LISEZ-MOI : Bonjour à toutes et à tous ! Voici une histoire qui a démarré en 2012 et même bien avant. Je souhaite y mettre un point final et en voici le premier chapitre qui a été corrigé et amélioré, je l'espère, ajoutant quelques scènes inédites. Cette fiction se découpe en deux parties, la première contenant huit chapitres, la seconde doit être rédigée. Avant toute chose, je souhaite vous avertir que cette fiction compte des personnages inventés parmi les divers personnages principaux MAIS NE PARTEZ PAS EN COURANT s'il vous plaît ! Car oui, la fiction porte bien sur le thème de Naruto et vous allez retrouver de nombreux personnages de Naruto dans cette fiction ! Donc laissez vous, laissez moi surtout, une chance de vous faire aimer cette histoire, celle de trois soeurs (les soeurs Haruno, Mikan, Naoko et Sakura), sur fond de drame familial, qui vont vivre une nouvelle vie, avec vous, je l'espère.

Le premier chapitre se veut court et intègre très peu de personnages issus du manga Naruto, mais à partir du second chapitre, vous allez les rencontrer et suivre leur évolution ainsi que celles des trois soeurs, alors ne fuyez pas en voyant qu'ils ne sont pas présents durant le chapitre un, attendez un peu. Il serait dommage de rater une histoire que vous pouvez, je l'espère, aimer, juste pour cette raison. J'insiste, car j'ai vu trop souvent ce prétexte faire défaut à bien des auteurs. En vous remerciant d'avance.


SOUVIENS-TOI, MON ENFANT

Le paysage défilait à toute vitesse par la vitre de la voiture des parents de la jeune Mikan Haruno. Les lumières de la ville lui frappaient le visage et elle ne cessait de cligner les yeux. Elle gardait une main sur sa joue droite, encore brûlante de la gifle qu'elle avait reçu de la part de son père quelques minutes auparavant. Elle lui en voulait, oh que oui ! Elle voulait se venger, elle voulait qu'il souffre, que ses parents souffrent tous les deux ! Décidément, ils ne comprenaient jamais rien ! Elle ne comptait pas leur pardonner tout de suite. En prime, elle se retrouvait punie de téléphone, d'ordinateur et de sortie pour une durée indéterminée. La tension était pesante et Megumi, la mère de la jeune adolescente un brin rebelle, essayait de calmer la situation en cherchant une bonne station de radio, mais le son grésillait trop. Ren, le père, tentait de calmer sa colère en se concentrant sur sa conduite, mais il n'y arrivait pas. Il passa une main sur son visage et laissa échapper un long et profond soupire. Sa fille aînée l'avait vraiment déçue, dégoûtée même ce soir et il ne comptait pas laisser passer ça là. Ren leva les yeux vers le rétroviseur et lâcha quelques mots, parce qu'il n'en pouvait plus de ce silence et de sa femme qui voulait de détendre l'atmosphère :/span/div

- " Et en rentrant, tu files au lit et tu ne réveilles pas tes sœurs ! " lança le paternel, sans réussir à cacher sa colère.
- " A vos ordres, père ! " répliqua immédiatement la jeune femme.
- " Ne me réponds pas sur ce ton ! Je ne suis pas un de tes copains ! "
- "Chéri..." dit Megumi en le fixant, il fallait calmer la situation.
- " Quoi !? Je dois me taire et me laisser dominer par une gamine de dix-sept peut-être ? " beugla l'intéressé en tournant la tête vers sa femme.
- " La gamine se tire de la maison à sa majorité, dans deux mois ! " annonça Mikan en parlant plus fort que son père.
- " Mikan tu vas baisser d'un..." commença à gronder Ren.
- " CHÉRI LE CAMION ! "hurla son épouse.

Mikan ouvrit grand les yeux avant de les refermer sous l'éblouissement des pleins phares du camion. Ren et Megumi se mirent à crier, les roues grisèrent sous le freinage, un mouvement du volant, un choc et puis quelques gouttes qui se mirent à tomber, puis une violente averse et un ciel voilé, une lune pourpre.


