Mot de l'auteure : Autre fic qui elle, m'est venue en regardant le plafond de ma chambre. Comment je ne sais pas mais en tout cas, elle est là xD Quoi qu'il en soit, j'espère que celle-ci vous plaira autant que j'ai aimé l'écrire. Un point important à préciser : les batailles telles que le sanctuaire, asgard poséidon et hades n'ont pas eu lieu dans cette fic, ce qui expliquera les relations entre les personnages par la suite. Sinon je pense que le plus important est dit ^^
Disclaimer : L'univers de Saint Seiya n'est encore et toujours pas à moi mais à Masami Kurumada, en ce qui concerne Haru et tout autre personnage extérieur à la série, ils sont de moi =_=
Voilà, voilà, je vous souhaite à toutes et tous une bonne lecture ^^
Sur une colline recouverte d'arbres qui, pour la plupart, avaient perdu leurs feuillages, une silhouette se tenait là, malgré la pénombre.
Une jeune fille était assise à même le sol, immobile, le vent soulevant ses longs cheveux noirs derrière elle. Elle fixait de ses yeux bleu océan la tombe devant elle tout en se convaincant du bien fondé de sa décision. Elle devait partir. Partir à la recherche de ces personnes qui, il fut un temps, protégeaient la Terre contre les menaces divines. Seulement voilà, leur déesse Athéna était morte depuis maintenant plusieurs années, laissant ce monde sans protections contre les agressions extérieures.
Ses chevaliers, quant à eux, avaient soit déserté le sanctuaire, ne voyant plus de raisons de combattre sans elle, soit ils avaient continué de combattre en son nom, convaincus par leurs idéaux. Malheureusement, ceux-ci avaient en grande partie perdu la vie face aux diverses attaques lancées par les dieux et étaient désormais bien peu nombreux pour poursuivre le combat. Certains avaient survécu mais ils avaient disparu sans laisser de traces, c'est du moins ce que pensait cet homme avant de mourir lui aussi dans un combat pour la survie de ce monde.
Elle regardait toujours la pierre dans laquelle était gravé son nom tandis qu'elle gardait l'urne de son armure à coté d'elle. Il fallait qu'elle parte à leur recherche, qu'elle trouve ceux qui étaient reconnu comme l'élite de l'armée d'Athéna : les chevaliers d'or. Lui-même en faisait partie et elle ne pouvait donc pas douter de leur force, lui ayant apprit en personne ce qu'elle savait.
Sa tristesse se reflétait dans son regard tandis qu'elle se remémorait tous les souvenirs et moments passés avec lui.
Le monde dépérissait depuis la disparition de sa déesse protectrice et de son armée, sous la coupe d'un nouveau dieu. La Terre s'asséchait peu à peu, l'eau se faisant de plus en plus rare. Il fallait faire quelque chose sinon toute vie disparaîtrait de cette planète.
Ça, il n'avait pas pu s'y résoudre. Pourtant, c'était bel et bien sa vie qu'il y avait laissé en se battant pour cet idéal, la laissant maintenant seule, sans personne à ses cotés. Elle était cependant bien loin d'avoir peur, elle était triste que la mort l'ait arraché à ses bras mais elle était décidée.
Après une dernière pensée pour celui qui avait quitté ce monde, elle se leva et installa l'urne sacrée sur son dos.
Il savait que l'un de ses compagnons d'armes vivait non loin d'ici dans un village et malgré tout, il n'avait pas cherché à aller le voir, sachant que celui-ci avait renoncé au combat pour des raisons qu'elle ne connaissait pas. Il était malgré tout la seule piste qu'elle avait et elle ne pouvait pas la laisser passer. Elle avait prit sa décision et elle ne reculerait pas, il ne lui avait pas enseigné ce genre de réaction. Elle voulait que les choses changent alors elle allait devoir y mettre du sien. D'un pas lent, elle s'éloigna de la sépulture de pierre sous laquelle reposait le chevalier défunt, déterminée à poursuivre l'objectif qu'il s'était fixé.
Elle commença par se rendre dans le village le plus proche, se rappelant les fréquentes absences du chevalier pour aller dans cet endroit. Peut-être allait-il lui rendre visite finalement... Elle se raidit en entendant le vacarme de la rue lui vriller les tympans, la faisant grimacer. Elle était restée dans des lieux silencieux depuis si longtemps, sans parler du temps passé devant la tombe du chevalier, qu'elle avait les oreilles sensibles au moindre bruit.
Elle se trouvait dans l'allée principale tandis que les habitants étaient en plein marché, des commerçants venant des villes voisines étendaient leurs cargaisons sur des draps blancs à même le sol. Leurs voix se mêlaient dans un puissant tumulte afin d'attirer l'attention des autres sur leurs produits.
