Holà ! Deuxième texte pour moi, et je ne maîtrise toujours pas FF... C'est désolant xD

Cette histoire m'est venue suite à une conversation avec un ami qui avait commencé à me décortiquer le mot "psychologue". Et ce décorticage sonnait fabuleusement bien en anglais, alors j'ai commencé à écrire un chapitre et... j'ai adoré l'idée! Bon, maintenant, j'attends des avis critiques sur ce début, je n'ai pas encore écrit la suite, j'attends de savoir ce que vous, lecteurs, en pensez.

Les personnages ne m'appartiennent pas, malheureusement. Merci maître Hoshino de les avoir créés!

Chapitre 1: Les écrivains.

Le garçon commença à pleurer à chaudes larmes. Ses acolytes se retournèrent avec étonnement vers lui.

« -Oh mec, qu'es'y s'passe ? Putain, p'quoi tu chiales ? »

Les paroles de leur leader étaient incompréhensibles sous ses larmes.

C'est le moment.

Allen se leva rapidement et s'enfuit à toutes jambes. Son bras lui faisait un peu mal, mais peu importe. Il devait courir. Juste courir. Avant qu'ils ne se rendent compte qu'il n'était plus là.

Après avoir parcouru le dédale de rues pavées, il arriva essoufflé devant la porte de sa maison, chercha fébrilement les clés et entra. La porte fermée, il s'appuya contre et entreprit de reprendre son souffle. Ça faisait longtemps qu'il n'avait pas couru comme ça, ces derniers temps, on l'avait laissé tranquille. Et du coup, il peinait un peu, sa poitrine lui donnait l'impression qu'un feu incandescent venait de s'y allumer.

Il leva son bras droit et fit la grimace. Une ecchymose commençait à poindre et elle promettait d'être bien violette. Il expira longuement, sa respiration reprenant un rythme normal, et daigna enfin lâcher son sac près du porte-manteau. Il se dirigea vers la cuisine et ouvrit l'armoire à pharmacie pour y prendre une pommade.

Allen s'assit et massa son bras, se demandant ce qu'il avait bien pu faire à ces élèves pour être pris en grippe de la sorte. Dans chaque école, c'était comme ça. Heureusement que son tuteur voyageait beaucoup, il avait ainsi l'occasion de ne pas rester trop longtemps dans les mêmes écoles. Mais ici, ça semblait définitif. Tout du moins jusqu'à ce qu'il ait fini ses secondaires. Super.

Peut-être était-ce à cause de sa peau trop blanche de ses cheveux oxydés de la cicatrice sur son visage ? Ou de l'énorme tatouage noir qui recouvrait son bras ? Et merde ! Ce n'était pas sa faute s'il était né dans la mauvaise famille ! Ce n'était pas non plus sa faute s'il avait cette putain de malédiction ! C'était à cause de ça qu'il avait été torturé de la sorte !

Le garçon lança le tube de pommade sur le plan de travail de toutes ses forces.

« -Fait chier ! »

Il n'avait vraiment pas demandé à naître avec ça. Cette sorte de pouvoir débile qui lui avait pourri la vie jusqu'à présent. Changer les émotions. Il savait faire ça depuis sa naissance. Il lui suffisait d'écrire un mot dans le vide et de le « souffler » vers une personne pour que son âme soit forcée à changer. Il savait que ce n'était pas bien de le faire, parce qu'à chaque fois qu'il le faisait, une légère fissure venait prendre place sur cette âme. Ça lui donnait la nausée. Mais comme aujourd'hui, il n'avait parfois pas le choix.

Ce n'était pas un don. C'était une malédiction. Parce qu'en plus, ça ne servait à rien. Outre lui attirer des ennuis.

Allen se leva avec un soupir et rangea la pommade. Il monta dans sa chambre et sortit un cahier et un stylo. Pour faire ses devoirs ? Que nenni. Il allait juste écrire. Ecrire, écrire, encore et encore. Peut-être que ça venait de sa malédiction, mais il adorait écrire. Tout et n'importe quoi. De sa plume naissaient les mondes les plus sombres comme les plus fantastiques. Il en avait déjà noirci, des pages. Ses meilleurs textes surgissaient après avoir modifié une émotion, étrangement.

~o~

Une porte claqua lourdement, et Allen sursauta, ayant l'impression que toute la maison venait de trembler. Il leva les yeux de son cahier et remarqua qu'il en était déjà au quart. Une sombre histoire de mafia japonaise. Il pencha la tête. Il n'avait jamais vraiment entendu parler de yakuza, mais parfois, lorsqu'il écrivait… Des choses semblaient sortir du fin fond de sa mémoire, choses qu'il n'aurait jamais imaginé savoir.