CHAPITRE UN - ALLER SANS RETOUR

Mikan ouvrit subitement les yeux. Ce rêve, ce cauchemar plutôt, était dans son esprit depuis près de sept semaines. Sept semaines que ses parents étaient décédés dans un accident de voiture. Elle se demandait encore comme elle était encore en vie, surtout quand on savait l'état dans lequel le véhicule avait terminé. Au final, la jeune femme n'avait eu aucune séquelle, si ce n'est une fine cicatrice partant de derrière son oreille droite pour descendre sur sa poitrine, jusqu'au bout de son sein. Ce vestige lui rappelait, tous les soirs quand elle se changeait pour se déshabiller ou se laver, l'accident. Elle était encore touchée par les récents stigmates, ils étaient loin de disparaître, mais elle ne disait rien. Non, elle s'enfermait sur elle-même et garder sa bonne humeur naturelle, son franc parler. Tout ça, c'était elle. Mikan, dix-huit ans, était quelqu'un qui pétillait de vie. Souriante et protectrice, elle était malgré tout, quelqu'un de très sensible et de particulièrement têtue, refusant toujours d'admettre ses tords avant un long moment, voir jamais. C'est certainement pour ça qu'elle était souvent et surtout depuis le décès de leurs parents, en conflit presque constant avec sa sœur cadette, Naoko. Tout aussi têtue, elle refusait d'obéir à qui que ce soit et la plupart du temps, elle faisait sa mauvaise tête, ce que l'aînée ne supportait pas et ainsi débuter une énième dispute.

La jeune femme détacha sa joue de la vitre froide de la voiture de sa tante, Yumi. Elle remarqua enfin une multitude de gouttes d'eau qui serpentaient à toute allure. Il pleuvait dehors. Une pluie diluvienne, torrentielle même. Comme le soir de l'accident. Mikan plissa les yeux et retira son casque de ses oreilles pour entendre à nouveau, le monde réel et plus sa musique. Elle regarda le paysage et arriva à discerner un panneau bienvenue à Konoha,ils étaient donc arrivés. Leur tante, Yumi Kurokawa, sœur aînée de leur mère, avait décidé de prendre un nouveau départ et de déménager de la grande métropole de Kumo, où les soeurs vivaient avant. Yumi avait donc demandé à être mutée et avait réussi à avoir le poste de libraire à Konoha, une petite bourgade située au cœur d'une épaisse forêt. Un nouveau départ hein ? En plein début d'année scolaire, loin de leurs repaires. Mikan voyait tout ceci comme un échec. Finalement, c'est Yumi qui brisa le silence. Elle jeta un regard vers les places arrières. Sakura et Naoko ne disaient rien. L'une regardait le paysage, l'autre était sur son téléphone. Elles étaient toutes les deux jumelles, mais physiquement, elles ne se ressemblaient pas. Naoko avait tout prit de son père. Une chevelure épaisse et rousse, très longue avec des yeux ébènes magnifiques, alors que Sakura et Mikan, ainsi que Yumi avaient des cheveux fins et soyeux, aux reflets divers. Sakura les portait mi-longs, Mikan court et Yumi, longs et légèrement frisés. Sakura Haruno avait les yeux d'un vert pâle saisissant, alors que Mikan les avait d'un bleu profond.

- " Nous serons arrivées d'ici quelques minutes. J'ai hâte de voir cette maison ! Pas vous ? " questionna Yumi, enthousiaste.
- " C'est une maison, rien de bien surprenant... " répondit Naoko, le regard, toujours centré sur le paysage.
- " Ton entrain est toujours si époustouflant. " répliqua Mikan en haussant un sourcil.
- " Ah, tu es réveillée. Quel dommage... Le monde des rêves n'aurait pas pu te garder prisonnière ? " cynique ? Naoko l'était toujours.
- " Naoko ! " soupira Yumi en fronçant les sourcils, fixant sa nièce dans le rétroviseur.
- " Et en fait, il y a des choses à voir, à Konoha ? Comme des monuments ? " demanda Sakura, après avoir éteint son téléphone, pour changer le sujet de la conversation, évitant une nouvelle dispute entre ses sœurs.
- " Il y a plusieurs choses, oui. Demain, vous pourrez aller faire le tour de la ville toutes les trois. Moi, je dois aller à la librairie. "
- " Et bien vous ferez le petit tour sans moi ! " cracha Naoko dans un ultime soupir.

