamment Sirius.

Pour l'ennuyer il le détailla ostensiblement de la tête aux pieds. Le Serpentard était seulement entouré d'une serviette blanche qui le couvrait presque complètement, mais même ainsi il était impossible de manquer son extrême maigreur et sa pâleur cadavérique. Comment peut-on avoir l'air si repoussant, si pitoyable ?

Sirius eut l'agréable surprise de constater que son ennemi était loin d'afficher son expression impassible habituelle mais qu'au contraire il semblait effrayé d'être seul face à lui et presque nu. S'il savait à quel point il avait raison d'avoir peur… Mais malheureusement il reprit vite le dessus sur ses émotions et l'interrogea de cette voix froide et méprisante qu'il connaissait si bien :

« Qu'est-ce que tu me veux, Black ? »

Mais Sirius n'avait pas perdu de temps. Il lui avait déjà attrapé le poignet et d'un mouvement vif il le fit pivoter en plaquant son bras contre son dos ce qui lui arracha un cri de douleur. Sans lui laisser le temps de reprendre ses esprits il le poussa violement et il se retrouva la face écrasée contre le mur. Après cette attaque aussi violente qu'inattendue, sa respiration s'accéléra et il devint livide. Voir sa peur créa une vague de satisfaction dans le corps de Sirius mais il fit attention à ne pas se déconcentrer, il n'avait pas fini.

Il se rapprocha doucement de son oreille. Son souffle passa sur le cou encore humide ce qui fit tressaillir le jeune homme et dans ses yeux il vit une lueur de terreur absolument délectable.

« J'ai l'intention de te faire payer pour ce que tu as dit hier »

Puis il rajouta pour la forme dans un murmure parfaitement sadique :

« J'ai hâte de t'entendre crier Snivillus »

Tout son corps se tendit et cette fois il fut pris d'une réelle panique. Il essaya de se tortiller pour se dégager mais contre les bras puissants de Sirius il était complètement sans défense.

Sirius était ravi de voir qu'il avait compris la menace. Mais afin qu'il en soit vraiment persuadé il pressa ses hanches contre ses fesses tout en serrant son bassin contre le sien de sa main libre.

Il craignait qu'il remarque qu'il n'était pas en érection et donc bien incapable de mettre sa menace à exécution. Comme s'il pouvait faire ça, alors que la seule idée de toucher sa peau lui donnait la nausée. Mais cet imbécile était trop paniqué pour s'attarder sur ce détail. Il se débattait à présent encore plus frénétiquement et, pour sa plus grande joie, il se mit à le supplier d'une voie rendue aigue par la peur.

« Je t'en prie, Sirius, lâche-moi ! »

Sirius avait du mal à croire que lui arracher une supplique ait été si facile. Il était même déçu qu'il ait rendu les armes si rapidement. Mais malgré ça un incroyable sentiment de triomphe l'envahit. Ainsi serré contre lui, il sentait son corps trembler et sa terreur le ravissait encore plus qu'il ne l'avait pensé. Mais il en voulait plus, il voulait détruire son orgueil et que plus jamais il n'ose le regarder dans les yeux. Alors il se força à passer sa main libre près de l'attache de la serviette et la décrocha. La pression de son corps et du mur suffirent à la maintenir sur lui, mais ça lui permit tout de même de glisser sa main sous le tissu humide. Quand Sirius entra en contact avec sa peau encore chaude de la douche le jeune homme se figea et poussa un gémissement terrifié.

« Fais pas ça, s'il te plait ! Tous mais pas ça !»

Sa voix n'était plus qu'un murmure brisé et suppliant. Mais Sirius continua, sa main glissa sur le ventre lisse avant de reprendre son chemin vers ses fesses en espérant voir des larmes avant de les atteindre. Il le touchait sans douceur, le griffant presque, pourtant son contact n'était pas aussi désagréable qu'il l'aurait pensé, il avait la peau douce. Mais il ne s'attarda pas plus sur ce détail et se concentra plutôt sur les réactions réjouissantes de son ennemi. En effet, ses efforts semblaient porter leurs fruits, il crut même à un moment discerner un sanglot étouffé entre les plaintes de plus en plus fortes au fur et à mesure qu'il se rapprochait de ses hanches trop maigres. Mais pas de larmes, il ne pleurait pas. A croire qu'il fallait toujours qu'il fasse le contraire de ce qu'il voulait.