Elle se demandait comment ils pouvaient encore s'agiter de la sorte malgré une obscurité quasi constante du ciel. En effet, depuis la disparition d'Athéna, la lumière du soleil disparaissait un peu plus chaque jour, rallongeant la durée de la « nuit » à mesure que le temps passait. Mais lorsque celui-ci brillait de mille feux, les rayons étaient si puissants qu'ils brûlaient la peau de ceux qui osaient s'aventurer dehors s'ils n'étaient pas convenablement équipés. C'était ces même rayons qui asséchaient la surface de la Terre, rendant l'eau de plus en plus rare.
Préférant éviter de marcher aux yeux de tous avec l'urne de l'armure d'or sur le dos, elle décida de prendre une chambre pour la nuit afin de repartir le lendemain. Étant encore en plein après-midi, ça lui laisserait le temps de chercher le fameux chevalier.
Une fois l'urne bien mise à l'abri des regards dans la chambre, elle ferma la porte derrière elle et descendit les marches qui menaient au rez de chaussé. Elle sortit dehors et ne put s'empêcher de grimacer en se retrouvant à nouveau au milieu du vacarme de la grande rue. Elle regardait autour d'elle, ne sachant pas vraiment par où commencer. Elle ne connaissait pas le chevalier alors elle ne risquait pas de connaître les lieux qu'il fréquentait couramment...
Elle remarqua que beaucoup de gens allaient en direction d'un bar au bout de la rue et décida de tenter sa chance. Qu'avait-elle à perdre après tout? Elle du zigzaguer dans l'imposante masse vivante qui, semblable à une gigantesque fourmilière, grouillait dans tous les sens.
Elle franchit tant bien que mal le seuil de la porte et fut frappée par l'aspect du bâtiment. Celui-ci semblait avoir enduré beaucoup d'épreuves au cours du temps. De nombreuses fissures se creusaient dans les murs et il y avait même des trous au plafond. Pourtant, personne ne semblait y prêter réellement attention. Tous semblaient absorbés dans de profondes conversations et des éclats de rire fusaient par endroit. Elle grimaça en sentant la forte odeur d'alcool qui habitait les lieux lui arriver au nez. Comme quoi, le genre humain est capable de faire avec toutes circonstances...
Son regard s'arrêta soudainement sur un homme assis à une table aux cotés d'une femme. Il semblait faire abstraction du bruit, échangeant un long baiser avec cette dernière. C'était lui. Pas de doutes possible, ça ne pouvait qu'être lui. Même si elle ne l'avait jamais vu physiquement, cette aura ne pouvait pas la tromper. Elle était faible, sûrement pour ne pas être remarquée par un ennemi, mais elle était là. Elle ne pouvait pas la rater. Ayant vécu avec un chevalier d'or pendant des années, c'était impossible.
Leurs lèvres finirent par se séparer et la femme se leva puis échangea des mots avec lui, ayant visiblement du mal à le quitter, ce qui ne semblait pas être le cas du chevalier qui se contenta de lui sourire avant de boire une gorgée de son verre.
Elle regarda la femme passer à coté d'elle puis se frayer un chemin dans la foule et quitter les lieux, non sans un regard en arrière.
_Tu compte rester comme ça encore longtemps?
Elle sursauta et se retourna. Il la fixait de ses yeux bleu clair, le verre à la main devant son visage. Une longue cicatrice barrait sa joue droite et ses cheveux indigo ondulaient sur ses larges épaules.
_Ferais-tu partie de ces femmes qui veulent à tout prix coucher avec moi le temps d'une nuit?
La question la prit au dépourvu. Elle ne s'attendait pas du tout à ça et, visiblement ça devait se voir sur son visage car il eut un léger rire.
_Absolument pas, répondit-elle fermement.
_Alors pourquoi nous regardais-tu avec autant d'intérêt?
Il parlait d'un air détaché, semblant complètement captivé par le contenu brunâtre de son verre qu'il faisait tournoyer à la lumière de la fenêtre derrière lui, la tête posée sur sa main, elle-même accoudée à la table.
_Je suis ici non pas pour l'homme que vous êtes mais pour le guerrier que vous étiez.
Elle guetta une réaction particulière de sa part mais celui-ci continuait d'agiter lentement son verre devant lui et lui répondit d'un air absent.
_Je ne sais pas où tu as été chercher ça mais laisse moi te dire que tu te trompe de personne. Je n'ai rien d'un guerrier.
_Au contraire, je suis sûre que vous êtes celui que je cherche.
_Pourquoi ça?
_Parce que vous ressemblez à ... mon maître. Vous avez la même aura que lui...