Mikan se retenait de dire quelque chose. Il vallait mieux éviter, pour ne pas attiser le feu, encore chaud. La tension était devenue invivable et à chaque parole, l'autre répondait et l'envoyer balader. Entre cette petite guerre constante, on trouvait Yumi et Sakura qui, au fond, n'avaient rien demandé. La voiture s'engouffrât sur un petit sentier où la cime des arbres se touchait et où on ne distingue plus le ciel pour arriver sur un cul-de-sac avec une petite maison récemment rénovée.

-" C'est ça, notre nouvelle maison ? " demanda Sakura tout en observant ce qu'elle pouvait à cause de la pluie.
-" Oui ! C'est chez nous. Le camion de déménagement est arrivé ce matin. Ils ont tout déposé dans la maison. Nous n'avons que quelques cartons dans le coffre à descendre." expliqua la tante en arrêtant le contact, une fois garée devant la maison.
-" Il y a combien de chambres ? "
-" Cinq chambres, Naoko. Ne t'en fais pas, tu auras la tienne. Bon, les filles. On descend, on se dépêche de retirer les cartons du coffre et on rentre se mettre au chaud et manger un bout ! "

La petite famille sortit en même temps. Une fois sous la pluie qui ne cessait de tomber à flot, Mikan enfila la capuche de sa veste et cacha son casque pour éviter qu'il soit trempé. Quelques mèches mouillées vinrent lui coller au visage et la visibilité était vraiment mauvaise. On ne pouvait rêver mieux pour prendre un nouveau départ. Elle ouvrit le coffre et prit un gros carton contenant de nombreux mangas que Naoko. Sa cadette aimait lire et en était capable pendant des heures. Elle possédait une importante collection. Elle rentra rapidement dans le long couloir de la maison pour déposer le carton dans le salon. Sa tante avait ouvert la porte avant et venait à son tour de rentrer, chargée de deux petits sacs. Sakura arriva avec un carton à son tour. Seule Naoko était restée dehors. Une capuche recouvrant ses longs cheveux, elle prit un carton assez lourd et grimaça sous son poids avant de se retourner pour jurer à voix haute. Le dessous du carton avait cédé et tout son contenu venait de tomber au sol. Rapidement, les papiers et autres prirent l'eau. Naoko se mit à genou pour tout ramasser rapidement du mieux qu'elle pouvait et elle remarqua que le carton contenait en fait, en plus de quelques papiers, les albums photos. Une d'entre elles avait glissé de l'album. Une photo de Naoko plus jeune, de sa mère et de son père riant. Dans le coin à droite de leur ancien salon, on pouvait voir Mikan entrain de se battre avec le chat, Hector. C'était Sakura qui avait prit cette photo. Elle rappelait une époque désormais révolue, une époque où Naoko pouvait rire avec Ren, avoir les câlins si réconfortants de Megumi et battre sa sœur ainée au Go, son jeu favori. Traversée par une marée de souvenirs, Naoko s'écroula en larmes, sanglotant en serrant la photo contre son sweat-shirt trempé. Elle avait oublié, l'espace d'un instant, la pluie, l'environnement et les autres. Il n'y avait plus que ce souvenir devenu trop douloureux.

