Bonsoir ou bonjour! (Il est minuit chez moi)
Voici un petit OS mettant en vedette Victoire, Elliot (un OC) et Teddy!
J'espère que vous allez apprécier.
Bien sûr, les personnages (Victoire et Teddy), ainsi que les termes utilisés (Métamorphomage, Moldu, Sorcier...) appartiennent à la fabuleuse J.K. Rowling.
Bonne lecture et n'hésitez pas à laisser une review si le coeur vous en dit!
Bisous,
Jess-Lili
Victoire rencontre Elliot tandis qu'elle déambule du côté Moldu de Londres. Elle marche sans but. Elle veut surtout fuir l'ambiance de la maison. Elle et Teddy se sont disputés encore une fois. Au gré de ses pas, elle entre dans une boutique d'objets anciens Moldus. Son regard est immédiatement attiré vers une machine à écrire. Un homme d'une vingtaine d'années l'aborde pour lui offrir de l'aide. Victoire sursaute. Elle balbutie un banal "Hello" avant de demander le prix de la machine. La voix du jeune homme a une intonation grave, mais douce. La rousse en est troublée. Elle achète la machine à écrire. Avant de sortir du magasin, le jeune brun glisse un papier dans sa main, accompagné d'un sourire en coin. Un numéro de téléphone y est écrit. Victoire le mit dans la poche de son manteau et l'oublie. Elle n'oublie pas le jeune homme, cependant.
La jeune femme retourne plusieurs fois dans la boutique. Seulement pour regarder les objets éclectiques qu'elle contient. Visite après visite, le jeune homme l'aborde de plus en plus. Au départ, Victoire doute. Elle veut rester fidèle à Teddy. Cependant, plus elle voit le jeune homme, plus son mari perd de l'importance. Les simples conversations vendeur-cliente se transforment en petits rendez-vous amicaux. Puis Elliot invite Victoire chez lui. Il souhaite lui montrer sa collection de livres. Une raison bancale, la jeune rousse en a conscience. Pourtant, elle accepte. Puis parce qu'ils sont seuls ou parce que, malgré son mari, elle se sent seule, elle l'embrasse. Alors qu'elle le tient dans ses bras, l'Anglais la repousse, arguant qu'elle a un mari qui l'attend à la maison et qu'il a fait une erreur en l'invitant chez lui. La jeune rousse le fait taire d'un baiser enflammé, passionné. Elle souhaite oublier. Elle rentre chez elle, des heures plus tard, tentant d'être aussi naturelle que possible. Les mensonges commencent. Au départ, elle souhaite seulement oublier son mariage, l'espace de quelques heures. Maintenant, elle le fait parce qu'elle aime Elliot. Cependant, elle est incapable de dire à Teddy qu'elle ne l'aime plus.
Dans ses bras, elle se sent revivre. Dans ses bras, elle se sent vivante. Dans ses bras, elle n'est plus une jeune femme. Dans ses bras, elle se sent devenir femme. Dans ses bras, Victoire Weasley se sent surtout infidèle.
Dans les bras du Moldu, elle se sent [v]ivre. Ses caresses sur sa peau opaline. Ses caresses sur son corps. Il l'enivre. Sa bouche sur sa peau la fait frissonner de plaisir. Alors qu'elle dort dans les bras d'un autre, alors qu'elle vit dans les bras d'un autre, les bras de son mari sont remplis de son absence.
Dans les bras d'Elliot, elle se sent aimée, appréciée, désirée. Dans les bras de Teddy Lupin, elle se sent emprisonnée. À trop l'aimer, le jeune homme l'étouffe. Pourtant, elle a accepté de devenir sa femme. Elle a accepté de devenir Madame Victoire Lupin. Parce que tout le monde trouvait qu'ils faisaient un beau couple. Elle a accepté parce qu'ils étaient ensemble depuis près de cinq ans et que cela semblait l'étape normale à franchir après tant d'années de relation. Cependant, depuis quelques mois, Victoire ne peut plus fuir la réalité. Maintenant, elle ne ressent qu'une profonde amitié pour le métamorphomage. Teddy l'aime d'amour ; elle l'aime d'amitié.
Dans ses bras, Victoire oublie qui elle est. Elle oublie son mari, qui l'attend sûrement à la maison. La jeune Anglaise ignore le soupçon de culpabilité qui lui étreint le cœur. Dans ses bras, elle se laisse guider par l'ivresse du moment. Dans ses bras, elle oublie qu'elle ment à son époux depuis un an. Dans les bras de son mari, elle a l'impression d'être une poupée mécanique. Ses gestes sont effectués par habitude. Les mots sont chuchotés tendrement par routine. Ils sont dénudés de sens. Pourtant, dans les bras du Moldu, elle redécouvre les plaisirs de la chair, le plaisir tout simple de se réveiller avec un "I love you" murmuré au creux de l'oreille. Le plaisir des caresses, des baisers. Dans ses bras, elle réapprend à aimer et à être aimée.
Dans ses bras, Victoire pleure. Dans ses mains, elle tient un test de grossesse. La réponse positive que lui renvoie le test la terrifie. Maintenant, elle ne peut plus fuir. Teddy doit connaître la vérité. Prenant son courage à deux mains, la jeune femme quitte la demeure de son amant pour aller chez elle. Bien sûr, elle pourrait dire à Teddy que l'enfant est de lui. Cependant, ils ne sont plus touchés depuis ce qui lui semble une éternité. Avant de rentrer dans la maison, la jeune rousse prend une profonde inspiration. Lorsqu'elle franchit le seuil, elle s'arrête un instant pour calmer ses tremblements. Elle va directement dans le bureau de son mari. Elle ferme les yeux un instant avant de s'approcher de lui.
- Teddy… Nous devons parler… C'est important…
Les larmes coulent déjà sur son visage. Le jeune homme se lève et la prend dans ses bras. Dans ceux-ci, Victoire se sent misérable. Comme une usurpatrice. Comme une condamnée. Alors que Teddy chuchote pour lui demander ce qui se passe, la jeune femme dévoile le test qu'elle avait caché. En un seul regard, elle peut presque voir le cœur du Sorcier se briser, se fissurer. Elle peut imaginer avec une effroyable facilité, les morceaux tomber au sol. Quand le jeune homme comprend, elle sent avec douleur ses bras s'éloigner d'elle. Ses bras qu'elle ne pouvait plus sentir, elle aimerait les avoir autour d'elle une dernière fois. Que peut-elle dire ? Qu'elle est désolée ? Qu'elle ne voulait pas le blesser ? Qu'elle s'en veut ? Qu'elle n'aurait pas dû ? La jeune rousse frissonne puis recule d'un pas.
- Je suis désolée. Teddy, je t'aim…
- Tais-toi, Victoire. Tais-toi.
- Teddy…
Victoire recule jusqu'à la porte, sans lâcher le jeune métamorphomage des yeux. Quand elle le voit pleurer, elle tente de cacher du mieux qu'elle le peut ses larmes. Elle ne peut pas pleurer. Elle doit assumer ses actes. Elle quitte la maison où elle vit depuis près de deux ans. Elle sait qu'il n'y a plus de marche arrière possible.