Il cessa de faire tournoyer son verre et sembla comme figé. Ce fut d'une voix plus grave qu'il s'adressa à elle.
_Qui est ton maître?
_Saga, chevalier d'or des Gémeaux.
_Et pourquoi t'a t-il envoyé ici? demanda t-il en posant son regard clair sur elle.
_Il ne m'a pas envoyée ici, je suis venue de ma propre volonté. Pour tout vous dire il ... mon maître est mort.
Il la regarda, les yeux écarquillés. Mort? Saga?
La nouvelle sembla le bouleverser autant qu'elle l'avait surprit. Il se laissa tomber contre le dossier de son siège tout en posant son verre sur la table et passa son autre main sur son visage, l'arrêtant sur ses yeux.
_... Quand est-ce arrivé? demanda t-il d'une voix trahissant une certaine émotion.
_Trois semaines. Il est mort au combat.
_Quel idiot. Je lui avais bien dit qu'il ne gagnerait rien à continuer...
Sa réaction toucha la jeune fille. Voir que quelqu'un était triste de sa mort était la preuve qu'un lien puissant avait existé entre eux.
_Ça ne me dit toujours pas pourquoi tu es ici..., reprit-il après quelques minutes.
_Je suis ici pour poursuivre ce qu'il a commencé, expliqua t-elle. Depuis la mort d'Athéna, il n'a cessé de chercher un moyen de sauver la Terre. Il a continué sans relâche durant des années et il a finalement trouver quelque chose.
Elle remarqua le regard du chevalier se poser sur elle. Elle avait réussi à capter son attention, c'était bon signe.
_Je t'écoute, dit-il d'une voix morne.
_Voilà, il a prit conscience que les affronter comme vous l'avez fait jusqu'à maintenant ne servirait à rien puisque, sans le soutien d'Athéna, vos actions seraient limités face à des dieux. Et en plus, vous étiez trop peu nombreux pour tenter une attaque. Aussi il a cherché un autre moyen et il l'a trouvé quelques jours avant sa mort. Et ce moyen, ce serait de retourner dans le passé avec l'aide du dieu Cronos.
Il parut surprit par cette idée puis, d'un seul coup, il éclata de rire. C'était plus fort que lui, il ne pouvait pas s'en empêcher devant l'absurdité de ses propos.
_Et c'est pour ça que tu es là? Pour retrouver Cronos? Sache pour ta gouverne que Cronos n'est pas réapparu depuis des siècles et qu'en plus de ça, il était un ennemi de la Terre et d'Athéna. Tu n'as aucune chance de le trouver et, en admettant que tu y parvienne, peux-tu me dire comment tu le convaincra de t'aider?
_Je ne sais pas, admit-elle en baissant les yeux. Seulement, je ne veux pas rester à rien faire alors que la Terre se détruit chaque jour un peu plus. Il a donné sa vie pour trouver cette solution, je ne veux pas qu'il ait fait tout ça pour rien.
_C'est une perte de temps, dit-il en balayant l'air de sa main. Tu as frappé à la mauvaise porte miss, ça ne m'intéresse pas. Je ne veux pas courir après quelque chose qui n'existe peut-être pas. Je suis sincèrement désolé pour Saga, je te le jure mais tu ferais mieux de rentrer chez toi, salut.
Elle resta debout, immobile devant lui qui vida son verre d'une traite et il se tourna vers le comptoir, prêt à en demander un autre.
_Je n'ai plus de « chez moi » maintenant qu'il est mort.
Il s'arrêta et la regarda, silencieux.
_Je n'ai plus d'endroit où aller puisque les dieux m'ont prit la seule personne que j'avais. Et c'est justement pour cette personne que je vais aller à la recherche de Cronos.
_Oublie ça. Toute seule, tu n'as aucune chance, tu te feras repérer et tuer avant d'avoir pu faire quoi que ce soit. Et honnêtement, je doute que tu trouve un chevalier acceptant de t'aider facilement.
_Je comprends et je suis désolée de vous avoir ennuyé avec ça, s'excusa t-elle en s'inclinant. Seulement, je ne peux pas oublier cette idée. Je vais aller à sa recherche et je verrais bien ce que je trouverais. Encore pardon pour le dérangement, au revoir.
Elle tourna les talons et commença à se diriger vers la sortie sous les yeux de l'homme qui ne parvenait pas à détacher son regard de son dos.
_Tu n'as rien à y gagner miss, lui dit-il. Rien à part la mort si tu vas trop loin. Alors pourquoi autant d'acharnement?
Elle s'arrêta et, après une brève réflexion, elle se tourna vers lui et planta son regard océan dans le sien.