-" Naoko... " lança la voix si douce de sa jumelle.
-" J'arrive... J'arrive. "

Sakura s'accroupit près d'elle et termina de ranger les albums photos désormais mouillés. Elle tendit sa main à Naoko qui la prit, séchant ses larmes d'un revers de manche, mais la pluie tombait toujours, comme si elle pleurait toujours. Son cœur pleurait d'ailleurs. Il était en lambeaux, en miettes. Elles rentrèrent ensemble dans cette nouvelle maison. Comment pouvait-elle se refaire une vie ? Impossible. Une fois à l'intérieur, Naoko découvrit un long couloir qui desservait deux chambres, la salle de bain et le salon. Le salon qui était particulièrement grand. La jeune femme découvrit sa tante entrain de déposer un plateau de sushis sur la table basse et Mikan qui ouvrait quelques cartons, préparant le coin du chat.

-" Tu en as mis du temps, Naoko. " fit remarquer Yumi tout en retournant dans le couloir pour aller fermer la voiture.
-" J'ai fais tomber un carton... " avoua-t-elle en se concentrant pour ne plus pleurer.
- "Ce n'est pas bien grave. Les photos sécheront demain. La météo annonçait bien du soleil partout non ? " coupa Sakura en déposant le tout au sol. Elle voulait relativiser la chose et surtout, éviter une dispute entre ses sœurs, mais c'était peine perdue.
-" Tu as fais tomber le carton d'albums photos !? Mais t'es vraiment pas douée ! Tous les souvenirs de la maison, de papa et maman sous l'eau ? " s'énerva Mikan en croisant les bras, l'air sévère.
-" Tu es très mal placée pour me juger ! " riposta la cadette qui fusillait du regard l'intéressée.
-" Ah oui et pourquoi cela ? Je n'ai pas fais tomber un carton aussi important, moi ! "
-" Non, tu as fais pire que ça ! Nous n'aurions pas besoin de ce carton ni des autres si papa et maman étaient encore là ! Si ces cartons sont là aujourd'hui, c'est ta faute et uniquement ta faute ! TU LES AS TUÉE MIKAN ! " hurla-t-elle contre sa sœur aînée.
-" Naoko ! " lança Sakura, surprise d'entendre de tes propres.

Mikan resta sans voix. Le poids de la mort de ses parents, elle le portait tous les jours, la nuit aussi, mais l'entendre ainsi, sortir de la bouche de sa sœur était horrible. La culpabilité remonta d'un coup, même quand Naoko claqua la porte de l'une des chambres du rez-de-chaussée. Mais quelque part, Naoko avait entièrement raison. Mikan avait tué ses parents et elle en avait conscience. Elle devrait vivre à jamais avec ce poids sur la conscience et le fait d'avoir déchiré sa famille. Elle avait du sang sur les mains, ceux de ses parents et jamais elle ne pourrait le retirer.

Le silence était pesant. Sans doute trop pour Naoko qui fusillait du regard sa soeur ainée. Elle pesta et grimpa deux par deux les marches. Sans regarder précisément, elle ouvrit une porte et découvrit une chambre plongée dans la pénombre. Elle s'écria :

- " Je prends cette chambre ! "

La porte claqua sans un mot de plus. Sakura n'osait pas bouger. Elle passa une main dans ses cheveux et se contenta de ranger les cartons. Le nouveau départ hein ? quelle belle connerie, songea-t-elle. Et après un repas expéditif où personne ne parla, Sakura décida de choisir une chambre voisine à celle de sa jumelle. Alors qu'elle vida sa valise avec une lenteur déconcertante, mélange entre fatigue et lassitude, la jeune femme se surpris à laisser vagabonder ses pensées, ses pupilles émeraudes fixés sur la fenêtre. La pluie continuait à tomber avec violence et au loin, les arbres entourant la maison se balançaient dans tous les sens, secoués par le vent. Sakura ouvrit la fenêtre et inspira profondément quand le vent vint lui frapper le visage, la pluie également. Elle ignorait les gouttes d'eau, elle inspirait et expirer, essayant de se souvenir juste une fois, une toute dernière fois, du visage de sa mère.

Nul doute qu'elle lui manquait cruellement et entre les gouttes de pluie et ses larmes, on était incapable de distinguer l'un de l'autre.