Allen haussa les épaules et se leva. Il ne réfléchissait plus à ce genre de chose depuis longtemps. Cela ne le rendait que plus déprimé. Il descendit lentement les escaliers pour aller saluer son tuteur. Ne pas le faire aurait pu être plutôt dangereux pour sa vie, Cross étant assez à cheval sur les manières. Ou plutôt, il aimait faire souffrir le blandinet.

Cross était un grand type aux longs cheveux flamboyants. Il avait ce regard mystérieux et ce petit sourire qui faisaient craquer les femmes. Toutes, ce qui arrangeait ce Don Juan.

« -B'jour… soupira Allen.

-Oye, mon petit, c'est avec cet entrain qu'on salue son tuteur ? »

Une lueur féroce s'alluma dans les yeux de l'adulte. Il avait vraiment une bonne journée aujourd'hui. Une nouvelle conquête, et le moyen de s'amuser avec le petiot. Petiot qui leva les bras en signe de défense. Les yeux de Marian glissèrent jusqu'à un hématome assez frais. Il soupira.

« -Tch, tu t'es encore fait avoir, crétin ?

-C'est pas de ma faute si les gens s'arrêtent à l'apparence physique, cracha Allen.

-Eh bien apprend à te défendre, idiot. Ou court plus vite. »

Allen serra les poings. Peut-être que ce bleu lui avait évité d'être le souffre-douleur de son tuteur aujourd'hui, mais il ne supportait pas ses remontrances. Qu'il lui apprenne, lui, à se défendre ! Mais non, Môssieur, préférait courir bars et femmes !

Il serra les dents et remonta dans sa chambre, sous le regard de Cross, qui finit par hausser les épaules.

« -Gamin insolent. »

~o~

Allen se laissa tomber sur son lit, dents serrées. Dans ce genre de moment, il voulait écrire 'joie' et envoyer ce mot vers lui. Oh, oui, qu'est-ce qu'il aurait aimé éprouver un peu de joie naïve parfois ! Mais sa vie était cruellement réaliste et morne. Il n'avait pas de souvenirs d'avoir honnêtement ri ou souri.

Quelque chose vibra. Son gsm. Il l'utilisait rarement. Logique, il n'avait personne à qui envoyer de message. Nouveau soupir. Qui venait l'ennuyer ?

« Coucou Allen ! Je pensais aller manger un bout au nouveau resto de la rue piétonne, ça te dit de venir avec nous ? xx Lenalee »

Ah, Lenalee… Cette fille était impossible. C'était la gentillesse incarnée. Elle ne s'était pas souciée de l'apparence du garçon quand il était arrivé pour la première fois en classe. Elle avait ignoré les chuchotements embarrassés et s'était présentée à lui, simplement. Elle avait insisté pour qu'il prenne son numéro de téléphone et lui avait fait un sourire éblouissant. De temps en temps, elle mangeait avec lui à l'heure de midi.

Avec elle, il s'efforçait de faire des sourires, aussi factices soient-ils. Mais au moins, elle semblait rassurée. C'était le genre de personne que l'on n'aimait pas voir s'inquiéter, tellement elle semblait sincère. Il n'avait jamais écrit sur son âme, parce que ses émotions étaient vraiment variées, et toutes belles. Allen était assez sensible aux émotions des autres, et celles de Lenalee s'inscrivaient avec une telle beauté sur son visage… Comment une fille comme elle pouvait trainer avec un type comme lui ?

N'avait-elle pas peur de s'attirer les foudres de ses camarades ? D'être rejetée ? Cela dit, elle possédait une grande force de caractère, ce qui empêchait sûrement les autres de s'éloigner d'elle.

Allen observa le message. Il avait l'impression d'être un peu plus normal lorsqu'il était avec elle. Mais il ne voulait pas lui nuire. De pus, le message comportait un mot qui l'ennuyait : 'nous'. Qui était ce 'nous' ? Etait-elle folle ? Tombée sur la tête ? Elle savait très bien ce que les autres pensaient de lui. Alors pourquoi l'inviter au même endroit qu'eux ? Elle devait vraiment avoir confiance…

Allen ne pouvait pas croire qu'elle veuille l'introduire auprès d'autres élèves. Elle avait elle aussi du remarquer tous ces regards, non ? Définitivement, il n'irait pas. Non, non, et non ! Il referma le clapet de son téléphone et se retourna sur son lit.

Ne pas faire de peine à Lenalee quand les autres sauraient qu'Allen avait été invité. Ne pas se faire d'autres ennemis. Rester seul, encore.

Non, il n'irait pas. Non.

Et voilà ! J'espère que vous avez apprécié ce premier chapitre! :D