_Je vous l'ai dit, je ne veux pas rester à ne rien faire alors qu'il y a peut-être une chance de sauver ce monde. Même si c'est infime, s'il y a encore un espoir alors autant le saisir.
Elle se détourna et, cette fois-ci, quitta définitivement le bar sous le regard du chevalier. Il ne put s'empêcher de sourire devant son insolence. Connaissant Saga, il lui avait sûrement apprit que tenir ainsi tête à un chevalier d'or pouvait valoir une forte sanction. S'il l'avait rencontré lors de sa vie de chevalier, il l'aurait sûrement défié dans l'arène pour lui faire payer cette insolence. Mais en même temps, avec un tel regard, elle aurait sûrement fait un formidable chevalier ... Il soupira avant de demander un nouveau verre.
Après avoir dormi quelques heures, elle rassembla ses affaires afin de repartir. Elle devait voyager tant que l'obscurité régnait, la chaleur rendait la progression trop difficile.
La déception l'avait gagné suite à sa rencontre avec le chevalier. Elle avait vraiment espéré pouvoir le convaincre mais elle avait échoué.
Elle hissa l'urne de l'armure sur son dos et quitta la chambre. L'air frais de la nuit la fit frissonner. Elle s'apprêtait à quitter le village quand elle ressentit le besoin de se rendre une dernière fois sur la tombe du Gémeau. Elle traversa en courant la distance qui l'en séparait, sachant que ça n'enlèverait pas pour autant le chagrin qui l'habitait.
Elle arriva sur la colline où il avait été enterré et se laissa tomber à genoux devant l'édifice de pierre. Elle sentit les larmes lui monter aux yeux et elle les chassa aussitôt d'un revers de la main. Pleurer ne lui servirait à rien, il ne reviendra pas. Cette pensée lui déchirait le coeur mais elle ne cessa de se répéter ces quelques mots dans son esprit afin de se donner la force de partir.
Elle n'avait pas la notion du temps, peut-être était-elle là depuis quelques minutes, quelques heures... Les larmes elles, étaient toujours là, la douleur dans son coeur aussi... Elle était seule...
Elle sursauta lorsque un tissu sombre lui tomba dessus, lui masquant la vue. Elle le releva précipitamment et leva les yeux sur la personne à coté d'elle, en garde. Qu'elle ne fut pas sa surprise de voir le chevalier regarder tristement la tombe de son compagnon, une larme roulant sur sa joue.
_Je suis désolé de ne pas avoir prit la peine de venir te voir vieux frère, dit-il en souriant avec tristesse. Si j'avais su...
Elle ne bougeait pas, ne voulant pas interrompre son recueillement. Il soupira et leva les yeux au ciel. Elle remarqua alors qu'il portait sur son dos l'urne de son armure.
_Vous..., commença t-elle.
_Tu comptais partir sans rien pour te protéger des rayons du soleil? demanda t-il en se tournant vers elle. Imbécile. Garde cette cape. On ne sait jamais...
_Alors vous avez changé d'avis?
_Je pense toujours que cette idée est absurde, ça m'étonne venant de quelqu'un comme Saga. Mais j'en ai assez de rester à ne rien faire dans cette ville. Puisque de toute façon, on va mourir, autant le faire de façon utile. Et puis, Saga ne me pardonnerais pas si je laissais sa jeune élève voyager seule...
Elle sentit l'étau qui lui enserrait le coeur s'amenuiser. Il venait avec elle. Elle ne serait pas toute seule. Elle essuya les dernières larmes qui perlaient aux coins de ses yeux avant de s'incliner devant lui.
_Merci beaucoup.
_Comment t'appelles-tu?
_Haru.
_Je suis Milo, chevalier du Scorpion.
Elle leva les yeux vers lui. Le Scorpion. Saga lui en avait déjà parlé. Un homme au caractère bouillant et imprévisible, très impulsif mais aussi quelqu'un de confiance. C'était donc lui...
_Il est temps d'y aller miss Haru, lui dit-il en claquant des doigts sous son nez pour la sortir de ses pensées. Où allons nous?
_Je voudrais retrouver d'autres chevaliers si possible, vous savez où ils sont?
Milo grimaça.
_Tu manque d'organisation, lui reprocha t-il. J'espère que tu ne compte pas te remettre à la chance tout le temps.
_Je suis désolée.
_Enfin, heureusement pour toi, je sais où en trouver un mais il va nous falloir traverser le désert et une partie du chemin se fera de jour. Tu es toujours partante.
Elle acquiesça en soutenant son regard. Il sourit, satisfait. Saga avait su trouver quelqu'un de fiable et prometteur. Elle lui rappelait ses compagnons d'armes. Il ne put s'empêcher de se demander si ceux-ci allaient bien où qu'ils soient...