Sa main atteignit les reins de Snivilus puis descendit en appuyant avec force jusqu'à ses fesses. La terreur du Serpentard monta encore d'un cran et dans un sursaut inattendu d'énergie il se débattit encore plus fort, frappant par chance le flanc de Sirius qui recula un peu sous le choc. Snape en profita pour s'enfuir mais il eut à peine le temps de faire un pas que Sirius, furieux, l'avait déjà rattrapé par le bras et l'attira violemment à lui. Désespéré par son échec, le jeune homme continua à résister à la prise de Sirius qui le ceinturait, luttant jusqu'à l'épuisement.

Sirius avait du mal à croire que son ennemi si frêle ait assez de force pour le mettre en difficulté et il était obligé de mobiliser toutes ses forces pour le maitriser. Mais rapidement Severus commença à faiblir et Sirius en profita pour l'envoyer une nouvelle fois face contre le mur et s'appuya lourdement contre lui pour l'empêcher de bouger. Quelques secondes plus tard, Severus épuisé arrêta tous mouvements, essayant de reprendre son souffle. Sirius en profita pour réassurer ses prises et c'est là qu'ils réalisèrent en même temps que la serviette était tombée dans la bataille. Sirius était plus troublé qu'il ne l'aurait voulu par le fait d'avoir ce corps nu et chaud serré contre le sien, il semblait tellement plus fragile maintenant et la situation paressait tellement plus réelle. Il avança de nouveau sa main vers la peau si exposée de son ventre mais son assurance s'était émoussée.

Severus était épuisé et quand Sirius recommença à le toucher il comprit qu'il n'arriverait pas à lui échapper. Le désespoir et la peur le submergèrent et des larmes s'échappèrent de ses yeux alors qu'il ne cessait de le supplier.

Sirius vu tout de suite ces perles de douleurs glissaient sur la peau pale, mais cette fois il ne ressentit ni plaisir, ni gloire. Pourtant c'était ce qu'il voulait non ? Perturbé, ses mains se crispèrent, arrachant un gémissement de douleur au Serpentard. Ce son le glaça.

Qu'était-il en train de faire ? Il ne se souvenait plus de la raison qui l'avait poussé à faire ça. Il ne savait même plus comment il avait pu croire qu'il pourrait y prendre du plaisir. Il savait juste qu'il était en train de faire croire à Snape qu'il allait le violer et qu'il était sous lui, tremblant de peur. Il voulait qu'il arrête, qu'il comprenne que ce n'était qu'une blague, une très mauvaise blague…Il aurait voulu le rassurer et même le prendre dans ses bras. N'importe quoi tant que cette peur qu'il provoquait disparaissait. Mais il ne pouvait rien faire. Il était paralysé par l'image de lui qui se reflétait dans les prunelles noires dilatées par le peur, dans les larmes de douleur et de panique, dans les tremblements de son corps révulsé par les attouchements qu'il subissait. Le temps s'était arrêté et il sentait avec une précision terrifiante les mouvements saccadés de sa cage thoracique et ses muscles tendus. Dans un état second, il réalisa avec horreur que sa main le caressait encore et qu'il continuait de le supplier d'arrêter d'une voix terrifiée qui lui déchira les entrailles.

Soudain il eut comme un déclic et reprit enfin conscience de la situation. Il le lâcha brusquement en reculant de plusieurs mètres, horrifié par la réalité de ses propres actes.

Surpris, Snape…sa victime…s'effondra sur le sol. Terrifié, le jeune homme ramena ses jambes contre lui mais il n'osa ni s'enfuir ni le regarder.

Qu'est-ce qu'il avait fait ? Snape ne pouvait pas être cette forme misérable et prostrée ! Il ne pouvait pas avoir fait ça ! Son choc s'agrandit encore en voyant de nombreux bleus apparaitre là où il l'avait saisi.

Horrifié, Sirius ne pu pas supporter plus longtemps cette vision et s'enfuit en courant. Même une fois dehors il continua à courir à perdre haleine le plus loin possible du terrain de Quidditch, des vestiaires, de ces événements. Il ne savait pas vraiment où il était, ni où il allait. Il voulait juste fuir. Fuir ce qu'il avait vu, fuir ce qu'il avait fait.

Il n'avait pas voulu ça ! Enfin si, il l'avait voulu, mais pas comme ça ! Ce n'était pas censé être comme ça ! La réalité avait été bien plus crue, plus violente que sa pensée…

Comment avait-il pu faire ça ? La honte le submergea et il se rappela l'origine de cette catastrophe. Il avait raison. Cette constatation le détruisit plus surement que n'importe quel sort, que n'importe quelle remarque cruelle de sa mère. Terrifié, coupable et désespéré, il s'effondra doucement contre un arbre du Parc. Il avait raison :

Il ne valait pas mieux que le reste de sa famille.


Alors qu'en pensez-vous?

Éventuellement, si ça interesse quelqu'un, cette fic peut avoir une suite...